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Publié le 28 Octobre 2020

 

Nous sommes le 28 octobre 2020, soit 4 jours avant le début du Mois sans tabac, où la vape n'est pas ignorée (a contrario de l'année passée) par Santé Publique France.

Mais voilà, cela fait 10 ans que la vape dérange...

L'année dernière ils n'ont même pas eu a se fouler la rate. On a eu d'abord l'OMS "la vape est incontestablement nocive") en juillet, suivi au mois d'août et tout l'automne par les maladies pulmonaires et les morts aux USA dus à la consommation de produits au THC frelatés (car fournis au marché noir dans les Etats américains n'ayant pas légalisé le cannabis). Mais bien sûr les gros titres ne faisaient pas la différence, un petit peu d'amalgame ne peut pas faire de mal !

Et puis... la COVID est arrivée. Combien d'ex-fumeurs vapoteurs retournés à la cigarette depuis ? Combien de fumeurs éloignés de l'outil préféré des Français pour arrêter de fumer (selon Santé Publique France) ?

Mais là, le Mois sans tabac va débuter, et le tabac va encore augmenter un petit peu. Faudrait quand même pas que les taxes du tabac soient réduites à peau de chagrin. Alors que pourrait-on inventer ?

Et si on demandait à l'ANSES, qui a reçu plein d'argent par les notifications de liquides à vaper entre 2016 et 2019, mais qui n'a jamais fait son boulot (par manque de personnel sans doute), ce qui a conduit l'Etat à annuler la "taxe" sur les déclarations des liquides (puisque non utilisé par l'autorité sensée faire les contrôles), de nous pondre un petit rapport pour nous aider à garder les fumeurs et les taxes qui vont avec.

On imagine bien le circuit (qui est le même depuis des décennies) : Ministère des Finances => Ministère de la Santé => ANSES. Aidez-nous on va perdre des sous !

Bien évidemment depuis ce matin on voit des gros titres qui vont bien faire peur aux gens.

Alors analysons un peu le communiqué de presse de l'ANSES disponible sur leur site (voir le lien au début de ce post).

Bon, première constatation, la photo de UNE nous montre à quel point l'ANSES est à la page concernant les produits du vapotage. Une vape de seconde génération de 2013-2014. Connaissant la vitesse à laquelle la vape s'est développée, ils pourraient au moins mettre une box et un ato !

Ensuite, on commence par entretenir la confusion : Tabac et Vape traités au même plan. On oublie juste que les associations de vapoteurs et les professionnels se sont battus pour que la vape soit traitée autrement que le tabac, ce que le Ministère de la Santé a figé dans le marbre en parlant de Produits du vapotage dans la transcription en Droit français de la Directive européenne.

Comment saper la vape juste avant le mois sans tabac !

En gros, ce que l'on reproche aux professionnels de la vape, c'est de ne pas avoir donné toutes les informations sur la composition et le volume des ventes. Mais si l'ANSES avait rempli son rôle, ce n'est pas 4 ans après le début des notifications qu'elle aurait dû s'émouvoir, non ?

Comment saper la vape juste avant le mois sans tabac !

On se gausse de publier les premières données européennes... plus de 4 ans après la mise en place de cet organisme. Mais Ouups ! On a oublié les liquides sans nicotine... qui peuvent se retrouver sur le marché sans déclaration à l'ANSES (mais pas à l'INRS, n'est-ce pas les professionnels qui ont oublié ce petit détail !). La déclaration à l'INRS est obligatoire pour une question de risque des mélanges chimiques, de façon à ce que les centres anti-poison puissent faire leur boulot en cas d'accident.

Comment saper la vape juste avant le mois sans tabac !

Donc, concernant la vape voilà ce qui est annoncé.

Comment saper la vape juste avant le mois sans tabac !Comment saper la vape juste avant le mois sans tabac !

Alors le buzz, va donc se faire sur des détails, parce que c'est ça qui peut faire peur, et qui va être repris dans la presse. Histoire de bien angoisser tout le monde et éviter que les gens arrêtent de fumer.

Les produits CMR sont à proscrire dans les liquides, comme dans tout produit de consommation. Sauf que la liste des produits CMR évolue quasiment au quotidien, et que les professionnels de la vape doivent suivre ça de près car un arôme ou un additif par exemple peut être déclaré CMR du jour au lendemain. La réaction habituelle des professionnels est alors de modifier la composition de leur liquide pour répondre à cette modification de la réglementation. Donc en 2019-2020, cela correspond à 3.5% (de plus de 33000 liquides "analysés"), quasiment tous des liquides non fabriqués en France. ENORME !

Pour les ingrédients interdits c'est quand même ENORME 0,06% (de plus de 33000 produits). Par comparaison c'est 0,19% dans les produits du tabac (soit 30 fois plus).

 

Autre reproche, les professionnels n'ont pas transmis leurs volume de ventes. Bon c'est pas bien, mais l'Industrie du tabac ne semble pas faire mieux ! Mais peut-être que l'ANSES n'a pas non plus fait son boulot là. Si ils veulent des données, peut-être qu'un petit rappel régulier serait suffisant pour les obtenir. 

 

Et c'est là que l'ANSES s'aperçoit que la réglementation européenne a laissé de côté les liquides sans nicotine (à cause de la limitation à 10 ml des liquides nicotinés, qui est en outre une aberration écologique), et que cela a ouvert une brèche pour les grands contenants sans nicotine dans laquelle les professionnels et les utilisateurs se sont engouffrés. C'est le problème, comme dirait Clive Bates, de mettre en place une réglementation sans en peser les conséquences négatives pour les utilisateurs. C'est ce qui s'est passé à une autre échelle, et sans rapport avec la vape nicotinée, aux USA avec les liquides au THC frelatés, causé par le fait que certains Etats ont légalisé le cannabis alors que d'autres restaient dans la prohibition, créant ainsi un marché parallèle sans aucun contrôle. 

Et puis tant qu'à faire on va remettre une petite couche de doute sur la toxicité (réfuté par plusieurs études), l'efficacité de la vape pour l'arrêt du tabac (pourtant confirmé récemment par la revue Cochrane), ou encore l'hypothétique effet passerelle (démenti par toutes les études de population, y compris aux USA).

 

L'ANSES demande à BVA une enquête sur le vapotage. Rien d'affolant pour les personnes connaissant un peu la vape. Mais l'ANSES découvre que 40% des vapoteurs font leurs liquides eux-même ! Donc en dehors de toute réglementation (sauf pour les boosters). Et donc tout le monde s'émeut à l'ANSES. Quoi ? Non seulement les vapoteurs ne vont plus remplir les caisses de l'Etat avec les taxes du tabac, mais en plus on a créé un "marché parallèle" !

 

Comme finalement on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent, on va essayer de faire un peu peur avec les intoxications accidentelles.

 

Mais en fait on ne trouve pas grand chose en 2017, alors on en a remis une autre en route (2019-2020, non encore publiée) histoire d'instiller le doute.

