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Publié le 30 Avril 2020

 

Le résumé en Français :

Le COVID-19 est une maladie causée par un nouveau coronavirus, le SARSCoV-2. Le 23 mars, nous avons présenté des preuves d'une faible prévalence du tabagisme parmi les patients atteints de COVID-19 en Chine, et nous avons été les premiers à établir l'hypothèse que la nicotine peut être bénéfique pour les patients atteints de COVID-19 et devrait être évaluée dans les essais cliniques en raison de ses propriétés anti-inflammatoires. Alors que dans de nombreux cas, la maladie est bénigne, le COVID-19 sévère implique une réponse hyper-inflammatoire, communément appelée orage cytokinique, caractérisée par la libération de cytokines pro-inflammatoires pouvant entraîner un syndrome de détresse respiratoire aiguë et la mort.
La voie anti-inflammatoire cholinergique est un important système de régulation immunitaire médiée par des récepteurs nicotiniques (nAChR) qui peuvent contrôler l'inflammation et fonctionnent comme un immunomodulateur par le biais d'une communication bidirectionnelle entre les systèmes immunitaire et nerveux. Les manifestations cliniques de l'orage cytokinique observées chez les patients atteints de COVID-19 pourraient être liées à un dysfonctionnement de la voie anti-inflammatoire cholinergique. En même temps, certains patients éprouvent des symptômes neurologiques qui pourraient s’expliquer par l’invasion du virus dans la zone terminale des fibres afférentes vagales ou à l'origine des fibres vagales efférentes, en accentuant la dérégulation de la réponse inflammatoire. L'anosmie a été ressentie par plusieurs patients, un phénomène qui a été observé chez les patients atteints de la maladie de Parkinson et qui est causé par l'altération de la transmission cholinergique. Les complications thromboemboliques, l'activation des plaquettes et les dommages endothéliaux avec une perméabilité vasculaire accrue, indiquent un contrôle inefficace par le système cholinergique nicotinique. Considérant que la plupart des manifestations de COVID-19 sont liées à une altération des nAChR, nous faisons l'hypothèse que le COVID-19 pourrait être une maladie du système cholinergique nicotinique. Nous présentons des régions avec une homologie de quatre ou cinq acides aminés entre le SARS-CoV-2 et plusieurs molécules de neurotoxines qui agissent comme des antagonistes compétitifs des nAChRs. Nous proposons que la nicotine puisse être utilisée à des fins thérapeutiques et devrait être évaluée dans des essais cliniques.

Le lien vers l'article en accès libre :

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2214750020302924

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Publié le 24 Mars 2020

Des données Chinoises ont été analysées. MISE A JOUR 25 MARS 2020

Article publié par Konstantinos Farsalinos., Anastasia Barbouni, Raymond Niaura

Lien direct vers l'article : https://www.qeios.com/read/article/546

Ce n'est bien sûr pas un encouragement à reprendre la cigarette ! !!!


https://www.facebook.com/konstantinos.farsalinos?__tn__=%2CdC-R-R&eid=ARAAeYWzO-xzomGiO5SQhJfLlt9DeS-czgMS7qj2iRvv-2YwS8Q81770LezvfRj7nIdNQ-HXfYIozncq&hc_ref=ARQX0lwzuugraJ8Dve0jf3VyVXfaMgXOLeNNfwHDOmgXPYfac62NcCCiHdbCBfXgjEk&fref=nf

Résumé de l'article en Français (désolé pour la traduction automatique pour gagner du temps, je corrigerai plus tard).

L'étude présente une analyse de la prévalence actuelle du tabagisme chez les patients hospitalisés atteints de COVID-19 en Chine, par rapport à la prévalence du tabagisme dans la population en Chine (52,1% chez les hommes et 2,7% chez les femmes). Nous avons identifié 6 études examinant les caractéristiques cliniques des patients hospitalisés COVID-19 qui ont présenté des données sur le statut tabagique. Le nombre attendu de fumeurs a été calculé à l'aide de la formule Fumeurs attendus = (hommes x 0,521) + (femmes x 0,027). Une prévalence inhabituellement faible du tabagisme actuel a été observée chez les patients hospitalisés COVID-19 (9,6%, IC 95%: 8,2-11,1%) par rapport à la prévalence attendue basée sur la prévalence du tabagisme en Chine (31,1%, IC 95%: 28,9-33,3 %; statistique z: 19,16, P <0,0001). Cette analyse préliminaire ne soutient pas l'argument selon lequel le tabagisme actuel est un facteur de risque d'hospitalisation pour COVID-19 et pourrait suggérer un rôle protecteur. Ce dernier pourrait être lié à la régulation à la baisse de l'expression de l'ACE2 qui était auparavant connue pour être induite par le tabagisme. Aucune étude enregistrant le statut d'utilisation de la cigarette électronique chez les patients hospitalisés COVID-19 n'a été identifiée. Ainsi, aucune recommandation ne peut être faite pour les utilisateurs de cigarettes électroniques.
Mots clés. SARS-CoV-2, COVID-19, ACE2, expression, sensibilité, tabagisme, hospitalisation, cigarette électronique.

Introduction
Il y a beaucoup de spéculations sur les effets du tabagisme sur la maladie du virus Corona 2019 (COVID-19). Le tabagisme augmente la sensibilité aux infections respiratoires et les rapports des médias suggèrent qu'il peut augmenter le risque d'être infecté par le syndrome respiratoire aigu coronavirus 2 (SRAS-CoV-2), le virus responsable de COVID-19. Le SRAS-CoV-2 est connu pour utiliser l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2) comme récepteur pour l'entrée des cellules, et il existe des preuves que le tabagisme régule à la baisse l'expression de l'ACE2 dans les poumons et les autres tissus.1 La Chine a une prévalence élevée de tabagisme (27,7 %), beaucoup plus élevé chez les hommes (52,1%) que chez les femmes (2,7%) 2. Le but de cette étude était d'examiner la prévalence du tabagisme actuel parmi les cas chinois hospitalisés avec COVID-19 par rapport à la prévalence de la population actuelle de tabagisme en Chine.

Pour examiner comment la prévalence du tabagisme chez les COVID-19 hospitalisés se compare à la prévalence du tabagisme de la population, nous avons effectué une recherche dans la littérature et identifié 5 études examinant les caractéristiques cliniques des patients COVID-19 hospitalisés en Chine, qui comprenaient des données sur le statut tabagique. 7 La prévalence du tabagisme chez les patients hospitalisés a été comparée à la prévalence attendue qui a été calculée en fonction de la prévalence du tabagisme dans la population et du sexe des patients, en utilisant la formule: 
Fumeurs attendus = (hommes x 0,521) + (femmes x 0,027)

Résultats

Les résultats sont présentés dans le tableau 1. Sur un total de 1546 cas hospitalisés de COVID-19 analysés dans les 5 études incluses, 58,0% étaient des hommes et 42,0% étaient des femmes. La prévalence du tabagisme actuel était de 10,2% (IC à 95%: 8,6-11,7%). Cependant, la prévalence calculée calculée du tabagisme actuel, compte tenu de la prévalence de la population en Chine était de 31,3% (IC à 95%: 29,0-33,6%). La différence était statistiquement significative selon le test z (statistique z: 17,89, P <0,0001).

Discussion

La présente étude a examiné pour la première fois la prévalence du tabagisme actuel chez les patients hospitalisés atteints de COVI-19 en Chine et l'a comparée à la prévalence attendue sur la base de la prévalence du tabagisme dans la population. On a pris soin de tenir compte de la grande différence entre les sexes, le tabagisme actuel étant beaucoup plus répandu chez les hommes chinois que chez les femmes. Une prévalence inhabituellement faible du tabagisme actuel parmi les cas hospitalisés de COVID-19 en Chine a été observée lors de l'examen de la prévalence du tabagisme dans la population. La véritable prévalence du tabagisme actuel parmi les cas de COVID-19 hospitalisés présentés dans 5 études était d'environ un tiers de la prévalence attendue. Cette analyse préliminaire, en supposant que les données rapportées sont exactes, ne soutient pas l'argument selon lequel le tabagisme actuel est un facteur de risque d'hospitalisation pour COVID-19, et pourrait même suggérer un rôle protecteur. Ce dernier pourrait être lié à la régulation à la baisse de l'expression de l'ACE2 qui était auparavant connue pour être induite par le tabagisme. Cependant, d'autres facteurs, tels que le statut socioéconomique, devraient être pris en compte dans l'examen de l'accès des fumeurs atteints de COVID-19 aux soins hospitaliers. De plus, la progression de la maladie, les complications et le décès chez les patients hospitalisés au COVID-19 qui sont des fumeurs actuels doivent prendre en compte d'autres comorbidités, telles que les maladies cardiovasculaires, qui sont des facteurs de risque de résultats défavorables au COVID-19 et sont plus fréquentes chez les fumeurs actuels. Les preuves actuellement disponibles ne permettent pas une analyse multivariée ajustée pour de tels facteurs. On ne sait pas encore si le tabagisme en soi ou d'autres facteurs liés aux comorbidités peuvent être responsables d'une issue défavorable. Aucune étude enregistrant le statut d'utilisation de la cigarette électronique chez les patients hospitalisés COVID-19 n'a été identifiée. Ainsi, aucune recommandation ne peut être faite pour les utilisateurs de cigarettes électroniques.

 Les références

1. Oakes JM, Fuchs RM, Gardner JD, Lazartigues E, Yue X. La nicotine et le système rénine-angiotensine. Suis J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 1 nov.2018; 315 (5): R895-R906. doi: 10.1152 / ajpregu.00099.2018.

2. Parascandola M, Xiao L. Tabac et l'épidémie de cancer du poumon en Chine. Transl Lung Cancer Res. 2019 mai; 8 (Suppl 1): S21-S30. doi: 10.21037 / tlcr.2019.03.12.

3. Guan WJ, Ni ZY, Hu Y, Liang WH, Ou CQ, He JX, Liu L, Shan H, Lei CL, Hui DSC, Du B, Li LJ, Zeng G, Yuen KY, Chen RC, Tang CL, Wang T, Chen PY, Xiang J, Li SY, Wang JL, Liang ZJ, Peng YX, Wei L, Liu Y, Hu YH, Peng P, Wang JM, Liu JY, Chen Z, Li G, Zheng ZJ, Qiu SQ , Luo J, Ye CJ, Zhu SY, Zhong NS; Groupe d'experts chinois sur le traitement médical pour Covid-19. Caractéristiques cliniques de la maladie à coronavirus 2019 en Chine. N Engl J Med. 2020 28 février. Doi: 10.1056 / NEJMoa2002032.

4. Zhou F, Yu T, Du R, Fan G, Liu Y, Liu Z, Xiang J, Wang Y, Song B, Gu X, Guan L, Wei Y, Li H, Wu X, Xu J, Tu S, Zhang Y, Chen H, Cao B. Évolution clinique et facteurs de risque de mortalité des adultes hospitalisés avec COVID-19 à Wuhan, Chine: une étude de cohorte rétrospective. Lancette. 2020 11 mars pii: S0140-6736 (20) 30566-3. doi: 10.1016 / S0140-6736 (20) 30566-3.

5. Zhang JJ, Dong X, Cao YY, Yuan YD, Yang YB, Yan YQ, Akdis CA, Gao YD. Caractéristiques cliniques de 140 patients infectés par le SRAS-CoV-2 à Wuhan, en Chine. Allergie. 2020 19 février. Doi: 10.1111 / all.14238.

