Résultat pour “nicotine dose léthale”

Publié le 19 Janvier 2013

Voici la traduction intégrale de la mise au point de ASH : Mise au point de ASH

L’intégral en anglais est ici : http://ash.org.uk/files/documents/ASH_715.pdf

ASH (Action on Smoking and Health)

Résumé

• Les e-cigarettes ont évolué et il semble que la plupart, sinon l’ensemble des e-cigarettes disponibles à l’heure actuelle, délivrent des quantités de nicotine efficaces.
• Il n’existe pas de données montrant que les e-cigarettes soient dangereuses, particulièrement si on les compare au tabagisme.
• Les e-cigarettes sont utilisées principalement par des fumeurs et des ex-fumeurs, et il n’existe pas de données montrant qu’elles soient utilisées par des personnes n’ayant jamais fumé.
• ASH est favorable à la réglementation des e-cigarettes pour assurer une qualité et une sécurité d’emploi aux usagers, mais en l’absence de danger pour l’entourage, ne considère pas approprié d’interdire leur utilisation là où il est interdit de fumer.
• L’agence du médicament britannique est à l’heure actuelle en train de modifier la réglementation concernant les produits contenant de la nicotine, y compris les e-cigarettes. Parallèlement, l’Institut national pour l’excellence clinique en santé (National Institute for Health and Clinical Excellence, NICE) est en train de développer des recommandations pour la réduction du risque tabagique qui prendront en compte les e-cigarettes, et seront publiées en mai 2013.

Conclusion

ASH estime que si les e-cigarettes sont réglementées afin d’assurer une bonne efficacité et une bonne sécurité d’emploi, elles devraient être mises à disposition dans le but de réduire le risque tabagique. Si nous reconnaissons qu’il faut continuer à faire de l’aide à l’arrêt du tabac une priorité, nous reconnaissons aussi que de nombreux fumeurs ne souhaitent pas arrêter de fumer ou ont beaucoup de difficultés à arrêter. Ces fumeurs devraient être encouragés à utiliser des substituts nicotiniques, qui délivrent en toute sécurité de la nicotine sans toutes les substances dangereuses contenues dans la fumée de tabac. La majorité des maladies causées par le tabagisme sont dues à l’inhalation de cette fumée contenant des centaines de substances toxiques, alors que la nicotine ne présente quasiment pas de danger.

Les e-cigarettes, qui délivrent de la nicotine sans les substances toxiques contenues dans la fumée de tabac, ont toutes les chances d’être moins dangereuses que les cigarettes. De plus, les e-cigarettes réduisent l’exposition passive à la fumée de tabac, là où fumer est autorisé, car elles n’émettent pas de fumée. Néanmoins, la nicotine est une substance addictive, la qualité et l’efficacité des e-cigarettes sont très variable, et les fumeurs ne sont pas sûrs de leur efficacité.

Au Royaume-Uni, la législation anti-tabac est faite pour protéger le public des effets nocifs de l’exposition à la fumée de tabac. ASH considère que les e-cigarettes ne devraient pas être soumises à cette législation.

Voir les commentaires

Rédigé par Jacques Le Houezec

Publié le 25 Novembre 2013

Madame la Ministre de la Santé,

Mesdames et Messieurs les députés français et européens,

Ce soir les utilisateurs de cigarette électronique, de e-cigarette, de vaporisateur personnel, quel que soit le nom qu'ils lui donnent, sont tristes et en colère. Ils ont cru, début octobre, que le Parlement européen les avait écouté. Aujourd'hui, ils ont appris que dans leur dos et celui du Parlement européen et des Etats membres - des pratiques que l'on croyait disparues dans nos nations démocratiques - des forces économiques sont en train de corrompre ce processus démocratique. Le site nicotine science & policy publie un document qui révèle ce qui se passe en coulisses. La Commission européenne, favorable à la médicalisation de la e-cigarette, essaye de renverser la vapeur (sic!) à son avantage en proposant un texte qui ferait de la e-cigarette à la fois un médicament déguisé (en appliquant les termes utilisés dans la réglementation du médicament, mais sans le dire vraiment), et un produit du tabac (en lui imposant les restrictions prévues dans les législations actuelles et la future Directive des produits du tabac). Si un tel texte devait être adopté dans la future Directive, la majorité des produits actuellement sur le marché, et qui ont conquis nombre d'utilisateurs en leur permettant d'arrêter de fumer, ou au moins de réduire leur consommation, seraient tout simplement interdits. La seule solution pour les vapoteurs actuels serait soit de braver la loi, soit de retourner à leur tabagisme, car c'est bien la e-cigarette qui leur permet de s'en éloigner.

Je voudrais à ce propos vous rapporter le témoignage d'une de vos concitoyenne qui a trouvé dans la e-cigarette une bouée de sauvetage. Je peux vous assurer que son témoignage n'est que l'un parmi tant d'autres, dont vous avez sans aucun doute reçu les doléances, tant ils sont nombreux à vouloir se faire entendre:

" Madame, Monsieur le député,

Je ne m’intéresse que de loin à la politique, et pourtant, depuis que je me suis mise à la cigarette électronique, je n’ai d’autre choix que de m’y plonger à corps perdu.
Cet outil qui m’a permis de me débarrasser totalement de la cigarette tabac, est aujourd’hui encore en grand danger, malgré l’espoir que nous avons eu, nous vapoteurs, au lendemain de la manifestation du 7 octobre devant le parlement européen.

