Résultat pour “nicotine dose léthale”

Publié le 24 Février 2013

Un nouvel article de Clive Bates sur la réduction du risque tabagique à l’intention du comité ENVI de la Commission européenne, qui va réaliser des auditions demain à propos de la future Directive européenne sur les produits du tabac. C’est ici http://www.clivebates.com/?p=890

Voir en particulier (c’est en anglais, j’essayerai d’en faire rapidement un résumé en français):

1. E-cigarettes (Nicotine Containing Products)

2. Oral tobacco (snus) and other smokeless tobacco

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Publié le 12 Mai 2016

Communiqué : les conclusions du 1er Sommet de la vape

English version: Statement from the 1er Sommet de la vape

Incontestable succès du premier sommet de la vape qui a permis de rapprocher les avis des instances dirigeantes de plusieurs acteurs de santé publique, des usagers, et des professionnels du secteur.

Alors que les connaissances sur le vaporisateur personnel (cigarette électronique ou VP) progressent à grands pas, le Premier Sommet de la Vape a réuni toutes les parties prenantes (associations de contrôle du tabac et de réduction des risques, fabricants et distributeurs, usagers, scientifiques et représentants de l'Etat) au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) le 9 mai 2016 pour faire le point ensemble sur les données actuelles et déterminer la conduite à tenir à l'avenir sur les produits de la vape. La journée s’est terminée par la promesse de la création d'un groupe de travail initié par la DGS (Direction Générale de la Santé).

Six points font consensus parmi les participants au premier Sommet de la vape, ils doivent encourager les fumeurs à utiliser cette alternative novatrice pour arrêter le tabac :

1. En utilisation normale, les émissions de la vape ont une composition au minimum 20 fois moins toxique que la fumée de tabac.

2. Les produits de la vape, y compris les liquides, sont classés comme des produits de consommation courante. Des normes existent actuellement. Ces exigences de qualité (AFNOR ou autres exigences équivalentes) doivent permettre de rassurer les fumeurs désireux de trouver une alternative au tabagisme.

3. La vape a très certainement permis à de très nombreux fumeurs d'arrêter de fumer ou de réduire significativement leur consommation de tabac.

4. L'utilisation d'arômes, la dose adéquate de nicotine et un matériel adapté à chaque fumeur sont les clefs du succès pour remplacer le tabac par la vape.

5. L’e-cigarette apparait chez les adolescents plus comme un concurrent du tabac que comme un produit d’initiation et les craintes d’y voir une porte d’entrée massive en tabagie s‘estompent en 2016 ; la vigilance reste cependant de mise.

6. Des études de suivi de cohortes de consommateurs sur le long terme sont nécessaires afin de confirmer les bénéfices du vaporisateur personnel.

Trois points restent l’objet de débats, principalement liés à la place du produit dans la société :

7. Les vapoteurs et de nombreux professionnels de santé demandent un signal fort et clair de la part des autorités sanitaires.

8. La publicité directe et indirecte autour du tabac est unanimement désavouée. Une éventuelle interdiction de publicité généralisée des produits de la vape incluant les boutiques est elle aussi majoritairement désavouée.

9. La réglementation du vapotage dans les lieux publics et de travail apparaît comme le point le moins consensuel, même si tous reconnaissent l’absence ou quasi absence de risque sanitaire. Cependant, l'obligation d'avoir des espaces de vapotage au sein des lieux de travail proposée par le gouvernement a été rejetée par les parlementaires. Cette disposition doit être réintroduite dans la loi de Santé comme une option possible, mais sans caractère obligatoire.

 

Ainsi ce Sommet de la Vape, dont l’indépendance a été assurée par financement participatif sur internet de 444 donateurs, fait clairement le point sur les consensus et les divergences. Tel que le préconise l'Académie Nationale de Médecine, et celle de Pharmacie, qui n'ont pourtant pas encouragé la réduction du risque par le passé, ainsi que le Haut Conseil de la Santé Publique, il convient d'encourager les fumeurs à essayer le vaporisateur personnel pour quitter leur dépendance au tabac.

 

Comité d’organisation : Pr Didier JAYLE • Jacques LE HOUEZEC • Pr Bertrand DAUTZENBERG

Communiqué du 1er Sommet de la vape

 

www.sommet-vape.fr

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Publié le 1 Avril 2014

Results of ETINCEL-OFDT survey on electronic cigarettes

Prevalence, purchase behaviour, usage, and motivation of e-cigarette users

(Original publication in French is available from OFDT website)

(Scroll down for a PDF version of this translation)

 

OFDT - Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies [French Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction]
Note n°2014-01: results from ETINCEL-OFDT survey (November 2013)
Saint-Denis, France, 12/02/2014

Aurélie Lermenier and Christophe Palle (OFDT - «Indicators» Unit)
Design and follow-up of the survey : Marie-Line Tovar («General Population Surveys» Unit) & Aurélie Lermenier

English translation by Jacques Le Houezec, translation notes are indicated within brackets [ ]

 

Presentation of the survey

While electronic cigarettes appear as a growing phenomenon in France over the last two years, data on prevalence and usage remain fragmentary and difficult to interpret due to the lack of information on the methodologies used. Being deeply involved in issues related to tobacco, for the last ten years the OFDT has produced monthly statistical reports and launched every year a detailed summary review. However, it has become increasingly difficult to interpret trends in the tobacco market without taking into account electronic cigarettes. This is why, at the end of 2013, OFDT decided to conduct a survey focusing on this product, with the aim to provide the government and professionals, within a short time frame, the first reliable estimate of this phenomenon1, in order to measure its impact on tobacco for the 2013 annual report.

The ETINCEL-OFDT survey (telephone survey for information on electronic cigarettes) was conducted between 12 and 18 November 2013 among a representative sample of 2,052 individuals aged 15 to 75 years, from the metropolitan population (excluding Corsica). A land-line telephone data base (including numbers starting with 01 to 05 [old numbers denoting geographical areas, before introduction of cable and DSL connections] and 09 [non-geographical numbers, after introduction of cable and DSL], stratified by region and urban category) was randomly generated. The sample of individuals from this data base, interviewed by telephone during one week, was established by the method of quota sampling according to sex, age group, and occupational category. The results were calibrated to the latest data from the INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques [French National Institute for Statistics and Economic Studies]).

The questionnaire consisted of 17 questions (see Annex 1). It addresses the issues of awareness of electronic cigarettes, frequency of use, purchase behaviour of electronic cigarettes and e-liquids or refills, user motivations, etc. Questions about tobacco use were also asked to the respondents in order to know the smoking status (e.g. current or ex-smoker) of electronic cigarette users and measure the potential impact on smoking prevalence.

This paper presents the main results of the ETINCEL-OFDT survey and puts them in perspective with other studies conducted in France.

1 Other works and initiatives are under-way to better document the subject: the INPES survey, a regular monitoring and behavioural profile of users of the electronic cigarette by the polling organization IPSOS, a study commissioned by the Ministry of Health at the National Laboratory of Metrology and Testing (including an Internet user survey), and a working group including the Independent Association of E-cigarettes Users (AIDUCE), the E-cigarette Trade Association (ex-CACE, now FIVAPE), the French Office for the Prevention of Tobacco Smoking (OFT), and the National Consumer Institute (INC), with the aim of improving information on products.

 

A large majority of French people are aware of electronic cigarettes

In November 2013, almost nine out of ten French people (88% [86.8 to 89.6])2 stated that they were aware, at least by name, of electronic cigarettes. In March 2012, the Eurobarometer on tobacco3 indicated that electronic cigarettes awareness in France was already significant, but three points below the European average of 66%. Awareness of this product was greater among young people aged 15 to 24 years (93%) and among managers and higher intellectual professions (93%) and was slightly lower among 65-75 years (83%), and therefore among the retired (85%). Awareness among smokers, who are the target audience for electronic cigarette marketing campaigns (presenting it more or less openly as a means of smoking cessation), was higher than in people who never or virtually never smoked (93% vs. 85%).