6. Liu W, Tao ZW, Lei W, Ming-Li Y, Kui L, Ling Z, Shuang W, Yan D, Jing L, Liu HG, Ming Y, Yi H. Analyse des facteurs associés aux résultats de la maladie chez les patients hospitalisés avec la nouvelle maladie coronavirus 2019. Chin Med J (Engl). 28 février 2020 doi: 10.1097 / CM9.0000000000000775.

7. Huang C, Wang Y, Li X, Ren L, Zhao J, Hu Y, Zhang L, Fan G, Xu J, Gu X, Cheng Z, Yu T, Xia J, Wei Y, Wu W, Xie X, Yin W, Li H, Liu M, Xiao Y, Gao H, Guo L, Xie J, Wang G, Jiang R, Gao Z, Jin Q, Wang J, Cao B.Caractéristiques cliniques des patients infectés par le nouveau coronavirus 2019 à Wuhan , Chine. Lancette. 2020 15 février; 395 (10223): 497-506. doi: 10.1016 / S0140-6736 (20) 30183-5.




Commentaires supplémentaires
L ' étude a examiné toutes les publications scientifiques disponibles en provenance de Chine. Il est basé sur le fait que la maladie covid-19 affecte l'ensemble de la population, donc les taux de fumage chez les patients atteints de korōnaïó devraient être cohérent avec les taux de fumage dans la population générale afin que le tabagisme ne augmente ni ne diminue pas la probabilité de devenir hospitalisé Dans un hôpital par korōnaïó. Nous avons donc constaté que le pourcentage de patients hospitalisés en raison du tabagisme et du tabagisme est beaucoup plus bas que prévu (environ 1/3 e de moins que vous ne l'attendiez en fonction des taux de tabagisme dans la population) Clairement l'étude a des faiblesses, mais ne peut pas être évitée en raison du manque de preuves. Nous avons analysé tous les publications de Chine, sans aucune exception.

Nous avons certainement besoin de preuves supplémentaires. C ' est aussi un fait que les recommandations devraient être données publiées sur la base de données publiées, non des rapports aux médias, tweet ou manque d'informations individuelles. Par exemple, on entend que fumer a 14 fois plus de chances d'avoir des complications dans une attaque. Ceci a été dérivé d'une étude contenant 5 fumeurs (sur 78 patients, encore extrêmement petits), dont 3 ont eu des complications. C ' est la référence littérature 6 ci-dessus. Les preuves de cette étude sont si pauvres que si un fumeur supplémentaire avait un meilleur résultat, ils trouveraient que le tabagisme n'a pas d'importance, alors que si un autre avait un meilleur résultat, il en résulterait que le tabagisme protège. C ' est pourquoi, à mon avis, il est irresponsable de donner des instructions spécifiques sur la base des données sur le tabagisme. Quand plus de données émergent, bien sûr, nous les analyserons et signalerons tout changement aux conclusions jusqu'à présent.

Je précise que la recommandation d'arrêter de fumer est claire parce que c'est une mesure qui améliore considérablement la santé en général. Mais aucune recommandation ne peut être faite aux fumeurs par rapport à korōnaïó. Il ne peut pas non plus être recommandé de commencer à fumer à cause du problème. En ce qui concerne la cigarette électronique, il n'y a aucune preuve, donc aucune recommandation ne peut être faite.

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Publié le 11 Février 2020

Un article paru dans le Journal of Obstetrics and Gyneacology que nous attendions avec impatience, car présenté dans une conférence sous forme de poster, vient d'être publié.

Il confirme que vaper n'est pas plus nocif pour la femme enceinte que pour son bébé au cours d'une grossesse.

Cette étude prospective a été faite dans une maternité recevant près de 8500 naissances par an à Dublin, en Irlande. Une étude prospective (on a repéré les femmes vapoteuses lors de leur premier rendez-vous de consultation) a plus de poids qu'une étude rétrospective, où l'on demande a posteriori si les femmes étaient vapoteuses, car il y a dans ce cas des biais de rappel.

Le suivi de leur grossesse, après prise en compte de leur vapotage, a été comparé à un groupe de fumeuses au cours de leur grossesse et à un groupe de non-fumeuses.

Les mesures ont porté sur le décours de la grossesse (complications ou pas), le terme de la gestation et le poids de naissance des bébés.

Un total de 218 femmes vapoteuses exclusives et de 195 femmes vapofumeuses ont donné naissance à un bébé vivant. Les femmes vapoteuses étaient d'un statut socio-économique supérieur, 

Les femmes exclusivement vapoteuses ont eu un enfant dont le poids de naissance était de  3470 g (+/- 555 g), qui était similaire au poids de naissance des bébés nés de mères non-fumeuses (3471 g +/- 504 g, P = 0.97)  et significativement supérieur à celui des bébés nés de femmes fumeuses (3166 g +/- 502 g, P < 0.001). Les femmes vapofumeuses ont eu un enfant dont le poids de naissance n'était pas différent de celui des mères fumeuses  (3140 +/- 628 g).

Les vapoteuses exclusives ont eu un taux d'allaitement supérieur aux fumeuses  (48,6% vs. 27,2%, P < 0,001), mais était plus faible que celui des non-fumeuses (61,1%, P = 0,03).

Les femmes enceintes vapoteuses exclusives semblent être différentes de celles qui fument. Les femmes enceintes vapoteuses, au moment de cette étude, semblent appartenir à une catégorie socio-économique plus élevée que les femmes enceintes fumeuses, ce qui est généralement observé dans les études Britanniques, mais qui tend à se réduire.  Elles ont un taux de naissances planifiées supérieur, et ont eu tendance à prendre plus d'acide folique au cours de leur grossesse (l'acide folique est une vitamine essentielle indispensable pour prévenir les malformations du tube neural qui peuvent causer des problèmes tels que spina bifida ou l'encéphalie).

Cependant, plus de 40% des femmes enceintes sont des vapofumeuses. Ces vapofumeuses ne se distinguent pas de fumeuses concernant leurs données démographiques ou l'issue de la grossesse.

