Résultat pour “video nicotine”

Publié le 3 Avril 2017

Une vidéo sur la nicotine qui tenait à cœur à Jean-Philippe Boutin et que nous avons enregistrée il y a quelques jours. J'espère qu'elle vous plaira autant que cela nous a plu de la faire ensemble. Merci Jean-Philippe !

Si vous vous posez des questions sur la vape et sur la nicotine cette vidéo est faite pour vous !

 

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Rédigé par Jacques Le Houezec

Publié le 11 Octobre 2016

Voici un témoignage de quelqu'un qui a arrêté de fumer grâce à la vape depuis plusieurs années. Ce témoignage m'a séduit car il illustre parfaitement ce que je dis et essaye de faire depuis de nombreuses années ; dédiaboliser la nicotine. Je vais parcourir ce texte avec vous, en y ajoutant quelques notes (le texte en bleu, celui en noir étant le texte de Franck).
Je remercie Franck de m'avoir autorisé à publier son billet ici.
 
Franck, administrateur du forum http://www.ecigarette-public.com, et co-fondateur de l'AIDUCE, a donc publié ce long billet pour faire son...
 
COMING OUT

Hello à tous et bises aux dames.
Attention, c'est un long billet, mais que voulez-vous j'avais pas mal de choses à dire !  Very Happy
Ce billet représente mon opinion et n'est pas forcément partagé par l'ensemble du staff à 100%.

1. C’est une déclaration. Ma déclaration. Deux ou trois mots d’amour.

J’ai mis du temps avant de le savoir réellement. Avant de comprendre. J’ai aussi mis un peu de temps avant de l’avouer publiquement. Car ce que je m’apprête à dire n’est pas forcément bien accepté par notre société qui prône pourtant la liberté et l’accomplissement de l’individu. On ne cesse de criailler « liberté » sur tous les tons et toutes les intonations, pourtant, on l’apprend assez vite, il y a des limites à ces beaux idéaux basés sur la liberté. Alors soit on les accepte de bonne grâce, soit on se tait mais on n’en pense pas moins, soit on s’affirme sans crainte.

Ce que je vais faire aujourd’hui.

Je fais donc mon coming out.
Enfin, en quelque sorte. Car non, je ne vais pas vous narrer mes préférences sexuelles d’une affligeante banalité. Mon coming out se situe sur un tout autre terrain.Wink

Voilà mon aveu : J’aime la nicotine, j’aime l’utiliser avec mes « vapappareils » et je n’ai absolument aucune envie d’arrêter d’en prendre. Oui, j’aime les effets de la nicotine. J’aime cette sensation d’apaisement qu’elle procure tout en contribuant à garder mes sens en éveil. Je me trouve donc très bien dans ma consommation de nicotine et ne vois aucune raison de changer.

Un jour peut-être j’arrêterai cette relation. Si la nicotine venait à me tromper. A être finalement plus destructrice que séductrice. Mais ce jour n’est pas arrivé.

Voilà, c’est dit !Very Happy

2. L’enfer, c’est les autres

Je peux apercevoir l’interrogation de certains d’entre vous. Comment ? Mais que nous chante-t-il là cet apôtre ? La nicotine n’est pas interdite ! On peut la consommer dans les cigarettes. On peut acheter des gommes en pharmacie. Tiens, il peut même continuer à vaper si le cœur lui en dit. De quoi se plaint-il ?

Oui, on peut consommer la nicotine sous plusieurs formes sans risquer des amendes, la prison ou l’écartèlement en place publique.

Mais tout le monde le sait, fumer n’est pas forcément dans l’air du temps. Les interdictions ou restrictions de fumer gagnent de terrain. Doucement. Imperceptiblement. Sans compter le regard noir des non-fumeurs qui font bien comprendre, à juste raison, qu’ils n’ont pas spécialement envie d’être opportunés par une fumée aussi nauséabonde que dangereuse pour la santé.

La vape ? Cette dernière n’est pas interdite. Vous avez raison. Ceci dit, on peut noter les efforts constants du gouvernement pour tenter de l’exclure des lieux fermés ouverts au public. Et pourquoi ? Pour odeur nauséabonde et dérangeante ? Pas du tout. Pour vapotage passif ? Pas plus. Parce que vaper est un geste de séduction et que cela pourrait inciter des fumeurs à fumer.

Par décence, je ne vous parlerai pas des médias, toujours prompts à titrer sur l’explosion d’une batterie ou sur la dernière étude prétendument scientifique mais réellement négative, oubliant consciencieusement de publier des articles sur les études positives, contribuant ainsi à donner une image délétère de la vape.

Et puis vous trouverez toujours un proche, un voisin, voire le médecin pour vous dire que c’est pire ou que c’est mieux que le tabac, c’est selon, mais qu’il faudra quand même songer à arrêter parce qu’on ne sait pas trop ce qu’il y a dedans. