Articles avec #vapeur tag

Publié le 24 Mars 2020

Le Dr Neal Benowitz est mon mentor, j'ai travaillé deux ans dans son laboratoire de San Francisco au début des années 90.

Le Dr Neal Benowitz a déclaré à MailOnline qu'il n'y avait «aucune donnée» pour soutenir la théorie selon laquelle le COVID-19 pourrait se propager à travers la vapeur de la cigarette électronique.

"Je crois comprendre que la vapeur de cigarette électronique expirée se compose de très petites particules d'eau, de propylène glycol et de glycérine et de produits chimiques aromatiques, et non de gouttelettes de salive", a-t-il déclaré.

«L'aérosol de vaporisation s'évapore très rapidement, tandis que les particules émises lors de la toux ou des éternuements sont de grosses particules qui persistent dans l'air pendant une période de temps relativement longue.

«Ainsi, je ne pense pas que les vapoteurs présentent un risque de propagation de COVID-19, à moins qu'ils ne toussent en expirant.»

Les commentaires du Dr Benowitz font suite à des rapports selon lesquels l'inhalation de vapeur secondaire est un moyen d'attraper le COVID-19.

 

https://www.dailymail.co.uk/news/article-8143385/Coronavirus-NOT-spread-vape-clouds-unless-e-cigarette-user-coughs.html?fbclid=IwAR3YRBUqhWtMXK-DfHpCTeXya6rTtja366XtLm6URzHt8yZkaRsawDWYq8A

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Publié le 16 Mars 2016

Un petit mot pour remercier le journaliste de RTL Belgique de son article sur la présentation que j'ai faite au Colloque de la Revue le Flyer en septembre dernier à Paris.

La vidéo de ma présentation est disponible ici :

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Publié le 18 Mai 2015

Conférences grand public sur le VP

En 2015, je vais faire 5 conférences publiques sur le thème:

Cigarette électronique : une révolution dans le sevrage tabagique ?

La première de ces conférences a eu lieu à Rennes le 9 avril (voir le résumé par Yvon Rolland ici)

La seconde aura lieu à Paris demain, le 19 mai au Crowne Plazza République, 10 place de la République à 19h45.

Conférences grand public sur le VP
Conférences grand public sur le VP

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Publié le 14 Avril 2015

Je viens de recevoir cette dépêche AFP de la part d'une journaliste.

Oslo, 14 avr 2015 (AFP) -

La nicotine de la cigarette électronique est aussi dangereuse pour l'entourage d'un fumeur que celle de la cigarette papier, conclut un rapport publié mardi en Norvège, ébranlant l'image répandue d'une certaine innocuité.

Au même titre que le tabagisme passif, le vapotage passif peut affecter le système cardiovasculaire, avoir des effets stimulants et créer une dépendance chez les individus, estime l'Institut norvégien de la santé publique dans une étude.

"Les niveaux de nicotine ambiants en cas d'exposition passive à l'aérosol de cigarettes électroniques peuvent déboucher sur des niveaux de nicotine dans le sang à peu près aussi élevés que chez un fumeur passif de cigarettes classiques", souligne l'organisme norvégien.

"Cela signifie que des effets nicotiniques nocifs similaires peuvent être attendus en cas d'exposition passive aux cigarettes électroniques comme en cas d'exposition passive aux cigarettes habituelles", ajoute-t-il.

S'appuyant sur la littérature et la recherche scientifique existantes, le rapport ne concerne que les cigarettes électroniques à base de nicotine.

S'il souligne qu'elles contiennent moins de substances nocives que les cigarettes papier et qu'elles peuvent être utiles aux fumeurs qui tentent de mettre fin à leur dépendance, l'Institut de santé publique fait valoir que ces cigarettes ne sont pas sans risques pour l'utilisateur et que leurs effets sur la santé à long terme sont encore largement méconnus.

Le gouvernement norvégien, qui avait commandé l'étude, réfléchit à une nouvelle réglementation pour combler un certain vide juridique.

