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Publié le 20 Juin 2013

Cette étude est très importante, car elle est la première à analyser précisément la façon dont les utilisateurs de e-cigarette vapotent, et à évaluer la quantité de e-liquide utilisée.

Pour cela, 45 vapoteurs expérimentés et 35 fumeurs, de 20 à 45 ans, ont été recrutés. Les vapoteurs, tous anciens fumeurs, vapotaient quotidiennement des e-liquides avec des concentrations de nicotine allant de 6 mg/ml à 12 mg/ml. Ils vapotaient en moyenne depuis 7 mois et utilisaient 5 ml de e-liquide chaque jour. Les fumeurs n'avaient jamais utilisé de e-cigarette. Ils étaient tous abstinents depuis la veille au soir (au moins 8h) de e-cig pour les uns, et de cigarettes pour les autres.

La e-cigarette utilisée dans l'étude était une eGo-T munie d'un atomiseur Epsilon (clearomiseur), considérée comme une e-cig de seconde génération. Un e-liquide à 9 mg/ml a été utilisé pour l'étude.

Les vapoteurs ont utilisé la e-cig ad libitum (à volonté) pendant 20 minutes, pendant qu'ils étaient filmés afin, par la suite, d'analyser image par image pour déterminer les caractéristiques topographiques du vapotage (durée d'allumage de la diode déclenchant la batterie, durée d'inhalation, durée d'exhalaison). Les fumeurs ont aussi été filmés en fumant 2 cigarettes (7 mg de goudron, 0,7 mg de nicotine, selon la machine à fumer), puis un autre jour, en vapotant pendant 10 minutes (après avoir reçu des instructions concernant l'utilisation de la e-cig). Les images vidéos étaient prisent à 25 images/secondes, ce qui donne une précision d'analyse image par image de 40 ms.

Afin de minimiser les biais d'évaluation, seules 10 bouffées de cigarette ou de e-cig consécutives ont été analysées dans les 2 groupes. Les 3 premières bouffées n'étaient pas analysées, afin de laisser un temps d'adaptation aux utilisateurs, les bouffées analysées ont été les bouffées 4 à 13.

Pour déterminer la quantité de e-liquide utilisé par les vapoteurs (pas par les fumeurs), le clearomiseur était pesé avant utilisation, puis après 5 minutes et 20 minutes de vapotage. Le temps de 5 minute a été utilisé car il représente à peu près le temps nécessaire pour fumer une cigarette, les 20 minutes ont été choisies car elles représentent le temps d'utilisation d'un inhaleur de nicotine (substitut nicotinique) pour délivrer 4 mg de nicotine.

Les résultats montrent que la durée de la bouffée de e-cig prise par les vapoteurs est significativement (p<0,001) plus longue (4,2 +/- 0,7 s) que la bouffée de cigarette ou de e-cig prise par les fumeurs (2,1 +/- 0,4 s et 2,4 +/- 0,5 s, respectivement). A l'inverse, la durée de l'inhalation est significativement (p<0,001) moindre avec la e-cig chez les vapoteurs (1,3 +/- 0,4 s) que chez les fumeurs (2,2 +/- 0,4 s et 2,0 +/- 0,4 s, respectivement). Par contre, aucune différence n'a été observée sur la durée d'exhalaison (1,7 +/- 0,5 s ; 1,8 +/- 0,4 s et 1,7 +/- 0,3 s, respectivement).

Les vapoteurs ont pris 13 bouffées en 5 minutes et 43 bouffées en 20 minutes (soit 1 bouffée toutes les 20 à 30 s), ce qui correspond à 62 mg (ou 0,05 ml) et 219 mg (ou 0,18 ml) de e-liquide (la quantité de e-liquide consommée est significativement corrélée au nombre et à la durée des bouffées, et aucun effet dû à l'âge, l'historique du tabagisme ou à la durée d'utilisation d'une e-cig quotidiennement, n'a été observé). Selon ces données, et la concentration à 9 mg/ml du e-liquide utilisé, les e-cig, dans ces conditions d'utilisation, ont délivré 0,46 +/- 0,12 mg de nicotine en 5 minutes et 1,63 +/- 0,41 mg de nicotine en 20 minutes.