Aujourd’hui, nous apprenons que le trilogue est en passe de proposer un texte aux amendements qui ont été votés ce jour là.
Que sous la présidence Lituanienne, on voulait nous imposer :

l’interdiction de tous les liquides de remplissage
L’interdiction de tous les atomiseurs rechargeables
L’interdiction d’un grand nombre de saveurs
La limitation des niveaux de nicotine à 20 mg/ml
La limitation en nicotine par cartouche à 10mg

La cigarette électronique, on en a dit le pire, comme le meilleur. Entre les produits cancérigènes qu’elle délivrerait, les appels au tabac pour les jeunes qu’elle créerait, et j’en passe, le constat pour moi est clair … Grâce à elle, je ne fume plus ! Je respire mieux, je n’empeste plus le cendrier froid, je dors mieux, je suis en meilleure santé !
Les médecins sont de plus en plus nombreux à la recommander, à oser défier les recommandations de l’OMS au nom de la santé publique, car il s’agit bien là du sujet principal … la Santé Publique !
Le tabac tue, des milliers de personnes, je ne vous apprendrais rien …. Et pourtant, le tabac est disponible à chaque coin de rue, soi disant interdit aux mineurs, et pourtant le nombre de jeunes adolescents fumeurs ne cesse d’augmenter … Quel constat pourrions- nous en tirer, autre que celui d’une politique inefficace de lutte contre le tabagisme ? Pourquoi vouloir à tout prix alors restreindre l’accès à la cigarette électronique ? Dans quel but ?

A quel moment, alors qu’une alternative existe, que des études de plus en plus nombreuses affirment qu’elle est 1000 fois plus saine que le tabac, les politiques vont-elles prendre en considération le seul objectif qui devrait prévaloir à leurs yeux, à savoir la santé des citoyens! et non le bien-être financier des vendeurs de mort ou des laboratoires pharmaceutiques qui ne proposent que des ‘traitements’ inefficaces ?

Les vapoteurs français sont mécontents …. Les vapoteurs allemands, anglais, espagnols, italiens … aussi …

Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais l’Europe gronde sur ce sujet qui nous tient à cœur plus que tout, car il nous permet pour la 1ère fois depuis longtemps de dire adieu à la cigarette.

Ne laissez pas les citoyens sur le carreau, ne les laissez pas retourner inéluctablement vers le tabac, car c’est à n’en pas douter, ce qui arrivera avec la politique qui est en train de se mettre en place.

La cigarette électronique, pour qu’elle soit efficace, se doit d’être
- Largement plus disponible que le tabac !
- Présenter des arômes différents que chacun puisse y trouver son bonheur
- Permettre d’adapter ses doses de nicotines selon ses besoins individuels
- Être plus accessible financièrement que le tabac
Si toutes ces conditions sont réunies, alors, vous pourrez dire que vous avez participé au maintien de la santé de vos concitoyens, que grâce à vous, des morts du tabac seront évitées !

A ces conditions seulement …

En espérant que ce cri du cœur d’une vapoteuse convaincue soit entendu, je vous présente mes plus respectueuses salutations."

Les limitations qui seraient imposées (lire plus en détail ici) sont telles que non seulement les utilisateurs actuels n'y trouveraient plus leur compte, mais que tous les fumeurs qu'il reste à convaincre d'abandonner le tabac et qui ne veulent pas entendre parler de médicament ou de tout autre méthode, et ils sont encore nombreux malheureusement, n'auraient pas la chance de trouver une alternative crédible au tabac. C'est exactement ce que représente la e-cigarette. Pour la première fois dans l'histoire de la lutte contre ce fléau, et cela fait 30 ans que j'en fais partie, il existe une alternative crédible au tabagisme. Tellement crédible qu'en l'espace de quelques années, plus d'un million, peut-être un million et demi à l'heure actuelle, sur les 14 à 16 millions de fumeurs recensés en France, ont adopté ce produit pour arrêter de fumer ou au moins réduire leur consommation. Cela ne s'est jamais vu, tout comme une réduction des ventes de tabac de près de 9% sur l'année 2013, du jamais vu!

Ce qui ne s'est jamais vu auparavant non plus, c'est leur propension à se réunir et à se parler. Ils ont créé des forums de discussions, et même une association: AIDUCE, l'association des utilisateurs de cigarette électronique. Ils sont nombreux et attendent beaucoup de vos décisions.

Les gains en termes de Santé publique ne tarderont pas, et sans aucun investissement de la part de la collectivité, les vapoteurs se prennent en charge eux-mêmes! Bien sûr, les rentrées fiscales seront diminuées, mais très vite, les dépenses liées au fléau du tabagisme vont se réduire. Peut-être que ces bénéfices ne seront évidents que lorsque vous aurez quitté vos fonctions, alors que d'autres auront pris la place et se "féliciteront" de ces effets bénéfiques! Qu'importe, les vapoteurs, eux, sauront que c'est à vous et votre courage qu'il le devront, et peut-être même que l'histoire retiendra votre nom! Dans tous les cas, vous pourrez vous dire que vous avez fais le bon choix et que vous avez sauvé des vies.