Si la production, l'importation et la commercialisation de cigarettes électroniques à base de nicotine sont interdites dans le pays scandinave, il reste possible d'en acheter sur des sites internet étrangers et, contrairement au tabac, leur utilisation dans les lieux et les transports publics est tolérée.

 

Cette déclaration des autorités norvégiennes, est semble-t-il basée sur une étude qu'elles ont commandé, mais qui n'est apparemment pas encore publiée. Une étude similaire a été publiée l'an dernier: Ballbè M, Martínez-Sánchez JM, Sureda X, Fu M, Pérez-Ortuño R, Pascual JA,
Saltó E, Fernández E. Cigarettes vs. e-cigarettes: Passive exposure at home
measured by means of airborne marker and biomarkers. Environ Res. 2014
Nov;135:76-80.

Voici le tableau qui résume les résultats:

La nicotine et le VP accusés encore une fois à tort

Ce qu'il faut regarder, ce sont les lignes surlignées en jaune, les seules comparables (exposition passive supérieure ou égale à 2h par jour). Les données comparent des non fumeurs exposés à la maison, soit à la fumée de cigarettes, soit à la vapeur de vaporisateur personnel (VP), soit à rien dans les foyers sans consommation de tabac ou vape.

Premièrement, le nombre de sujets est très faible pour l'exposition à la fumée (n=6) et à la vape (n=5). Mais les données montrent qu'il n'y a pas de différence statistique entre les taux de nicotine retrouvés dans la salive ou les urines des personnes exposées passivement à la fumée de tabac ou à la vapeur de VP. Soit! Cependant le véhicule (la fumée par rapport à la vapeur de VP) n'est pas le même, et si le nombre de sujets avait été plus important, il est possible qu'une différence significative ait été retrouvée.

Si les personnes exposées passivement à la vapeur ont des taux de nicotine se rapprochant des personnes exposées passivement à la fumée de cigarette, ils ne sont cependant pas exposés aux autres composant de la fumée, à savoir le monoxyde de carbone (CO), les particules fines solides, et les plus de 70 substances cancérigènes.

Analysons maintenant le contenu de la dépêche.

1. La nicotine de la cigarette électronique est aussi dangereuse pour l'entourage d'un fumeur que celle de la cigarette papier, conclut un rapport publié mardi en Norvège, ébranlant l'image répandue d'une certaine innocuité.

Ce qui est dangereux dans la fumée de tabac, ce n'est pas la nicotine, mais les autres composés, absents de la vapeur de VP.

2. Au même titre que le tabagisme passif, le vapotage passif peut affecter le système cardiovasculaire, avoir des effets stimulants et créer une dépendance chez les individus, estime l'Institut norvégien de la santé publique dans une étude.

En aucun cas, comme l'a montré le Dr Farsalinos, la vapeur de VP n'affecte le système cardiovasculaire ("Although acute smoking causes a delay in myocardial relaxation, electronic cigarette use has no immediate effects."). Le plus dangereux pour le coeur et les vaisseaux, c'est le CO qui prend la place de l'oxygène dans le sang, et les prive donc (mais c'est aussi le cas de tous les organes, à commencer par le cerveau) d'une bonne oxygénation.

La nicotine est en effet un stimulant, comme la caféine, mais il n'existe aucune preuve que le tabagisme passif ait jamais provoqué une dépendance chez les non fumeurs. Les motivations de l'initiation au tabagisme sont avant tout sociétaux (famille, amis, environnement fumeur).

3. "Les niveaux de nicotine ambiants en cas d'exposition passive à l'aérosol de cigarettes électroniques peuvent déboucher sur des niveaux de nicotine dans le sang à peu près aussi élevés que chez un fumeur passif de cigarettes classiques", souligne l'organisme norvégien.

"Cela signifie que des effets nicotiniques nocifs similaires peuvent être attendus en cas d'exposition passive aux cigarettes électroniques comme en cas d'exposition passive aux cigarettes habituelles", ajoute-t-il.

