Les cigarettes légères ça n’existe pas ! (2)
Publié le 11 Avril 2013
Voici une petite mise au point pour éviter aux fumeurs de continuer à se faire avoir avec les cigarettes légères.
Cette dénomination est interdite en Europe depuis 2003, suite à l’expérience que je vais vous présenter ci-dessous. Par contre, l’industrie du tabac a essayé d’entretenir le doute dans la tête des fumeurs en remplaçant les mots par des couleurs. Regardez donc des paquets de cigarettes alignés chez le buraliste et essayez de deviner lesquelles sont « dîtes » légères… elles sont en général dans des paquets aux couleurs pastelles. C’est une des raisons qui pousse a introduire le paquet générique comme en Australie, afin que l’industrie du tabac arrête de « communiquer » avec (c’est le seul média dont ils disposent dans les pays où la publicité est interdite).
Tout d’abord il faut savoir que dans une cigarette, dans le tabac de la cigarette, il y a environ 12 mg à 14 mg de nicotine, quelle que soit la cigarette. Le fumeur peut en théorie, en modifiant sa façon de fumer (bouffées plus volumineuses, plus fréquentes, retenues plus longtemps dans les poumons…), en tirer entre 1 mg et 3 mg. C’est ce qu’a essayé de démontrer l’étude de Martin Jarvis publiée en 2001.
Pour tromper le fumeur, les rendements en nicotine, CO et goudrons, indiqués sur les paquets, sont obtenus en faisant fumer la cigarette par une machine à fumer (pas un être humain) selon un rythme et des bouffées établies par l’industrie du tabac dans les années 1930. Non pas dans une optique de santé, mais tout simplement pour comparer leurs produits qualitativement et quantitativement afin de fournir aux fumeurs un produit qui reste comparable dans le temps. Avec l’introduction des cigarettes légères, dans les années 1970, l’industrie a simplement fait des trous microscopiques au niveau du filtre, afin de diluer la fumée qui en sort (voir schéma ci-dessous).
Vous pouvez voir sur l’image (à droite) que les trous sont pratiqués là où le fumeur place ses doigts, voire ses lèvres, et que donc en utilisation « normale » par un être humain, et non pas une machine à fumer, les trous sont bouchés! D’où la possibilité de tirer de la cigarette des rendements en nicotine supérieurs à ceux indiqués sur le paquet. Un numéro de 60 millions de consommateurs y avait été consacré.
Dans l’étude de Martin Jarvis, les fumeurs avaient procuré un échantillon de salive afin de mesurer la concentration de cotinine (un produit de dégradation de la nicotine, qui reste plus longtemps dans l’organisme que la nicotine), et de faire un petit calcul (en connaissant le nombre de cigarettes qu’ils avaient fumé ce jour là) afin de déterminer combien de nicotine un fumeur tire en moyenne par cigarette. Si les cigarettes légères étaient ce qu’elles prétendaient être, on aurait dû avoir le graphique rouge ci-dessous. Une cigarette prétendant délivrer 0,5 mg de nicotine (tel qu’indiqué sur le paquet) devrait délivrer 0,5 mg au fumeur. Mais ce qu’on a observé, c’est ça !
Les barres bleues indiquent ce que les fumeurs tirent réellement de chaque cigarette. On voit sur ce graphique que quel que soit le type de cigarettes, normales, légères ou ultra-légères, le fumeur va chercher, et trouve, un peu plus de 1 mg de nicotine…
Preuve était donc faite que ces dénominations ne veulent rien dire… et que l’on a trompé le fumeur, pour éviter qu’il n’arrête de fumer, mais qu’il croie que ses cigarettes étaient moins dangereuses!!!