Alors, au nom de toutes ces vies que vous pouvez sauver, j'aimerais que vous ayez le courage d'affronter la Commission européenne et de vous allier au Parlement européen pour faire valoir le droit de vos concitoyens à l'accès à cette alternative au tabac - certes en en renforçant la sécurité par l'intermédiaire de contrôles - telle qu'ils peuvent la trouver et l'utiliser à l'heure actuelle. Ils ont de plus la chance en France, ce qui n'est pas le cas dans tous les pays, de bénéficier des conseils de boutiques spécialisées, bien souvent tenues par des vapoteurs qui veulent faire partager aux autres ce qu'ils ont eux-même découvert, parfois à leur corps-défendant, mais qui ont réussi à arrêter de fumer. Les vapoteurs comptent sur vous, car la Commission européenne ne semble avoir aucune idée de ce que représente ce produit pour la Santé publique.

Nous, les scientifiques, sommes là pour vous aider dans cette tache. Les études sont de plus en plus nombreuses pour démontrer que le risque potentiel de la e-cigarette est considérablement moindre que celui de la cigarette (de l'ordre de 100 à 1000 fois moins), dont on sait avec certitude qu'elle tue un consommateur régulier sur deux. Alors nous vous prions de nous écouter, et surtout d'écouter ceux qui peuvent témoigner que la e-cigarette leur a sauvé la vie. Ils sont nombreux et ils comptent sur vous !

Jacques Le Houezec

Voir les commentaires

Rédigé par Jacques Le Houezec

Publié le 20 Juin 2013

Cette étude est très importante, car elle est la première à analyser précisément la façon dont les utilisateurs de e-cigarette vapotent, et à évaluer la quantité de e-liquide utilisée.

Pour cela, 45 vapoteurs expérimentés et 35 fumeurs, de 20 à 45 ans, ont été recrutés. Les vapoteurs, tous anciens fumeurs, vapotaient quotidiennement des e-liquides avec des concentrations de nicotine allant de 6 mg/ml à 12 mg/ml. Ils vapotaient en moyenne depuis 7 mois et utilisaient 5 ml de e-liquide chaque jour. Les fumeurs n'avaient jamais utilisé de e-cigarette. Ils étaient tous abstinents depuis la veille au soir (au moins 8h) de e-cig pour les uns, et de cigarettes pour les autres.

La e-cigarette utilisée dans l'étude était une eGo-T munie d'un atomiseur Epsilon (clearomiseur), considérée comme une e-cig de seconde génération. Un e-liquide à 9 mg/ml a été utilisé pour l'étude.

Les vapoteurs ont utilisé la e-cig ad libitum (à volonté) pendant 20 minutes, pendant qu'ils étaient filmés afin, par la suite, d'analyser image par image pour déterminer les caractéristiques topographiques du vapotage (durée d'allumage de la diode déclenchant la batterie, durée d'inhalation, durée d'exhalaison). Les fumeurs ont aussi été filmés en fumant 2 cigarettes (7 mg de goudron, 0,7 mg de nicotine, selon la machine à fumer), puis un autre jour, en vapotant pendant 10 minutes (après avoir reçu des instructions concernant l'utilisation de la e-cig). Les images vidéos étaient prisent à 25 images/secondes, ce qui donne une précision d'analyse image par image de 40 ms.

Afin de minimiser les biais d'évaluation, seules 10 bouffées de cigarette ou de e-cig consécutives ont été analysées dans les 2 groupes. Les 3 premières bouffées n'étaient pas analysées, afin de laisser un temps d'adaptation aux utilisateurs, les bouffées analysées ont été les bouffées 4 à 13.

Pour déterminer la quantité de e-liquide utilisé par les vapoteurs (pas par les fumeurs), le clearomiseur était pesé avant utilisation, puis après 5 minutes et 20 minutes de vapotage. Le temps de 5 minute a été utilisé car il représente à peu près le temps nécessaire pour fumer une cigarette, les 20 minutes ont été choisies car elles représentent le temps d'utilisation d'un inhaleur de nicotine (substitut nicotinique) pour délivrer 4 mg de nicotine.

Les résultats montrent que la durée de la bouffée de e-cig prise par les vapoteurs est significativement (p<0,001) plus longue (4,2 +/- 0,7 s) que la bouffée de cigarette ou de e-cig prise par les fumeurs (2,1 +/- 0,4 s et 2,4 +/- 0,5 s, respectivement). A l'inverse, la durée de l'inhalation est significativement (p<0,001) moindre avec la e-cig chez les vapoteurs (1,3 +/- 0,4 s) que chez les fumeurs (2,2 +/- 0,4 s et 2,0 +/- 0,4 s, respectivement). Par contre, aucune différence n'a été observée sur la durée d'exhalaison (1,7 +/- 0,5 s ; 1,8 +/- 0,4 s et 1,7 +/- 0,3 s, respectivement).

Les vapoteurs ont pris 13 bouffées en 5 minutes et 43 bouffées en 20 minutes (soit 1 bouffée toutes les 20 à 30 s), ce qui correspond à 62 mg (ou 0,05 ml) et 219 mg (ou 0,18 ml) de e-liquide (la quantité de e-liquide consommée est significativement corrélée au nombre et à la durée des bouffées, et aucun effet dû à l'âge, l'historique du tabagisme ou à la durée d'utilisation d'une e-cig quotidiennement, n'a été observé). Selon ces données, et la concentration à 9 mg/ml du e-liquide utilisé, les e-cig, dans ces conditions d'utilisation, ont délivré 0,46 +/- 0,12 mg de nicotine en 5 minutes et 1,63 +/- 0,41 mg de nicotine en 20 minutes.