Un taux très important de non-fumeuses utilisaient la vape (8,4%, un taux nettement supérieur aux  0,5–1,4% rapportés habituellement chez les femmes non-fumeuses). Ces non-fumeuses ont été observées tout au long de l'étude, et il n'est pas possible de savoir s'il s'agissait d'ex-fumeuses ou de vraies non-fumeuses vapotant. La non déclaration du statut de fumeuses est chez les femmes enceinte bien connue.

Conclusions de l'étude :

L'arrêt du tabagisme est le mieux que peut faire une femme enceinte. Cependant, les méthodes d'arrêt du tabac conventionnelles ont une efficacité limitée, et beaucoup de femmes enceintes ont du mal à arrêter de fumer, et se tournent vers une réduction du risque. Cette étude suggère que le fait d'être vapoteuse exclusive permet la naissance d'un bébé de poids similaire à celui d'une femme enceinte non-fumeuse. Les modèles animaux suggèrent un risque neuro-tératogène de la nicotine sur le développement foetal du cerveau (SIC). Mais l'utilisation des substituts nicotiniques n'a pas montré de risque accru (NDLR : les substituts nicotiniques sont autorisés en France chez la femme enceinte depuis 1999, le Royaume Uni a suivi quelques années après). Cependant, la dose de nicotine obtenue avec les substituts nicotiniques est moindre qu'avec la vape (NDLR : c'est peut-être pour cela qu'ils sont moins efficaces utilisés seuls). Les auteurs se posent la question des autres composés de la fumée, comme les aldéhydes ou les nitrosamines (SIC).

NDLR : rappelons que la femme enceinte métabolise la nicotine deux fois plus vite que lorsqu'elle n'est pas enceinte. L'utilisation de liquides à plus fort taux de nicotine est donc conseillé aux femmes enceintes.

C'est pour toutes ces raisons que les tabacologues avertis utilisent de plus en plus l'association de patch + vape.

L'article en anglais peut être téléchargé ici : article 

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Publié le 6 Décembre 2017

Halte au discours promotionnel ou anxiogène sur le CBD !

L’inquiétant discours sur le CBD à vaper !

Mardi dernier, un article de Elsa Mari dans Le Parisien s'inquiète de l'utilisation du CBD en titrant « l'inquiétant succès du joint électronique ». Sujet qui a été repris par nombre de journaux dans les heures et les jours qui ont suivi. Encore une fois c'est l'amalgame qui est de rigueur, car comme souvent on n'étudie pas la question avant de publier, on se couvre juste en faisant appel à un expert médiatisé, dont la connaissance sur le sujet est loin d'être complète.

La tribune que j'avais proposé au journal Le Monde, puis à Le Parisien, n'a pas été retenue par les équipe éditorialistes... Je pose donc ça là.

La connaissance scientifique progresse

Il suffit de faire une recherche sur Internet pour savoir que le cannabidiol (CBD) est un cannabinoïde présent dans le cannabis (Cannabis sativa) et le chanvre industriel (utilisé pour ses fibres). Au contraire du THC, le CBD n'a pas de propriétés euphorisantes et n'est donc pas régit par la loi sur les stupéfiants. En poussant un peu plus loin, sur les sites répertoriant les études scientifiques, le CBD aurait des propriétés anti-inflammatoires, anti-douleurs et antipsychotiques. Le CBD possède de nombreuses applications thérapeutiques et de nombreuses recherches sont en cours. C'est l'un des composants (avec le THC) du médicament Sativex qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché, dont l'ex-Ministre de la santé Marisol Touraine s'était félicitée, mais qui est toujours attendu par les patients car il y a blocage au niveau de l'entente entre le fabricant et l'ANSM sur son prix.

En cristaux ou "huile", sous la langue, ou à vaper

Le CBD existe sous forme de cristaux ou de liquide huileux que l'on peut placer sous la langue (absorption sublinguale), en spray buccal en ce qui concerne le Sativex, et aussi maintenant en liquide à vaper. Cette dernière forme est très intéressante car l'absorption pulmonaire est plus rapide et nécessite de plus faibles doses (il est donc plus facile de contrôler la dose que l'on prend, sans risque de surdosage, tout comme le vapoteur le fait avec la nicotine). Sous forme d'huile il convient d'éviter de l'utiliser en le vapant (comme toute substance lipidique). Il existe plusieurs dosages, en général les liquides à vaper peuvent se trouver en 200 mg, 500 mg ou 1000 mg /10 ml (les cristaux étant solubilisés dans un mélange de propylène glycol et de glycérol, la base de tout liquide à vaper). Son prix cependant est environ 6 fois plus cher qu'un liquide nicotiné destiné à la vape et limite donc son accessibilité. Les dosages inférieurs ne présentent apparemment pas d'intérêt car trop faiblement dosés.

Une alternative au joint, un produit de réduction des risques !

Comme pour le tabac, c'est la combustion le problème, et la vaporisation est donc une démarche de réduction des risques. Jean-Pierre Couteron, Président de Fédération Addiction, insiste sur le fait que le débat qui s'ouvre résulte simplement de notre impossibilité à gérer la mise en place du cannabis thérapeutique et à organiser la réglementation du statut du cannabis.
Le CBD est avant tout un anxiolytique et un régulateur des émotions. Une récente revue scientifique a été publiée dans le British Journal of Pharmacology (1). Pour les personnes qui fument un joint le soir pour s'endormir, le CBD est très efficace. De même pour les personnes qui font des crises de panique (2). Selon une étude récente, la dose la plus efficace pour lutter contre l'anxiété est de 300 mg par jour par voie orale (capsules). Une administration par liquide à vaper permet de diminuer la dose (une dizaine de bouffées peuvent suffire).
L'une des utilisations les plus avancées est le traitement des douleurs neuropathiques de la sclérose en plaque, bien que l'efficacité du THC soit semble-t-il plus établie dans cette pathologie (3). Certaines personnes l'utilisent aussi pour les douleurs chroniques (articulations ou musculaires), mais les données d'efficacité sont moins complètes. Une consommation régulière au cours de la journée serait alors recommandée avec un liquide à vaper.
Des études dans la maladie de Parkinson ont été réalisées, avec des effets principalement sur la qualité de vie. En association avec un traitement par la nicotine (4), cela permettrait sans doute des progrès dans le traitement de cette maladie très handicapante. 
Enfin, le CBD semble aussi être utilisé avec un certain succès pour arrêter la consommation de cannabis.