Afin de comparer avec la consommation de cigarettes, et en estimant qu'une cigarette délivre environ 1 mg de nicotine au fumeur en 5 minutes (c'est la mesure moyenne observée dans les études), il a été estimé avec ces données qu'il faudrait un e-liquide dosé à 21 mg/ml de nicotine pour délivrer 1 mg au vapoteur. Et pour délivrer 4 mg de nicotine en 20 minutes (similaire à l'inhaleur), il faudrait un e-liquide dosé à 24 mg/ml de nicotine.

Cette étude permet de définir un "standard" de la topographie d'utilisation de la e-cigarette pour les futures études chez les vapoteurs. En effet, utiliser la norme ISO retenue pour analyser la fumée de cigarette (1 bouffée de 2 s toutes les 60 s), sous-estimerait le mode de consommation des vapoteurs. Les auteurs proposent donc de retenir les paramètres mesurés dans cette étude, soit une bouffée de 4 s toutes les 20 à 30 s, à condition d'utiliser des e-cig de dernière génération, plus performantes que les anciennes qui ne supportaient pas cette fréquence, et en particulier chauffait trop, produisant un effet désagréable (dry puff, ou bouffée sèche due à la surchauffe ou à l'arrivée trop lente du e-liquide sur la résistance).

Enfin, les auteurs concluent en faisant la critique de la proposition contenue dans la révision de la Directive européenne sur les produits du tabac, de limiter les e-liquides sans autorisation de mise sur le marché à 4 mg/ml. Cette étude démontre clairement, pour la première fois, que pour satisfaire les besoins d'un fumeurs commençant à vapoter, une concentration de 20 à 24 mg/ml de nicotine est nécessaire. Il est intéressant de noter qu'empiriquement, c'est à peu près la limite proposée par l'ANSM en France (20 mg/ml), qui pour l'instant est toujours en vigueur. Cette étude permet enfin de se reposer sur des données réelles, qui manquaient jusqu'à présent, afin de pouvoir proposer aux vapoteurs des e-liquides suffisamment dosés pour leur permettre d'abandonner rapidement la cigarette, ce qui a été observé dans certaines études où la concentration de nicotine utilisée était en moyenne de 18 mg/ml.

Pouvoir proposer aux fumeurs une alternative crédible et considérablement moins nocive que le tabac permettra d'appliquer au plus grand nombre une réduction du risque tabagique significative, et aura un impact énorme sur la santé publique.

Farsalinos KE et al. Int J Environ Res Public Health. 2013 Jun 18;10(6):2500-14. Article en libre accès : http://www.mdpi.com/1660-4601/10/6/2500

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Publié le 6 Juin 2013

AIDUCE : Le rapport OFT sur les cigarettes électroniques : une analyse pertinente plombée par des recommandations fumeuses et sans fondement scientifique

http://www.aiduce.fr/le-rapport-oft-sur-les-cigarettes-electroniques-une-analyse-pertinente-plombee-par-des-recommandations-fumeuses-et-sans-fondement-scientifique/

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Publié le 5 Juin 2013

Enfin une Institution française qui présente la e-cigarette de façon plus pondérée !
L'INCa, l'Institut du Cancer, vient de publier une analyse basée sur le rapport Dautzenberg. Quelle différence avec la Ligue contre le cancer !!!

http://www.e-cancer.fr/prevention/facteurs-de-risque-et-de-protection/tabac/espace-grand-public/gros-plan-sur-la-cigarette-electronique

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Publié le 31 Mai 2013

Nous souhaitons faire connaître notre désaccord avec les propos de Mme la Ministre de la Santé concernant la e-cigarette.

Ce communiqué à été envoyé à la Direction Générale de la Santé et à des journalistes.