Afin de comparer avec la consommation de cigarettes, et en estimant qu'une cigarette délivre environ 1 mg de nicotine au fumeur en 5 minutes (c'est la mesure moyenne observée dans les études), il a été estimé avec ces données qu'il faudrait un e-liquide dosé à 21 mg/ml de nicotine pour délivrer 1 mg au vapoteur. Et pour délivrer 4 mg de nicotine en 20 minutes (similaire à l'inhaleur), il faudrait un e-liquide dosé à 24 mg/ml de nicotine.

Cette étude permet de définir un "standard" de la topographie d'utilisation de la e-cigarette pour les futures études chez les vapoteurs. En effet, utiliser la norme ISO retenue pour analyser la fumée de cigarette (1 bouffée de 2 s toutes les 60 s), sous-estimerait le mode de consommation des vapoteurs. Les auteurs proposent donc de retenir les paramètres mesurés dans cette étude, soit une bouffée de 4 s toutes les 20 à 30 s, à condition d'utiliser des e-cig de dernière génération, plus performantes que les anciennes qui ne supportaient pas cette fréquence, et en particulier chauffait trop, produisant un effet désagréable (dry puff, ou bouffée sèche due à la surchauffe ou à l'arrivée trop lente du e-liquide sur la résistance).

Enfin, les auteurs concluent en faisant la critique de la proposition contenue dans la révision de la Directive européenne sur les produits du tabac, de limiter les e-liquides sans autorisation de mise sur le marché à 4 mg/ml. Cette étude démontre clairement, pour la première fois, que pour satisfaire les besoins d'un fumeurs commençant à vapoter, une concentration de 20 à 24 mg/ml de nicotine est nécessaire. Il est intéressant de noter qu'empiriquement, c'est à peu près la limite proposée par l'ANSM en France (20 mg/ml), qui pour l'instant est toujours en vigueur. Cette étude permet enfin de se reposer sur des données réelles, qui manquaient jusqu'à présent, afin de pouvoir proposer aux vapoteurs des e-liquides suffisamment dosés pour leur permettre d'abandonner rapidement la cigarette, ce qui a été observé dans certaines études où la concentration de nicotine utilisée était en moyenne de 18 mg/ml.

Pouvoir proposer aux fumeurs une alternative crédible et considérablement moins nocive que le tabac permettra d'appliquer au plus grand nombre une réduction du risque tabagique significative, et aura un impact énorme sur la santé publique.

Farsalinos KE et al. Int J Environ Res Public Health. 2013 Jun 18;10(6):2500-14. Article en libre accès : http://www.mdpi.com/1660-4601/10/6/2500

Voir les commentaires

Publié le 28 Mai 2014

Mise à jour de la position de ASH (Londres) sur l'ecig.

http://www.ash.org.uk/files/documents/ASH_715.pdf

1. Les cigarettes électroniques ne sont pas des cigarettes. Elles ne contiennent pas de tabac et leur utilisation n'est pas fumer.

2. ASH, en ligne avec les recommandations de NICE sur la réduction du risque, indique qu'il est toujours mieux de cesser toutes les formes d'utilisation de la nicotine.

3. Cependant, pour ceux qui restent dépendants à la nicotine, NICE recommande l'utilisation de produits contenant de la nicotine comme alternative à la cigarette ou pour réduire sa consommation, ou en cas d'abstinence temporaire, pour aider à réduire les méfaits du tabagisme.

4. NICE ne peut pas recommander l'utilisation de la nicotine par des produits non médicamenteux, mais de nombreux fumeurs trouvent que les cigarettes électroniques peuvent les aider. Les enquêtes de ASH montrent que leur utilisation a triplé au cours des deux dernières années, passant de 700.000 à 2,1 millions d'utilisateurs.

5. Les cigarettes électroniques se révèlent plus attrayantes pour les fumeurs que les substituts nicotiniques, tout en leur offrant une alternative plus sûre par rapport à la cigarette. Des preuves existent qu'elles peuvent être efficaces pour aider les fumeurs à arrêter, et peu de preuves qu'elles sont utilisées par des personnes n'ayant jamais fumé.

6. Le nombre d'enfants et de jeunes qui utilisent régulièrement des cigarettes électroniques reste très faible et leur utilisation est presque entièrement due aux fumeurs et aux ex-fumeurs. C'est aussi ce que l'on observe dans d'autres pays comme les Etats-Unis.

7. ASH est en faveur d'une réglementation renforcée pour assurer la sécurité et la fiabilité des cigarettes électroniques et empêcher leur promotion aux non-fumeurs et aux enfants.
8. Toutefois, en l'absence de preuve de préjudice important pour les personnes à proximité, ASH ne soutient pas l'idée d'inclure les cigarettes électroniques dans les lois d'interdiction de fumer, qui interdirait complètement leur utilisation dans les lieux publics.

Nos associations de lutte antitabac et autres Haut conseil de la santé publique pourraient s'en inspirer... c'est un peu plus basé sur les preuves !

Voir les commentaires

Publié le 14 Avril 2015

Je viens de recevoir cette dépêche AFP de la part d'une journaliste.

Oslo, 14 avr 2015 (AFP) -

La nicotine de la cigarette électronique est aussi dangereuse pour l'entourage d'un fumeur que celle de la cigarette papier, conclut un rapport publié mardi en Norvège, ébranlant l'image répandue d'une certaine innocuité.

Au même titre que le tabagisme passif, le vapotage passif peut affecter le système cardiovasculaire, avoir des effets stimulants et créer une dépendance chez les individus, estime l'Institut norvégien de la santé publique dans une étude.