2 Figures in brackets indicate the 95% confidence interval.

3 Survey conducted between February 25 and March 11, 2012 in the 27 Member States of the European Union (EU) on user behaviour and purchase of tobacco, with three questions on the electronic cigarette. In total, more than 26,700 individuals aged 15 years and older, selected by a random method, were interviewed face -to-face in all EU countries. In France, it was about 1,059 individuals (see TNS Opinion & Social, Attitudes of European Towards tobacco , Special Eurobarometer 385, Brussels , European Commission, 2012 , 167 p.).

 

What is an electronic cigarette?

Developed in China in the mid-2000s, the electronic cigarette, also known as the e-cigarette mimics the feeling of a classic tobacco cigarette. There are two types : disposable (looks like a real cigarette) and rechargeable (AC or USB cable ; it then rather looks as a large pen). Rechargeable electronic cigarettes (the majority of the French market) consists of a battery, a clearomiser that contain a resistance and the e-liquid, and a tip that allow to inhale the vapour generated at the clearomiser. By pressing a button, the battery supplies the resistance with power which heats the e-liquid soaked by the wick of the clearomiser and turns it into vapour, which is inhaled by the user. The e-liquid is made of propylene glycol and/or vegetable glycerin, various flavours (tobacco, mint, apples, etc.), a small proportion of alcohol and/or purified water, and may contain or not nicotine at different concentrations.

 

Already one in five French people used it at least once

At the end of 2013, 18% [16.7-20.1] of people surveyed reported having used at least once an electronic cigarette. This is 2.5 times more than in March 2012, when the rate of experimentation in France was 7 % (identical to that in all countries of the European Union).3

Among those who had not yet tried electronic cigarettes, only a small minority (2.3% [1.6-3.0]) intended to do in the near future. This proportion of potential experimenters was twice as high among manual workers (4.9%), and five times higher among smokers (11.2%).4

4 The over representation of manual workers among potential electronic cigarette experimenters is partly due to the fact they are more likely than average to smoke (33% vs. 27%). Unemployed people, and to a lesser extent, self-employed workers, merchants and business owners are also more likely than average to smoke and more often declare their intention to try electronic cigarettes, but the difference is not significant.

 

Rather young experimenters, and tobacco users

Men were more likely than women to have ever used electronic cigarettes (22% vs. 15%). The proportion of experimenters decreased as age increased (Figure 1) : nearly a third (31%) of 15-24 years-old had tried them, as opposed to no more than one in five of 35-44 years-old, and one in ten (9%) between 55-64 years-old. For reasons probably more related to age than professional status, retired people were less likely to try these products. Not surprisingly, being a smoker or having smoked in life influences the level of experimentation : half of smokers (51%) report having tried electronic cigarettes as opposed to only 12% in ex-smokers, and 3.5 % among respondents who never or rarely smoked.5 Thus, among the experimenters, three quarters were smokers, one in six was a former smoker and nearly one in ten (9% ) had never smoked or had only tried smoking. Furthermore, although the sample size makes it difficult to draw geographic comparisons, experimentation appears less common in the north (Nord-Pas-de-Calais: 7.9 %) than in the west (23,1% in the area consisting of the regions Brittany, Pays de la Loire, and Poitou-Charentes) and the South west (21,3% in Aquitaine, Limousin, and Midi-Pyrénées).

5 This difference by current or past smoking status is also checked in Britain where a survey of over 12,000 adults was conducted in February 2013 by the Association of Prevention Action on Smoking and Health (ASH ) for the prevalence of use ( cf. ASH , Use of e- cigarettes in Great Britain Among adults and young people (2013) , London, ASH , 2013 , 4 p.).

 

Electronic cigarette use concerns one in fifteen person in the last month

At the end of 2013, recent use (within the last thirty days and excluding experimentation) of electronic cigarettes concerned 6.0% [5.0-7.0] of French people, or a third of those who tried them.6 Although they were more likely to experiment than older people, 15-24 years-old were proportionately less likely to have used it in the month preceding the survey, followed by 25-34 years-old. It is after the age of 35 that people seemed more likely to "adopt" electronic cigarettes after having tried them (Figure 1): regardless of their age group, more than one experimenter in three reported recent use. It is likely that the trendy effect is playing more in young people experimentation, who would try it more by curiosity, while older users are more likely to use them specifically to reduce or stop tobacco use.

6 In March 2013, a so-called omnibus telephone survey ( on various topics ) Ipsos Observer, with a sample of 950 individuals representative of the adult population ( quota method ) resulted in a proportion of 3.5% of users more or less regular.

 


 

 

 

 

Figure 1 : Proportion of experimenters (blue bars), recent use (red bars), and daily use (green bars) of electronic cigarettes, by age group
Source : ETINCEL-OFDT survey (November 2013)

 

Unlike experimental use, more common in men, there was no gender difference in recent (and daily) use of electronic cigarettes. Apart from the lower proportion of retired people among users in the last month (3.1%), given their age, there was also no significant differences according to their socio-economic category. However, as for experimental use, use in the last month was higher in the West of the country (9.3%), and lower in the North (1.6%), possibly due to an easier access to cheaper tobacco in Belgium and Luxembourg.

All recent users of electronic cigarettes reported current tobacco use, or having used tobacco in their lifetime, but smokers were significantly more likely to use electronic cigarettes than ex-smokers (78% vs. 22%).

 

Slightly more than 3% of daily users

More than half (54%) of those who used electronic cigarettes in the last month use them daily, or 3.3% [2.5 to 4.1] of French people (Figure 2). As already observed for recent use, the difference between the youngest and the oldest users was confirmed for daily use: among recent users of electronic cigarettes, only 44% of 15-24 years-old used them daily, as opposed to 50-75% of 50-75 years-old. This seems to reinforce the hypothesis that young people would bow to fashion, whereas those being over 50 years-old are more likely engaged in giving up tobacco use or in harm-reduction, as soon as they try them, certainly in relation with being older. When faced with health damages, actual or perceived as very likely, caused by usually long-life (several decades) smoking, older smokers tend to turn to electronic cigarettes to reduce their risks.7

7 According to a British study, electronic cigarettes would deliver half as much formaldehyde (a known carcinogen), 23 times less toluene (a toxin), 130 times less acetaldehyde (suspected carcinogen) and 30-145 times less tobacco specific nitrosamines (highly carcinogenic): Maciej L. Goniewicz "E-cigarettes: a review of Their efficacy and potential for harm reduction."

 

Figure 2 : Proportion of experimenters, recent users, and daily users of electronic cigarettes in France
Experimental use: 18 %, Use in the last month: 6 %, Daily use: 3.3 %, Exclusive use: 1,3%

Source : ETINCEL-OFDT survey (November 2013)

 

Many daily users of electronic cigarettes are still using tobacco, since two-thirds of them were dual users (tobacco and electronic cigarettes). However, among them, more than six in ten (62%) used "electronic cigarettes most of the time and tobacco sometimes"; a quarter of them responded the opposite.
Exclusive electronic cigarette users, i.e those who do not currently use tobacco, represented 1.3% [0.8-1.8] of the surveyed sample, and the vast majority (81%) used them daily.

 

A growing usage since spring 2013

Three quarters (76%) of vapers8 who used electronic cigarettes during the thirty days preceding the survey started using them less than six months ago, that is to say, since April-May 2013, which coincides with a period of extensive media coverage, particularly related to a report on the subject submitted by OFT9 to the Ministry health. Only 13% reported having started to use them more than one year ago.

The vast majority (78%) of those who used electronic cigarettes in the last month owned their own electronic cigarette, while 16% used those belonging to other people (the remainder sharing them with one other user: spouse, friend, etc.). This latter figure may be explained by the desire to test the product and the liquid flavours before making a purchase that represents a certain upfront investment: a minimum spend of 50 Euros for a rechargeable electronic cigarette and a little less than 6 Euros per 10 ml bottle of e-liquid. A lower proportion of vapers aged 15-24 owned their own electronic cigarette (44%), probably because they are often less likely to be regular users, while the proportion rose to 93% among 35-54 years-old.