Que les niveaux de nicotine dans le sang des non fumeurs exposés à la vapeur de VP soient aussi élevés que chez les personnes exposées au tabagisme passif, reste à démontrer (n'ayant pas les données de l'étude norvégienne, je ne peux en dire plus). Mais tant bien même que cela soit vrai, les soi-disants "effets nicotiniques nocifs" sont tout simplement inexistants. Il n'existe aucune preuve de la nocivité de la nicotine chez un fumeur, encore moins chez un non fumeur exposé passivement.

4. S'appuyant sur la littérature et la recherche scientifique existantes, le rapport ne concerne que les cigarettes électroniques à base de nicotine.

Encore heureux qu'ils n'aient pas fait l'amalgame jusqu'au bout!

5. S'il souligne qu'elles contiennent moins de substances nocives que les cigarettes papier et qu'elles peuvent être utiles aux fumeurs qui tentent de mettre fin à leur dépendance, l'Institut de santé publique fait valoir que ces cigarettes ne sont pas sans risques pour l'utilisateur et que leurs effets sur la santé à long terme sont encore largement méconnus.

Le couplet habituel.... on se demande quelle littérature scientifique ils ont lu. Sûrement pas les deux revues de la question Hajek et al., et Polosa et Farsalinos qui démontrent toutes les deux que le VP est considérablement moins dangereux pour la santé que fumer.

Nous allons avoir une série planétaire de copiés-collés come celui-ci:
http://www.lapresse.ca/vivre/sante/201504/14/01-4860909-cigarette-electronique-la-norvege-met-en-garde-contre-le-danger-du-vapotage-passif.php#

sans aucune analyse du contenu. Encore une fois!

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Publié le 9 Avril 2015

Mise à jour le 9 avril (les auteurs nous ont contacté pour nous demander de rectifier certains détails)

 

Je traduis ici le blog du Dr Konstantinos Farsalinos publié ce jour.

Une nouvelle étude a été publiée aujourd'hui dans le Journal international de recherche sur l'environnement et la santé publique. Des chercheurs allemands ont évalué le potentiel cytotoxique de la vapeur d'e-cigarette (concentration en nicotine des liquides de 0 mg/ml et 24 mg/ml). Ils ont été "assez courageux" pour comparer les effets avec celui de la fumée de cigarette. Bien que cela devrait être la norme, on voit rarement une étude de cytotoxicité aujourd'hui comparant e-cigarette et cigarettes de tabac.

L'étude présente quelques problèmes méthodologiques. Tout d'abord, ils ont comparé 200 bouffées d'e-cigarette avec 60 bouffées de cigarettes [ndlt: soit l'équivalent de 6 cigarettes], mais les chercheurs ont fait une normalisation des résultats (par bouffée) qu'ils ont présentés dans la seconde partie de l'article. En outre, l'e-cigarette a été utilisée de façon très soutenue, avec un intervalle entre bouffées minime (de probablement 7 secondes, qu'ils ont appelé le temps de "blow-out"). Cela a sans doute entraîné une surchauffe du liquide (malgré des bouffées de 2 secondes seulement). Cependant, les résultats montrent clairement que le stress oxydatif et la mort cellulaire étaient beaucoup plus faibles après l'exposition à la vapeur d'e-cigarette, par rapport à l'exposition à la fumée de cigarette. Dans de nombreux cas, les résultats avec la vapeur d'e-cigarette sont proches des mesures de contrôle (exposition à l'air pur).

Note: après avoir contacté l'auteur principal, elle m'a indiqué que l'intervalle entre les bouffées était de 10 secondes, et que les 7 secondes étaient le temps nécessaire au piston de la pompe pour distribuer la vapeur sur les cellules en culture. Bien que les auteurs de l'étude n'en conviennent pas, j'insiste sur le fait qu'une surchauffe a pu se produire, à cause de cet intervalle entre bouffées trop court, ce qui a pu résulter en une production d'aldéhydes.