"Les niveaux de nicotine ambiants en cas d'exposition passive à l'aérosol de cigarettes électroniques peuvent déboucher sur des niveaux de nicotine dans le sang à peu près aussi élevés que chez un fumeur passif de cigarettes classiques", souligne l'organisme norvégien.

"Cela signifie que des effets nicotiniques nocifs similaires peuvent être attendus en cas d'exposition passive aux cigarettes électroniques comme en cas d'exposition passive aux cigarettes habituelles", ajoute-t-il.

S'appuyant sur la littérature et la recherche scientifique existantes, le rapport ne concerne que les cigarettes électroniques à base de nicotine.

S'il souligne qu'elles contiennent moins de substances nocives que les cigarettes papier et qu'elles peuvent être utiles aux fumeurs qui tentent de mettre fin à leur dépendance, l'Institut de santé publique fait valoir que ces cigarettes ne sont pas sans risques pour l'utilisateur et que leurs effets sur la santé à long terme sont encore largement méconnus.

Le gouvernement norvégien, qui avait commandé l'étude, réfléchit à une nouvelle réglementation pour combler un certain vide juridique.

Si la production, l'importation et la commercialisation de cigarettes électroniques à base de nicotine sont interdites dans le pays scandinave, il reste possible d'en acheter sur des sites internet étrangers et, contrairement au tabac, leur utilisation dans les lieux et les transports publics est tolérée.

 

Cette déclaration des autorités norvégiennes, est semble-t-il basée sur une étude qu'elles ont commandé, mais qui n'est apparemment pas encore publiée. Une étude similaire a été publiée l'an dernier: Ballbè M, Martínez-Sánchez JM, Sureda X, Fu M, Pérez-Ortuño R, Pascual JA,
Saltó E, Fernández E. Cigarettes vs. e-cigarettes: Passive exposure at home
measured by means of airborne marker and biomarkers. Environ Res. 2014
Nov;135:76-80.

Voici le tableau qui résume les résultats:

La nicotine et le VP accusés encore une fois à tort

Ce qu'il faut regarder, ce sont les lignes surlignées en jaune, les seules comparables (exposition passive supérieure ou égale à 2h par jour). Les données comparent des non fumeurs exposés à la maison, soit à la fumée de cigarettes, soit à la vapeur de vaporisateur personnel (VP), soit à rien dans les foyers sans consommation de tabac ou vape.

Premièrement, le nombre de sujets est très faible pour l'exposition à la fumée (n=6) et à la vape (n=5). Mais les données montrent qu'il n'y a pas de différence statistique entre les taux de nicotine retrouvés dans la salive ou les urines des personnes exposées passivement à la fumée de tabac ou à la vapeur de VP. Soit! Cependant le véhicule (la fumée par rapport à la vapeur de VP) n'est pas le même, et si le nombre de sujets avait été plus important, il est possible qu'une différence significative ait été retrouvée.

Si les personnes exposées passivement à la vapeur ont des taux de nicotine se rapprochant des personnes exposées passivement à la fumée de cigarette, ils ne sont cependant pas exposés aux autres composant de la fumée, à savoir le monoxyde de carbone (CO), les particules fines solides, et les plus de 70 substances cancérigènes.

Analysons maintenant le contenu de la dépêche.

1. La nicotine de la cigarette électronique est aussi dangereuse pour l'entourage d'un fumeur que celle de la cigarette papier, conclut un rapport publié mardi en Norvège, ébranlant l'image répandue d'une certaine innocuité.

Ce qui est dangereux dans la fumée de tabac, ce n'est pas la nicotine, mais les autres composés, absents de la vapeur de VP.

2. Au même titre que le tabagisme passif, le vapotage passif peut affecter le système cardiovasculaire, avoir des effets stimulants et créer une dépendance chez les individus, estime l'Institut norvégien de la santé publique dans une étude.

En aucun cas, comme l'a montré le Dr Farsalinos, la vapeur de VP n'affecte le système cardiovasculaire ("Although acute smoking causes a delay in myocardial relaxation, electronic cigarette use has no immediate effects."). Le plus dangereux pour le coeur et les vaisseaux, c'est le CO qui prend la place de l'oxygène dans le sang, et les prive donc (mais c'est aussi le cas de tous les organes, à commencer par le cerveau) d'une bonne oxygénation.

La nicotine est en effet un stimulant, comme la caféine, mais il n'existe aucune preuve que le tabagisme passif ait jamais provoqué une dépendance chez les non fumeurs. Les motivations de l'initiation au tabagisme sont avant tout sociétaux (famille, amis, environnement fumeur).

3. "Les niveaux de nicotine ambiants en cas d'exposition passive à l'aérosol de cigarettes électroniques peuvent déboucher sur des niveaux de nicotine dans le sang à peu près aussi élevés que chez un fumeur passif de cigarettes classiques", souligne l'organisme norvégien.

"Cela signifie que des effets nicotiniques nocifs similaires peuvent être attendus en cas d'exposition passive aux cigarettes électroniques comme en cas d'exposition passive aux cigarettes habituelles", ajoute-t-il.

Que les niveaux de nicotine dans le sang des non fumeurs exposés à la vapeur de VP soient aussi élevés que chez les personnes exposées au tabagisme passif, reste à démontrer (n'ayant pas les données de l'étude norvégienne, je ne peux en dire plus). Mais tant bien même que cela soit vrai, les soi-disants "effets nicotiniques nocifs" sont tout simplement inexistants. Il n'existe aucune preuve de la nocivité de la nicotine chez un fumeur, encore moins chez un non fumeur exposé passivement.