Doit-on vendre du liquide à vaper au CBD dans une boutique de vape ?

Les boutiques de vape se posent beaucoup de questions. Certains ont franchi le pas, mais beaucoup d'autres hésitent justement par peur de l'amalgame avec la consommation de cannabis. Encore une fois, c'est la connaissance qui fait progresser, pas les articles sensationnels. On en trouve d'ailleurs en Suisse chez les débitants de tabac (si le taux de THC ne dépasse pas 1 mg), sans que cela ait suscité une telle mise à l'index. Je conseille aux boutiques d'en vendre, mais sans pour autant en faire la promotion. La demande existe, il suffit donc de pouvoir y répondre. Ce n'est pas le rôle d'une boutique de vape de promouvoir l'utilisation du CBD, par contre les addictologues et les médecins traitant les maladies citées plus haut, et au fait des connaissances scientifiques, pourraient tout à fait envoyer leurs patients chercher ce CBD dans les boutiques spécialisées dans les produits du vapotage. Chaque boutique pourra donc en conscience décider d'en vendre ou pas.

Plutôt que de s'offusquer de trouver du CBD sur Internet ou dans les boutiques spécialisées en produits du vapotage, nous ferions mieux de nous recentrer sur la question de la réduction des risques, comme c'est le cas pour la vape, et sur la place du cannabis thérapeutique.

1 Lee JLC et al. Cannabidiol regulation of emotion and emotional memory processing: relevance for treating anxiety-related and substance abuse disorders. Br J Pharmacol. 2017 Oct;174(19):3242-3256. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28268256 
2 Article en libre accès : Soares VP, Campos AC. Evidences for the Anti-panic Actions of Cannabidiol. Curr Neuropharmacol. 2017;15(2):291-299. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5412699/ 
3 Article en libre accès : Rudroff T, Honce JM. Cannabis and Multiple Sclerosis-The Way Forward. Front Neurol. 2017 Jun 23;8:299. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5481305/ 
4 Paris Match : Parkinson : des malades dénoncent l'abandon d'une thérapie efficace. http://www.parismatch.com/Actu/Sante/Parkinson-des-malades-denoncent-l-abandon-d-une-therapie-efficace-1363304 

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Publié le 10 Février 2017

 

L'association SOVAPE lance la communication pour le 2e Sommet de la Vape. Le nouveau site Internet www.sommet-vape.fr est en ligne avec le programme et la première liste des nombreux intervenants qui ont confirmé leur présence.

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Publié le 2 Novembre 2016

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les vaporisateurs personnels de 3ème génération délivrent plus efficacement la nicotine que ceux de 2ème génération.

 

Un article récent ( Wagener TL et al. Tob Control. 2016 ) vient apporter un certain éclairage sur la vitesse d'absorption de la nicotine avec le vaporisateur personnel, et la différence entre les dispositifs de 2ème génération (type eGo) et ceux de 3ème génération (en particulier ceux utilisant de basses résistances - subohm).

Dans l'optique d'améliorer la santé publique, le vaporisateur personnel peut être un moyen de sortir du tabagisme. Pour cela, il faudrait qu'il puisse délivrer la nicotine de façon aussi proche que possible de ce que la cigarette peut faire, tout en exposant les utilisateurs à des niveaux minimum de substances toxiques. C'est ce qu'a cherché à montrer cette étude en comparant l'administration de nicotine et l'exposition au monoxyde de carbone (CO dû à la combustion) et à certaines substances cancérigènes  (mesure du NNAL, nitrosamine spécifique du tabac) chez des utilisateurs de vaporisateurs de 2ème (n=9) et de 3ème génération (n=11), et chez des fumeurs (n=10).

Les participants ont complété des questionnaires et ont donné des échantillons d'air expiré (mesure du CO), de salive (mesure de la cotinine, un métabolite, ou produit de dégradation de la nicotine) et d'urine (mesure du NNAL). Après une abstinence de 12h (une nuit), les vapoteurs ont participé à une séance de 2h au cours de laquelle ils ont vapé (une première partie de 5 min en prenant 10 bouffées standardisées, puis le reste de la période en utilisation ad-libitum, à volonté). Des échantillons sanguins ont été prélevés pour mesurer la nicotinémie (concentration de nicotine dans le sang). Les sujets ont rempli un questionnaire (10 questions) évaluant l'envie de fumer et le soulagement anticipé du manque. Les fumeurs et les vapoteurs devaient fumer ou vaper depuis au moins 3 mois.

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les caractéristiques des participants sont décrites dans le tableau ci-dessus.

 

Les résultats montrent que les fumeurs et les vapoteurs utilisant un produit de 2ème (G2) ou de 3ème génération (G3) ont un même niveau de base de cotinine salivaire (reflétant la même absorption quotidienne de nicotine) (dernière ligne du tableau). Par contre les fumeurs ont un CO expiré (eCO) 4 fois plus élevé que les vapoteurs (qui ont un taux de non fumeurs) et 7 fois plus élevé de NNAL. Chez 6 vapoteurs, soit 30% d'entre eux, les taux de NNAL n'étaient pas détectables.