 

Bref, tout ça pour ça !

Alors soyez un peu critique en lisant la presse dans les prochains jours. Plus de 10 ans que la vape existe, et toujours rien à lui repprocher. Alors semons le doute, créons un doute, ça peut pas faire de mal pour les finances de l'Etat.

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Publié le 6 Décembre 2017

Halte au discours promotionnel ou anxiogène sur le CBD !

L’inquiétant discours sur le CBD à vaper !

Mardi dernier, un article de Elsa Mari dans Le Parisien s'inquiète de l'utilisation du CBD en titrant « l'inquiétant succès du joint électronique ». Sujet qui a été repris par nombre de journaux dans les heures et les jours qui ont suivi. Encore une fois c'est l'amalgame qui est de rigueur, car comme souvent on n'étudie pas la question avant de publier, on se couvre juste en faisant appel à un expert médiatisé, dont la connaissance sur le sujet est loin d'être complète.

La tribune que j'avais proposé au journal Le Monde, puis à Le Parisien, n'a pas été retenue par les équipe éditorialistes... Je pose donc ça là.

La connaissance scientifique progresse

Il suffit de faire une recherche sur Internet pour savoir que le cannabidiol (CBD) est un cannabinoïde présent dans le cannabis (Cannabis sativa) et le chanvre industriel (utilisé pour ses fibres). Au contraire du THC, le CBD n'a pas de propriétés euphorisantes et n'est donc pas régit par la loi sur les stupéfiants. En poussant un peu plus loin, sur les sites répertoriant les études scientifiques, le CBD aurait des propriétés anti-inflammatoires, anti-douleurs et antipsychotiques. Le CBD possède de nombreuses applications thérapeutiques et de nombreuses recherches sont en cours. C'est l'un des composants (avec le THC) du médicament Sativex qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché, dont l'ex-Ministre de la santé Marisol Touraine s'était félicitée, mais qui est toujours attendu par les patients car il y a blocage au niveau de l'entente entre le fabricant et l'ANSM sur son prix.

En cristaux ou "huile", sous la langue, ou à vaper

Le CBD existe sous forme de cristaux ou de liquide huileux que l'on peut placer sous la langue (absorption sublinguale), en spray buccal en ce qui concerne le Sativex, et aussi maintenant en liquide à vaper. Cette dernière forme est très intéressante car l'absorption pulmonaire est plus rapide et nécessite de plus faibles doses (il est donc plus facile de contrôler la dose que l'on prend, sans risque de surdosage, tout comme le vapoteur le fait avec la nicotine). Sous forme d'huile il convient d'éviter de l'utiliser en le vapant (comme toute substance lipidique). Il existe plusieurs dosages, en général les liquides à vaper peuvent se trouver en 200 mg, 500 mg ou 1000 mg /10 ml (les cristaux étant solubilisés dans un mélange de propylène glycol et de glycérol, la base de tout liquide à vaper). Son prix cependant est environ 6 fois plus cher qu'un liquide nicotiné destiné à la vape et limite donc son accessibilité. Les dosages inférieurs ne présentent apparemment pas d'intérêt car trop faiblement dosés.

Une alternative au joint, un produit de réduction des risques !

Comme pour le tabac, c'est la combustion le problème, et la vaporisation est donc une démarche de réduction des risques. Jean-Pierre Couteron, Président de Fédération Addiction, insiste sur le fait que le débat qui s'ouvre résulte simplement de notre impossibilité à gérer la mise en place du cannabis thérapeutique et à organiser la réglementation du statut du cannabis.
Le CBD est avant tout un anxiolytique et un régulateur des émotions. Une récente revue scientifique a été publiée dans le British Journal of Pharmacology (1). Pour les personnes qui fument un joint le soir pour s'endormir, le CBD est très efficace. De même pour les personnes qui font des crises de panique (2). Selon une étude récente, la dose la plus efficace pour lutter contre l'anxiété est de 300 mg par jour par voie orale (capsules). Une administration par liquide à vaper permet de diminuer la dose (une dizaine de bouffées peuvent suffire).
L'une des utilisations les plus avancées est le traitement des douleurs neuropathiques de la sclérose en plaque, bien que l'efficacité du THC soit semble-t-il plus établie dans cette pathologie (3). Certaines personnes l'utilisent aussi pour les douleurs chroniques (articulations ou musculaires), mais les données d'efficacité sont moins complètes. Une consommation régulière au cours de la journée serait alors recommandée avec un liquide à vaper.
Des études dans la maladie de Parkinson ont été réalisées, avec des effets principalement sur la qualité de vie. En association avec un traitement par la nicotine (4), cela permettrait sans doute des progrès dans le traitement de cette maladie très handicapante. 
Enfin, le CBD semble aussi être utilisé avec un certain succès pour arrêter la consommation de cannabis.

Doit-on vendre du liquide à vaper au CBD dans une boutique de vape ?

Les boutiques de vape se posent beaucoup de questions. Certains ont franchi le pas, mais beaucoup d'autres hésitent justement par peur de l'amalgame avec la consommation de cannabis. Encore une fois, c'est la connaissance qui fait progresser, pas les articles sensationnels. On en trouve d'ailleurs en Suisse chez les débitants de tabac (si le taux de THC ne dépasse pas 1 mg), sans que cela ait suscité une telle mise à l'index. Je conseille aux boutiques d'en vendre, mais sans pour autant en faire la promotion. La demande existe, il suffit donc de pouvoir y répondre. Ce n'est pas le rôle d'une boutique de vape de promouvoir l'utilisation du CBD, par contre les addictologues et les médecins traitant les maladies citées plus haut, et au fait des connaissances scientifiques, pourraient tout à fait envoyer leurs patients chercher ce CBD dans les boutiques spécialisées dans les produits du vapotage. Chaque boutique pourra donc en conscience décider d'en vendre ou pas.

Plutôt que de s'offusquer de trouver du CBD sur Internet ou dans les boutiques spécialisées en produits du vapotage, nous ferions mieux de nous recentrer sur la question de la réduction des risques, comme c'est le cas pour la vape, et sur la place du cannabis thérapeutique.

1 Lee JLC et al. Cannabidiol regulation of emotion and emotional memory processing: relevance for treating anxiety-related and substance abuse disorders. Br J Pharmacol. 2017 Oct;174(19):3242-3256. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28268256 
2 Article en libre accès : Soares VP, Campos AC. Evidences for the Anti-panic Actions of Cannabidiol. Curr Neuropharmacol. 2017;15(2):291-299. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5412699/ 
3 Article en libre accès : Rudroff T, Honce JM. Cannabis and Multiple Sclerosis-The Way Forward. Front Neurol. 2017 Jun 23;8:299. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5481305/ 
4 Paris Match : Parkinson : des malades dénoncent l'abandon d'une thérapie efficace. http://www.parismatch.com/Actu/Sante/Parkinson-des-malades-denoncent-l-abandon-d-une-therapie-efficace-1363304 

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Publié le 10 Février 2017

 

L'association SOVAPE lance la communication pour le 2e Sommet de la Vape. Le nouveau site Internet www.sommet-vape.fr est en ligne avec le programme et la première liste des nombreux intervenants qui ont confirmé leur présence.