4. S'appuyant sur la littérature et la recherche scientifique existantes, le rapport ne concerne que les cigarettes électroniques à base de nicotine.

Encore heureux qu'ils n'aient pas fait l'amalgame jusqu'au bout!

5. S'il souligne qu'elles contiennent moins de substances nocives que les cigarettes papier et qu'elles peuvent être utiles aux fumeurs qui tentent de mettre fin à leur dépendance, l'Institut de santé publique fait valoir que ces cigarettes ne sont pas sans risques pour l'utilisateur et que leurs effets sur la santé à long terme sont encore largement méconnus.

Le couplet habituel.... on se demande quelle littérature scientifique ils ont lu. Sûrement pas les deux revues de la question Hajek et al., et Polosa et Farsalinos qui démontrent toutes les deux que le VP est considérablement moins dangereux pour la santé que fumer.

Nous allons avoir une série planétaire de copiés-collés come celui-ci:
http://www.lapresse.ca/vivre/sante/201504/14/01-4860909-cigarette-electronique-la-norvege-met-en-garde-contre-le-danger-du-vapotage-passif.php#

sans aucune analyse du contenu. Encore une fois!

Voir les commentaires

Publié le 5 Mars 2013

The future Tobacco Products Directive, in its current version, proposes to maintain the ban on snus in Europe (snus is a smoke-free product available in Sweden that is considerably safer than cigarette) and to strongly regulate electronic cigarettes by limiting the dose they could deliver to such low levels that it would results in just killing the product for good.

Most of the Tobacco Control NGOs who can be heard in Brussels are totally opposed to lifting the ban on snus sales in Europe, and similarly oppose strong objections about e-cigarette sales. Their only goals seem to be willing to kill the tobacco industry, and to protect children from starting smoking , not to save the lives of millions of smokers. They pretend that liberalising sales of snus or e-cigarettes would favor adolescent initiation to smoking. For snus, because it would be easier for them to conceal their tobacco use (snus is put in the mouth and is not visible). For e-cigarette, because adolescents could be fooled by a product that could appear as safe.

The goal of the TPD is, at best, to reduce tobacco smoking in the EU by 2% in the next 5 years. This is far from what could and should be done. In France, as an example, the tobacco smoking prevalence increased from 2005 to 2010 after being on the decrease for the previous decade. Why? A report from the Cour des comptes published last December speaks for itself!

The WHO Framework Convention on Tobacco Control (FCTC) is a great achievement, and many provisions to control tobacco are evidence-based and represent a real improvement. However, the FCTC forgot about a very important aspect of tobacco dependence : tobacco harm reduction. The Tobacco Control community is currently mainly aiming at denormalising tobacco smoking wishing that it will convince all smokers to quit, and reduce youth initiation. It is a delusion. Tobacco use has been an addiction for thousands of years, despite the fact that cigarette smoking and the tobacco epidemic emerging from it is more recent. According to WHO, tobacco use killed about 100 million people in the 20th century, and if nothing is done to derail it, it may kill 1 billion people in the 21st century.

Tobacco harm reduction

I would suggest that you listen to Gerry Stimson (link below). His vision on the potential benefits emerging from snus and e-cigarette use on tobacco epidemic is a model. Harm reduction for IV drug addicts, with the introduction of needle exchange programmes or substitution, or for the use of condoms to avoid AIDS epidemic, were not accepted in one day. But currently, tobacco harm reduction is only supported by a few experts in the field.

Nicotine is partly responsible for tobacco dependence, but not harm. Nicotine is a pretty safe drug when used at doses a smoker or a « vaper » inhale. Tobacco harm is due to inhalation of smoke, whatever smoke it is (the one emanating from a barbecue is not less harmful !). Tobacco smoke contains over 7,000 substances, including more than 50 cancer causing substances, oxidant gases, and carbon monoxide (CO) highly harmful for the heart and the vascular system. The most immediate danger is coming from CO that bind to hemoglobin 200 times more strongly than oxygen itself, and so replaces oxygen in blood and reduces drastically its availability for body organs. This is one of the reasons for smoke free laws to take place, because second-hand smoke (the one that comes from a cigarette when not puffed by a smoker) is even more harmful than the smoke the smokers inhale (it is more concentrated in toxicants because combustion is less effective).

Using snus (a smokefree product), or an e-cigarette immediately stops smoke inhalation. The vapor produced by an e-cigarette contains mainly nicotine and its vector (propylene-glycol, glycerine, water, alcohol, and flavourings), none of the toxic substances from tobacco smoke. Consequently, before even considering long-term benefits, it is all the tobacco-related pulmonary diseases that are eradicated. Since there is no CO, most of the cardiovascular diseases are also eradicated. Try to imagine if only 20% to 30% of the smokers would immediately stop smoking and use snus or e-cigarettes. There would be immediate health benefits, and of course in the long run, huge health savings. And when it comes to savings, it will be both for the smoker and the health system, so the government, so the tax payer in the end.

But for all this to happen, it will need the support of our European Parlement representatives (MEP) to modify the current Tobacco Products Directive project, in order to allow the sales of snus in Europe*, and the e-cigarette to develop without extra burdens. The 4 mg/ml limit for e-liquids, or the 2 mg per cartridge, or a blood nicotine level of 4 ng/ml will not satisfy a smoker’s needs. Leaving the limit as it is in the project would mean killing the e-cigarette industry, and send back the smokers to smoke their cigarettes.

