Mise à jour à 21h45
Voici un schéma qui explique simplement les résultats de cette étude:
Mise à jour à 21h45
Voici un schéma qui explique simplement les résultats de cette étude:
Mise à jour à 15h10
Sur le blog du Dr Farsalinos: Verified: formaldehyde levels found in the NEJM study were associated with dry puff conditions. An update
"Selon le Post Reddit et le courriel de l'auteur, l'atomiseur avait une résistance de 2,1 Ohm. Cela signifie que à 3,3 volts, la puissance délivrée est d'environ 5,5 watts, et à 5 volts elle était de 12 watts. Il est plus qu'évident que les résultats montrant des niveaux très élevés de formaldéhyde sont le résultat d'une surchauffe. Le manque d'expérience sur les e-cigarettes et aucun contact avec les utilisateurs peuvent entraîner de telles résultats erronés et irréalistes, ce qui peut créer de la confusion et la désinformation tant dans la communauté scientifique et entre les utilisateurs et utilisateurs potentiels d'e-cigarette. Enfin, il est extrêmement important que chaque étude évaluant la chimie de la vapeur d'e-cigarette se doit de mentionner en détail l'équipement utilisé.
Je dois d'abord dire que je ai l'expérience de recherches personnelles sur l'utilisation d'atomiseurs à résistance en haut. J'ai essayé d'utiliser un tel clearomiseur dans mon étude évaluant les niveaux de nicotine dans le plasma après utilisation d'e-cigarette. Dans cette étude, nous avons utilisé une batterie EVIC fixée à 9 watts. Malheureusement, il était impossible pour la plupart des vapoteurs d'utiliser le clearomiseur selon leurs conditions préférées, en raison d'un goût de brulé (dry-puff). Seule une petite minorité qui prenaient des bouffées très courtes ont été en mesure de l'utiliser à 9 watts. Donc, je ai dû changer le clearomiseur pour un Evod à résistance en bas, qui a très bien fonctionné à 9 watts. En fait, la durée moyenne de bouffée des participants à cette étude était de 3,5 secondes. Donc, le clearomiseur à résistance en haut utilisé à 9 watts était en surchauffe à une durée de bouffée de moins que les 4 secondes utilisées dans l'étude du NEJM. Ce ne est pas la première fois que le clearomiseur s'est avéré insuffisant et a abouti à un phénomène de dry-puff, immédiatement détecté par les vapoteurs; dans notre étude de topographie de la vape j'ai spécifiquement mentionné: «À l'origine notre intention était de tester un autre clearomiseur (" eGo-C ", Joyetech); Toutefois, certains utilisateurs ont connu une surchauffe de l'atomiseur et un phénomène connu sous le nom "dry-puff" (désagréable, goût de brûlé causée par une arrivée insuffisante de liquide au niveau de la résistance, de sorte que le taux d'évaporation est plus élevé que l'arrivée de liquide; voir la section Discussion pour plus de détails). Ils ont dû abaisser la durée de bouffée et augmenter l'intervalle inter-bouffées afin d'éviter ce phénomène. En réponse à cela, la eGo-C a été remplacé par l'"Epsilon" et on a demandé aux participants de revenir pour des enregistrements avec le nouveau clearomiseur. Tous les résultats avec l'atomiseur eGo-C ont été rejetés ". Les auteurs de l'étude NEJM auraient dû lire notre étude et auraient dû connaître l'existence de ce phénomène."
Mise à jour 11h05, 22/01/15*
Une fois de plus certains journalistes sautent à pieds joints sur une étude, cherchant à dénigrer le vaporisateur de nicotine (VP), en utilisant des titres sensationnels, et sans prendre la peine d'analyser réellement la validité de cette étude.
Une lettre, publiée dans le New England Journal of Medicine, détaille une expérience faite en laboratoire en utilisant un vaporisateur de seconde génération à 3,3 et à 5,0 volts, avec une durée de bouffée de 4 secondes, sans préciser le type et la valeur de la résistance employée. A 3,3 volts ils n'ont pas pu mesurer d'émission de formaldéhyde (substance cancérigène), mais à 5,0 volts ils ont mesuré des quantités supérieures à celles émises par une cigarette de tabac.
