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Publié le 30 Avril 2013

La e-cigarette peut-elle sauver des vies ? Oui, répondent certains experts. Même au Canada, ou en Australie, où la e-cigarette est quasi interdite, des voix s’élèvent pour que l’on n’empêche pas le développement de cette alternative au tabagisme.

Cet article du Globe and Mail tente de répondre à cette question. De nombreuses associations de lutte contre le tabac s’opposent à la cigarette électronique sous le fallacieux prétexte que « l’on ne sait pas », « c’est peut-être dangereux », ou « cela pourrait re-normaliser le tabagisme », car pour l’heure la seule préoccupation, noble en soit, de ces associations est de dé-normaliser le tabagisme dans la société.

Hors, pour les défenseurs de la santé publique, ce qui compte avant tout est de sauver des vies. Tout fumeur qui arrête de fumer, ou réduit considérablement sa consommation grâce à la e-cigarette a un bénéfice de santé évident. C’est déjà le cas en Suède par exemple, où de nombreux ex-fumeurs utilisent un tabac non fumé, appelé le snus, qui lorsqu’on l’utilise à la place des cigarettes, stoppe immédiatement l’inhalation et l’exposition à des milliers de substances toxiques (plus de 7000 dans la fumée de tabac). De ce fait, la Suède est le pays qui compte le moins de cancers du poumon dus au tabagisme, dans le monde. Pourtant, ce fait n’a pas été mis en avant par les autorités de santé pour favoriser ce changement de comportement des fumeurs. Au contraire, l’Europe s’est empressée d’interdire la vente de snus en Europe, sous prétexte que cela pourrait rendre dépendant les jeunes !

Si le snus est encore un produit du tabac, même si le risque associé à sa consommation est considérablement moindre (100 fois?), la e-cigarette, elle, n’en est pas un. La e-cigarette est un produit délivrant de la nicotine, ce que recherchent les fumeurs dépendants du tabac. De ce fait, la e-cigarette est une alternative considérablement moins dangereuse (1000 fois ou plus?) et devrait donc être naturellement conseillée à tout fumeur.

Quant à en faire un médicament, ce que voudrait actuellement l’Europe avec son nouveau projet de Directive sur les produits du tabac, ce serait une erreur monumentale. La e-cigarette est de fait, et doit le rester, un produit de consommation courante mis à la disposition des fumeurs pour réduire rapidement (les utilisateurs sont là pour en témoigner) leur risque tabagique. En faire un médicament, ouvrirait la voie uniquement aux grosses entreprises du tabac ou pharmaceutiques, et figerait la e-cigarette dans son état actuel, sans espoir de développement et de produits encore plus efficaces (c’est malheureusement ce que l’on a pu constater avec les substituts nicotiniques), car toute modification ultérieure à l’attribution d’une autorisation de mise sur le marché (qui nécessite des études longues et coûteuses) nécessite une nouvelle soumission et des années de développement. L’avantage d’un produit de consommation courante est qu’il peut évoluer vite, souvent sous la pression des consommateurs, et c’est ce que l’on a déjà pu observer au cours des dernières années, où la e-cigarette est devenue plus performante et plus sûre (sous la pression aussi des lois de protection des consommateurs).

Et quant au risque d’initiation chez les jeunes (c’est toujours le même argument que contre le snus !), c’est un faux problème. Il vaut cent fois mieux qu’un adolescent soit confronté à la e-cigarette (moins addictive et considérablement moins dangereuse) qu’à la cigarette. Et pourtant, il est beaucoup plus facile à un adolescent de se procurer des cigarettes (dans tous les bureaux de tabac qui ne respectent pas l’interdiction de vente aux mineurs) qu’une e-cigarette (en premier lieux de par son prix). Par ailleurs, pour les tenants du contrôle du tabac, la e-cigarette participe certainement plus à la dé-normalisation du tabagisme (en rendant la cigarette désuète) que l’inverse. Ils devraient donc être parmi les défenseurs et non les opposants à la e-cigarette.

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Publié le 23 Avril 2013

C’est la conclusion d’une étude française publiée dans la Revue des maladies respiratoires http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0761842513000855

Bertholon JF, Becquemin MH, Roy M, Roy F, Ledur D, Annesi Maesano I, Dautzenberg B. Comparaison de l’aérosol de la cigarette électronique à celui des cigarettes ordinaires et de la chicha.