L'étude vérifie les résultats de deux de nos études de cytotoxicité (ici et ici), qui ont montré que les cigarettes de tabac étaient de loin bien plus cytotoxiques que les e-cigarettes. Le groupe allemand le reconnaît dans leur publication. Bien sûr, cela a été possible parce que les auteurs ont décidé d'utiliser les cigarettes de tabac comme comparaison. Dans beaucoup d'autres études récentes, les auteurs ont évité toute comparaison avec les cigarettes de tabac, conduisant à des conclusions erronées sur les effets néfastes de l'e-cigarette chez les fumeurs, qui étaient complètement hors de propos par rapport au sujet de l'étude et de la méthodologie employée. Cette étude allemande vérifie toutes les conclusions précédentes et confirme que les résultats de la recherche sur l'e-cigarette sont parfaitement reproductibles lorsqu'une méthodologie appropriée est suivie.

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Publié le 22 Janvier 2015

Mise à jour à 21h45

Voici un schéma qui explique simplement les résultats de cette étude:

Désinformation: la différence entre une étude en laboratoire et la réalité

Mise à jour à 21h45

Voici un schéma qui explique simplement les résultats de cette étude:

 

 

Mise à jour à 15h10

Sur le blog du Dr Farsalinos: Verified: formaldehyde levels found in the NEJM study were associated with dry puff conditions. An update

"Selon le Post Reddit et le courriel de l'auteur, l'atomiseur avait une résistance de 2,1 Ohm. Cela signifie que à 3,3 volts, la puissance délivrée est d'environ 5,5 watts, et à 5 volts elle était de 12 watts. Il est plus qu'évident que les résultats montrant des niveaux très élevés de formaldéhyde sont le résultat d'une surchauffe. Le manque d'expérience sur les e-cigarettes et aucun contact avec les utilisateurs peuvent entraîner de telles résultats erronés et irréalistes, ce qui peut créer de la confusion et la désinformation tant dans la communauté scientifique et entre les utilisateurs et utilisateurs potentiels d'e-cigarette. Enfin, il est extrêmement important que chaque étude évaluant la chimie de la vapeur d'e-cigarette se doit de mentionner en détail l'équipement utilisé.

Je dois d'abord dire que je ai l'expérience de recherches personnelles sur l'utilisation d'atomiseurs à résistance en haut. J'ai essayé d'utiliser un tel clearomiseur dans mon étude évaluant les niveaux de nicotine dans le plasma après utilisation d'e-cigarette. Dans cette étude, nous avons utilisé une batterie EVIC fixée à 9 watts. Malheureusement, il était impossible pour la plupart des vapoteurs d'utiliser le clearomiseur selon leurs conditions préférées, en raison d'un goût de brulé (dry-puff). Seule une petite minorité qui prenaient des bouffées très courtes ont été en mesure de l'utiliser à 9 watts. Donc, je ai dû changer le clearomiseur pour un Evod à résistance en bas, qui a très bien fonctionné à 9 watts. En fait, la durée moyenne de bouffée des participants à cette étude était de 3,5 secondes. Donc, le clearomiseur à résistance en haut utilisé à 9 watts était en surchauffe à une durée de bouffée de moins que les 4 secondes utilisées dans l'étude du NEJM. Ce ne est pas la première fois que le clearomiseur s'est avéré insuffisant et a abouti à un phénomène de dry-puff, immédiatement détecté par les vapoteurs; dans notre étude de topographie de la vape j'ai spécifiquement mentionné: «À l'origine notre intention était de tester un autre clearomiseur (" eGo-C ", Joyetech); Toutefois, certains utilisateurs ont connu une surchauffe de l'atomiseur et un phénomène connu sous le nom "dry-puff" (désagréable, goût de brûlé causée par une arrivée insuffisante de liquide au niveau de la résistance, de sorte que le taux d'évaporation est plus élevé que l'arrivée de liquide; voir la section Discussion pour plus de détails). Ils ont dû abaisser la durée de bouffée et augmenter l'intervalle inter-bouffées afin d'éviter ce phénomène. En réponse à cela, la eGo-C a été remplacé par l'"Epsilon" et on a demandé aux participants de revenir pour des enregistrements avec le nouveau clearomiseur. Tous les résultats avec l'atomiseur eGo-C ont été rejetés ". Les auteurs de l'étude NEJM auraient dû lire notre étude et auraient dû connaître l'existence de ce phénomène."