Jacques Le Houezec
Jean-François Etter
Gérard Mathern

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Publié le 27 Mai 2013

Vous pouvez le télécharger ici : http://www.ofta-asso.fr/docatel/Rapport_e-cigarette_VF_1.pdf

Hier a eu lieu au Ministère de la santé une réunion http://www.respadd.org/images/stories/PDF/programme%20conf.%20jmst%202013%2012.pdf au cours de laquelle une table ronde sur la cigarette électronique a été l'occasion de présenter les conclusions du rapport préparé par l'OFT pour la DGS. A cette occasion Gérard Mathern a aussi présenté l'état des connaissances scientifiques. Vous pouvez télécharger sa présentation ci-dessous.

Voir aussi la réaction de Jean-François Etter.

"J'ai refusé de signer le rapport remis à Marisol Touraine sur la cigarette électronique pour plusieurs raisons. Premièrement, parce que j'estime que la qualité scientifique est très mauvaise. Le travail scientifique qui a été mené n'est en effet pas du tout à la hauteur de l'enjeu."

Sylvain Filatriau a filmé le débat sur la e-cigarette, voir ici.

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Publié le 16 Mai 2013

Lettre ouverte de AIDUCE à la LNCC

Le site web de l’AIDUCE n’étant pas encore prêt, veuillez trouver ci-dessous, pour information, la lettre ouverte qui a été envoyé a la ligue contre le cancer, suite à sa prise de position contre la cigarette électronique.

"Madame, Monsieur,

Dans ce texte, vous affirmez entre autres que le statut actuel des vaporisateurs électroniques n’est pas satisfaisant, que l’on peut douter que ce soit une réelle aide à l’arrêt du tabac, que cet horrible produit ne participe pas à la « dénormalisation du tabac », que de « nombreuses réserves ont été émises quant aux composants des cigarettes électroniques et leur toxicité potentielle », et, la cerise sur le gâteau, qu’elle précède souvent l’entrée en tabagie des jeunes.
Votre verdict est sans appel : vous entendez recommander son retrait du marché. Rien de moins.

Malgré tout le respect et l’admiration que nous devons à votre noble cause, l’AIDUCE ne peut que s’opposer fermement à votre prise de position sur la cigarette électronique. Nous déplorons en effet que cette dernière soit bien étroite, partisane et s’appuie sur une démonstration souvent faussée. Nous allons donc le démontrer point par point.

Tout d’abord, avançons quelques chiffres, histoire de bien poser le débat. Comme vous le savez certainement, les statistiques officielles indiquent que le tabac provoque chaque année la mort de plus de 60 000 personnes en France et 5 millions dans le monde. Sans compter, bien évidemment, la cohorte de maladies et autres complications que peut entraîner le tabac. La ligue contre le cancer est bien placée pour le savoir.

A contrario, aucun cas de décès n’est imputé à la cigarette électronique à ce jour. Aucun cas de cancer déclaré non plus. On peut donc s’étonner que ce produit suscite autant votre courroux et on se peut aussi se demander pourquoi vous souhaitez intervenir sur ce sujet qui, de prime abord, ne concerne pas directement la ligue contre le cancer.

Vous écrivez que de très nombreuses réserves ont été émises sur les composants des cigarettes électroniques et leur toxicité potentielle. Cependant, vous citez peu d’études, ce qui contraste singulièrement avec l’expression «nombreuses réserves». Qui plus est, la plupart de vos sources sont relativement anciennes. De plus, vous passez bien vite sur les études plus favorables à la cigarette électronique, notamment celles qui concluent que le risque lié aux vaporisateurs électroniques semble sensiblement moins élevé que celui lié au tabac. Vous omettez d’ailleurs de préciser les références de ces études. C’est fortement regrettable.

Les utilisateurs de ces produits électroniques viennent du tabac. Aussi savoir si les vaporisateurs personnels sont des réducteurs de risque par rapport aux conséquences reconnues du tabac a du sens pour nombre d’utilisateurs. Si j’utilise un vaporisateur sur une courte période après avoir abandonné le tabac, aurais-je un gain sur le plan de la santé ou au contraire vais-je subir des effets désastreux ? Et si j’utilise ce produit sur du long terme, quels sont les effets ou les risques identifiés ? Quel gain ou risque supplémentaire j’encours par rapport au tabac ? Le fait d’utiliser un produit sans combustion et ne distillant pas monoxyde de carbone et goudron, est-il un progrès par rapport à la fumée de cigarette ?