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Publié le 9 Décembre 2016

Le rapport du Surgeon General, l'autorité américaine en termes de santé, vient juste d'être publié et fait les gros titres dans la presse mondiale. C'est son côté volontairement alarmiste qui en fait un sujet de choix pour les journalistes. Pourtant en y regardant de plus près, on voit très vite la supercherie consistant à diaboliser une fois de plus la nicotine et la vape.

Ce qui n'est pas dit dans la campagne de communication à propos du rapport

Premièrement, le rapport omet ou essaye d'occulter la comparaison de la vape et du tabagisme des jeunes. C'est le cas si l'on ne consulte que le résumé et non pas le rapport complet. La plupart des graphiques mis en avant concerne uniquement l'utilisation de la vape. Mais page 51 et 52 du rapport on trouve les deux graphiques suivants où l'on peut voir qu'en seulement 2 ans (2013 vs. 2015) le tabagisme des jeunes (ceux n'utilisant que des cigarettes =  Combustible only en vert sur le graphique) a été divisé par deux.

Surgeon General's Report : ce que l'on ne dit pas dans la presse
Surgeon General's Report : ce que l'on ne dit pas dans la presse

Aller dire, comme la plupart des titres de presse l'on fait, que la vape est un danger majeur de santé publique pour les jeunes est donc soit un manque flagrant d'investigation (on fait une fois de plus du copié-collé, sans se poser de questions...), soit une volonté de nuire. Et de la part du Surgeon General américain, c'est un scandaleux mensonge, dont l'effet pourrait être une catastrophe sanitaire sans égal dans l'histoire. Si l'utilisation de la vape est réduite chez les jeunes suite à la nouvelle réglementation américaine, leur tabagisme va reprendre et les conséquences à long terme seront catastrophiques. Cette politique ne fait que favoriser ce qu'elle prétend combattre : le tabagisme et la consommation de cigarettes, mode de consommation le plus dangereux du tabac du fait de la combustion (par rapport au tabac non fumé par exemple comme le snus). Il ne faut pas oublier que ce qui tue dans le tabagisme c'est d'inhaler de la fumée (de quelque végétal que ce soit), et non pas la nicotine.

 

La diabolisation de la nicotine

Une fois de plus c'est la nicotine qui est diabolisée. La majorité des effets négatifs sur la santé rapportés est liée à la consommation de cigarettes, pas à celle de nicotine. Aucun des effets mis en avant pour volontairement dramatiser le rapport n'ont été observés avec les substituts nicotiniques (comme pour la femme enceinte et le foetus) ou même le snus (tabac non fumé suédois). Nous avons plus de 30 ans de recul sur les données pour ces produits.

Il est aussi mentionné la très forte puissance addictive de la nicotine, mais le rapport omet de dire que ce n'est le cas que lorsque la nicotine est fumée et donc accompagnée de nombreuses autres substances qui renforcent cette dépendance (substances IMAO de la fumée ayant des propriété antidépressives, acétaldéhyde, menthol facilitant l'inhalation présent dans toutes les cigarettes, pas seulement celles dites mentholées...). Les enquêtes chez les vapoteurs montrent toutes une réduction progressive de la dose de nicotine utilisée et surtout une dépendance beaucoup moins forte, de l'ordre de celle observée pour la caféine. Il est donc mensonger de dire que la nicotine est aussi addictive que la cocaïne ou l'héroïne, sans mentionner que cela n'est le cas que lorsque qu'elle est fumée.

La vape est certes une inhalation de nicotine, mais d'une part elle n'est pas accompagnée par les substances de la fumée de tabac, et d'autre part son absorption est plus lente qu'avec la cigarette, car la vapeur est un véhicule plus lent que la fumée de tabac (dans la fumée de tabac la nicotine est principalement transportée sur les gouttelettes de goudrons, absentes de la vapeur). Ces données sont faussées lorsque l'on observe seulement les concentrations de nicotine dans le sang veineux, comme c'est presque toujours le cas dans les études pharmacocinétiques. Lorsque l'on regarde dans le sang artériel, celui qui va directement au cerveau, les concentrations de nicotine suite à la consommation d'une cigarette sont 6 à 10 fois supérieures à celles mesurées au niveaux veineux, et atteignent leur pic bien plus tôt (en quelques 10 à 20 secondes, alors qu'au niveau veineux le pic n'apparaît qu'à 5 minutes). C'est aussi un facteur très important dans la capacité d'une drogue à être addictive (c'est pour cela que le crack est plus addictif que la cocaïne sniffée ou même injectée).

 

En conclusion

Ce rapport est une entreprise de désinformation qui rappelle largement celui de l'OMS (voir leur récente position après la CoP7 de novembre 2016), qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la mortalité à venir due au tabagisme. La vape est une technologie de rupture qui est la meilleure chance que nous ayons pour faire disparaitre le tabagisme. Aller à l'encontre de son développement est criminel. Espérons que les autorités sanitaires de tous les pays se ressaisissent rapidement pour éviter le milliard de morts anticipé par l'OMS pour le 21ème siècle si l'on n'enraye pas le tabagisme.

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le 2 Novembre 2016

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les vaporisateurs personnels de 3ème génération délivrent plus efficacement la nicotine que ceux de 2ème génération.

 

Un article récent ( Wagener TL et al. Tob Control. 2016 ) vient apporter un certain éclairage sur la vitesse d'absorption de la nicotine avec le vaporisateur personnel, et la différence entre les dispositifs de 2ème génération (type eGo) et ceux de 3ème génération (en particulier ceux utilisant de basses résistances - subohm).

Dans l'optique d'améliorer la santé publique, le vaporisateur personnel peut être un moyen de sortir du tabagisme. Pour cela, il faudrait qu'il puisse délivrer la nicotine de façon aussi proche que possible de ce que la cigarette peut faire, tout en exposant les utilisateurs à des niveaux minimum de substances toxiques. C'est ce qu'a cherché à montrer cette étude en comparant l'administration de nicotine et l'exposition au monoxyde de carbone (CO dû à la combustion) et à certaines substances cancérigènes  (mesure du NNAL, nitrosamine spécifique du tabac) chez des utilisateurs de vaporisateurs de 2ème (n=9) et de 3ème génération (n=11), et chez des fumeurs (n=10).

Les participants ont complété des questionnaires et ont donné des échantillons d'air expiré (mesure du CO), de salive (mesure de la cotinine, un métabolite, ou produit de dégradation de la nicotine) et d'urine (mesure du NNAL). Après une abstinence de 12h (une nuit), les vapoteurs ont participé à une séance de 2h au cours de laquelle ils ont vapé (une première partie de 5 min en prenant 10 bouffées standardisées, puis le reste de la période en utilisation ad-libitum, à volonté). Des échantillons sanguins ont été prélevés pour mesurer la nicotinémie (concentration de nicotine dans le sang). Les sujets ont rempli un questionnaire (10 questions) évaluant l'envie de fumer et le soulagement anticipé du manque. Les fumeurs et les vapoteurs devaient fumer ou vaper depuis au moins 3 mois.