La cigarette étudiée est la Cigarettec « ZenAttitude » avec (16 mg) et sans nicotine. La taille des particules de l’aérosol dans le courant primaire (celui inhalé par le vapoteur) et dans le courant tertiaire (rejeté par le vapoteur) on été analysés à l’aide d’un impacteur électrostatique à basse pression, ainsi que la décroissance au cours du temps de la concentration de l’aérosol dans l’air. Le courant primaire a été généré par une série de 10 bouffées successives de 100 ml. Le courant tertiaire a été mesuré à partir de vapeur exhalée par 3 volontaires (les auteurs?). La décroissance de la concentration de l’aérosol dans l’air a été étudié dans une pièce fermée non ventilée de 60 m3 après exhalaison de 20 bouffées par chaque vapoteur.

La taille des particules (diamètre médian D50 exprimé en µm) du courant primaire est environ 2 fois plus élevée (0,60 µm) que celle de la cigarette ou de la chicha (0,27 µm). Pour le courant tertiaire, elle est de 0,29 à 0,34 µm, contre 0,30 µm pour la cigarette et 0,25 µm pour la chicha.

A partir de ces mesures, il ressort que le dépôt dans les voies aériennes total est de 26% pour la ecigarette (contre 23,5 pour la cigarette et la chicha), et au niveau alvéolaire de 14% (contre 14,5% pour la cigarette et la chicha). [Note personnelle : Ceci suggère que l'absorption de la nicotine avec la ecigarette devrait être suffisante pour produire des nicotinémies significatives]

Le point le plus intéressant en terme de vapotage passif, est que la demi-vie de l’aérosol (courant tertiaire) de la ecigarette est très courte (11 secondes) par rapport à celle de la fumée de tabac (>17 minutes) et que la majorité se disperse rapidement sous forme gazeuse. Le risque de vapotage passif semble donc, selon les auteurs être très limité, mis à part la présence éventuelle de nicotine résiduelle dans l’air ambiant (non mesuré dans l’étude) et sur les surfaces où elle peut se déposer.

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Publié le 16 Avril 2013

La revue Tobacco Control sort un numéro spécial sur l’élimination du tabagisme (Accès libre). Special issue on Tobacco endgame (Open access).

Lire en particulier, le commentaire de Lynn Kozlowski sur la question morale de l’élimination de la dépendance!

A must read: commentary from Lynn Kozlowski.

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Publié le 11 Avril 2013

Voici une petite mise au point pour éviter aux fumeurs de continuer à se faire avoir avec les cigarettes légères.

Cette dénomination est interdite en Europe depuis 2003, suite à l’expérience que je vais vous présenter ci-dessous. Par contre, l’industrie du tabac a essayé d’entretenir le doute dans la tête des fumeurs en remplaçant les mots par des couleurs. Regardez donc des paquets de cigarettes alignés chez le buraliste et essayez de deviner lesquelles sont « dîtes » légères… elles sont en général dans des paquets aux couleurs pastelles. C’est une des raisons qui pousse a introduire le paquet générique comme en Australie, afin que l’industrie du tabac arrête de « communiquer » avec (c’est le seul média dont ils disposent dans les pays où la publicité est interdite).

Tout d’abord il faut savoir que dans une cigarette, dans le tabac de la cigarette, il y a environ 12 mg à 14 mg de nicotine, quelle que soit la cigarette. Le fumeur peut en théorie, en modifiant sa façon de fumer (bouffées plus volumineuses, plus fréquentes, retenues plus longtemps dans les poumons…), en tirer entre 1 mg et 3 mg. C’est ce qu’a essayé de démontrer l’étude de Martin Jarvis publiée en 2001.

Pour tromper le fumeur, les rendements en nicotine, CO et goudrons, indiqués sur les paquets, sont obtenus en faisant fumer la cigarette par une machine à fumer (pas un être humain) selon un rythme et des bouffées établies par l’industrie du tabac dans les années 1930. Non pas dans une optique de santé, mais tout simplement pour comparer leurs produits qualitativement et quantitativement afin de fournir aux fumeurs un produit qui reste comparable dans le temps. Avec l’introduction des cigarettes légères, dans les années 1970, l’industrie a simplement fait des trous microscopiques au niveau du filtre, afin de diluer la fumée qui en sort (voir schéma ci-dessous).

