Publié le 21 Mai 2015
C'est la première étude qui quantifie les émissions d'aldéhydes à différentes puissances (W) dans des conditions normales et de "dry hit", déterminées à l'avance par des vapeurs confirmés. Elle démontre qu'il est effectivement possible de générer des émissions d'aldéhydes avec le VP, mais que cela ne se produit que dans les conditions de "dry hit". Au contraire, en conditions d'utilisation normale (avec une alimentation en liquide et en air correcte), les émissions d'aldéhydes sont minimes, même à des puissances élevées, et bien inférieures à celles de la fumée de cigarette.
Les nouvelles générations de batteries ou de Mods peuvent être utilisées à de fortes puissances, et sont recherchées par les vapeurs confirmés, mais elles sont en général associées à des atomiseurs qui ont la capacité d'apporter suffisamment de liquide à la mèche. Il n'existe donc pas de puissance absolue au-delà de laquelle les conditions de surchauffe se produisent [ndlr: cela va rassurer les chasseurs de clouds et ceux qui utilisent des drippers]. Il suffit d'adapter le bon atomiseur sur la bonne batterie ou le bon Mod.
Ce que cette étude montre aussi, c'est qu'il n'est pas possible de faire des mesures d'émissions dans la vapeur de VP, sans auparavant faire tester les conditions employées par des utilisateurs. Cela vaut aussi pour la durée des bouffées, ou l'intervalle entre deux bouffées.
Les chercheurs qui font se genre d'études ne sont pas tous des experts de la vape, et c'est bien ce qu'on leur reproche. Avant de se lancer dans ces études, il faut savoir de quoi l'on parle et connaître le matériel. En particulier, il est absurde de ne tenir compte que du voltage délivré par le VP. L'énergie délivrée à une résistance s'exprime en Joule (J), et est définie par la puissance (W) multiplié par le temps (s) (E=J x s). La puissance (W) est définie par le voltage au carré divisé par la résistance (Ohms) ou V2/R. Beaucoup d'études se sont limitées à rapporter uniquement le voltage (comme l'étude américaine citée au début de ce post), alors qu'il faudrait présenter la puissance (W), car cela tient compte de la valeur de la résistance, ainsi que la durée de la bouffée (ce qui permet de calculer l'énergie délivrée en Joule).
[ndlr: Il est à noter, qu'une nouvelle génération de Mods (sous format box électronique) est en train de voir le jour, elles permettent de contrôler et de limiter la température atteinte par la résistance, et permettrons d'éviter ce phénomène de "dry hit".]
Il ne s'agit pas de dire que le risque de vaper est nul, mais qu'il est minime. Selon une étude récente sur l'exposition au formaldéhyde dans l'air ambiant, il a été déterminé qu'une limite de 0.1 ppm (125 µg/m3) protège même les personnes les plus susceptibles, tant des effets irritants que d'un quelconque risque de cancer (Golden, R. Identifying an indoor air exposure limit for formaldehyde considering both irritation and cancer hazards. Crit Rev Toxicol 2011; 41: 672-721.). Considérant un volume respiratoire quotidien d'environ 20 m3 d'air, cette limite de 0.1 ppm représente l'équivalent de plus de 2500 bouffées* par jour [ndlr: soit 4 à 10 fois le nombre de bouffées prises par un vapeur quotidiennement]. De même, l'OMS préconise une limite pour le formaldéhyde de 80 ppb (100 µg/mL), ce qui représente une exposition quotidienne équivalente à plus de 2000 bouffées*. Pour les autres aldéhydes, les limites acceptables sont moins claires, et diffèrent selon les organisations. Il existe donc peut-être un risque résiduel à l'exposition aux aldéhydes associée à l'utilisation du VP, mais dans tous les cas ce risque est minuscule comparé à celui de la cigarette.
La conclusion du Dr Farsalinos, est qu'il peut effectivement se produire des émissions d'aldéhydes dans un VP, mais seulement dans les conditions de "dry hit", et que les utilisateurs connaissent bien ce phénomène et n'y sont donc pas exposés lors d'une utilisation normale de leur matériel, même lorsqu'ils utilisent des VP de dernières générations pouvant délivrer de forte puissances.
* les valeurs de formaldéhyde retrouvées dans le tableau correspondent à 10 bouffées, donc dans 1 bouffée il y a moins de 1 µg de formaldéhyde dans les conditions normales d'utilisation.