60 millions de consommateurs essaye de justifier son article
Publié le 13 Septembre 2013
Le magazine vient de publier un commentaire en réponse aux nombreuses critiques qui lui ont été faites.
http://www.60millions-mag.com/actualites/articles/cigarette_electronique_precisions_sur_notre_etude
En particuliers sur la comparaison des toxiques recherchés par rapport à la cigarette conventionnelle. Je cite:
"Notre tableau montre que les teneurs en aldéhydes sont très variables selon le dispositif de cigarette électronique et/ou le liquide utilisé. Dans certains cas, les émissions de formaldéhyde, d’acroléine et d’acétaldéhyde sont très faibles. Dans d’autres cas, elles sont autrement plus élevées. Ces résultats prouvent donc qu’il est possible de proposer aux consommateurs des cigarettes électroniques dont les émissions de substances à risque sont limitées.
Les résultats obtenus par le chercheur polonais Goniewicz, publiés dans une revue scientifique à comité de lecture, sont du même ordre (Levels of selected carcinogens and toxicants in vapour from electronic cigarettes, Goniewicz et al. Tobacco Control, mars 2013).
Les voici, pour 15 bouffées :
La quantité de formaldéhyde était comprise entre 0,20 et 5,61 microgrammes ;
La quantité d’acroléine était comprise entre 0,07 et 4,19 microgrammes ;
La quantité d’acétaldéhyde était comprise entre 0,11 et 1,36 microgramme.
Goniewicz compare ses résultats avec les émissions dans la fumée d’une cigarette conventionnelle (tirée de l’étude suivante : Counts et al., Smoke composition and predicting relationships for international commercial cigarettes smoked with three machine-smoking conditions. Regul Toxicol Pharmacol 2005;41:185-227) :
Pour le formaldéhyde : entre 1,60 et 52 microgrammes ;
Pour l’acroléine : entre 2,40 et 62 microgrammes ;
Pour l’acétaldéhyde : entre 52 et 140 microgrammes.
Nos résultats, comme ceux de Goniewicz, montrent que les cigarettes électroniques testées qui émettent le plus de formaldéhyde et d’acroléine en libèrent dans les vapeurs des quantités équivalentes (et parfois supérieures) à ce qu’on retrouve dans la fumée des cigarettes conventionnelles les moins émettrices."
et fournit un tableau de résultats:
Cette façon de comparer les valeurs les plus élevées, relevées avec certaines e-cigarettes, par rapport aux valeurs les plus faibles obtenues avec la cigarette conventionnelle, est totalement dénuée de rigueur scientifique.
Il n'est absolument pas valide scientifiquement de choisir les valeurs qui vous arrange pour faire une telle comparaison. C'est l'ensemble de la dispersion des valeurs dans les 2 cas que l'on peut comparer, mais certainement pas en choisissant seulement celles qui justifie un texte sans aucun fondement scientifique "Nos résultats, comme ceux de Goniewicz, montrent que les cigarettes électroniques testées qui émettent le plus de formaldéhyde et d’acroléine en libèrent dans les vapeurs des quantités équivalentes (et parfois supérieures) à ce qu’on retrouve dans la fumée des cigarettes conventionnelles les moins émettrices."
Et c'est bien ce qu'à fait Goniewicz dans son article, scientifique, lui. Il fait le rapport des mesures entre la e-cigarette et la cigarette conventionnelle, mais ne "choisit" pas ses valeurs pour porter le doute sur ce produit. Comme on peut le voir dans le tableau de cet article:
Et il conclut que les concentrations de toxiques recherchés sont de 9 à 450 fois moindre dans la e-cigarette que dans la cigarette conventionnelle. Ca, c'est une approche scientifique, pas celle de 60 millions de consommateurs, qui continue de se discréditer auprès de la communauté scientifique, des vapoteurs, et du public. C'est bien dommage pour une revue qui ne nous a pas habitué à ce genre de procédés.
Par ailleurs, je relève un commentaire fait ce matin en bas de cette "mise au point" du magazine, qui nécessitera de la part du magazine une réflexion approfondie sur leur méthodologie: " Première réaction : comment expliquer les différence des substances détectées sur la E-Roll liquide Clopinette entre le produit avec nicotine et sans nicotine ? il ne me semble pas que la nicotine provoque un tel écart du simple au double."
Effectivement, comment expliquer de telles variations de mesures, lorsque la seule différence réside dans la présence ou l'absence de nicotine (même e-cigarette, même e-liquide, même arôme)? Nous attendons une justification de cette différence.
Vous pouvez trouver ici une réponse du Dr Farsalinos :
http://ecigarette-research.com/web/index.php/2013-04-07-09-50-07/130-60-millions-de-consommateurs2