*(many smokefree products are available for sale all over Europe, only snus is banned when all the experts agree that it is considerably less harmful than these products).

Then why not just regulating e-cigarettes, as many people propose ? Well, just because this phenomenon has developed naturally among smokers by word of mouth, and that it seems to satisfy them. It is the first time in history that such a phenomenon is observed. It would then be non-constructive to over-control it. It just needs that consumers protection apply, and that safety and quality controls, even stronger than usual, are set up. But for no means e-cigarettes should be controlled like medicines. If some companies wishes to do it, it should then be possible and made clear in the Directive, but it should not apply to all. We know too well in the smoking cessation community that barriers to treatment de-route smokers from even trying to stop smoking. This is why we advocated in the past that all nicotine replacement therapies (NRT) should be sold over the counter (OTC), without requiring a prescription. I personally advocated at the time, that they should have been made available in tobacconists (they are only available in pharmacies in France, not even in general stores). But even when available OTC, most smokers don’t use them, the majority of them quit cold turkey. And this is not because of a lack of efficacy, as we hear too often. Used at sufficient dosage, and for long enough (often the use of patch + oral form is best), NRT helps smokers to quit.

And finally, if we leave the Directive in its current form, it will not help smokers, but it will certainly helps the cigarette industry. Their strong lobbying are very efficient in Brussels (as we could hear during the meeting of the ENVI Committee from representatives from tobacco growing countries. The speeches on the toxicity of contraband or counterfeit cigarettes was directly inspired from the tobacco industry). We need to act urgently in order to offer to European smokers the best protection. We should stop to lie to smokers, like WHO does, in saying that all tobacco products are equally harmful. This is simply not true. Tobacco smokefree products are safer than combustible products, snus is safer than most tobacco smokefree products, and e-cigarettes is probably not more harmful than many other consumer products. To finish, I would like to cite a pioneer in tobacco research that I had the privilege to know, Michael Russell, who in 1991 had this vision:

‘It is not so much the efficacy of new nicotine delivery systems as temporary aids to cessation, but their potential as long-term alternatives to tobacco that makes the virtual elimination of tobacco a realistic future target. … Such products should be actively promoted on the open market to compete with tobacco products. They will need health authority endorsement, tax advantages and support from anti-smoking movement if tobacco use is to be gradually phased out altogether.’

Sent on 5 March to Mrs Linda McAvan (linda.mcavan@europarl.europa.eu), rapporteure on Tobacco Directive http://www.europarl.europa.eu/meps/en/2327/LINDA_MCAVAN.html

Voir les commentaires

Publié le 21 Mai 2013

Le Comité ENVI bouge sur la e-cigarette !

Serait-ce grâce à la formidable mobilisation des vapoteurs européens, et à l'afflux de témoignages favorables, que Linda McAvan a changé d'opinion sur la e-cigarette? C'est bien possible. Elle vient de déclarer dans une interview que "les e-cigarettes peuvent aider en termes de réduction du risque" : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=G_wnf6ncQB0

Par ailleurs, elle a proposé une révision drastique de l'article 18 de la future Directive tabac, où elle fait sauter les limites de concentration en nicotine, et l'idée de faire de la e-cigarette un médicament, ou un produit du tabac : http://www.eccauk.org/index.php/news-and-blog/eu-folds-up-under-pressure-removes-4mg-nicotine-limit-in-tpd.html

Pour autant, il ne faut pas se démobiliser et continuer à signer les diverses pétitions. Vous pouvez aussi adhérer à AIDUCE, l'association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique, qui représente l'intérêts des vapoteurs.

Voir les commentaires

Publié le 2 Novembre 2016

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les vaporisateurs personnels de 3ème génération délivrent plus efficacement la nicotine que ceux de 2ème génération.

 

Un article récent ( Wagener TL et al. Tob Control. 2016 ) vient apporter un certain éclairage sur la vitesse d'absorption de la nicotine avec le vaporisateur personnel, et la différence entre les dispositifs de 2ème génération (type eGo) et ceux de 3ème génération (en particulier ceux utilisant de basses résistances - subohm).

Dans l'optique d'améliorer la santé publique, le vaporisateur personnel peut être un moyen de sortir du tabagisme. Pour cela, il faudrait qu'il puisse délivrer la nicotine de façon aussi proche que possible de ce que la cigarette peut faire, tout en exposant les utilisateurs à des niveaux minimum de substances toxiques. C'est ce qu'a cherché à montrer cette étude en comparant l'administration de nicotine et l'exposition au monoxyde de carbone (CO dû à la combustion) et à certaines substances cancérigènes  (mesure du NNAL, nitrosamine spécifique du tabac) chez des utilisateurs de vaporisateurs de 2ème (n=9) et de 3ème génération (n=11), et chez des fumeurs (n=10).

Les participants ont complété des questionnaires et ont donné des échantillons d'air expiré (mesure du CO), de salive (mesure de la cotinine, un métabolite, ou produit de dégradation de la nicotine) et d'urine (mesure du NNAL). Après une abstinence de 12h (une nuit), les vapoteurs ont participé à une séance de 2h au cours de laquelle ils ont vapé (une première partie de 5 min en prenant 10 bouffées standardisées, puis le reste de la période en utilisation ad-libitum, à volonté). Des échantillons sanguins ont été prélevés pour mesurer la nicotinémie (concentration de nicotine dans le sang). Les sujets ont rempli un questionnaire (10 questions) évaluant l'envie de fumer et le soulagement anticipé du manque. Les fumeurs et les vapoteurs devaient fumer ou vaper depuis au moins 3 mois.