Nearly a quarter (24%) of recent users reported not knowing the nicotine content of the liquid or refill for the electronic cigarette they used (the majority of these being people who did not own their own). Among those who did know, 11% reported using a 0 mg/ml concentration (no nicotine), highlighting the low proportion of non-nicotine-dependent users, or those who have successfully given up, after a gradual reduction in nicotine dosage. Four in ten vapers choose a medium dosage (between 7 and 12 mg/ml), while the remaining users were equally distributed (24%) between low dosage (between 1 and 6 mg/ml) and high ones (greater than 12 mg/ml).10

8 The most common term for people using electronic cigarettes

9 French Office for the Prevention of Smoking, Report and expert opinion on e-cigarettes, Paris, OFT, 2013, 212 p.

10 Nicotine concentration rarely, if ever, exceed 20 mg/ml in French outlets.

 

Purchases mainly in speciality shops

The electronic cigarettes market is still poorly organized and regulated,11 and it is shared by many manufacturers and retailers. However, the majority of purchases by those surveyed (58%) were made in speciality shops for this type of product, even though the purchases in tobacconists [a monopoly for tobacco sales in France] was by no means negligible (21% - Figure 3). The Internet is a rather small source of supply: 9% of those surveyed bought their electronic cigarette online. Purchases from pharmacies [a monopoly for drugs in France, where there exist no GSL even for OTC drugs], which are actually prohibited to sale these products,12 or from supermarkets were mentioned, but concerned very few purchasers. Speciality shops were also the source of the majority of purchases of e-liquids and refills: 54% of those surveyed used them, whilst 24% did it in a tobacconist.

No matter where they purchased their electronic cigarette, a very large proportion of users used the same supply channel for purchasing refills. This was especially true for tobacconists (91%) but also for speciality shops (88%): although there is no evidence to establish whether this was in the same place, this figure may well suggest that users are attached to the personal relationship with a vendor who can advise them.

Finally, the market for disposable electronic cigarettes appears to be very small: only 4% of those who had used electronic cigarettes in the last month used these type of products, which are sold mostly for trial purposes, rather than of loyalty. Indeed, they are easy to use, similar to conventional cigarettes and allow to try the product at a low cost. It is likely that with the increase in electronic cigarettes use, disposables have experienced a decline in their market share.

11 A professional organization, the Collective actors of the electronic cigarette (CACE), [now called FIVAPE for Inter-professional Federation for Vaping) was created in January 2013. It includes manufacturers, distributors, retailers, etc. of the electronic cigarette sector, and aims to defend the interests of its members at national and European level, in particular by proposing specific regulations. They also initiated a training center for professionals near Bordeaux. In December 2013, another organization, the National Union of Professional of electronic cigarettes (Synapce) was also created.

12 Electronic cigarettes not being a medical device or a drug and not part of the list of authorized products for sale in pharmacies (Article L.5125-24 of the Code of Public Health), they should not be sold in pharmacies. Despite reminders from the National Agency for Medicines and Health Products (MSNA) and the Council of the College of Pharmacists, many pharmacies continue to sale them (http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/E-cigarette---l-Ordre-denonce-les-ventes-illegales-en-pharmacie-3025.html).

 

Figure 3: Distribution of locations where electronic cigarettes are purchased in France
Speciality shop 58%, Tobacconist 21%, The Internet 9%, Pharmacies 5%, Other places 8%

Source : ETINCEL-OFDT survey (November 2013)

 

Primary motivation : giving up completely

Half (51%) of people surveyed who reported simultaneous use of tobacco and electronic cigarettes spontaneously claimed that their main and ultimate goal was to stop completely the use of both products.13 Among the motivating factors reported, next came, but far behind, the reduction of tobacco consumption but without giving up entirely (11.5%), and then substituting electronic cigarettes for tobacco (8.2%), both of which might relate to a form of harm-reduction. Other users highlighted the decrease in health risks, reduction in tobacco inconveniences, cost, and the ability vape anywhere.

The product is therefore strongly linked to the idea of smoking cessation, and even beyond that to reduce or even to eliminate any nicotine dependence. According to a survey conducted in Great Britain among users of electronic cigarettes,14 the idea of smoking cessation was also the most common: 34% of vapers reported using electronic cigarettes to quit smoking, and 28% "because they had already tried to quit and wanted something to help to stop for good." They were 22% to want to reduce their consumption without giving up completely, and the same proportion to be motivated by the potential savings.15
Among the very small proportion of surveyed people who were former smokers (even occasional ones) and had used electronic cigarettes within the last month (namely 1.2%), most of them (84%) considered they had completely stopped smoking by using them: this represents 1% of the French population. Without presuming the effectiveness of electronic cigarettes for smoking cessation,16 especially as the numbers here are very small, it seems that smokers are convinced of its usefulness for achieving this goal, as an alternative to nicotine replacement therapy and smoking cessation medications. This opinion is also shared by a significant part of the population: as 43% of French people believe that these products are an effective mean to reduce or stop smoking.17

13 This objective was slightly more often cited by users aged 50-75, confirming the hypothesis that older users are more motivated to quitting than the younger ones, however, the difference was not significant.

14 Action on smoking and health (ASH), op. cit.

15 Unlike the question in this survey for which a single response ("primary and long-term objectives") was possible, the British respondents could give multiple answers, so the total exceeds 100%.

16 In September 2013 , The Lancet published the results of a study conducted in New Zealand (University of Auckland) on the efficacy of electronic cigarettes on smoking cessation: this product appeared to be comparable to the nicotine patch in helping smokers to quit over a period of at least six months, however, it was more effective in reducing daily consumption among those who did not quit, and seemed to be more appealing than the patch, particularly in the long-term (see BULLEN C. et al . "Electronic cigarettes for smoking cessation : a randomized controlled trial ," The Lancet , vol 382, 2013 , pp. 1629-1637.

17 Survey conducted by Clopinette, one of the market leaders in electronic cigarettes in France , on 22 and 23 November 2013 among a representative sample of 969 French adults (quota sampling method).

 

Conclusion

In November 2013, the vast majority of the French population had heard about electronic cigarettes, and between 7.7 to 9.2 million people had tried them, mainly young people and smokers. In the month preceding the survey, 6% of the population were using electronic cigarettes. Between 1.1 and 1.9 million people reported daily use of electronic cigarettes in France: some 67% of tobacco smokers used them mainly to stop or reduce their daily tobacco consumption, and therefore potentially the health risks associated with smoking. Although 9% of those using electronic cigarettes reported having never or rarely smoked tobacco, all the regular vapers were or had been smokers: electronic cigarettes appear therefore, at least for the moment, to rather be a way out of smoking, rather than a "gateway" into smoking.

The exclusive use of electronic cigarettes is fairly limited, but may increase over time, as smokers use these products to reduce their tobacco dependence. The ultimate goal of vapers is focused on complete cessation; with three quarters of regular users having started using electronic cigarettes less than six months before the survey, more time may be needed before effective cessation is confirmed, which at the end of 2013, represents 1% of the French population.

Rechargeable electronic cigarettes represent the vast majority of the market (over 95% of those who had vape in the month) and the purchase of the object itself and the refills are made primarily in speciality shops (over 50 %) and tobacconists (over 20 %).

Further surveys are needed to consolidate these findings and their evolution over time. At the beginning of 2014, the increased media attention and the strong momentum of the electronic cigarette market show no sign of slowing: it is therefore likely that the number of users, going from experimentation to daily use, will continue to rise.

 

 

 

Annex 1. Questionnaire

Survey on behaviour of use and purchase of electronic cigarettes and tobacco

 

Part I : Electronic Cigarette

Q1 - Have you heard, even if only by name, of electronic cigarettes, also known as “e-cigarettes”, “personal vaporisers” or “vaporette”?