Mais, outre le fait d’être subjectif dans le choix des études référencées, il vous arrive de traduire à votre avantage certains propos. C’est très certainement la conséquence d’une lecture distraite, espérons-le.
Par exemple, vous citez la fiche toxicologique de l’INRS relative au propylène glycol. Fort bien. Vous écrivez : « le propylène-glycol (représentant 80 à 90% de la composition de la cartouche de recharge) qui, présentant peu de risques dans des conditions d’utilisation normales, est considéré par l’INRS comme toxique lors d’une consommation à chaud, en aérosol et en utilisation prolongée. »
Or, voici ce qu’en dit l’INRS :
« le propylène glycol présente peu de risques dans les conditions normales d’utilisation. Toutefois, des mesures de prévention sont nécessaires dans certaines situations, en particulier si le produit est utilisé à chaud, s’il peut y avoir formation d’aérosols, également s’il existe un risque d’exposition cutanée prolongée ou étendue ».
L’INRS semble beaucoup plus prudente que vous quant à une éventuelle toxicité du propylène glycol.

Vous affirmez qu’il n’est pas certain que les vaporisateurs électroniques soient efficaces pour arrêter le tabac, estimant que les études sur ce sujet sont contradictoires. Bien que nous n’ayons pas les mêmes données que vous, nous n’allons pas entrer dans de soporifiques et fumeuses querelles de chiffres. Permettez-nous simplement de constater que l’intérêt des fumeurs pour ce produit, l’engouement qu’il suscite depuis son apparition en Europe en 2008, la croissance forte et continue du marché par le simple bouche à oreille, et ce, malgré tous les appels à la prudence, malgré les recommandations de ne pas l’utiliser émanant d’organismes comme le vôtre, malgré les jugements sévères voire subjectifs distillés par certains professionnels de la santé, contraste furieusement avec vos doutes. Il y a un décalage tellement saisissant entre votre questionnement et les retours de bon nombre d’utilisateurs ! Il existe un tel fossé entre votre perplexité et ce que nous vivons au quotidien ! Et puis, entre nous, si ce produit n’était qu’un gadget de plus, un bidule sans réel effet sur l’arrêt du tabac, un simple phénomène de mode, il est évident que vous ne seriez pas obligés de demander son retrait du marché. Le phénomène finirait par se dégonfler de lui-même, comme une vulgaire baudruche.

Vous terminez votre démonstration en indiquant la cigarette électronique précède souvent l’entrée en tabagie des jeunes. Cette affirmation balaye d’un revers de main tout ce que l’on sait sur le tabac et oublie tous les aspects historiques et sociologiques liés à la cigarette classique. Depuis l’apparition de cette dernière, des générations entières l’ont essayé, se sont adonnés à ce « plaisir », en sont souvent devenus dépendants, alors que la cigarette électronique n’existait même pas. Ils l’ont fait parce que c’était à la mode, parce que leurs idoles s’affichaient ostensiblement avec une cigarette aux lèvres, parce que des proches fumaient, parce que leurs copains ou copines les incitaient, ou bien parce qu’ils l’ont voulu, tout simplement. Aujourd’hui, plus d’un milliard d’êtres humains fument. Combien ont commencé par la cigarette électronique, comme votre phrase peut le laisser penser incidemment. Combien de jeunes arborent fièrement une cigarette électronique à la sortie des lycées ?
Toujours concernant les mineurs, sachez que, alors qu’on ne leur demandait rien, par simple souci de responsabilité, les forums les plus importants sur le sujet ont interdit leur accès aux mineurs, des sites de vente sur internet et des magasins physiques ont interdit la vente à ces derniers. Certes, cela reste perfectible mais ce phénomène existe et atténue grandement vos propos alarmistes. Il y a aussi des gens responsables dans le milieu des vaporisateurs électroniques.