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les caractéristiques des participants sont décrites dans le tableau ci-dessus.

 

Les résultats montrent que les fumeurs et les vapoteurs utilisant un produit de 2ème (G2) ou de 3ème génération (G3) ont un même niveau de base de cotinine salivaire (reflétant la même absorption quotidienne de nicotine) (dernière ligne du tableau). Par contre les fumeurs ont un CO expiré (eCO) 4 fois plus élevé que les vapoteurs (qui ont un taux de non fumeurs) et 7 fois plus élevé de NNAL. Chez 6 vapoteurs, soit 30% d'entre eux, les taux de NNAL n'étaient pas détectables.

 

Dans le tableau, la tension (E-cig voltage, Volts) délivrée par le vaporisateur G2 ou G3 est similaire et aux environs de 4 V (c'est ce qui est observé en général chez les vapoteurs, et montre que les études testant des valeurs de 5 V et plus ne sont pas réalistes), par contre comme ils utilisent des résistance de valeurs très différentes (E-cig resistance, Ohms) liées au type de vaporisateur (2,0 Ohms vs. 0,4 Ohms), les puissances appliquées (E-cig power, Watts) sont très différentes (8,6 W vs. 71,6 W). Cela explique aussi la plus grande quantité de liquide consommé par les vapoteurs G3 (54,8 ml par semaine) par rapport aux G2 (22,0 ml par semaine), et un plus faible taux de nicotine utilisé (4,1 mg/ml) par rapport aux G2 (22,3 mg/ml).

 

Comme le montre le graphique de gauche ci-dessous, les utilisateurs G3 obtiennent dans les 5 premières minutes des nicotinémies plus élevées, et proches de celles obtenues par des fumeurs, que les utilisateurs G2, mais la différence s'estompe après 1 heure de vape ad libitum. Ceci montre que les deux types de vaporisateurs peuvent permettre d'obtenir des niveaux de nicotinémies satisfaisant l'utilisateur, mais que la vitesse à laquelle la nicotine est délivrée est très différente. Le graphique de droite montre que l'envie de fumer diminue très rapidement et de façon similaire dans les deux groupes (il en est de même pour les sensations de manque, graphique non montré ici).

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les auteurs concluent que ces données sont très importantes pour comprendre la viabilité de la vape dans le but d'obtenir des nicotinémies efficaces et satisfaisantes et dans l'aide qu'elle peut apporter aux fumeurs dans le but d'arrêter de fumer. Il reste à examiner la relation entre la quantité de liquide consommé et le taux de nicotine des liquides.

 

On peut en conclure qu'afin d'inhaler moins de vapeur (pour réduire l'exposition aux substances toxiques, même si leur niveau est très faible), l'utilisation de systèmes intermédiaires (plus haute résistance, moindre puissance) avec un liquide plus dosé en nicotine pourrait permettre une optimisation des bénéfices et de la réduction du risque.

 

A ce propos, je vous recommande d'écouter le Dr Farsalinos sur cette vidéo de la conférence que j'ai organisé au VAPEXPO 2016. Elle est pour l'instant en anglais, mais des sous-titres en français devraient être bientôt disponibles.

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Publié le 2 Novembre 2016

 

En début d'année 2016, j'ai écrit un article à l'attention des fumeurs qui souhaitent se mettre à la vape, il se trouve ici :

http://fr.vapingpost.com/quelle-cigarette-electronique-pour-quel-profil-de-fumeur/

Bonne lecture, et surtout n'ayez pas peur de la nicotine, c'est un outil dont il faut savoir se servir !

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Publié le 11 Octobre 2016

Voici un témoignage de quelqu'un qui a arrêté de fumer grâce à la vape depuis plusieurs années. Ce témoignage m'a séduit car il illustre parfaitement ce que je dis et essaye de faire depuis de nombreuses années ; dédiaboliser la nicotine. Je vais parcourir ce texte avec vous, en y ajoutant quelques notes (le texte en bleu, celui en noir étant le texte de Franck).
Je remercie Franck de m'avoir autorisé à publier son billet ici.
 
Franck, administrateur du forum http://www.ecigarette-public.com, et co-fondateur de l'AIDUCE, a donc publié ce long billet pour faire son...
 
COMING OUT

Hello à tous et bises aux dames.
Attention, c'est un long billet, mais que voulez-vous j'avais pas mal de choses à dire !  Very Happy
Ce billet représente mon opinion et n'est pas forcément partagé par l'ensemble du staff à 100%.

1. C’est une déclaration. Ma déclaration. Deux ou trois mots d’amour.

J’ai mis du temps avant de le savoir réellement. Avant de comprendre. J’ai aussi mis un peu de temps avant de l’avouer publiquement. Car ce que je m’apprête à dire n’est pas forcément bien accepté par notre société qui prône pourtant la liberté et l’accomplissement de l’individu. On ne cesse de criailler « liberté » sur tous les tons et toutes les intonations, pourtant, on l’apprend assez vite, il y a des limites à ces beaux idéaux basés sur la liberté. Alors soit on les accepte de bonne grâce, soit on se tait mais on n’en pense pas moins, soit on s’affirme sans crainte.

Ce que je vais faire aujourd’hui.

Je fais donc mon coming out.
Enfin, en quelque sorte. Car non, je ne vais pas vous narrer mes préférences sexuelles d’une affligeante banalité. Mon coming out se situe sur un tout autre terrain.Wink

Voilà mon aveu : J’aime la nicotine, j’aime l’utiliser avec mes « vapappareils » et je n’ai absolument aucune envie d’arrêter d’en prendre. Oui, j’aime les effets de la nicotine. J’aime cette sensation d’apaisement qu’elle procure tout en contribuant à garder mes sens en éveil. Je me trouve donc très bien dans ma consommation de nicotine et ne vois aucune raison de changer.

Un jour peut-être j’arrêterai cette relation. Si la nicotine venait à me tromper. A être finalement plus destructrice que séductrice. Mais ce jour n’est pas arrivé.

Voilà, c’est dit !Very Happy

2. L’enfer, c’est les autres

Je peux apercevoir l’interrogation de certains d’entre vous. Comment ? Mais que nous chante-t-il là cet apôtre ? La nicotine n’est pas interdite ! On peut la consommer dans les cigarettes. On peut acheter des gommes en pharmacie. Tiens, il peut même continuer à vaper si le cœur lui en dit. De quoi se plaint-il ?

Oui, on peut consommer la nicotine sous plusieurs formes sans risquer des amendes, la prison ou l’écartèlement en place publique.