1- Yes

2- No

 

Q2 - (if yes to Q1) Have you ever tried an electronic cigarette?

1- Yes

2- No

 

Q3 - (if no to Q2) Do you intend to try an electronic cigarette in the near future?

1- Yes - Go to Q10

2- No - Go to Q10

 

Q4 - (if yes to Q2) Have you used an electronic cigarette within the last 30 days (apart from for the first time)?

1- Yes

2- No - Go to Q10

 

Q5 - (if yes to Q4) How often do you use electronic cigarettes?

Interviewer: List responses

1- Every day

2- Several times a week

3- Once a week

4- Two to three times a month

5- Once a month

6- (Don’t know)

 

Q6 - (if yes to Q4) When did you start using electronic cigarettes?

Interviewer: List responses

1- Within the last 30 days

2- Between 1 and 6 months ago

3- More than 6 months ago, but less than a year ago

4- One year ago or more

5- (Don’t know)

 

Q6bis - (if yes to Q4) Do you have your own electronic cigarette?

Interviewer: List responses

1- Yes, I have my own

2- No, I share it with someone else

3- No, No, I use other people’s - Go to Q9

4- Other (explain) - Go to Q9

 

Q7 - ( if yes to Q4) Where did you most recently buy your electronic cigarette?

1- From a shop specialising in electronic cigarettes

2- Online

3- From a tobacconist

4- From a chemist

5- Other (explain)

 

Q8 - (if yes to Q4) Where did you buy your most recent e-cigarette refill (liquid, cartridge, etc.)?

1- From a shop specialising in electronic cigarettes

2- Online

3- From a tobacconist

4- From a chemist

5- Other (explain)

6- (Not applicable, I use disposable cigarettes)

 

Q9 - (if yes to Q4) What dose of nicotine do you use in your electronic cigarette?

Interviewer: for zero nicotine, use code 0 and for “don’t know” use code 99

/__/__/

 

Part II : Tobacco

We are now going to ask you some questions on your tobacco consumption (cigarettes, roll your own tobacco, cigars, cigarillos, pipe, shisha/hookah, etc.) in addition to your use of electronic cigarettes.

 

Q10 - Do you smoke tobacco, even if only occasionally?

1- Yes

2- No - Go to Q12

 

Q11 - (if yes to Q10) Did you smoked tobacco within the last 30 days…?

Interviewer: List responses

1- Every day

2- Several times per week

3- Once per week

4- Two to three times in the month

5- Only once in the month

6- (Don’t know)

 

Q12 - (if no to Q10) Have you ever in your life smoked tobacco regularly or from time to time?

1- Yes, regularly

2- Yes, from time to time

3- (I have only tried it) - Go to Q17

4- (Never) - Go to Q17

 

Q13 - (if yes to Q12 and yes to Q4) Did you completely stop smoking due to the use of electronic cigarettes ?

1- Yes - Go to Q17

2- No - Go to Q17

 

Q14 - (if yes to Q10) Where did you last buy your tobacco for your own consumption (pack of cigarettes, roll your own tobacco, cigars, cigarillos, pipe, shisha/hookah, etc.) ?

Interviewer: do not prompt

1- From a tobacconist in France

2- From a tobacconist in a country bordering France (Spain, Andorra, Monaco, Italy, Switzerland, Germany, Luxembourg, Belgium)

3- From a tobacconist in another country

4- From duty-free

5- Online

6- On the street

7- Other

8- (Don’t know)

 

Part III : Tobacco and electronic cigarette

Q15 - (if yes to Q4 and yes to Q10) Do you currently use…?

Interviewer: List responses

1- Electronic cigarettes most of the time and tobacco sometimes

2- Electronic cigarettes as often as tobacco

3- Tobacco most of the time and electronic cigarettes sometimes

4- (Other)

 

Q16 - (if yes to Q4 and yes to Q10) In the long term, is your main reason for using electronic cigarettes to…? ONE RESPONSE ONLY

Interviewer: Do not prompt – use codes

1- Stop smoking and vaping completely (tobacco and electronic cigarettes)

2- Reduce my tobacco consumption without stopping smoking tobacco

3- Reduce my tobacco consumption without stopping using electronic cigarettes

4- Substitute electronic cigarettes for tobacco

5- Reduce my spending on tobacco/save money

6- Be able to vape wherever I like (in the office, at home, etc.)

7- Reduce tobacco-related issues (bad breath, yellow teeth, smell of stale smoke, etc.)

8- Reduce the risk of harming my health without stopping smoking tobacco/they are less dangerous for my health

9- No longer be addicted to nicotine/gradually reduce my nicotine dependence using e-cigarettes

10- Other (explain)

11- (Don’t know)

 

 

Annex 2. Regulation

 

At National level

Current French legislation does not consider electronic cigarettes to be a tobacco products, since they do not contain tobacco and do not involve combustion. For this reason, they are not strictly speaking subject to tobacco product regulations, although they are tending towards it. An amendment prohibiting sale to minors was therefore included in the consumer bill (agreement having been reached on this point, this prohibition is set to become law in 2014) and the Ministry of Health wants to ban their use in public places and bars, restaurants etc., despite the fact that no legislative framework has yet been agreed (the Ministry having referred the matter to the Conseil d’État, which has yet to rule). For the moment, only an organisation’s internal regulations can limit their use (as is already the case for some public transport systems, such as RATP, SNCF, Air France, etc.) and the Saint-Lô city council is the only authority to date to have banned use of electronic cigarettes (by administrative order) inside local authority buildings.

Advertising electronic cigarettes is not specifically prohibited, but may fall within the ambit of France’s “Évin” law, which prohibits “any direct or indirect advertising or promotion of tobacco or tobacco products”. Indeed, the hand to mouth behaviour, the vapour released, the possible presence of nicotine, etc. are all so similar to a real cigarette that it is considered that they could possibly encourage smoking. It is this point of law, and more generally, the infringement of the monopoly on tobacco sales that have prompted a French tobacconist to take action for “unfair and illegal competition” against an electronic cigarette retailer located in the vicinity of his business. In December 2013, the Commercial Court of Toulouse found in his favour, relying on Article L.3511-1 of the Code de la Santé Publique [French Public Health Code], which defines tobacco products as “products designed to be smoked […] whether or not they contain tobacco, with the sole exclusion of products designed for medicinal purposes”. The electronic cigarette retailer has appealed this decision, which, if confirmed, could set a precedent and result in the closure of speciality shops in favour of reinstating the tobacconists’ monopoly.

In France, electronic cigarettes are also not considered to be smoking cessation aids or medicinal products, since no manufacturer has claimed as such, which would require them to obtain authorisation to place such products on the market. In the absence of sufficient scientific research on the safety of electronic cigarettes, or on any potentially harmful effects they may have on health, the Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS, which became the Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé, the French National Agency for the Safety of Medicines and Health Products, or ANSM) advised against using them in 2011 (http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/6badbfed8724d925b6fafc331da6becc.pdf).

 

At European and international levels

Discussions to provide a framework for electronic cigarettes at European level fall within the scope of the review of the Tobacco Products Directive 2001/37/EC, which regulates the manufacture, presentation and sale of these products. In December 2012, the European Commission submitted to the European Council and the European Parliament a proposal for a Directive, which was the subject of numerous debates between the various parties involved throughout 2013. Originally planned for September, the proposal to strengthen legislation on tobacco products was examined by the European Parliament in October 2013 (increase in the size of health warnings, prohibition on flavoured cigarettes (except for menthol, for which an extension is granted), list of authorised additives, etc.). The decision to classify electronic cigarettes as tobacco products or medicinal products having not yet been taken, their status as ordinary consumer goods will therefore be retained.

In mid-December, the 28 Member States of the European Union reached agreement on this future “Tobacco Directive” to control tobacco smoking and to better regulate the electronic cigarette market. Consequently, sales of these products to those under 18 years-old will be prohibited, although countries which deem them to be medicinal products may continue to do so (without obliging others, such as France, to do so), the maximum concentration of nicotine will be set at 20 mg/ml (which is a level rarely, if ever, exceeded in points of sale in France) and the European Commission is to submit a report on the health risks associated with using electronic cigarettes within two years.