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les caractéristiques des participants sont décrites dans le tableau ci-dessus.

 

Les résultats montrent que les fumeurs et les vapoteurs utilisant un produit de 2ème (G2) ou de 3ème génération (G3) ont un même niveau de base de cotinine salivaire (reflétant la même absorption quotidienne de nicotine) (dernière ligne du tableau). Par contre les fumeurs ont un CO expiré (eCO) 4 fois plus élevé que les vapoteurs (qui ont un taux de non fumeurs) et 7 fois plus élevé de NNAL. Chez 6 vapoteurs, soit 30% d'entre eux, les taux de NNAL n'étaient pas détectables.

 

Dans le tableau, la tension (E-cig voltage, Volts) délivrée par le vaporisateur G2 ou G3 est similaire et aux environs de 4 V (c'est ce qui est observé en général chez les vapoteurs, et montre que les études testant des valeurs de 5 V et plus ne sont pas réalistes), par contre comme ils utilisent des résistance de valeurs très différentes (E-cig resistance, Ohms) liées au type de vaporisateur (2,0 Ohms vs. 0,4 Ohms), les puissances appliquées (E-cig power, Watts) sont très différentes (8,6 W vs. 71,6 W). Cela explique aussi la plus grande quantité de liquide consommé par les vapoteurs G3 (54,8 ml par semaine) par rapport aux G2 (22,0 ml par semaine), et un plus faible taux de nicotine utilisé (4,1 mg/ml) par rapport aux G2 (22,3 mg/ml).

 

Comme le montre le graphique de gauche ci-dessous, les utilisateurs G3 obtiennent dans les 5 premières minutes des nicotinémies plus élevées, et proches de celles obtenues par des fumeurs, que les utilisateurs G2, mais la différence s'estompe après 1 heure de vape ad libitum. Ceci montre que les deux types de vaporisateurs peuvent permettre d'obtenir des niveaux de nicotinémies satisfaisant l'utilisateur, mais que la vitesse à laquelle la nicotine est délivrée est très différente. Le graphique de droite montre que l'envie de fumer diminue très rapidement et de façon similaire dans les deux groupes (il en est de même pour les sensations de manque, graphique non montré ici).

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les auteurs concluent que ces données sont très importantes pour comprendre la viabilité de la vape dans le but d'obtenir des nicotinémies efficaces et satisfaisantes et dans l'aide qu'elle peut apporter aux fumeurs dans le but d'arrêter de fumer. Il reste à examiner la relation entre la quantité de liquide consommé et le taux de nicotine des liquides.

 

On peut en conclure qu'afin d'inhaler moins de vapeur (pour réduire l'exposition aux substances toxiques, même si leur niveau est très faible), l'utilisation de systèmes intermédiaires (plus haute résistance, moindre puissance) avec un liquide plus dosé en nicotine pourrait permettre une optimisation des bénéfices et de la réduction du risque.

 

A ce propos, je vous recommande d'écouter le Dr Farsalinos sur cette vidéo de la conférence que j'ai organisé au VAPEXPO 2016. Elle est pour l'instant en anglais, mais des sous-titres en français devraient être bientôt disponibles.

Voir les commentaires

Publié le 25 Novembre 2014

J'ai écrit cet article pour le site Project Syndicate.

RENNES – Michael Russell et Murray Jarvik, deux chercheurs à l’avant-garde de la recherche sur le sevrage tabagique dans les années 1970, se seraient sans doute félicités du développement de la cigarette électronique ou vaporisateur personnel (VP) de nicotine. Outre le fait qu’ils soient une aide temporaire pour ceux qui tentent d’arrêter de fumer, ces nouveaux dispositifs de distribution de nicotine pourraient être des alternatives durables au tabac et donc permettre une éradication presque totale de la consommation des produits du tabac. lire la suite...

I wrote this article for the Project Syndicate website.

The Drag on E-Cigarettes

RENNES – Michael Russell and Murray Jarvik, two pioneers of smoking-cessation research in the 1970s, would probably have welcomed the development of the electronic cigarette or “personal nicotine vaporizer” (PNV). Beyond serving as a temporary aid for people attempting to quit smoking cigarettes, such new nicotine-delivery systems could act as long-term alternatives to tobacco – making it possible to eliminate tobacco consumption almost entirely. Read more...

Escribí este artículo para Project Syndicate.

El rechazo al cigarrillo electrónico

RENNES – Es probable que Michael Russell y Murray Jarvik, pioneros en los setenta de las investigaciones en torno del abandono del tabaco, hubieran celebrado la creación del cigarrillo electrónico, o “vaporizador personal de nicotina”. Además de servir como ayuda transitoria para quienes intentan dejar el cigarrillo, estos nuevos sistemas de administración de nicotina también pueden ser reemplazos permanentes del tabaco y permitir una eliminación casi total de su consumo. Leer más...

Et aussi en arabe, chinois, allemand, néerlandais, russe.

مقاومة السيجارة الإلكترونية

电子烟草的拖累

Widerstand gegen die E-Zigarette

Waarom wordt de E-sigaret gesmoord?

О пользе электронных сигарет

Voir les commentaires

Publié le 25 Novembre 2015