Les cigarettes légères ça n’existe pas ! (2)

Vous pouvez voir sur l’image (à droite) que les trous sont pratiqués là où le fumeur place ses doigts, voire ses lèvres, et que donc en utilisation « normale » par un être humain, et non pas une machine à fumer, les trous sont bouchés! D’où la possibilité de tirer de la cigarette des rendements en nicotine supérieurs à ceux indiqués sur le paquet. Un numéro de 60 millions de consommateurs y avait été consacré.

Dans l’étude de Martin Jarvis, les fumeurs avaient procuré un échantillon de salive afin de mesurer la concentration de cotinine (un produit de dégradation de la nicotine, qui reste plus longtemps dans l’organisme que la nicotine), et de faire un petit calcul (en connaissant le nombre de cigarettes qu’ils avaient fumé ce jour là) afin de déterminer combien de nicotine un fumeur tire en moyenne par cigarette. Si les cigarettes légères étaient ce qu’elles prétendaient être, on aurait dû avoir le graphique rouge ci-dessous. Une cigarette prétendant délivrer 0,5 mg de nicotine (tel qu’indiqué sur le paquet) devrait délivrer 0,5 mg au fumeur. Mais ce qu’on a observé, c’est ça !

Les cigarettes légères ça n’existe pas ! (2)

Les barres bleues indiquent ce que les fumeurs tirent réellement de chaque cigarette. On voit sur ce graphique que quel que soit le type de cigarettes, normales, légères ou ultra-légères, le fumeur va chercher, et trouve, un peu plus de 1 mg de nicotine…

Preuve était donc faite que ces dénominations ne veulent rien dire… et que l’on a trompé le fumeur, pour éviter qu’il n’arrête de fumer, mais qu’il croie que ses cigarettes étaient moins dangereuses!!!

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Publié le 30 Mars 2013

Les groupes anti-tabac doivent arrêter de mentir aux fumeurs !
Anti-smoking groups should stop lying to smokers !

According to the American Legacy Foundation, There’s No Evidence that Smoking is More Harmful than Using Non-Tobacco Electronic Cigarettes

« Selon l’American Legacy Foundation, il n’y a aucune preuve que fumer soit plus dangereux que d’utiliser la cigarette électronique »

Avec un discours comme ça on encourage les fumeurs à continuer de fumer un produit qui a 1 chance sur 2 de les tuer précocement, au lieu de leur offrir la chance d’arrêter de fumer. C’est le discours du « quit or die » (arrêtez ou mourrez) totalement irresponsable de la part de soit disant autorités de santé.

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Publié le 29 Mars 2013

Voici une nouvelle étude qui va sortir dans le journal Addiction. Pour les anglophiles le résumé est ici : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/add.12150/abstract

C’est une étude intéressante à plus d’un titre. D’abord par le nombre de vapoteurs, 1347. Ensuite parce qu’ils viennent de 33 pays, dont 72% d’Europe. L’étude a été réalisée entre septembre 2011 et mai 2012 chez des utilisateurs de e-cigarette TECC (Electronic Cigarette Company) et de e-liquide TotallyWicked. L’âge moyen était de 43 ans, 70% étaient des hommes, 44% étaient diplômés. Les vapoteurs recrutés ont rempli un questionnaire sur internet qui prenait environ 15 à 20 minutes à remplir. Il était composé de 6 sections:
1. données démographiques et statut tabagique;
2. le test de Fagerström (pour ceux fumant encore) et une version modifiée « au passé » pour les ex-fumeurs (plus la durée de leur abstinence);
3. les données d’utilisation de la e-cigarette, incluant le type, la dose de nicotine utilisée et les arômes utilisés, ainsi que la quantité en ml par jour, et le nombre de bouffées quotidiennes, mais aussi les motivations de l’utilisation (sans qu’il soit précisé les mots « arrêt du tabac » pour ne pas les influencer), leur dépendance vis à vis de la e-cigarette et leur essais de diminution;
4. les effets de la e-cigarette, incluant la satisfaction, le « hit », l’acceptabilité, le goût, les envies de fumer, l’impact sur leur comportement tabagique et les effets respiratoires (tous évalués sur une échelle en 4 points allant de « pas du tout » à « très »);
5. les effets indésirables de la e-cigarette;
6. d’autres commentaires sur l’utilisation (non analysés pour cet article).