This agreement is set to be ratified by the European Parliament and at a plenary meeting of the Member States in February/March 2014, before being definitively adopted. After this, each country will have two years to transpose the Directive into domestic law, which means it will not be in force before 2016.

At international level, the World Health Organisation advises against using electronic cigarettes, as long as there is no scientific evidence that they are safe. Only a few countries have imposed a total ban on this product, among them, Brazil, Argentina and Singapore; in others, such as Switzerland and Canada, only zero-nicotine electronic cigarettes can be marketed.

 

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Publié le 27 Février 2014

Description de l'étude

Cette étude (en libre accès ici) a été réalisée par l'équipe du Dr Konstantinos Farsalinos, en comparant l'absorption de nicotine au cours de deux séances de 65 minutes, l'une avec une e-cigarette de première génération à cartomiseur (V2cigs, USA), ressemblant à une cigarette, l'autre avec une e-cigarette de dernière génération, appelée "mod" (EVIC, Joyetech, Chine) munie d'un clearomiseur (EVOD, KangerTech, Chine). Les deux types de e-cigarette ont été utilisées avec le même liquide à 18 mg/ml (Max Blend, Flavourart SRL, Italie). Le cartomiseur de la V2 était rempli avec 1 ml de liquide et rempli de nouveau en cour de séance si besoin, et était muni d'une batterie au Lithium de 250 mAh, remplacée en cours de séance si nécessaire. Le clearomiseur EVOD était rempli de 2 ml de liquide, et le mod EVIC contrôlé électroniquement était muni d'une batterie au Lithium de 2600 mAh et réglé sur une puissance de 9 Watts.

 

Comparaison de l'absorption de nicotine avec une e-cigarette par rapport à une cigarette

Résultats

Les participants (n=23) âgés en moyenne de 40 ans, avaient fumé en moyenne 22 ans environ et étaient fortement dépendants (moyenne de 33, 6 cigarettes/jour, score de Fagerström de 7 et score à l'échelle CDS de 53). Ils utilisaient l'e-cigarette depuis 19 mois en moyenne, et 20/23 avaient arrêté de fumer totalement depuis moins d'un mois.

Ils ont participé à deux séances en s'abstenant de vaper, de consommer du café ou de l'alcool, pendant au moins 8 heures. Ils devaient alors prendre 10 bouffées d'e-cigarette en 5 minutes (pour comparer avec la consommation d'une cigarette), puis pouvaient vaper comme ils souhaitaient pendant 60 minutes supplémentaires. Avant de commencer à vaper, une mesure de monoxyde de carbone (CO) et un premier échantillon sanguin (pour mesurer la nicotine plasmatique ou nicotinémie) étaient réalisés. Un nouvel échantillon sanguin était ensuite prélevé toutes les 15 minutes, et une dernière mesure de CO était réalisée 10 minutes après la fin de la séance de vape (à 75 minutes).

Les résultats concernant l'absorption de nicotine avec les 2 types de e-cigarette sont présentés ci-dessous.

Comparaison de l'absorption de nicotine avec une e-cigarette par rapport à une cigarette

Comme on peut le constater sur le graphique, la e-cigarette de nouvelle génération (mod EVIC + Clearomiseur EVOD) est plus performante que la e-cigarette de première génération (V2). Ceci dès les 5 premières minutes, et par la suite. A 20 minutes, le mod permet une absorption de nicotine 70% plus élevée que la V2, cette différence diminue avec le temps mais reste de près de 50% supérieure à la fin de la séance de vape. De même la mesure du craving, ou de l'envie de fumer, était significativement plus atténuée par le mod que la V2. Elle était respectivement de 72,3 (mod) et 71,1 (V2) (sur un maximum de 100) au début de la séance, de 47,9 et 60,2 après 10 bouffées en 5 minutes, et de 25,3 et 32,0 à la fin de la séance de vape. De même la satisfaction de la vape et le "throat hit" (impact dans la gorge) étaient significativement plus importants avec le mod.

Bien évidemment, en l'absence de combustion (la e-cigarette vaporise le liquide, mais ne le brûle pas), la mesure du CO n'a pas montré d'élévation (environ 6 ppm au début et à la fin).

Comparaison avec la cigarette

Mais le plus intéressant pour la compréhension de l'efficacité de la vape pour s'abstenir de fumer réside dans la comparaison de l'absorption de nicotine avec la e-cigarette par rapport à la cigarette de tabac. C'est ce qu'ont fait les auteurs de cette étude en comparant des données obtenues dans une autre étude (Vansickel et al. Addiction. 2012). Les résultats sont présentés dans la figure ci-dessous.

Comparaison de l'absorption de nicotine avec une e-cigarette par rapport à une cigarette

Au bout de 5 minutes d'utilisation de l'e-cigarette, la nicotinémie obtenue est considérablement moindre qu'avec une cigarette. Elle est près de 3 fois moindre avec le mod et près de 4 fois moindre avec la V2. Il a fallu aux participants vaper 35 minutes avec le mod pour obtenir la même nicotinémie qu'avec la cigarette en 5 minutes, et la e-cigarette de première génération (V2) n'a permis en 35 minute d'atteindre qu'à peine plus de la moitié de la nicotinémie atteinte avec la cigarette en 5 minutes.

Conclusions

Selon les calculs des auteurs de cette étude, il aurait fallu utiliser un liquide à 50 mg/ml de nicotine pour obtenir une nicotinémie similaire à la cigarette en 5 minutes. Ce qui est loin des 20 mg/ml qui viennent d'être introduits comme limite maximale des liquides qui seront autorisés à la vente lorsque la Directive européenne (voir ici Textes Partie 3), votée hier, sera transcrite dans la nouvelle législation prévue pour 2016.

Perspectives

Par ailleurs, cette étude démontre clairement que pour obtenir une nicotinémie suffisante à satisfaire le besoin du fumeur, les e-cigarettes de nouvelle génération sont plus performantes que celle de première génération (on peut supposer que les e-cigarettes de seconde génération, de type Ego avec clearomiseur, les plus vendues, se situent entre la première et la seconde génération, donc à peine suffisantes pour les fumeurs les plus dépendants). Il se trouve qu'avec cette nouvelle Directive européenne, le sort de ces e-cigarette de nouvelle génération est plus qu'incertain. Ce qui se traduirait pour les fumeurs les plus dépendants, par un fort risque de retourner vers la cigarette. Par ailleurs, cette étude montre aussi que pour un certain nombre de fumeurs (environ 20 à 30% selon les enquêtes réalisées par Jean-François Etter ou Konstantinos Farsalinos), la limite imposée de 20 mg/ml de nicotine est trop basse, et que là encore cela risque de renvoyer vers la cigarette les fumeurs les plus dépendants.

Malgré les demandes répétées des scientifiques, et les très nombreux témoignages et actions des vapoteurs, auprès des Députés européens, l'Union européenne n'a pas pris en compte ce fait, et a basé sa législation sur une méconnaissance totale de la vape. Malheureusement, les bénéfices de l'arrêt du tabac par un nombre croissant de fumeur passant à la vape riquent d'être en partie anéantis. Souhaitons que l'Europe et les Etats membres puissent encore entendre raison lorsqu'ils s'apercevront que dans les 2 années à venir la consommation de tabac, et certainement la prévalence du tabagisme, vont baisser considérablement. En attendant, je conseille au vapoteurs de se tourner vers l'association qui les représentent, l'AIDUCE, et de signer rapidement l'Initiative Citoyenne Européenne (ICE) de l'EFVI.

 

Pour ceux qui voudraient imprimer ce texte voici un PDF.