Mais tout le monde le sait, fumer n’est pas forcément dans l’air du temps. Les interdictions ou restrictions de fumer gagnent de terrain. Doucement. Imperceptiblement. Sans compter le regard noir des non-fumeurs qui font bien comprendre, à juste raison, qu’ils n’ont pas spécialement envie d’être opportunés par une fumée aussi nauséabonde que dangereuse pour la santé.

La vape ? Cette dernière n’est pas interdite. Vous avez raison. Ceci dit, on peut noter les efforts constants du gouvernement pour tenter de l’exclure des lieux fermés ouverts au public. Et pourquoi ? Pour odeur nauséabonde et dérangeante ? Pas du tout. Pour vapotage passif ? Pas plus. Parce que vaper est un geste de séduction et que cela pourrait inciter des fumeurs à fumer.

Par décence, je ne vous parlerai pas des médias, toujours prompts à titrer sur l’explosion d’une batterie ou sur la dernière étude prétendument scientifique mais réellement négative, oubliant consciencieusement de publier des articles sur les études positives, contribuant ainsi à donner une image délétère de la vape.

Et puis vous trouverez toujours un proche, un voisin, voire le médecin pour vous dire que c’est pire ou que c’est mieux que le tabac, c’est selon, mais qu’il faudra quand même songer à arrêter parce qu’on ne sait pas trop ce qu’il y a dedans. Et puis il y a de la nicotine quand même.

Mieux encore : j’ai vu des vapoteurs me regarder avec le regard vitreux des gars qui ne comprennent pas lorsque je leur disais que j’utilisais plusieurs taux de nicotine, généralement entre le 6 et le 18 mg/ml depuis mes débuts et que cela me convient très bien comme cela et n'avais nullement l'intention de changer.

3. Diabolisation de la nicotine : tout ce qui est excessif est insignifiant.

Ah la nicotine, que de bêtises dit-on sur elle !

La nicotine est régulièrement diabolisée, notamment par le grand public.  Elle est victime de préjugés particulièrement tenaces, enfants bâtards nés de l’accouplement de la pure ignorance et de la bêtise crasse (cf. cette conférence, à partir de 5'30).

Et ces préjugés ne datent pas d'aujourd'hui, les raisons de leur existence sont à rechercher des dizaines d'années en arrière.

Hormis quelques légumes et féculents contenant de la nicotine à l’état de traces, comme la pomme terre ou l’aubergine, la méthode d’ingestion de la nicotine la plus usitée jusque dans les années 80 est évidemment l’absorption par les produits à fumer ou par les produits à chiquer. Du coup, tout le monde, y compris certains médecins, avaient une fâcheuse tendance à confondre tabac et nicotine. Les cigarettes donnent le cancer, il y a de la nicotine dans le tabac, donc la nicotine donne le cancer.

Ce n’est qu’à l’apparition des substituts nicotiniques, comme les gommes et les patchs, que le discours changea radicalement. La nicotine n’était plus du tout dangereuse ni même addictive lorsqu’elle était utilisée via les produits pharmaceutiques (cf. cette page d'un labo pharmaceutique).

Maintenant que la vape se développe, curieusement, la nicotine est redevenue un produit nocif qu’il convient d’éviter le plus possible. Enfin surtout avec la vape et toujours pas pour les produits de sevrage classique (cet article de Vaping Post sur l'OMS). Allez y comprendre quelque chose.scratch

Pourtant, il n’a pas été démontré que l’inhalation de nicotine seule soit susceptible d’entraîner de graves effets sur la santé. Non pas que son utilisation soit totalement anodine, qu’il n’y ait pas quelques conséquences cardio-vasculaires (augmentation de la pression artérielle, augmentation du rythme cardiaque) mais tout cela reste encore à préciser de manière certaine. Peut-être même à affirmer.

Je souhaite apporter ici une précision, l'effet stimulant sur le système cardiovasculaire ne s'observe qu'en aigu, en particulier après une période de non consommation (le matin par ex.), mais que durant la journée ce phénomène disparaît à cause de la très grande tolérance à ces effets de la nicotine chez le fumeur ou l'utilisateur de nicotine.

Au contraire même : des études récentes mettent en valeur les bienfaits de la nicotine, comme une étude américaine publiée en 2014 qui annonce que la nicotine favoriserait l’apprentissage et la concentration et permettrait de lutter contre la maladie de Parkinson (cf. cet article du Point.fr). At last but not least, la nicotine pourrait aider à lutter contre les dépressions, l’hyperactivité ou les TOC. Pas mal, non, pour une substance si décriée ?

Il faut savoir que nous avons des récepteurs nicotiniques partout dans le corps, y compris dans le système digestif, ce sont eux qui nous permettent aussi de contracter nos muscles striés, et qu'il y a plusieurs types de récepteurs nicotiniques, en particulier dans le cerveau. La conséquence est que la nicotine peut être un outil, voire un médicament, pour comprendre ou traiter de nombreuses maladies. Quant au Parkinson, nous avons réalisé une étude pilote qui nécessiterait d'aller plus loin, mais que pour l'instant rien ne bouge, même si une association de patients atteints de la maladie de Parkinson s'est créée autour du traitement par la nicotine (A2N).

Mais si la nicotine n’est pas forcément un haut facteur de risques si elle est inhalée, qu’en est-il des risques en cas de contact cutané ? En cas d’ingestion malencontreuse ? Si des enfants venaient à boire une fiole par exemple ?

Au début de la vape, tout le monde, y compris les scientifiques, pensait que la nicotine était létale à partir d’environ 50 mg pour un adulte. Nettement moins pour un enfant car la dose létale varie en fonction du poids des individus. Bien entendu on pensait aussi qu’on pouvait avoir des problèmes à des doses bien inférieures : brûlures, palpitations cardiaques en cas de présence de liquides sur la peau, sensation d’ivresse, etc. Cet article du point datant de 2014, donc pas si vieux que cela, éclaire sur la présentation qui était faite de la nicotine (cet article du point.fr). Pas de quoi pavoiser. Lorsqu’on se renversait un peu de liquide sur la peau la première fois, on n’en menait pas large ! Et très vite, on s’est rendu compte que cela n’avait absoluement aucun effet.

Et pourquoi personne ne se pose de question quand on se pose un patch sur la peau ? C'est aussi de la nicotine, et pure en plus ! Alors qu'un liquide à 20 mg/ml c'est une dilution à 2%.


Des enfants en bas âge ont absorbé des gouttes de liquides nicotinés. Il y a donc eu quelques intoxications signalées, notamment plus d’un millier de cas aux USA, mais, à notre connaissance « seulement » deux morts d’enfants à travers le monde : une jeune fille en Israël, un cas dont on n’entend plus parler (et n'a jamais été confirmé), et un jeune garçon aux USA qui aurait avalé de la nicotine pure. Certes, deux, c’est déjà beaucoup mais, par rapport à d’autres terribles accidents liés aux enfants, cela reste un chiffre bas.