Les résultats montrent que:
78% des ex-fumeurs et 66% des utilisateurs concomitants (fumant encore) ont commencé à vapoter pour trouver une alternative au tabac;
74% ne fumaient plus depuis au moins quelques semaines depuis qu’ils vapotaient (67% des ex-fumeurs ne fumaient plus depuis plusieurs mois et 55% des fumeurs avaient considérablement réduit leur consommation);
91% ne ressentaient plus de forte urgence à fumer (craving) (95% chez les ex-fumeurs et 70% chez les fumeurs);
72% utilisaient un système à réservoir (tank), le plus courant étant l’eGo-C (23%);
la durée d’utilisation moyenne était de 10 mois;
1% seulement utilisaient du NO (0 mg nicotine);

Les vapoteurs considéraient la e-cigarette comme:
étant satisfaisante d’utilisation;
ne créant que peu d’effets indésirables (76% à 99% sans effets indésirables, selon les effets indésirables);
étant plus saine que la cigarette conventionnelle;
améliorant la toux et la respiration;
et étant associée à une réduction importante du craving (envie irrépressible de fumer).

Parmi les ex-fumeurs:
le délai entre le réveil et la première vape était significativement plus long que le délai de la première cigarette du matin (p<0,001), suggérant une moindre dépendance à la e-cigarette comparé à la cigarette conventionnelle;
la réduction du craving était plus importante que chez ceux qui continuaient à fumer (utilisation conjointe de e-cig et de cigarettes) (p<0,0007);

Par rapport aux hommes, les femmes optaient plutôt pour des saveurs douces comme le chocolat (p<0,001), et préféraient les e-cigarettes ressemblant aux cigarettes conventionnelles (p<0,001).

En conclusion, dans cet échantillon, les vapoteurs utilisaient principalement la e-cigarette pour arrêter de fumer, mais avec une durée d’utilisation supérieure à celle observée avec la substitution nicotinique, et considéraient la vape comme étant plus sûre que le tabagisme.

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Publié le 11 Mars 2013

La communauté des vapoteurs se mobilise contre le projet de Directive européenne qui menace la cigarette électronique. l’Association Indépendante Des Utilisateurs de Cigarette Electronique (AIDUCE) est née et propose d’écrire aux députés européens pour les alerter…

http://cigarette-electronique-recherche.fr/2013/02/1356-pour-une-cigarette-electronique-libre-nous-avons-besoin-de-vous/#more-1356

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Publié le 8 Mars 2013

Cher Gérard,

Je crois qu’il ne faut pas se tromper de débat. On est tous d’accord que le but principal c’est qu’un grand nombre de fumeurs arrêtent de fumer. C’est le fait d’inhaler de la fumée de tabac qui est dangereux, pas le fait d’inhaler de la nicotine.

Je pense que tu caricatures trop la réalité. Les vendeurs de e-cigarette, en tout cas en France, mais je crois aussi en Europe, sont conscient du rôle qu’ils jouent et ne prétendent pas comme tu le dis tromper le consommateur. Il existe une déontologie portée par le collectif des acteurs de la cigarette électronique http://www.cace-cigarette-electronique.com/ .

La cigarette électronique n’est pas un médicament, et ne doit pas le devenir de force. Elle n’est pas perçue comme telle par ses utilisateurs, et ne doit pas être présentée comme telle par les vendeurs (CACE le revendique). Elle doit rester un produit de consommation courante, contrôlé comme il se doit selon les règles européennes, avec des contrôles qualité et de sécurités respectant les normes en vigueur. Mais, ce n’est pas non plus un produit du tabac, et en conséquence ne doit pas subir les mêmes restrictions, sauf éventuellement l’interdiction de l’utiliser dans les lieux publics si les études montrent que la vapeur passive est nocive pour l’entourage. Rien n’étant définitif de ce côté là.

Je suis personnellement gêné par le fait que certains e-cigarettes ressemblent trop à des cigarettes. Ceci pourrait être réglementé si nécessaire. La majorité des utilisateurs utilisent plutôt des dispositifs que l’on devrait plutôt appeler des vaporiseurs ou vaporisateurs personnels (VP) qui sont loin de ressembler à une cigarette, et je préfère cela. Par ailleurs, si l’industrie du tabac s’y intéresse, c’est soit pour faire en sorte d’enterrer le produit, soit parce qu’elle se dit qu’il est peut-être temps de s’y mettre car la cigarette conventionnelle est menacée.