 

Dans le tableau, la tension (E-cig voltage, Volts) délivrée par le vaporisateur G2 ou G3 est similaire et aux environs de 4 V (c'est ce qui est observé en général chez les vapoteurs, et montre que les études testant des valeurs de 5 V et plus ne sont pas réalistes), par contre comme ils utilisent des résistance de valeurs très différentes (E-cig resistance, Ohms) liées au type de vaporisateur (2,0 Ohms vs. 0,4 Ohms), les puissances appliquées (E-cig power, Watts) sont très différentes (8,6 W vs. 71,6 W). Cela explique aussi la plus grande quantité de liquide consommé par les vapoteurs G3 (54,8 ml par semaine) par rapport aux G2 (22,0 ml par semaine), et un plus faible taux de nicotine utilisé (4,1 mg/ml) par rapport aux G2 (22,3 mg/ml).

 

Comme le montre le graphique de gauche ci-dessous, les utilisateurs G3 obtiennent dans les 5 premières minutes des nicotinémies plus élevées, et proches de celles obtenues par des fumeurs, que les utilisateurs G2, mais la différence s'estompe après 1 heure de vape ad libitum. Ceci montre que les deux types de vaporisateurs peuvent permettre d'obtenir des niveaux de nicotinémies satisfaisant l'utilisateur, mais que la vitesse à laquelle la nicotine est délivrée est très différente. Le graphique de droite montre que l'envie de fumer diminue très rapidement et de façon similaire dans les deux groupes (il en est de même pour les sensations de manque, graphique non montré ici).

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les auteurs concluent que ces données sont très importantes pour comprendre la viabilité de la vape dans le but d'obtenir des nicotinémies efficaces et satisfaisantes et dans l'aide qu'elle peut apporter aux fumeurs dans le but d'arrêter de fumer. Il reste à examiner la relation entre la quantité de liquide consommé et le taux de nicotine des liquides.

 

On peut en conclure qu'afin d'inhaler moins de vapeur (pour réduire l'exposition aux substances toxiques, même si leur niveau est très faible), l'utilisation de systèmes intermédiaires (plus haute résistance, moindre puissance) avec un liquide plus dosé en nicotine pourrait permettre une optimisation des bénéfices et de la réduction du risque.

 

A ce propos, je vous recommande d'écouter le Dr Farsalinos sur cette vidéo de la conférence que j'ai organisé au VAPEXPO 2016. Elle est pour l'instant en anglais, mais des sous-titres en français devraient être bientôt disponibles.

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Publié le 24 Mars 2016

Un nouvel article de Konstantinos Farsalinos :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26756124

La Directive européenne sur les produits du tabac, dans l'article 20 concernant la cigarette électronique, spécifie entre autres que « les cigarettes électroniques diffusent les doses de nicotine de manière constante dans des conditions d’utilisation normales ». Selon les auteurs de cette étude, ce point est important pour s'assurer que la cigarette électronique délivre suffisamment de nicotine pour permettre aux fumeurs d'arrêter de fumer.

Pour cela les auteurs ont utilisé à la fois des vaporisateurs de première (« cigalike ») et de nouvelle génération (systèmes avec réservoir), et ont utilisé un liquide « standard » comme référence (45% propylène glycol, 45% glycérol, 8% d'eau distillée, et 2% ou 20 mg/ml de nicotine). Le but de l'expérience était d'évaluer la constance de délivrance de nicotine lorsque le même dispositif est utilisé lors de sessions séparées (constance intra-échantillon), de même que lorsque l'élément chauffant (cartomiseur pour les premières générations, ou résistances pour les nouvelles générations) et remplacé comme cela doit se faire régulièrement par l'utilisateur (constance inter-échantillon). Ainsi 3 sessions de 20 bouffées (5 minutes entre les sessions) étaient réalisées avec chaque configuration (constance intra-échantillon), et avec chaque changement de cartomiseur ou de résistance (constance inter-échantillon). Une machine à fumer modifiée a été utilisée pour produire des bouffées de 4 s, toutes les 30 s avec un volume de bouffée de 60 ml. Pour les réservoirs de nouvelle génération deux puissances (en Watts) ont été aussi testées ; 7 et 10 W pour l'Aspire Nautilus Mini et le KangerTech EVOD Méga, et 15 et 25 W pour l'Aspire Atlantis et le KangerTech Subtank (des modèles plus évolués). Pour l'utilisation à plus forte puissance (10W pour les premiers, et 25W pour les seconds, la durée de la bouffée était de 3 s au lieu de 4 s, car à plus forte puissance plus de vapeur est délivrée). L'expérience a aussi comparé les émissions d'un inhaleur (Nicorette®) et d'une Marlboro® classique en utilisant le même protocole pour les bouffées (basé sur le standard canadien).

Pour évaluer la constance de délivrance de nicotine, l'écart-type relatif exprimé en pourcentage a été utilisé : RDS = (SD/mean) x 100 (où RDS = écart-type relatif, SD = écart-type, mean = moyenne). Pour évaluer la constance intra-échantillon et inter-échantillon des analyses de variance (ANOVA) ont été utilisées.

Pour les vaporisateurs personnels, les résultats montrent que la délivrance de nicotine varie considérablement en fonction du type de matériel, allant de 1,01 à 3,01 mg/20 bouffées pour les « cigalikes » (ou première génération), et de 2,72 à 10,61 mg/20 bouffées pour les systèmes à réservoir (nouvelle génération). En comparaison, l'inhaleur délivre de 0,12 à 0,18 mg/20 bouffées, et la cigarette de 1,76 à 2,20 mg/20 bouffées. La corrélation entre le contenu en nicotine du liquide et la délivrance dans la vapeur était fortement significative (r=0,985 ; p<0,001).

L'écart-type relatif (RDS) intra-échantillon (variation d'un même produit entre les 3 sessions de 20 bouffées) est représenté dans le graphique ci-dessous. Cela montre que les vaporisateurs de nouvelle génération (systèmes à réservoir) délivrent la nicotine de façon plus constante que ceux de première génération (sauf la Jack Vape), mais aussi que l'inhaleur et la cigarette de tabac. Pour les systèmes à réservoir, le RDS intra-échantillon allait de 3,7 à 6,5%, pour les systèmes à cartomiseur (première génération) il allait de 5,5 à 12,5%, par comparaison, il était de 14,3% pour l'inhaleur et de 11,11% pour la cigarette.