Au début de votre prose, vous affirmez aussi que « le produit échappe à toute réglementation ». Nous sommes navrés de devoir vous reprendre mais le propos est inexact. D’ailleurs, plus loin dans le texte, vous indiquez que le produit n’est soumis à aucune réglementation spécifique, ce qui est déjà un peu plus proche de la réalité. En fait, sauf cas particuliers précisés par l’ANSM, les vaporisateurs personnels sont soumis à la réglementation des produits de consommation courante. Ils sont donc placés sous le contrôle de la DGCCRF, comme vous l’écrivez. De plus, des contrôles ont déjà eu lieu, notamment des saisies exercées par les douanes. Bien évidemment, vous êtes libres de penser que ce statut est très loin d’être adapté aux vaporisateurs électroniques, que les contrôles sont totalement insuffisants. Vous pouvez demander un statut spécifique (même si on peut se demander si la classification des produits à la vente est de votre ressort), mais de là à asséner des contre-vérités, il y a une marge.

Abordons maintenant ce qui nous paraît être le point central de votre démonstration et qui, à notre avis, éclaire votre position. En effet, vous écrivez que la cigarette électronique ne participe pas à la « dénormalisation du tabac ». Expression un tantinet intellectualisée derrière laquelle se cache une philosophie. Peut-être même une idéologie. Pire même : on pourrait presque parler de dogme. Cette expression signifie que tout ce qui rappelle la cigarette doit être pourchassé, combattu voire interdit. Même si ce n’est pas une cigarette. C’est ainsi que l’on a interdit les cigarettes au chocolat. C’est comme cela aussi qu’il est aujourd’hui difficile de visionner un film dans lequel des acteurs fument. Il ne faudrait pas que les spectateurs puissent être tentés d’en griller une. On combat tout ce qui rappelle la cigarette alors même que cette dernière continue à être disponible dans tous les bureaux de tabac, liberté individuelle oblige.

Voilà donc où nous en sommes en France : parce qu’un produit ressemble vaguement à une cigarette et en reproduit certains aspects, parce qu’elle ne s’intègre pas dans votre schéma de pensée dogmatisante, il faut donc demander son retrait, même temporaire. Parce que les vaporisateurs personnels ne participent pas à la « dénormalisation du tabac », vous êtes prêts à renvoyer sans sourciller plus de 500000 personnes vers le tabac, qui resterait accessible, lui.

Croyez-vous que les vapoteurs obligés de repousser la porte des bureaux de tabac participeront alors à la « dénormalisation du tabac » ? Est-il normal que la ligue contre le cancer soit prête à renvoyer des anciens fumeurs de tabac vers leur ancien vice comprenant des dizaines de substances toxiques ou cancérigènes avérées ?

Tant pis, direz-vous certainement, ils n’ont qu’à se tourner vers les méthodes de sevrage classiques : patchs, gommes et autres champix. Nombre d’entre eux ont essayé maintes fois ces méthodes en pure perte ? Pas grave, ils recommenceront ! Ils échoueront peut-être encore, il n’y a pas de raison, mais, au moins, ce sera avec des méthodes qui participent à la « dénormalisation du tabac ». Et puis, en désespoir de cause, ils finiront peut-être à adhérer à votre ligue. Vous pourrez fêter dignement un prétendu recul de la mode tabagique et votre victoire idéologique. Votre dogme aura alors triomphé. En apparence seulement et à quel prix. L’enfer est décidément pavé de bonnes intentions.

Nous, utilisateurs des vaporisateurs électroniques, nous venons de la tabagie pour une immense majorité d’entre nous. Loin de participer à relancer la vente du tabac comme vous le prétendez, nous montrons au contraire qu’une autre voie est possible.