Il existe effectivement de nombreux modèles de e-cigarettes, mais je pense que cela va s’atténuer avec le temps, les utilisateurs faisant eux-même une sélection naturelle des produits. Il est d’ailleurs constaté partout, y compris dans certaines études scientifiques, que la qualité des produits s’améliore (dispositifs et e-liquides).

Enfin, sur la question de l’initiation au tabagisme dont on nous rabat les oreilles depuis quelques temps, c’est un faux problème, le dernier argument lorsqu’on n’en a pas vraiment de solide à opposer. Toutes les études sérieuses (faites à l’étranger) montrent qu’il y a effectivement des adolescents qui essayent la e-cigarette (tout comme ils essayent la cigarette, tellement plus facile à se procurer partout dans le monde, même si l’on n’a pas l’âge légal… tu sais très bien à quoi je fais allusion), mais dans des proportions très faibles. Pour l’instant l’utilisation courante chez les adolescents est anecdotique, et elle concerne en priorité ceux qui fument déjà. Mais surtout, il ne faut pas se tromper là encore de problème. Ce n’est pas en empêchant les fumeurs d’avoir accès à des produits moins dangereux (rappelons-nous l’exemple du snus suédois, interdit en Europe pour les mêmes raisons d’initiation chez les jeunes), mais surtout en omettant de leur dire que ces produits sont moins dangereux (ou comme l’OMS en disant à tort que tous les produits du tabac sont dangereux, sans aucune distinction de degré de dangerosité), que l’on va régler le problème du tabagisme, qui comme tu le sais, et on est bien d’accord là-dessus, cause bien trop de morts pour que l’on reste dans cette situation de status quo!

En attendant, je t’invite à lire les résumés scientifiques de la conférence de la Society for Research on Nicotine and Tobacco (SRNT) qui aura lieu la semaine prochaine à Boston : http://www.srnt.org/conferences/SRNT_2013_Abstracts_H.pdf , tu y trouveras de nombreux résumés sur la e-cigarette. La science est à l’œuvre !

Bien amicalement, Jacques Le Houezec

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Publié le 8 Mars 2013

Voici un poster que m’a envoyé son auteure canadienne (en anglais) :

Voilà, j’ai sélectionné tous les articles qui parlent de e-cigarette et qui seront présentés la semaine prochaine au congrès de la SRNT (Society for Research on Nicotine and Tobacco) à Boston, où je serai. Le document est ici.

Évidemment c’est en anglais. Ceux qui savent pourront en extraire les données intéressantes et les partager.

Le site www.treatobacco.net (en 11 langues, dont le français), dont je m’occupe, est en train de créer une page spéciale pour la e-cigarette recensant toutes les études. La page sera bientôt accessible, elle est en construction actuellement.

N’oubliez pas de signer la pétition de AIDUCE !

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Publié le 5 Mars 2013

Mme Marisol Touraine
Ministre des Affaires sociales et de la santé
14, avenue Duquesne
75350 PARIS 07 SP

Rennes, 5 mars 2013

Chère Madame la Ministre,

Je vous ai entendu aujourd’hui sur France Info à propos de la cigarette électronique et de l’enquête que vous avez demandée à vos services. Je vous écris en tant que scientifique, spécialiste de la nicotine et de la dépendance au tabac depuis presque 30 ans (première thèse de science sur ce sujet en France) pour vous proposer de rencontrer vos services afin de leur exposer mon analyse sur la e-cigarette. J’ai déjà alerté certains députés européens à propos de la proposition de nouvelle Directive sur les produits du tabac. En particulier, concernant les e-cigarettes, à les classer pour la grande majorité comme des médicaments.

Alors qu’une réglementation raisonnée protégeant le consommateur (en contrôlant la qualité des e-cigarettes et des e-liquides associés) pourrait être un bienfait pour la santé publique, une réglementation trop contraignante, telle qu’elle est actuellement proposée dans le projet de Directive (en imposant aux fabricants de réglementer la e-cigarette comme un médicament), pourrait simplement priver les fumeurs d’une option considérablement moins nocive que la cigarette conventionnelle, qui par ailleurs est, elle, très peu réglementée et bien plus accessible.