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Publié le 29 Mai 2014

Communiqué de presse

Jeudi 29 mai 2014 (Londres, Paris, Varsovie) – Plus de 50 éminents scientifiques de 15 pays ont demandé à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de reconsidérer son intention de classer les e-cigarettes de la même manière que les cigarettes de tabac, mettant en garde qu'une telle décision risquerait de faire manquer une occasion majeure de réduire la prévalence du tabagisme et la mortalité et les maladies qui lui sont associées (1).

Anticipant la prochaine réunion de la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l'OMS (2) à Moscou, en octobre prochain, les scientifiques ont réagi à un document confidentiel d'une réunion préparatoire de la CCLAT indiquant que l'OMS considère les e-cigarettes comme une «menace» pour la santé publique, et a l'intention de marginaliser leur utilisation comme une alternative accessible au tabac et aux cigarettes (3).

"Si l'OMS arrive à ses fins et étouffe les e-cigarettes, elle ne passera pas seulement à côté de ce qui est clairement une des plus grandes innovations de la santé publique des trois dernières décennies, pouvant sauver des millions de vies, mais elle dérogera à sa propre charte qui propose de permettre aux consommateurs de prendre le contrôle de leur propre santé, ce qu'ils font déjà eux-mêmes par millions (4)," a déclaré Jacques Le Houezec, signataire de la lettre, Conseiller en Santé publique et dépendance tabagique, Rennes, France, et conférencier clé du prochain Forum mondial sur la nicotine (5), "Les e-cigarettes font partie de la solution, pas du problème."

Il y a 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, et l'OMS estime que le tabac causera au 21ème siècle jusqu'à un milliard de décès prématurés et évitables. Un tel nombre de décès, de maladies, et les souffrances qui les accompagnent, exigent que nous recherchions sans relâche toutes les manières pratiques et éthiques possibles pour réduire ce fardeau.

Les politiques de contrôle du tabac ont réussi à communiquer les méfaits associés au tabagisme, et à encourager la prise de mesures pour réduire sa prévalence, ce qui a considérablement réduit le tabagisme dans certaines parties du monde - principalement dans les pays développés (mais le tabagisme continue d'augmenter dans de nombreuses autres parties du monde).

Cependant, dans les pays développés, beaucoup de gens continuent de fumer – environ 20% de la population du Royaume-Uni, mais environ 30% dans d'autres pays comme l'Espagne ou la France. La plupart des fumeurs veulent arrêter de fumer, mais beaucoup trouvent difficile de renoncer à la nicotine, ou n'en ont simplement pas envie.

"Si l'OMS suggère que les e-cigarettes sont aussi dangereuses que les autres produits du tabac, elle enverra un message erroné et sombre aux millions d'utilisateurs actuels de e-cigarettes qui les ont utilisées pour arrêter de fumer," a déclaré Robert West, un signataire de cette lettre, Professeur de psychologie de la santé et Directeur des études sur le tabac à l'University College de Londres. "Cela découragerait les fumeurs de les essayer, et nous passerions à côté d'une occasion majeure de réduire la mortalité due au tabagisme à l'échelle mondiale."

Les scientifiques savent depuis des années que les gens "fument pour la nicotine, mais meurent de la fumée." Les décès et les maladies attribuables au tabac proviennent de l'inhalation de particules de goudron et de gaz toxiques dans les poumons.

Les signataires de cette lettre croient fermement que les produits de "réduction du risque tabagique", comme les e-cigarettes et d'autres produits moins dangereux que la cigarette, comme le snus, pourraient être la solution. Les personnes qui fument actuellement pourraient faire beaucoup moins de mal à leur santé s'ils consommaient de la nicotine sous une forme à faible risque, non-combustible.

"L'utilisation d'e-cigarettes a été une révolution menée par les consommateurs, et s'est développée comme une initiative de santé publique menée par la base, qui pourrait sauver des millions de vies," a déclaré John Britton, Professeur d'Epidémiologie à l'Université de Nottingham, RU. "Elle s'est amplifiée à une vitesse qui montre à quel point les fumeurs veulent et choisissent des produits à base de nicotine qui ne tuent pas. J'espère que l'OMS et les décideurs de la santé publique reconnaitront et exploiteront les bénéfices de santé que les e-cigarettes peuvent procurer."

Dans leur lettre à la Directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, les 53 signataires affirment que les produits de réduction du risque tabagique pourraient jouer un rôle significatifs pour atteindre les objectifs de 2025 de l'ONU, qui visent à réduire les maladies non transmissibles.

Ils affirment que les objectifs de réduction de la consommation de tabac de l'OMS devraient être alignés avec le but ultime de réduire les maladies et les décès prématurés. Il serait contre-productif d'inclure les produits à base de nicotine à faible risque, telles que les cigarettes électroniques, au sein de ces objectifs - comme cela a été proposé – au contraire, ces produits devraient avoir un rôle important dans la réalisation de ces objectifs.

Notes aux éditeurs

(1) La lettre signée par 53 experts scientifiques et experts des politiques de santé, et les annexes d'information, sont disponibles sur le site Nicotine Science and Policy: http://nicotinepolicy.net/n-s-p/1751-statement-who-052014
la version française est ci-dessous

(2) La Convention-cadre pour la lutte antitabac a été adoptée en 2003 et établit un cadre pour le contrôle et la réduction de la consommation de tabac. À l'exception notable des États-Unis, la plupart des pays (173) sont Parties de la convention. La sixième session de la Conférence des Parties devrait être tenue à Moscou du 13 au 18 octobre 2014 http://www.who.int/fctc/en/

(3) Un document divulgué suggère que l'OMS a adopté une approche hostile aux e-cigarettes et à d'autres alternatives au tabagisme. Ces documents et un commentaire sont disponibles ici:

(4) Action on Smoking and Health. (2014). http://www.ash.org.uk/media-room/press-releases/:over-2-million-britons-now-regularly-use-electronic-cigarettes. Au Royaume-Uni, le nombre de personnes utilisant des e-cigarettes a triplé en deux ans, atteignant maintenant 2,1 millions – environ un tiers sont maintenant des ex-fumeurs.

(5) Le Forum mondial sur la nicotine se tiendra à Varsovie du 27 au 28 juin 2014 http://gfn.net.co/

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Publié le 26 Mars 2014

Une enquête mensuelle est réalisée en Angleterre (Smoking Toolkit Study) sur l'arrêt du tabac. Depuis 2011 des données concernant l'utilisation de l'e-cigarette sont aussi collectées. Voici un extrait du dernier rapport, en date du 21 mars 2014.

Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, l'utilisation croît toujours, mais à un rythme moins soutenu depuis un an.

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Le graphique ci-dessous montre qu'elle est surtout utilisée par les petits fumeurs de 2 à 5 cigarettes/jour (sans doute des utilisateurs mixtes, qui n'ont peut-être pas encore réussi à arrêter) et les ex-fumeurs (sans doute ceux qui ont réussi à arrêter avec).

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Chez les fumeurs qui utilisent d'autres sources de nicotine pour réduire leur consommation ou pour s'abstenir de fumer temporairement lorsqu'ils ne peuvent pas fumer (au travail, en voyage...), on observe que l'utilisation des substituts nicotiniques a diminué et est maintenant dépassé par l'e-cigarette.

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

On observe à peu près le même phénomène chez les ex-fumeurs, mais l'utilisation de l'e-cigarette a diminué depuis un an (peut-être un arrêt de l'e-cigarette qui a été utilisée pour arrêter toute consommation de nicotine).

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Il est clair que chez les fumeurs, l'e-cigarette est devenu le moyen préféré pour tenter d'arrêter de fumer, même si là aussi on observe une légère stagnation depuis un an.

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Cependant, depuis un an, le déclin de la prévalence du tabagisme semble s'accélérer légèrement. Ceci est un point important, car il montre bien une diminution de la prévalence tabagique, qui laisse supposer que la e-cigarette n'est pas seulement utilisée pour réduire sa consommation, mais pour arrêter de fumer.

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Ce qui semble confirmé par le graphique ci-dessous, où l'on voit clairement une augmentation des arrêts réussis depuis 2011.