Bien sûr, nous ne déclarons pas que les vaporisateurs électroniques sont une solution miracle susceptible de convenir à tous les fumeurs. D’autres méthodes existent : l’arrêt sans substitut, les méthodes proposées par les laboratoires pharmaceutiques et les méthodes alternatives. Il ne nous appartient pas de juger quelle est la meilleure. Tout simplement, les vaporisateurs électroniques nous conviennent et nous ne demandons rien à personne. Que vous le compreniez ou pas, ils représentent un formidable espoir pour des millions de fumeurs qui n’ont jamais réussi à se débarrasser du tabac. C’est une possibilité supplémentaire laissée aux fumeurs avec ses qualités et ses défauts.

Bien évidemment, nous comprenons que les vaporisateurs électroniques fassent débat. Nous acceptons sans aucun problème que des acteurs de la santé puissent ne pas approuver ou ne pas recommander leur utilisation en l’absence de données scientifiques sur les effets à long terme. Nous sommes ouverts à des discussions sur la mise en place éventuelle d’un statut spécifique. Nous sommes aussi favorables à plus d’études sur le vapotage, afin d’être mieux informés, et à plus de contrôles, afin d’être mieux protégés.

Mais nous nous opposerons à tout retrait du marché sans autres certitudes que celles, bien discutables, que vous avancez. Sous le prétexte que notre choix ne reçoit pas votre assentiment, nous ne sommes pas disposés à nous laisser imposer votre diktat. Si votre combat est de lutter contre le cancer, le nôtre est de ne pas le contracter.

Veuillez agréer l’expression de nos salutations distinguées.

Pour L’AIDUCE ,
Son Président,
Brice LEPOUTRE

PS: Nous avons également joint en annexe un document de 73 pages regroupant les études sur la cigarette électronique et ses composants."

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Publié le 30 Avril 2013

La e-cigarette peut-elle sauver des vies ? Oui, répondent certains experts. Même au Canada, ou en Australie, où la e-cigarette est quasi interdite, des voix s’élèvent pour que l’on n’empêche pas le développement de cette alternative au tabagisme.

Cet article du Globe and Mail tente de répondre à cette question. De nombreuses associations de lutte contre le tabac s’opposent à la cigarette électronique sous le fallacieux prétexte que « l’on ne sait pas », « c’est peut-être dangereux », ou « cela pourrait re-normaliser le tabagisme », car pour l’heure la seule préoccupation, noble en soit, de ces associations est de dé-normaliser le tabagisme dans la société.

Hors, pour les défenseurs de la santé publique, ce qui compte avant tout est de sauver des vies. Tout fumeur qui arrête de fumer, ou réduit considérablement sa consommation grâce à la e-cigarette a un bénéfice de santé évident. C’est déjà le cas en Suède par exemple, où de nombreux ex-fumeurs utilisent un tabac non fumé, appelé le snus, qui lorsqu’on l’utilise à la place des cigarettes, stoppe immédiatement l’inhalation et l’exposition à des milliers de substances toxiques (plus de 7000 dans la fumée de tabac). De ce fait, la Suède est le pays qui compte le moins de cancers du poumon dus au tabagisme, dans le monde. Pourtant, ce fait n’a pas été mis en avant par les autorités de santé pour favoriser ce changement de comportement des fumeurs. Au contraire, l’Europe s’est empressée d’interdire la vente de snus en Europe, sous prétexte que cela pourrait rendre dépendant les jeunes !

Si le snus est encore un produit du tabac, même si le risque associé à sa consommation est considérablement moindre (100 fois?), la e-cigarette, elle, n’en est pas un. La e-cigarette est un produit délivrant de la nicotine, ce que recherchent les fumeurs dépendants du tabac. De ce fait, la e-cigarette est une alternative considérablement moins dangereuse (1000 fois ou plus?) et devrait donc être naturellement conseillée à tout fumeur.