Il est bon de rappeler à ce sujet, que chaque année 70 000 personnes meurent du tabac en France, plus de 500 000 en Europe, et plus de 5 millions dans le monde. Et comme l’a souligné récemment le rapport accablant de la Cour des comptes (http://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Les-politiques-de-lutte-contre-le-tabagisme), les politiques de santé contre le tabagisme n’ont pas été à la hauteur, surtout en France, mais pas seulement, et le lobbying forcené de l’industrie du tabac n’y est pas étranger.

En Europe, l’Angleterre sort du lot et a mis en place une politique efficace depuis les années 2000. Cette politique a porté ses fruits et le nombre de fumeurs a considérablement baissé outre-Manche alors qu’il a augmenté en France entre 2005 et 2010 (à ce propos, nous manquons aussi cruellement de données récentes en France!).
L’Angleterre est aussi en avance concernant la réduction du risque tabagique et des recommandations, incluant la place de la e-cigarette, sont à l’étude par NICE, et seront disponibles prochainement http://guidance.nice.org.uk/PHG/52.

En France, la réglementation actuelle autorise la vente de cartouches contenant moins de 10 mg de nicotine, et de e-liquide ayant une concentration de moins de 20 mg/ml (il existe des concentrations supérieures, mais selon l’agence de réglementation des médicaments, l’ANSM, il faut alors une autorisation de mise sur le marché, comme pour un médicament http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Cigarette-electronique-Point-d-information). Cette situation satisfait pleinement pour l’instant les utilisateurs de e-cigarette. La proposition de nouvelle Directive imposerait une limite de 2 mg par cartouche, ou de 4 mg/ml pour les e-liquides. Pour un pharmacologue, cela indique que ces concentrations ne permettraient pas aux utilisateurs d’obtenir des concentrations sanguines suffisantes pour apaiser leurs symptômes de sevrage, et les obligeraient alors de continuer à fumer pour obtenir les doses de nicotine dont ils ont besoin, à cause de leur dépendance.

Or, tout l’intérêt de la e-cigarette est justement de permettre à son utilisateur d’abandonner rapidement la cigarette, comme en attestent les nombreux messages d’utilisateurs sur les forums de discussion qu’ils ont créés (ces discussions représentent un phénomène nouveau, jamais vu auparavant chez les fumeurs). Ils comptent tous d’ailleurs le nombre de cigarettes (qu’ils appellent «tueuses» ou «cancerettes») qu’ils n’ont pas fumées depuis qu’ils ont commencé la e-cigarette et l’indiquent dans leur signature sur ces forums. Considérant que la fumée de tabac contient, hormis la nicotine qui entretient la dépendance mais ne cause pas les maladies liées au tabac, plus de 7000 substances chimiques, dont le monoxyde de carbone et les gaz oxydants, toxiques pour le système cardio-vasculaire, et les substances cancérigènes, utiliser la e-cigarette permet à ces utilisateurs d’apaiser leur manque de nicotine en éliminant immédiatement l’exposition dangereuse à toutes ces substances toxiques.

Il serait dommage, à cause d’une réglementation trop stricte, d’arrêter ce phénomène qui pourrait enfin voir se réaliser ce que prédisait en 1991 l’un des pionniers de la recherche sur la dépendance tabagique, Michael Russell: «Ce n’est pas tant l’efficacité à court terme des nouveaux substituts nicotiniques comme aide à l’arrêt, mais plutôt leur potentiel à devenir des substituts à long-terme de la cigarette, qui fait de l’élimination du tabagisme un but réaliste… Ces futurs produits devraient être activement promus sur un marché ouvert afin d’entrer en compétition avec le tabac. Il faudra pour cela que les autorités de santé les approuvent, que leurs taxes soient faibles, et que les mouvements anti-tabac les soutiennent afin que l’éradication progressive du tabagisme soit un but atteignable.»

Nous sommes, sur le site www.treatobacco.net, dont je suis le Directeur, en train de collecter l’ensemble des données scientifiques sur la e-cigarette, et nous allons les mettre en ligne prochainement.

Je me mets donc à votre disposition pour de plus amples renseignements concernant la e-cigarette et les données scientifiques dont nous disposons.

Veuillez agréer Madame la Ministre, l’expression de ma considération distinguée.

Jacques Le Houezec
Conseil en Santé publique, Dépendance tabagique
Honorary Lecturer, UK Centre for Tobacco Control Studies, University of Nottingham, England.
Directeur, www.treatobacco.net
Blog : http://jlhamzer.over-blog.com/

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