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Il est clair aussi ci-dessous, que l'utilisation par les non-fumeurs est négligeable.

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Tout comme en France (voir les résultats de l'OFDT), les ventes de tabac diminuent depuis 2012. Les ventes de substituts nicotiniques diminuent aussi, mais moins qu'en France (il faut souligner qu'ils sont remboursés par le système de santé anglais).

Les dernières données anglaises sur l'e-cigarette

Les conclusions :

  • il semble que l'augmentation de l'utilisation de l'e-cigarette se stabilise
  • la baisse de l'utilisation des traitements est moins prononcée qu'en France
  • il est clair que l'utilisation de l'e-cigarette ne diminue pas les tentatives d'arrêt du tabac, ni la baisse de la prévalence tabagique
  • l'utilisation de l'e-cigarette par les non-fumeurs est très rare
  • la disponibilité de l'e-cigarette ne semble pas contrarier les mesures de contrôle du tabac, mais au contraire participer à la baisse de la prévalence tabagique, en facilitant l'arrêt du tabac

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Publié le 12 Juin 2015

Children aged 11 to 16 who have never smoked do not regularly use e-cigarettes, according to new Cancer Research UK data being presented today (Friday) at the UK Nicotine and Smoking Cessation Conference (link is external) and will be published in the journal Nicotine and Tobacco Research (link is external).

Les résultats présentés aujourd'hui à la conférence britannique sur l'arrêt du tabac confirment les données déjà publiées.

Parmi les 1205 adolescents de 11 à 16 ans ayant répondu à l'enquête, 12% ont essayé l'e-cigarette. Concernant l'utilisation régulière, elle représente 2% pour ceux l'utilisant plus fréquemment qu'une fois par mois, et 1% pour ceux l'utilisant plus qu'une fois par semaine.

L'utilisation régulière n'a été trouvée que chez les adolescents qui était aussi fumeurs. L'expérimentation de l'e-cigarette chez les adolescents non-fumeurs était de 3%.

Au Royaume Uni il y a environ 2,6 millions d'adultes utilisant l'e-cigarette, et environ 10 millions de fumeurs.

Le Prof. Linda Bauld, du Cancer Research UK et de l'Université de Stirling, a déclaré: “Certains pensent que l'augmentation de l'utilisation de la cigarette électronique que nous observons pourrait conduire à une nouvelle génération d'adultes n'ayant jamais fumé mais qui seraient dépendants de la nicotine. Cette peur est basée sur la croyance que dû à l'attirance de ces produits, les adolescents qui n'ont jamais fumé seraient attirés par l'e-cigarette et pourraient commencer à l'utiliser régulièrement."

“Notre enquête confirme d'autres enquêtes menées au Royaume Uni qui montrent qu'il n'en est rien. Les jeunes essayent effectivement l'e-cigarette, dont certaines contiennent de la nicotine. Cependant, nos données montrent que pour le moment cette expérimentation ne se traduit pas en utilisation régulière.”

Alison Cox, Directrice de la prévention du cancer au Cancer Research UK, a déclaré: “Ces données sur l'utilisation de la cigarette électronique chez les jeunes suggèrent que l'e-cigarette n'est pas une porte d'entrée dans le tabagisme. Il est rassurant aussi de voir que le tabagisme des jeunes continue de reculer pendant que l'utilisation de l'e-cigarette progresse."

“De nombreuses questions demeurent concernant ces produits, et il est important que nous continuions à suivre de près l'évolution de leur utilisation. C'est pour cela que le Cancer Research UK continuera de fiancer les recherches dans ce domaine.”

Enquête réalisée entre août et septembre 2014

Prévalence de l'utilisation de l'e-cigarette chez 1205 adolescents.

Expérimentation 12%

Plus d'une fois par mois 2%

Plus d'une fois par semaine 1%

Expérimentation chez les non-fumeurs 3%

Utilisation régulière chez les non-fumeur 0%

*utilisation régulière chez les non-fumeurs définie comme "au moins une fois par mois"

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Publié le 18 Juin 2015

Konstantinos Farsalinos vient de publier une nouvelle étude (mais qui a été réalisée fin 2013, ce qui montre qu'il peut être long parfois de publier une étude).

Pour ceux qui comprennent l'anglais, l'article est en libre accès, vous pouvez aussi lire son analyse sur son blog.

Pour cette étude, 24 vapoteurs confirmés (vapant et ayant arrêté de fumer depuis au moins 1 mois) et 23 fumeurs n'ayant jamais vapé ont tous utilisé la même configuration. Une Evic munie d'un clearomiseur EVOD, réglée sur 9W (c'est la même configuration qu'utilisée dans cette autre étude). Les participants devaient prendre 10 bouffées en 5 minutes, puis l'utiliser autant qu'ils souhaitaient pendant encore 60 minutes. Des prélèvements sanguins ont été réalisés avant de commencer à vaper, puis à 5, 20, 35, 50 et 65 minutes. Le nombre de bouffées, ainsi que la durée de chaque bouffée ont aussi été mesurés.

Le résultat principal est que les vapoteurs naïfs (les fumeurs) ont obtenu des taux de nicotine dans le sang plus faibles que les vapoteurs confirmés, comme le montre ce graphique.

Il est important d'apprendre à vaper pour améliorer l'efficacité d'absorption de la nicotine

Cette différence a été expliquée par une durée plus courte des bouffées chez les fumeurs (2,3 s) que chez les vapoteurs (3,5 s) (à droite sur le graphique ci-dessous), mais la signification statistique n'était pas très forte, ce qui indique que d'autres facteurs, comme le temps d'inhalation, ou le temps de rétention dans les poumons de la bouffée, sont des facteurs importants aussi. Par contre, le nombre de bouffées prises par les vapoteurs et les fumeurs était identique, comme le montre le graphique ci-dessous (à gauche), ce qui montre que ce n'est pas le nombre de bouffées qui peut expliquer ce résultat.

Il est important d'apprendre à vaper pour améliorer l'efficacité d'absorption de la nicotine

Cette étude montre clairement, qu'il est important pour un fumeur souhaitant arrêter de fumer avec la vape, d'apprendre à vaper correctement. C'est un point important à considérer dans les conseils prodigués par les boutiques. Le fumeur doit savoir qu'il est indispensable de prendre des bouffées plus longues et plus douces que celles qu'il fait sur une cigarette. C'est important pour une absorption efficace de la nicotine, comme le montre cette étude. De plus, cette étude confirme la précédente réalisée par la même équipe, qui avait montré que ce qu'un fumeur obtient en 5 min avec une cigarette, ne peut être obtenu qu'en 30 à 35 min avec le type de cigarette électronique utilisée ici (vaporisateur personnel de seconde génération), et en 1h avec une cigarette électronique de première génération (cigalike), comme le montre le graphique de la précédente étude.

Il est important d'apprendre à vaper pour améliorer l'efficacité d'absorption de la nicotine

L'innovation technologique que nous avons connu ces deux dernières années laisse supposer que les vaporisateurs personnels de troisième génération sont capables de délivrer la nicotine encore plus rapidement que ceux de seconde génération, et que donc ils doivent être plus efficaces pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Nul doute que Konstantinos Farsalinos saura nous le montrer dans une prochaine étude.

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Publié le 8 Mars 2013

Voici un poster que m’a envoyé son auteure canadienne (en anglais) :

Voilà, j’ai sélectionné tous les articles qui parlent de e-cigarette et qui seront présentés la semaine prochaine au congrès de la SRNT (Society for Research on Nicotine and Tobacco) à Boston, où je serai. Le document est ici.

Évidemment c’est en anglais. Ceux qui savent pourront en extraire les données intéressantes et les partager.

Le site www.treatobacco.net (en 11 langues, dont le français), dont je m’occupe, est en train de créer une page spéciale pour la e-cigarette recensant toutes les études. La page sera bientôt accessible, elle est en construction actuellement.

N’oubliez pas de signer la pétition de AIDUCE !