Sur son blog, le Dr Farsalinos critique sévèrement cette étude, et propose tout d'abord une autre interprétation de ce qui a été réellement mesuré. Selon lui, "les auteurs n'ont pas trouvé du formaldéhyde [ndlr: dans la vapeur produite], mais des hémiacétals de formaldéhyde."
Un hémiacétal est un groupe fonctionnel formé par réaction d'un aldéhyde et d'un alcool ou un composé chimique contenant ce groupe fonctionnel. Dans le cas du VP, il s'agit de formaldéhyde-propylène glycol ou de formaldéhyde-glycérol (on rappelle ici que le propylène glycol et la glycérine végétale sont des alcools, et non des corps gras!). Or, selon le Dr Farsalinos, "il n'existe aucune preuve que les hémiacétals soient toxiques ou cancérigènes. Il est même possible que la formation d'hémiacétals protège des dommages causés par le formaldéhyde. Et cependant, les auteurs les ont considérés comme du formaldéhyde et ont calculé un risque de cancer."
Le problème de ce type de recherches est qu'elles sont conduites par des personnes ne connaissant pas grand chose à la vape. Ce qui est important pour analyser ces résultats ce n'est pas les volts délivrés par la batterie, mais la puissance en watts appliquée à la résistance. Les auteurs ne mentionnent même pas la valeur de la résistance qu'ils ont utilisé. Encore une fois, le Dr Farsalinos, qui a fait de nombreuses études sur le sujet, essaye d'y voir plus clair. Il utilise pour cela les données présentées dans l'étude. Il dit: "Les auteurs rapportent que 5 mg de liquide ont été vaporisés à 3,3 volts. Selon des mesures que j'ai réalisées, une telle consommation de liquide correspond à des bouffées de 4 secondes à 6-7 watts. La résistance devait donc être de 1,6 à 1,8 ohms. Ce qui à 5 volts donne une puissance de 14-16 watts. Ce qui est une valeur très élevée pour la plupart des atomiseurs du commerce (exceptés certains reconstructibles qui peuvent supporter une telle puissance). Il est donc évident que l'atomiseur a été surchauffé, ce qui bien sûr résulte en une production très élevée de formaldéhyde. Ce que les auteurs ignorent, c'est que ces conditions, connues sous le nom de dry-puff, sont facilement détectées par les utilisateurs de VP. Cela produit un goût insupportable, et personne n'utilise un VP dans ces conditions, et n'est donc jamais exposé à de telles concentrations de formaldéhyde."
Voilà pourquoi il faut toujours être critique lorsque l'on lit une étude scientifique publiée, et surtout lorsqu'elle est accompagnée d'un dossier de presse pour la faire connaître. C'est notre rôle de scientifique, on ne prend jamais les résultats d'une étude (surtout ceux rapportés dans le résumé) pour argent comptant. Cela aurait dû d'ailleurs être fait par les relecteurs qui ont accepté la publication de cette lettre dans le NEJM, ce qui ne semble pas être le cas. C'est aussi pour cela que les journalistes devraient, s'ils n'ont pas la formation nécessaire pour cela, toujours faire appel à un expert avant de reprendre tous en chœur une dépêche de l'AFP (ce qui est de plus en plus monnaie courante, car il faut réagir vite pour être le premier à publier!). C'est dommage que cette course à l'information soit généralisée à ce point, car elle n'est bonne pour personne, ni pour le lecteur, qui se retrouve en fait désinformé et qui va peut-être hésiter à utiliser un VP s'il est fumeur, ni pour les journaux qui se décrédibilisent à long terme.
Dans le cas présent, la dépêche de l'AFP contenait bien un commentaire de Peter Hajek, modérant les résultats de cette étude. Cela n'a pas empêché certains journaux de mettre un titre bien racoleur et qui est la seule chose que les gens vont retenir (n'est-ce pas BFMTV, et même Le Monde ?). Pourtant hier, le Ministre de la Santé du Quebec vantait les mérites du VP, ce que je n'ai vu repris nul part dans nos journaux, c'est bien dommage.
* Les chercheurs ont utilisé un clearomiseur CE4 avec une résistance de 2,1 ohms, sur une iTaste VV. Personne n'utilise une tension de 5V sur un tel clearo, ça brûle, c'est sûr!
https://www.reddit.com/r/electronic_cigarette/comments/2t8lo7/researchers_find_high_levels_of_cloaked_form_of/cnwwl8v