Quant à en faire un médicament, ce que voudrait actuellement l’Europe avec son nouveau projet de Directive sur les produits du tabac, ce serait une erreur monumentale. La e-cigarette est de fait, et doit le rester, un produit de consommation courante mis à la disposition des fumeurs pour réduire rapidement (les utilisateurs sont là pour en témoigner) leur risque tabagique. En faire un médicament, ouvrirait la voie uniquement aux grosses entreprises du tabac ou pharmaceutiques, et figerait la e-cigarette dans son état actuel, sans espoir de développement et de produits encore plus efficaces (c’est malheureusement ce que l’on a pu constater avec les substituts nicotiniques), car toute modification ultérieure à l’attribution d’une autorisation de mise sur le marché (qui nécessite des études longues et coûteuses) nécessite une nouvelle soumission et des années de développement. L’avantage d’un produit de consommation courante est qu’il peut évoluer vite, souvent sous la pression des consommateurs, et c’est ce que l’on a déjà pu observer au cours des dernières années, où la e-cigarette est devenue plus performante et plus sûre (sous la pression aussi des lois de protection des consommateurs).

Et quant au risque d’initiation chez les jeunes (c’est toujours le même argument que contre le snus !), c’est un faux problème. Il vaut cent fois mieux qu’un adolescent soit confronté à la e-cigarette (moins addictive et considérablement moins dangereuse) qu’à la cigarette. Et pourtant, il est beaucoup plus facile à un adolescent de se procurer des cigarettes (dans tous les bureaux de tabac qui ne respectent pas l’interdiction de vente aux mineurs) qu’une e-cigarette (en premier lieux de par son prix). Par ailleurs, pour les tenants du contrôle du tabac, la e-cigarette participe certainement plus à la dé-normalisation du tabagisme (en rendant la cigarette désuète) que l’inverse. Ils devraient donc être parmi les défenseurs et non les opposants à la e-cigarette.

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Publié le 23 Avril 2013

C’est la conclusion d’une étude française publiée dans la Revue des maladies respiratoires http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0761842513000855

Bertholon JF, Becquemin MH, Roy M, Roy F, Ledur D, Annesi Maesano I, Dautzenberg B. Comparaison de l’aérosol de la cigarette électronique à celui des cigarettes ordinaires et de la chicha.

La cigarette étudiée est la Cigarettec « ZenAttitude » avec (16 mg) et sans nicotine. La taille des particules de l’aérosol dans le courant primaire (celui inhalé par le vapoteur) et dans le courant tertiaire (rejeté par le vapoteur) on été analysés à l’aide d’un impacteur électrostatique à basse pression, ainsi que la décroissance au cours du temps de la concentration de l’aérosol dans l’air. Le courant primaire a été généré par une série de 10 bouffées successives de 100 ml. Le courant tertiaire a été mesuré à partir de vapeur exhalée par 3 volontaires (les auteurs?). La décroissance de la concentration de l’aérosol dans l’air a été étudié dans une pièce fermée non ventilée de 60 m3 après exhalaison de 20 bouffées par chaque vapoteur.

La taille des particules (diamètre médian D50 exprimé en µm) du courant primaire est environ 2 fois plus élevée (0,60 µm) que celle de la cigarette ou de la chicha (0,27 µm). Pour le courant tertiaire, elle est de 0,29 à 0,34 µm, contre 0,30 µm pour la cigarette et 0,25 µm pour la chicha.

A partir de ces mesures, il ressort que le dépôt dans les voies aériennes total est de 26% pour la ecigarette (contre 23,5 pour la cigarette et la chicha), et au niveau alvéolaire de 14% (contre 14,5% pour la cigarette et la chicha). [Note personnelle : Ceci suggère que l'absorption de la nicotine avec la ecigarette devrait être suffisante pour produire des nicotinémies significatives]

Le point le plus intéressant en terme de vapotage passif, est que la demi-vie de l’aérosol (courant tertiaire) de la ecigarette est très courte (11 secondes) par rapport à celle de la fumée de tabac (>17 minutes) et que la majorité se disperse rapidement sous forme gazeuse. Le risque de vapotage passif semble donc, selon les auteurs être très limité, mis à part la présence éventuelle de nicotine résiduelle dans l’air ambiant (non mesuré dans l’étude) et sur les surfaces où elle peut se déposer.