On s’est donc vite rendu compte que la nicotine n’est pas si dangereuse à des doses habituelles. Une étude de Bernd Mayer publiée en 2013 vint confirmer ces soupçons. Ces travaux évaluent entre 500 mg et 1 g la dose létale (wikipedia). Ouf, nous voilà soulagés, cela laisse une confortable marge. Very Happy  Bien entendu, les vapoteurs doivent rester vigilants et ne pas faire n’importe quoi, notamment en présence d’enfants. Cependant, il y a de quoi être relativement serein et de ne pas paniquer si quelques millilitres de liquide nicotiné se déposent sur votre peau délicate.

Tordons le coup à une autre idée émise par quelques nouveaux vapoteurs. En effet, certains d'entre eux hésitent à prendre des taux de nicotine assez forts, qui pourraient pourtant leur convenir afin d'éviter un surdosage nicotinique. On se calme. Le surdosage nicotinique n'est pas dangereux. Lorsqu'on abuse de la nicotine par rapport à sa dose habituelle, le corps réagit tout de suite : on a des nausées, des maux de tête, on tremble comme au premier rendez-vous. Si vous êtes malin, vous allez vous adapter immédiatement en vapant moins tout simplement.

Aussi, malgré les préjugés, malgré les « on-dit » toujours vivaces, notre connaissance de la nicotine augmente jour après jour et, finalement, même si la nicotine n’est peut-être pas un produit banal, elle est loin d’être la substance démoniaque que certains se complaisent à décrire.
Alors, une fois que vous avez exposé à d’éventuels détracteurs ces quelques arguments, il ne leur reste plus qu’à vous opposer cette vieille antienne que le vapoteur connaît bien : « mais tu es toujours accroc ! Tu restes addict ».

4. Addict à la nicotine. Oui et alors ?

Le vapoteur que je suis reste accroc. Bien sûr. Dépendance plus psychologique que physique soit dit en passant. Je comprends d’ailleurs les fumeurs ou vapoteurs qui souhaitent ne plus être dépendants. Ils souhaitent être libérés de ce qu’ils estiment être un poids tout en gagnant un peu de pouvoir d’achat en passant. D’autres préfèrent arrêter la vape car ils ont des doutes sur les effets de la vape sur leur santé à terme. C’est totalement respectable.

Mais j’ai quand même la furieuse impression qu’un certain nombre de vapoteurs débutants ou de jeunes vapoteurs n’ont qu’une idée en tête : se passer de nicotine le plus vite possible, genre « il y a 15 jours j’étais en 12 mg/ml, là, je suis passé en 6 mg et bientôt, je tente le 3 ! ». Pourquoi être si pressé ? C’est une course ? Il y a quelque chose à gagner si on arrête la nicotine avant tout le monde ? Ce genre de comportement me semble plus être la résultante de cette pression négative environnante qu’une décision pesée et mûrement réfléchie.

Vous voulez arrêter la nicotine ou alors la vape à terme ? Très bien. C’est respectable. Mais prenez votre temps. Ne vous précipitez pas. J’en ai vu des membres vouloir précipiter leur baisse de nicotine et qui sont retournés illico presto au tabac. Lorsque vous baissez votre taux et que vous ressentez des manques importants, n’hésitez pas à revenir en arrière en reprenant un taux de nicotine plus fort plutôt que de vouloir à tout prix continuer à baisser le taux de nicotine. Il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.Razz

Dernière point : vouloir baisser le taux de nicotine de vos liquides alors que vous continuez à fumer en même temps ne vous apportera pas grand-chose, sinon un retour à votre niveau de tabagisme antérieur. A vous de voir. Ne riez pas, on a vu des vapoteurs vouloir à tout prix descendre le taux de nicotine alors qu’ils fumaient encore, comme si le danger immédiat était la nicotine dans leur liquide et non pas la cigarette ! Cela n’a pas fait un pli : ils sont redevenus fumeurs exclusifs.

Comme le dirait Jacques Le Houezec, dans le sevrage tabagique, la nicotine n’est pas le problème, c’est la solution. La nicotine est la meilleure alliée du vapoteur, et non l’ennemi qu’il faut combattre obligatoirement. Je rajouterai, il faut savoir utiliser la nicotine comme un outil pour ne pas risquer de rechuter dans le tabagisme.

On devient addict au tabac à cause de la nicotine (et des autres substances de la fumée qui renforcent cette dépendance), c’est vrai. Mais on ne meurt pas à cause d’elle. On meurt du goudron, du monoxyde de carbone.
Donc, oui, je suis addict (je dirais plutôt dépendant, mais comme on peut l'être du café et pas comme on l'est quand on fume). Tout à fait. Cependant, il est utile de rappeler que l’être humain n’est pas parfait par nature. Il a ses limites, ses défauts, ses déséquilibres. Qui peut se targuer d’être tout le temps équilibré en toute chose ? Ce ne sont certainement pas les accrocs à la télé, aux jeux vidéo, au travail, aux smartphones, au tabac, au sexe, aux réseaux sociaux, à l’alcool, aux drogues douces ou dures, au sport, aux jeux d’argent, au pouvoir, à l’argent ou à la célébrité qui vont me contredire !

L’important, de mon point de vue, est que cette addiction n’ait pas un effet particulièrement néfaste sur ma santé, ce qui semble être le cas, qu’elle ne cause pas de tort à mon entourage, ce qui est le cas, qu’elle ne me désocialise pas, ce qui est le cas, et qu’elle n’accapare pas tout mon temps libre, ce qui est le cas, même si la présence sur le forum me prend beaucoup de temps, avouons-le. Alors, honnêtement où est le problème ? Personnellement cela ne m’en pose pas. Je gère. Merci beaucoup de votre sollicitude.

Pourtant cela semble en décontenancer certains, y compris parmi les vapoteurs. Tant pis pour eux. Mais, là où je suis passablement agacé, c’est que la réglementation qui se met en place doucement ne va rien changer à ces préjugés populaires. Bien au contraire même, elle risquent fort de les augmenter.

5. Le seuil de 20 mg/ml ou comment instiller dans les esprits une barrière psychologique

Jusqu’en 2011, les vapoteurs avaient le choix du taux de nicotine. Le 18 mg/ml était couramment utilisé, notamment dans les premiers temps suivant l’arrêt du tabac. Mais on trouvait aussi du 24 mg/ml voire du 36 mg/ml.

En 2011, sans crier gare, l’ANSM (AFSSAPS à l'époque) publia un communiqué pour interdire à la vente libre les liquides de plus de 20 mg/ml. Si les liquides contiennent plus de 20 mg/ml, ils doivent être vendus en pharmacie (voir le communiqué). Ce n’était même pas une loi à l’époque. Pas plus une interdiction de consommer. Juste une orientation qui stipule donc que les produits nicotinés sont des produits de consommation courante jusqu’à 19,9 mg/ml et deviennent comme par magie un produit médical à 20 mg/ml ou au-dessus.