Proposition d'un protocole pour évaluer la constance de délivrance de nicotine par les vaporisateurs personnels

L'écart-type relatif (RDS) inter-échantillon (variation de délivrance entre les 3 cartomiseurs ou résistances, pour mesurer la constance de l'élément chauffant) est représenté dans le graphique ci-dessous. Cela montre que les résistances (pièce remplacée régulièrement par l'utilisateur) des systèmes à réservoir délivrent la nicotine de façon plus constante que les cartomiseurs de ceux de première génération (sauf la Jack Vape), mais aussi que les cartouches d'inhaleur (pas de comparaison possible pour la cigarette bien sûr). Pour les systèmes à réservoir, le RDS inter-échantillon allait de 6,4 à 9,3%, pour les systèmes à cartomiseur (première génération) il allait de 6,9 à 37,8%, par comparaison, il était de 14,2 % pour l'inhaleur. La forte variation observée pour 2 des "cigalikes" était due à l'un des cartomiseurs sur les 3 utilisés délivrant significativement moins de nicotine (problème de contrôle qualité de la fabrication).

Proposition d'un protocole pour évaluer la constance de délivrance de nicotine par les vaporisateurs personnels

Pour chacun des dispositifs testés, le pourcentage de différence de chaque mesure par rapport à la moyenne de ces mesures est présenté dans le tableau ci-dessous. Les auteurs comparent cette variation à ce qui est accepté en pharmacie pour les nébuliseurs, soit une variation qui doit être comprise entre 75 et 125%. Selon ce critère, seules deux des 3 cigalikes ne remplissent pas ce critère, et les vaporisateurs de nouvelle génération font mieux que l'inhaleur et la cigarette de tabac.

Proposition d'un protocole pour évaluer la constance de délivrance de nicotine par les vaporisateurs personnels

Les auteurs concluent que la constance de délivrance de nicotine par les vaporisateurs personnels de nouvelle génération est d'un niveau équivalent à la délivrance de produit actif par les nébuliseurs pharmaceutiques. Ils notent aussi que la délivrance de nicotine par ces nouveaux systèmes varient de façon importantes, avec certains d'entre eux délivrant plus de nicotine que les cigarettes de tabac (il reste à démontrer maintenant quelle quantité de cette nicotine délivrée dans la vapeur atteint la circulation sanguine, mais cela explique sans doute la plus grande facilité d'arrêt du tabac observé avec ces systèmes par rapport à ceux de première génération). Les auteurs proposent que leur méthodologie soit utilisée pour la réglementation des vaporisateurs personnels, puisque cette mesure est demandé aux fabricants dans le cadre de la Directive européenne. Ils indiquent que cette méthode serait plus facilement réalisable et à moindre coût que des études de pharmacocinétique (utilisées pour les produits pharmaceutiques), compte-tenu de la diversité des produits.

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Publié le 9 Décembre 2015

Une nouvelle étude va jeter le doute dans la tête des fumeurs

A propos de l'étude de Harvard que la presse relaie depuis hier, le Dr Konstantinos Farsalinos a commenté cette étude ici:
http://www.ecigarette-research.org/…/…/whatsnew-2015/236-da2

(une traduction de son commentaire est disponible ici)

Il précise que les valeurs retrouvées dans cette étude sont faibles et même inférieures à celles que lui-même avait trouvées dans son étude de l'an dernier. Il précise surtout que cette nouvelle étude ne fait pas mention que ces substances sont aussi trouvées dans la fumée des cigarettes de tabac à des concentration 10 fois (pour le diacétyle) et 100 fois (pour l'acétyle propionyle) plus élevées.

Encore une fois, le but est de faire peur, et le résultat est que de moins en moins de fumeurs font confiance à la vape pour arrêter de fumer, car ils pensent à tort qu'elle est aussi, voire plus dangereuse que la cigarette.

Non, non et non. Dès l'instant où l'on arrête d'inhaler de la fumée (c'est elle qui est dangereuse, pas la nicotine) il y a un bénéfice de santé. Même si pour cela il peut être nécessaire de s'exposer à un très faible risque résiduel, qui reste cependant à démontrer.

Ne relayez pas les articles de presse qui ne prennent pas le temps de relativiser les choses et se contente le plus souvent de faire un copié-collé d'une dépêche AFP. C'est cela qu'ils cherchent, faire le buzz et avoir du trafic sur leur site.

Par contre, ceux qui prennent le temps de se renseigner avant d'écrire leur papier, je les remercie ici.

Laurence Dardenne, La Libre Belgique.
In fine, mieux vaut vapoter que fumer!

Hugo Jalinière, Sciences et Avenir.

E-cigarette : les liquides contiennent-ils vraiment une substance dangereuse ?

Eric Favereau, Libération.

Cigarette électronique, la confusion se poursuit

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Publié le 12 Octobre 2015

Traduction du blog du Dr Konstantinos Farsalinos.

Une nouvelle étude a été publiée par un groupe de chercheurs espagnols dans la revue Current Environmental Health Reports (accès gratuit au texte intégral ici). L'étude a fait une revue de la littérature et a également fait une étude d'observation dans la maison d'un vapeur, celle d'un fumeur et deux maisons où l'on ne fume ni ne vape, afin de comparer les niveaux d'exposition aux PM2,5 (particules fines).

Dans le résumé de l'étude, ils présentent les résultats de leur étude observationnelle ainsi : "Dans l'étude d'observation, la concentration médiane de PM2.5 était de 9,88 µg/m3 dans la maison où l'on vape et 9,53 et 9,36 µg/m3 dans les maisons sans fumée ni vape, avec des pics de PM2,5 simultanées aux bouffées d'e-cigarette". Curieusement cependant, dans la partie de conclusion du résumé, ils mentionnent: "Conclusion. Tant l'examen de la littérature que l'étude d'observation indiquent que l'e-cigarette utilisée dans des conditions habituelles émettent des substances toxiques, y compris des particules PM2,5 ".