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Publié le 16 Avril 2013

La revue Tobacco Control sort un numéro spécial sur l’élimination du tabagisme (Accès libre). Special issue on Tobacco endgame (Open access).

Lire en particulier, le commentaire de Lynn Kozlowski sur la question morale de l’élimination de la dépendance!

A must read: commentary from Lynn Kozlowski.

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Publié le 11 Avril 2013

Voici une petite mise au point pour éviter aux fumeurs de continuer à se faire avoir avec les cigarettes légères.

Cette dénomination est interdite en Europe depuis 2003, suite à l’expérience que je vais vous présenter ci-dessous. Par contre, l’industrie du tabac a essayé d’entretenir le doute dans la tête des fumeurs en remplaçant les mots par des couleurs. Regardez donc des paquets de cigarettes alignés chez le buraliste et essayez de deviner lesquelles sont « dîtes » légères… elles sont en général dans des paquets aux couleurs pastelles. C’est une des raisons qui pousse a introduire le paquet générique comme en Australie, afin que l’industrie du tabac arrête de « communiquer » avec (c’est le seul média dont ils disposent dans les pays où la publicité est interdite).

Tout d’abord il faut savoir que dans une cigarette, dans le tabac de la cigarette, il y a environ 12 mg à 14 mg de nicotine, quelle que soit la cigarette. Le fumeur peut en théorie, en modifiant sa façon de fumer (bouffées plus volumineuses, plus fréquentes, retenues plus longtemps dans les poumons…), en tirer entre 1 mg et 3 mg. C’est ce qu’a essayé de démontrer l’étude de Martin Jarvis publiée en 2001.

Pour tromper le fumeur, les rendements en nicotine, CO et goudrons, indiqués sur les paquets, sont obtenus en faisant fumer la cigarette par une machine à fumer (pas un être humain) selon un rythme et des bouffées établies par l’industrie du tabac dans les années 1930. Non pas dans une optique de santé, mais tout simplement pour comparer leurs produits qualitativement et quantitativement afin de fournir aux fumeurs un produit qui reste comparable dans le temps. Avec l’introduction des cigarettes légères, dans les années 1970, l’industrie a simplement fait des trous microscopiques au niveau du filtre, afin de diluer la fumée qui en sort (voir schéma ci-dessous).

Les cigarettes légères ça n’existe pas ! (2)

Vous pouvez voir sur l’image (à droite) que les trous sont pratiqués là où le fumeur place ses doigts, voire ses lèvres, et que donc en utilisation « normale » par un être humain, et non pas une machine à fumer, les trous sont bouchés! D’où la possibilité de tirer de la cigarette des rendements en nicotine supérieurs à ceux indiqués sur le paquet. Un numéro de 60 millions de consommateurs y avait été consacré.

Dans l’étude de Martin Jarvis, les fumeurs avaient procuré un échantillon de salive afin de mesurer la concentration de cotinine (un produit de dégradation de la nicotine, qui reste plus longtemps dans l’organisme que la nicotine), et de faire un petit calcul (en connaissant le nombre de cigarettes qu’ils avaient fumé ce jour là) afin de déterminer combien de nicotine un fumeur tire en moyenne par cigarette. Si les cigarettes légères étaient ce qu’elles prétendaient être, on aurait dû avoir le graphique rouge ci-dessous. Une cigarette prétendant délivrer 0,5 mg de nicotine (tel qu’indiqué sur le paquet) devrait délivrer 0,5 mg au fumeur. Mais ce qu’on a observé, c’est ça !

Les cigarettes légères ça n’existe pas ! (2)

Les barres bleues indiquent ce que les fumeurs tirent réellement de chaque cigarette. On voit sur ce graphique que quel que soit le type de cigarettes, normales, légères ou ultra-légères, le fumeur va chercher, et trouve, un peu plus de 1 mg de nicotine…

Preuve était donc faite que ces dénominations ne veulent rien dire… et que l’on a trompé le fumeur, pour éviter qu’il n’arrête de fumer, mais qu’il croie que ses cigarettes étaient moins dangereuses!!!

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