Voilà une bien belle crétinerie que je n’ai jamais comprise. Comment un produit peut-il être de consommation courante à 19,9 mg/ml et devenir un médicament à 20 ?  scratch Si quelqu’un pouvait me rancarder et m’expliquer cet étrange phénomène, j’en serai le premier ravi.
Et voilà que cet avis fut appliqué de manière très rigoureuse par la DGCCRF lors de ses inspections dans les boutiques. Certains patrons de boutiques, qui avaient décidé de passer outre, considérant qu’il n’y avait rien de légal dans cette décision, se sont vus supprimer tout leur stock de produits à plus de 20 mg/ml. Une bonne petite saisie, cela calme toujours les ardeurs.

Les vapoteurs ont alors compris que des gens dans des bureaux quelque part pouvaient prendre des décisions impactant des millions de citoyens sans même que cela soit discuté et validé par le pouvoir politique. Cela se passe maintenant et sous la Vème république. Même pas sous une sombre dictature bananière. Ahurissant.

Ainsi, des millions de vapoteurs, qui se sont lancés après l’application de ce seuil, sont venus à considérer cette limite comme normale puisqu’ils l’ont toujours connue. Un peu comme on apprend les nombres, l’heure, les jours de la semaine, les mois lorsqu’on est marmot.  Après 1 il y a 2. Après le lundi il y a mardi. C’est comme cela et pas autrement. Dans la vape, c’est pareil : moins de 20 mg/ml, c’est bien. Plus de 20 mg/ml, ce n’est pas bien. C’est ainsi.  Pourquoi ? Je ne suis pas certain que tout le monde réfléchisse à cette question, même parmi les vapoteurs. C’est comme cela et puis c’est tout. Attention, ce n'est pas une critique. Il n'est pas dit non plus que j'aurais réfléchi moi-même à la question si j'avais commencé la vape après 2011.

Ce seuil a eu des effets particulièrement néfastes. On estime qu’il n’est pas suffisant pour 25 à 30% des fumeurs. Voilà comment certains, ayant testé dans les « limites autorisées », étaient en manque et sont donc revenus au tabac sans connaître la cause de leur échec puisqu’ils ont fait tout comme il fallait. Voilà peut-être une des raisons pour laquelle on trouve énormément d’hybrides, mi-vapoteurs, mi-fumeurs : certains d’entre eux ne trouvent probablement pas leur compte de nicotine avec la vape. Voilà enfin comment certains vapoteurs qui savaient qu’il leur fallait un taux supérieur sont devenus des pestiférés. Juste par l’application d’une norme idiote.

Ce seuil a aussi un autre impact psychologique : inconsciemment, pour beaucoup, s’en approcher, c’est déjà frôler la zone de danger. Etre en 16 ou 18 mg/ml, c’est limite être un rebelle. Ce qui fait rire jaune tous les vapoteurs ayant commencé avant 2011 et qui ont connu les liquides à 24 ou 36 mg/ml sans pour autant forcément les utiliser eux-mêmes.

Enfin, l’application de ce seuil signa l’enterrement de ce que les premiers vapoteurs appelaient la vape libre. Globalement, la vape libre, c’est une vape avec le moins de restrictions possibles pour les utilisateurs. Mais cela ne veut pas dire une vape irresponsable et cela n’interdit pas les études sur les effets de la vape, des études sur les liquides, une information exigeante des professionnels vers les utilisateurs (composition des liquides, matériaux utilisés, conseils et précautions d’emploi, etc.). Mais inutile de pousser plus loin la définition : la vape libre n’existe plus en France depuis ce communiqué de l'AFSSAPS de mai 2011. Funeste date.

6. L’adaptation des fabricants ou comment remplir le tiroir-caisse avec une norme stupide

Ce qu’il y a de bien dans le système capitaliste, c’est que les fabricants les plus malins savent s’adapter aux exigences les plus extravagantes. Mieux même : ils arrivent à remplir encore plus le tiroir-caisse et en profitent au passage pour manger tout cru les concurrents les plus faibles.
Pour s’adapter à ces restrictions sur le taux de nicotine, la parade fut donc vite trouvée : proposer des résistances de plus en plus basses et des mods de plus en plus puissants pour les faire fonctionner. Jusqu’en 2011 ou 2012, des résistances à 2 ohm étaient courantes et les résistances en 1,5 ohm étaient considérées comme des basses résistances. Aujourd’hui, il est très courant de trouver des résistances de 0,5 ohm voire plus basses dans les kits tous publics.

En parallèle, les taux de nicotine ont largement baissé. Les nouvelles gammes mises sur le marché proposent majoritairement du 0, du 3 ou du 6 mg/ml. Rares sont celles qui proposent du 12. Le 18, n’en parlons même pas. Il faut se diriger vers les gammes classiques mono-arômes pour éventuellement trouver son compte. En effet, la vape en sub-ohm (à moins de 1 ohm) entraîne l’utilisation d’un faible taux de nicotine. Vaper à 0,5 ohm en 12 mg/ml ou en 18 mg/ml détartre sérieusement les chicots et récure les poumons. Le vapoteur adopte alors obligatoirement un taux de nicotine bas.

Pourtant, je ne suis pas convaincu que le triptyque « basse résistance + forte puissance + bas taux de nicotine » soit forcément plus performant que « haute résistance + basse puissance + fort taux de nicotine ». Il m’est arrivé plusieurs fois d’essayer du 24 mg/ml lors de mes premières années de vape, au temps béni où les liquides à ce taux étaient disponibles. C’était furieusement efficace. Moins d’une dizaine de taffes calmaient les éventuels manques et me rassasiaient pendant une heure ou deux sans problème. A titre de comparaison, je ne retrouve vraiment pas ce sentiment de satiété en 6 mg/ml à 0,5 ohm. Encore moins à 3 mg/ml. En tout cas, il me faut bien plus qu’une dizaine de taffes pour arriver à satiété.

Voilà donc le sens de l’histoire : des résistances de plus en plus basses, des appareils de plus en plus puissants pour les faire fonctionner et des taux de nicotine de plus en plus bas. Le tout engendrant un achat fréquent de matériel lorsqu’on souhaite rester à la page, et une consommation de liquide de plus en plus forte. Tout cela fait donc l’affaire des fabricants. Celle des utilisateurs, c’est une autre histoire. En effet, non seulement je ne suis pas convaincu de la réelle efficacité de cette course à la puissance mais, en plus, je reste persuadé que ce n’est pas la panacée pour de nombreux fumeurs qui n’y trouvent pas leur compte.

7. L’interdiction des fioles de plus de 10 ml de liquide nicotiné : une autre mesure de diabolisation de la nicotine

Une autre restriction concoctée avec amour par l’UE va probablement contribuer à la baisse du taux de nicotine : l’interdiction prochaine de la vente de fioles de plus de 10 ml pour les liquides nicotinés. En effet, les liquides sans nicotine ne seront pas soumis à cette limite de contenu. On pourra donc continuer à trouver des fioles de liquides sans nicotine à 30, 60, 100, 120 ml sans problème. Il sera facile de conclure plus ou moins inconsciemment que, si on trouve des bouteilles de 100 ml de liquide sans nicotine, mais que les flacons avec nicotine sont limités à 10 ml, alors cela veut dire que les liquides avec nicotine sont 10 fois plus dangereux. Confondante ineptie.