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Publié le 28 Janvier 2014

Droit de réponse

A la suite de la publication de ce blog (http://securitesanitaire.blog.lemonde.fr/2014/01/26/cigarette-electronique-faut-il-se-contenter-de-la-loi-du-marche/) du Dr W Dab, faisant suite à la conférence organisée par le CNAM le 24 janvier, nous souhaitons apporter quelques éclaircissements.

Blog : Trois arguments avancés au cours du débat illustrent cette difficulté. Le premier concerne la toxicité de la nicotine. Monsieur Le Houezec s’est d’emblée placé sur le registre de la certitude pour minimiser les dangers de la nicotine sans mentionner le document de référence de l’OMS dans lequel il est écrit : « la nicotine est un des poisons les plus toxiques et il agit rapidement … La nicotine est aussi une substance puissamment addictive ». Il a écarté tout risque cardiovasculaire de cette substance, alors qu’elle est évoquée dans de nombreux travaux (voir par exemple le récent dossier du JAMA).

Le document de l'OMS, ainsi que ses positions récentes sur la e-cigarette, ne sont pas basées sur les faits scientifiques les plus récents, au contraire de la présentation faite au CNAM, qui n'est pas un simple point de vue, mais une mise au point basée sur les données les plus récentes, qui est partagée par plusieurs chercheurs travaillant sur le sujet et qui a été envoyé à la Commission européenne sous la forme d'une déclaration scientifique.

Par contre, le récent dossier du JAMA ne présente aucune étude, mais une suite d'opinions. Il y a longtemps que les risques cardiovasculaires de la nicotine pure ont été écartés, dès l'instant qu'elle n'est pas associée aux autres composants (CO, gaz oxydants) de la fumée de tabac. Toutes les contre-indications de ce type ont été d'ailleurs retirées des AMM des substituts nicotiniques. Quant au pouvoir addictif de la nicotine, il semble selon les premières données dont nous disposons qu'il soit réduit lors de l'utilisation de la e-cigarette, par rapport à celui de la cigarette (là encore parce qu'elle apporte d'autres substances). Ce qui a aussi été clairement dit lors de la réunion au CNAM.

Blog : Ensuite, le Dr Mathern qui est secrétaire général de la Société Française de Tabacologie (SFT) a montré les données récentes au sujet du développement spectaculaire de l’usage de la e-cigarette pour conclure à une certaine impuissance face à la loi du marché qui semble inexorablement annoncer la généralisation de cet usage. S’agissant d’une Société subventionnée par le ministère de la Santé, c’est une affirmation qui m’a étonné.

Le Dr Mathern n'a fait que constater la réalité appuyée par des études économiques américaines, qui va dans le sens d'une réduction du risque tabagique, et qui devrait être soutenu par les autorités de santé.

Blog : De même, le Dr Mathern a appuyé son exposé avec des données non encore publiées tandis qu’il a écarté pour faiblesse méthodologique le travail de recherche publié dans l’excellente revue The Lancet (que j’ai commenté dans mon post du 15 septembre dernier) qui ne montre pas de supériorité de la e-cigarette comparée au patch nicotinique pour la cessation du tabagisme. Cela aussi m’a étonné, car en général, la SFT tente d’informer sérieusement sur les données scientifiques relatives au tabac, comme le montre par exemple son dossier récent sur la cigarette électronique.

En fait ce n'est pas le Dr Mathern qui a présenté des données en cours de publication, mais M Le Houezec, à qui le Dr Farsalinos a fait parvenir ces données. Elles avaient pour but d’éclaircir la capacité de délivrance et d'absorption de nicotine avec la e-cigarette, en comparaison avec la cigarette.

Concernant l'étude de Chris Bullen (signataire de la déclaration scientifique sus-mentionnée), G. Mathern n’a pas critiqué la méthodologie mise en œuvre, il a constaté l’impossibilité de conclure à partir des données très parcellaires obtenues du fait de difficultés dans l’homogénéité du matériel employé, de faiblesse dans le recueil des données (déclaratives par téléphone) et d’absence de contrôle par mesure du CO. D’ailleurs, C. Bullen, lui-même, l’a critiquée en ces termes : « However, randomized evidence is sparse, and is currently limited to two trials. A recently published randomized controlled trial in 300 smokers not wanting to quit found a verified cessation rate of about 9% at 12 months, but with no cessation advantage of nicotine over placebo e-cigarettes and no tobacco cigarette comparison group (Capponetto et al., 2013). A larger (n=657) randomized controlled trial of e-cigarettes versus nicotine patches in adult smokers wanting to quit smoking found roughly equivalent but modest (4-8%) CO-verified quit rates at 6 months (Bullen et al., 2013). Both studies were limited by low statistical power, product unreliability and low nicotine delivery. »

Quant au dossier de la SFT, qualifié de sérieux, il a été présenté par M Le Houezec lors de son intervention, car il en est l'auteur. Il s'agit d'un numéro thématique de la Lettre de la SFT, qu'il publie chaque mois, grâce à une subvention de la DGS.

Blog : Or, qu’il s’agisse des risques ou des bénéfices de la e-cigarette, il me semble que l’on est face à de nombreuses incertitudes, le seul élément à peu près certain étant que les risques sont nettement moins élevés que ceux du tabac. Mais ceci pourrait induire une incitation des jeunes à vapoter et « dénormaliser » l’image de la cigarette. Sur ce point, je signale un excellent article d’une des meilleures revues médicales, le New England Journal of Medicine (NEJM), qui explicite bien les enjeux et leurs incertitudes et plaide pour une interdiction de la e-cigarette chez les jeunes.

Effectivement, la certitude est une réduction des risques pour le fumeur, personne ne semble la mettre en doute. Compte-tenu de la morbidité et de la mortalité associées au tabagisme, la e-cigarette semble être un outil à ne pas négliger et à ne pas décourager.

L'argumentation sur l'initiation des jeunes et la renormalisation du tabagisme ne sont que des suppositions pour l'instant, et quant à citer les divers points de vue sur le sujet, on peut aussi présenter l'article non moins excellent du JAMA, qui présente les deux côtés des choses, le tout abstinence versus la réduction du risque.

Pour conclure, personne parmi les acteurs de la e-cigarette, n'est opposé à l'établissement d'une réglementation claire et protectrice des consommateurs, et des non consommateurs. En France, les utilisateurs, le gouvernement et les professionnels travaillent d'ailleurs ensemble dans ce but. Par contre, le projet de Directive tabac discuté actuellement à Bruxelles, et qui a cherché à tout prix à inclure la e-cigarette dans les produits du tabac, est loin de respecter le procédé démocratique que l'on attend de l'Union européenne. Les débats qui ont eu lieu en décembre se sont tenus à huis-clos, sans aucune concertation des scientifiques, des utilisateurs ou des professionnels. Il est temps de dépassionner ce débat et de se donner le temps d'établir une réglementation adaptée qui puisse bénéficier au mieux à la santé publique.

M Jacques Le Houezec, conseil en santé publique, tabacologue

Dr Gérard Mathern, pneumologue tabacologue.

La réponse du Dr W. Dab (que je remercie) à notre réponse :

Je vous remercie des éclaircissements que vous apportez à ce débat qui mérite effectivement mieux qu’un échange de passions. Ce à quoi je suis attaché comme vous d’ailleurs, vous le montrez bien dans vos propos, c’est que l’ensemble des arguments soit versé à la discussion. Que personne ne soit opposé à une réglementation raisonnable est un peu fort comme affirmation au regard de certains commentaires reçus ici, mais disons qu’une large majorité peut se retrouver sur cette ligne. Enfin, que l’Union Européenne ne fasse pas preuve de plus de transparence est effectivement regrettable et nuisible à la sérénité du débat. Soyez assurés que cet espace que nous offre Le Monde s’attachera chaque fois que cela sera nécessaire et utile à alimenter une discussion sans parti pris ni agressivité. Bien cordialement à vous deux.

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