 

Mise à jour 11h05, 22/01/15*

Une fois de plus certains journalistes sautent à pieds joints sur une étude, cherchant à dénigrer le vaporisateur de nicotine (VP), en utilisant des titres sensationnels, et sans prendre la peine d'analyser réellement la validité de cette étude.

Une lettre, publiée dans le New England Journal of Medicine, détaille une expérience faite en laboratoire en utilisant un vaporisateur de seconde génération à 3,3 et à 5,0 volts, avec une durée de bouffée de 4 secondes, sans préciser le type et la valeur de la résistance employée. A 3,3 volts ils n'ont pas pu mesurer d'émission de formaldéhyde (substance cancérigène), mais à 5,0 volts ils ont mesuré des quantités supérieures à celles émises par une cigarette de tabac.

Sur son blog, le Dr Farsalinos critique sévèrement cette étude, et propose tout d'abord une autre interprétation de ce qui a été réellement mesuré. Selon lui, "les auteurs n'ont pas trouvé du formaldéhyde [ndlr: dans la vapeur produite], mais des hémiacétals de formaldéhyde."

Un hémiacétal est un groupe fonctionnel formé par réaction d'un aldéhyde et d'un alcool ou un composé chimique contenant ce groupe fonctionnel. Dans le cas du VP, il s'agit de formaldéhyde-propylène glycol ou de formaldéhyde-glycérol (on rappelle ici que le propylène glycol et la glycérine végétale sont des alcools, et non des corps gras!). Or, selon le Dr Farsalinos, "il n'existe aucune preuve que les hémiacétals soient toxiques ou cancérigènes. Il est même possible que la formation d'hémiacétals protège des dommages causés par le formaldéhyde. Et cependant, les auteurs les ont considérés comme du formaldéhyde et ont calculé un risque de cancer."

Le problème de ce type de recherches est qu'elles sont conduites par des personnes ne connaissant pas grand chose à la vape. Ce qui est important pour analyser ces résultats ce n'est pas les volts délivrés par la batterie, mais la puissance en watts appliquée à la résistance. Les auteurs ne mentionnent même pas la valeur de la résistance qu'ils ont utilisé. Encore une fois, le Dr Farsalinos, qui a fait de nombreuses études sur le sujet, essaye d'y voir plus clair. Il utilise pour cela les données présentées dans l'étude. Il dit: "Les auteurs rapportent que 5 mg de liquide ont été vaporisés à 3,3 volts. Selon des mesures que j'ai réalisées, une telle consommation de liquide correspond à des bouffées de 4 secondes à 6-7 watts. La résistance devait donc être de 1,6 à 1,8 ohms. Ce qui à 5 volts donne une puissance de 14-16 watts. Ce qui est une valeur très élevée pour la plupart des atomiseurs du commerce (exceptés certains reconstructibles qui peuvent supporter une telle puissance). Il est donc évident que l'atomiseur a été surchauffé, ce qui bien sûr résulte en une production très élevée de formaldéhyde. Ce que les auteurs ignorent, c'est que ces conditions, connues sous le nom de dry-puff, sont facilement détectées par les utilisateurs de VP. Cela produit un goût insupportable, et personne n'utilise un VP dans ces conditions, et n'est donc jamais exposé à de telles concentrations de formaldéhyde."