Là encore, les fabricants tentent de mettre en place des solutions pour s’adapter cette nouvelle limite des 10 ml qui s’annonce, notamment avec l’apparition de fioles de booster de nicotine à 20 mg/ml. Cependant, à partir d’un liquide sans nicotine, pour arriver à un taux de 11 à 12 mg/ml pour 10 ml, il vous en faut du booster de nicotine. Environ la moitié. Et si ce booster est fabriqué sur une base sans arôme, cela peut très vite devenir fadasse au-dessus de 6 mg/ml. Sans compter le coût pour l’instant très prohibitif des fioles de booster. Cette solution des boosters de nicotine, sympathique sur le papier, n’est donc en réalité qu’un pis-aller, qu’une solution dégradée qui devrait inciter à garder un faible taux de nicotine. Tant mieux pour ceux qui apprécient.

Tant pis pour les autres.

Tant pis pour moi.

8. On vape comme on aime

Alors que nos connaissances sur la nicotine augmentent régulièrement et que l’on s’aperçoit qu’elle est loin d’être aussi nocive qu’on le croyait, les préjugés continuent d’être très présents. Enfin, les restrictions que connaît la vape vont non seulement les confirmer mais, en plus, contribuent à pousser les vapoteurs vers des solutions utilisant de moins en moins de nicotine, quitte à laisser des insatisfaits en chemin.

Mais la nicotine n’est pas l’ennemie dans notre lutte contre le tabagisme. C’est même notre meilleure alliée. Elle doit donc être utilisée avec vigilance, certes, mais sans crainte et sans peur.

En tout cas c’est mon alliée la plus fidèle dans mon combat contre le tabagisme. Et les effets qu’elle me procure me satisfont pleinement.

D’aucuns diront certainement que je fais de la propagande. Faux. Je ne cherche nullement à convaincre qui que ce soit. Juste à affirmer mon opinion. Chacun fait comme il veut : vous voulez arrêter la vape ? Très bien, c’est respectable. Vous voulez vaper en zéro nicotine ? Aucun souci. Vous souhaitez vaper avec le taux de nicotine le plus bas possible ? C’est votre droit.

Par contre, je vape comme je le souhaite et comme j’en ai envie. Et je n’ai aucune intention de me défaire de mon appétit de la nicotine.

Aujourd’hui, je l’affirme haut et fort. On vape comme on aime, dit-on régulièrement. Cela tombe rudement bien : j’aime la nicotine. Et n'en n'éprouve nulle honte.
Et vous ?
Merci de m'avoir lu jusqu'à là. Si, si Very Happy Et bonne vape !

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Publié le 16 Septembre 2016

England vs. France
England vs. France

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Publié le 15 Septembre 2016

Time to switch ?

En Angleterre au moins on ne tergiverse pas sur l'utilité de la vape pour aider les fumeurs !

A Leicester, en Angleterre, voici la campagne de publicité faite par les services d'aide à l'arrêt du tabac (responsable Louise Ross) à deux semaines du Stoptober qui sert de modèle à notre prochain Moi(s) sans tabac.

A ce jour, rien n'est prévu pour la vape par les autorités françaises !

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Publié le 21 Juillet 2016

5 associations engagent un recours auprès du Conseil d’État
Communiqué du 21 juillet - 9h00 http://www.sovape.fr/recours-conseil-etat/
In English on Vapingpost

5 associations engagent un recours auprès du Conseil d’État pour faire annuler les interdictions de propagande et publicité, directe ou indirecte, sur le vapotage, qui remettent gravement en cause la liberté d’expression.

Dans sa volonté de réglementer le vapotage et d’appliquer la directive européenne sur les produits du tabac, le gouvernement a pris des dispositions qui menacent la liberté d’expression des vapoteurs et des associations de réduction des risques. Ces dispositions empêchent d’agir sur le terrain de la prévention sanitaire en apportant aux fumeurs une information objective sur une alternative au fléau qu’est la cigarette. Elles ne permettent plus aux vapoteurs d’échanger sur les moyens d’éviter les risques, et limite la capacité à se tenir informé des produits de meilleure qualité et de plus en plus sécurisés.

Malgré de nombreuses alertes de citoyens, d’associations et de professionnels de santé, le gouvernement a établi une réglementation sur le vapotage dans le cadre d’une loi sur le tabac, avec des mesures alignées sur le tabac, et qui exposent les citoyens, les associations, les professionnels de santé et les entreprises à une insécurité juridique injustifiée.

Depuis le 20 mai 2016, toute communication sur les produits du vapotage est susceptible d’être attaquée par toute personne ayant un intérêt (l’État, une association, un buraliste, un voisin mécontent), avec une menace d’une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 euros.

Les associations SOVAPE, FEDERATION ADDICTION, RESPADD, SOS ADDICTIONS, TABAC & LIBERTÉ, qui ont pour objet dans leurs statuts de prévenir et réduire les risques et les méfaits du tabagisme, en ayant notamment recours à des actions d’informations publiques, se sentent légitimes pour contester ces dispositions liberticides.

La liberté d’expression ne peut être limitée que pour des raisons sanitaires or aucune preuve de nocivité n’est aujourd’hui avérée. Par ailleurs, il n’est pas cohérent que la liberté d’expression, qui est le fondement de notre société démocratique, soit plus limitée que le droit de vendre des produits du vapotage et le droit de les utiliser. Il y a des raisons sanitaires évidentes de permettre de communiquer sur la meilleure manière d’utiliser ces produits commercialisés et de s’orienter vers les produits de meilleure qualité.

Les associations tiennent à rappeler que le tabac fumé provoque 78 000 morts prématurées par an en France. En interdisant toute communication sur le vapotage, le gouvernement ne permet pas d’ouvrir un débat salutaire sur la santé publique et sur les nouvelles opportunités de réduction des risques.

Pour les représenter, les associations ont fait appel au cabinet SPINOSI & SUREAU, SCP d’avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation.

Hier 20 juillet 2016, une requête introductive d’instance a été déposée devant le Conseil d’état pour contester l’ordonnance du 20 mai 2016.
Ce n’est que la première étape. Tout sera mis en oeuvre pour obtenir gain de cause. L’association SOVAPE organisera à la rentrée une cagnotte citoyenne pour permettre à toute personne convaincue du bien-fondé de cette action de participer financièrement aux frais de justice.

Jacques LE HOUEZEC - Président de SOVAPE - www.sovape.fr
Jean-Pierre COUTERON - Président de FÉDÉRATION ADDICTION - www.federationaddiction.fr
William LOWENSTEIN - Président de SOS ADDICTIONS - www.sos-addictions.org
Anne BORGNE - Présidente du RESPADD - www.respadd.org
Pierre ROUZAUD - Président de Tabac & Liberté - www.tabac-liberte.com

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