Il semble que la conclusion soit contraire aux conclusions de leur petite étude observationnelle. En effet, le graphique qui montre la concentration de PM2,5 dans les foyers montre clairement que les niveaux dans la maison de vapeur de les maisons de non-fumeurs sont pratiquement indiscernables, à part quelques très petits pics au moment de la prise des bouffées d'e-cigarette. Dans le même temps, les niveaux de PM2,5 dans la maison du fumeur étaient environ 60 fois plus élevées.

Une nouvelle étude indique que l'e-cigarette émet des toxines dans l'environnement, mais les auteurs n'en trouvent pas vraiment...

Il est facile d'identifier les différences énormes, non seulement sur les niveaux de fond, mais aussi sur les pics associés avec les cigarettes de tabac (A, B et C), par rapport aux pointes minimes lors de la prise bouffées d'e-cigarette (astérisques).

La revue de la littérature a inclus une étude de Schober et al., La seule étude jusqu'à présent qui a trouvé des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) émis dans l'environnement par l'utilisation d'e-cigarette. J'ai soumis une lettre à l'éditeur au sujet de cette étude, dans laquelle j'ai expliqué qu'une erreur méthodologique importante était qu'ils ont évalué les niveaux environnementaux de base sur un autre jour que celui de l'utilisation d'e-cigarette, et j'ai fourni des références qui montrent que les niveaux de HAP peuvent changer de façon significative d'un jour à l'autre ou même au cours d'une même journée. En outre, certaines des études présentées dans la revue ont évalué le contenu en aérosol expiré d'e-cigarette dans de petites chambres de verre (volume 8-10L), qui est bien sûr un volume très faible par rapport à un volume de plusieurs m3 d'une pièce où l'aérosol exhalé est dispersé dans des conditions réalistes.

L'étude espagnole est un exemple classique et évident d'une mauvaise interprétation des résultats d'une étude. Leur conclusion devrait être que les niveaux de PM2,5 dans la maison d'un vapeur se distinguent à peine de ceux de la maison d'un non-fumeur, et sont significativement plus faible que les niveaux mesurés dans la maison d'un fumeur. En outre, ils ignorent encore une fois que la composition des particules est d'une importance vitale dans la détermination de tout risque. Les particules des produits de combustion comme celles émises par les cigarettes et qui sont associées à la pollution de l'environnement sont très différents des micro-gouttelettes de PG, VG, de l'eau et de la nicotine qui composent les émissions d'e-cigarette.

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Publié le 18 Juin 2015

Konstantinos Farsalinos vient de publier une nouvelle étude (mais qui a été réalisée fin 2013, ce qui montre qu'il peut être long parfois de publier une étude).

Pour ceux qui comprennent l'anglais, l'article est en libre accès, vous pouvez aussi lire son analyse sur son blog.

Pour cette étude, 24 vapoteurs confirmés (vapant et ayant arrêté de fumer depuis au moins 1 mois) et 23 fumeurs n'ayant jamais vapé ont tous utilisé la même configuration. Une Evic munie d'un clearomiseur EVOD, réglée sur 9W (c'est la même configuration qu'utilisée dans cette autre étude). Les participants devaient prendre 10 bouffées en 5 minutes, puis l'utiliser autant qu'ils souhaitaient pendant encore 60 minutes. Des prélèvements sanguins ont été réalisés avant de commencer à vaper, puis à 5, 20, 35, 50 et 65 minutes. Le nombre de bouffées, ainsi que la durée de chaque bouffée ont aussi été mesurés.

Le résultat principal est que les vapoteurs naïfs (les fumeurs) ont obtenu des taux de nicotine dans le sang plus faibles que les vapoteurs confirmés, comme le montre ce graphique.

Il est important d'apprendre à vaper pour améliorer l'efficacité d'absorption de la nicotine

Cette différence a été expliquée par une durée plus courte des bouffées chez les fumeurs (2,3 s) que chez les vapoteurs (3,5 s) (à droite sur le graphique ci-dessous), mais la signification statistique n'était pas très forte, ce qui indique que d'autres facteurs, comme le temps d'inhalation, ou le temps de rétention dans les poumons de la bouffée, sont des facteurs importants aussi. Par contre, le nombre de bouffées prises par les vapoteurs et les fumeurs était identique, comme le montre le graphique ci-dessous (à gauche), ce qui montre que ce n'est pas le nombre de bouffées qui peut expliquer ce résultat.

Il est important d'apprendre à vaper pour améliorer l'efficacité d'absorption de la nicotine

Cette étude montre clairement, qu'il est important pour un fumeur souhaitant arrêter de fumer avec la vape, d'apprendre à vaper correctement. C'est un point important à considérer dans les conseils prodigués par les boutiques. Le fumeur doit savoir qu'il est indispensable de prendre des bouffées plus longues et plus douces que celles qu'il fait sur une cigarette. C'est important pour une absorption efficace de la nicotine, comme le montre cette étude. De plus, cette étude confirme la précédente réalisée par la même équipe, qui avait montré que ce qu'un fumeur obtient en 5 min avec une cigarette, ne peut être obtenu qu'en 30 à 35 min avec le type de cigarette électronique utilisée ici (vaporisateur personnel de seconde génération), et en 1h avec une cigarette électronique de première génération (cigalike), comme le montre le graphique de la précédente étude.

Il est important d'apprendre à vaper pour améliorer l'efficacité d'absorption de la nicotine

L'innovation technologique que nous avons connu ces deux dernières années laisse supposer que les vaporisateurs personnels de troisième génération sont capables de délivrer la nicotine encore plus rapidement que ceux de seconde génération, et que donc ils doivent être plus efficaces pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Nul doute que Konstantinos Farsalinos saura nous le montrer dans une prochaine étude.

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