Voilà pourquoi il faut toujours être critique lorsque l'on lit une étude scientifique publiée, et surtout lorsqu'elle est accompagnée d'un dossier de presse pour la faire connaître. C'est notre rôle de scientifique, on ne prend jamais les résultats d'une étude (surtout ceux rapportés dans le résumé) pour argent comptant. Cela aurait dû d'ailleurs être fait par les relecteurs qui ont accepté la publication de cette lettre dans le NEJM, ce qui ne semble pas être le cas. C'est aussi pour cela que les journalistes devraient, s'ils n'ont pas la formation nécessaire pour cela, toujours faire appel à un expert avant de reprendre tous en chœur une dépêche de l'AFP (ce qui est de plus en plus monnaie courante, car il faut réagir vite pour être le premier à publier!). C'est dommage que cette course à l'information soit généralisée à ce point, car elle n'est bonne pour personne, ni pour le lecteur, qui se retrouve en fait désinformé et qui va peut-être hésiter à utiliser un VP s'il est fumeur, ni pour les journaux qui se décrédibilisent à long terme.

Dans le cas présent, la dépêche de l'AFP contenait bien un commentaire de Peter Hajek, modérant les résultats de cette étude. Cela n'a pas empêché certains journaux de mettre un titre bien racoleur et qui est la seule chose que les gens vont retenir (n'est-ce pas BFMTV, et même Le Monde ?). Pourtant hier, le Ministre de la Santé du Quebec vantait les mérites du VP, ce que je n'ai vu repris nul part dans nos journaux, c'est bien dommage.

* Les chercheurs ont utilisé un clearomiseur CE4 avec une résistance de 2,1 ohms, sur une iTaste VV. Personne n'utilise une tension de 5V sur un tel clearo, ça brûle, c'est sûr!
https://www.reddit.com/r/electronic_cigarette/comments/2t8lo7/researchers_find_high_levels_of_cloaked_form_of/cnwwl8v

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Publié le 8 Décembre 2014

Mise à jour du 8 décembre (voir * ci-dessous)

Jeudi 27 novembre, toute la presse mondiale s'est fait l'écho d'une soi-disant étude japonaise montrant des taux de formaldéhyde dans la vapeur de cigarette électronique 10 fois supérieurs à ceux retrouvés dans la fumée de cigarette.

Et tout le monde de tirer à boulets rouges sur le vaporisateur de nicotine avec des titres mensongers du type "La cigarette électronique est, elle aussi, cancérigène" ou "Les cigarettes électroniques plus cancérigènes que le tabac?".

Tous reprennent en chœur une dépêche de l'AFP. Sans prendre le temps bien sûr d'aller se renseigner sur l'étude en question.

Pourtant le même jour, le Dr Farsalinos, qui est l'Editeur invité d'un numéro spécial sur la cigarette électronique dans cette revue scientifique, fait une analyse critique de cette étude et rapporte les propos qu'il a échangé avec le Pr Kunugita, l'un des auteurs de l'étude, et qui a rédigé un rapport pour le Ministère de la santé japonais. C'est suite à la remise de ce rapport que le Pr Kunugita a donné une interview où il a mentionné "In one brand of e-cigarette the team found more than 10 times the level of carcinogens contained in one regular cigarette" ["dans une marque de e-cigarettes l'équipe a trouvé des niveaux de carcinogènes 10 fois supérieurs à ceux contenus dans une cigarette normale"].

Alors que tout le monde reprend en chœur le mot "carcinogènes" au pluriel, l'interview ne mentionne que le formaldéhyde (qui est une substance à laquelle tout le monde d'ailleurs est exposé, car c'est un polluant courant dans les habitations). Lorsque l'on analyse l'étude japonaise citée plus haut, on trouve en fait une moyenne de 4.2 µg de formaldéhyde pour 10 bouffées, et sur 13 marques testées, celle produisant le plus de formaldéhyde a donné une valeur de 34 µg/10 bouffées. Cependant, l'étude n'a pas comparé ces taux avec ceux de la cigarette de tabac. Le Dr Farsalinos l'a fait dans sa critique. Il se rapporte à une étude canadienne de 2008 qui a montré un taux moyen de 200 µg par cigarette (voir le tableau ci-dessous). Soit 50 fois plus que la moyenne des 13 marques de cigarettes électroniques testées dans l'étude japonaise, et au pire, 6 fois plus que celle ayant produit la plus grande quantité (34 µg/10 bouffées). Il faut noter aussi, que la fumée secondaire d'une cigarette (celle impliquée dans le tabagisme passif, et qui n'existe pas pour le vaporisateur de nicotine) produit plus de 800 µg de formaldéhyde!

