Publié le 8 Octobre 2013
Cigarette électronique : l'enfumage ou la vaporisation des cigarettiers au Parlement, par José Bové.
Ma réponse sur le site:
Je suis désolé M. Bové mais vous vous focalisez sur l'industrie du tabac (qui on est tous d'accord n'a aucune indulgence à attendre de quiconque), comme les associations anti-tabac, en perdant de vue les fumeurs et la chance que leur offre la e-cigarette. Contrairement à ce que vous dites, l'industrie de la e-cigarette n'est pas majoritairement sous le joug de l'industrie du tabac, bien au contraire, et elle s'en défend. Ce sont les vapoteurs eux-mêmes qui ont pris leur destin en main en essayant et en adoptant la e-cigarette qui leur a permis pour beaucoup d'arrêter de fumer, sans même en avoir l'intention au départ. Ils ont créé des associations, ont réuni plus de 50000 signatures qui ont été remises aux députés européens à Strasbourg. Ils ont pour beaucoup écrit à leurs députés pour leur livrer leurs témoignages. Mettre la e-cigarette sous l'emprise de l'industrie pharmaceutique et de la réglementation du médicament était le meilleur moyen de la ligoter sans espoir d'amélioration et d'innovation, en laissant le champs libre aux cigarettiers. Même l'Office Français de Prévention du Tabagisme (OFT) a pris position contre cette médicalisation, et de plus en plus de médecins et de tabacologues l'expriment aussi. Il est important que la e-cigarette soit contrôlée, afin d'assurer aux utilisateurs la meilleure sécurité qu'il soit. Ils y a suffisamment de Directives européennes pour la défense des consommateurs pour que cela soit assuré, à condition qu'on y mette les moyens qu'il faut. Même l'industrie de la e-cigarette, particulièrement en France, collabore pour aboutir à cela. Tout le monde sera gagnant. La e-cigarette n'est ni un médicament, ni un produit du tabac. Elle est une alternative viable et efficace à la cigarette, et elle a le potentiel de sauver des millions de vies de fumeurs, qui sans elle fumeraient, ou fumeront toujours. Même si les risques à long terme ne sont pas totalement connus, et ne le seront que lorsque l'on aura plusieurs décennies de recul, ce risque est estimé être au moins 1000 fois moindre que le risque tabagique, qui lui tue un fumeur sur deux, 700000 par an en Europe chaque année. La Directive tabac s'est fixée un but bien modeste, de réduire de 2% la prévalence du tabac dans les 5 ans. Nous sommes en train de vivre une révolution dans le monde de l'arrêt du tabac, le nombre de fumeurs arrêtant de fumer grâce à la e-cigarette augmente de façon exponentielle, et nous verrons très rapidement les bénéfices de ce phénomène en termes de santé publique. Déjà cette année, au cours du premier semestre, les ventes de tabac ont chuté de près de 9%, du jamais vu ! Et ce ne sont pas les petites augmentations du tabac consenties à l'industrie de tabac pour l'enrichir un peu plus, et le peu de moyens mis dans la lutte contre le tabagisme (voir le rapport de la Cour des Comptes) qui en sont la cause. Nous en reparlerons M. Bové, d'ici la fin de l'année, ou d'ici un an, ces bénéfices seront évidents. En attendant, je vous prie d'écouter les vapoteurs et les scientifiques (personnellement cela fait 30 ans que je travaille sur la nicotine et le tabac) qui vous demandent de reconsidérer votre position et de laisser aux vapoteurs le choix d'accéder facilement, avec certes des contrôles plus sévères qu'ils accueilleront avec plaisir, au produit qui leur a ou va leur sauver la vie.
J'espère de tout cœur que les Verts et les Socialistes se joindront à l'évidence que la e-cigarette présente un potentiel de réduction du risque tabagique inconnu jusqu'ici. Si vous souhaitez éliminer le tabagisme, ce n'est que par cette voie que nous pourrons le faire rapidement, pour le plus grand bien de vos concitoyens et des fumeurs du monde entier, actuels ou à venir.
Bien respectueusement,
Jacques Le Houezec