En tout état de cause, il n'est pas scientifiquement valide de prendre une valeur parmi les 13 et d'accuser l'ensemble des produits testés (c'est pourtant ce qu'avait fait sans vergogne 60 millions de consommateurs en 2013, et qui lui avait valu une critique acerbe de la part des scientifiques).

Journalisme: tourner 7 fois sa souris dans sa main avant de faire un copié-collé d'une dépêche de l'AFP !

Mais en fait, le Dr Farsalinos rapporte d'autres propos du Pr Kunugita qui ont été repris dans le communiqué de presse de l'AFP. Son équipe de recherche a testé d'autres produits et il semble qu'ils aient trouvé une valeur 10 fois supérieure (1600 µg/15 bouffées) avec une autre marque de e-cigarettes, et c'est cela qui a été repris. Cependant, ces données ne sont publiées nul part, donc non évaluée, vérifiée et confirmée par d'autres experts, comme ce doit être le cas pour toute publication scientifique.

Il est évident, que se focaliser sur une substance parmis les dizaines de carcinogènes présents dans la fumée de tabac n'est rien d'autre que de la désinformation. Comme le souligne le Dr Farsalinos, même si la vapeur de cigarette électronique contenait des quantités similaires ou supérieures de formaldéhyde par rapport à une cigarette de tabac, elle ne contient ni monoxyde de carbone (CO), ni particules fines solides, ni gaz oxydants, ni la majorité des autres substances toxiques de la fumée de tabac. Cela fait que même si le risque résiduel du vaporisateur de nicotine n'est pas nul (le risque zéro n'existe pas d'ailleurs), il est considérablement moindre (de plusieurs ordres de grandeur) que le risque tabagique. C'est cela que les fumeurs sont en droit de savoir pour qu'ils puissent prendre une décision éclairée sur le fait qu'il choisissent ou non de vapoter. Ce n'est pas ce que leur offre les médias, bien aidés d'ailleurs par certains chercheurs qui déforment les résultats de la science* dans le but de s'opposer à ce produit en utilisant tous les arguments possibles (comme celui de l'initiation des jeunes qui les conduiraient soi-disant vers le tabagisme, ce qu'aucune enquête à l'heure actuelle n'a pu démontrer).

Heureusement, aujourd'hui certains journalistes, moins pressés sans doute de faire du sensationalisme, ont présenté cette étude d'une façon plus critique. Je les en remercie, et je les cite donc:

http://www.slate.fr/story/95171/cigarette-electronique-cancer-fausse-alerte-japonaise

http://www.lematin.ch/suisse/Vapoter-est-moins-risqu-que-fumer/story/31224090

http://news.doctissimo.fr/Sante/Cigarette-electronique-et-cancer-et-si-l-alerte-japonaise-n-etait-q-un-petard-mouille-38818

 

Pour ceux qui voudraient partager ce document, voici le pdf:

https://www.dropbox.com/s/yc3x3lnongi7rjs/Journalisme%20-%20touner%207%20fois%20sa%20souris.pdf?dl=0

 

Mise à jour du 8 décembre

* Une mise au point par Robert West publiée dans le journal Addiction, réclamant un traitement honnête des données scientifiques sur le VP. Il insiste clairement sur la désinformation que produisent certaines publications venant de chercheurs clairement opposés au VP et n'hésitant pas à déformer les données scientifiques pour atteindre leur but. Une liste de publications importantes est aussi mentionnée. (voir ici une traduction en français)

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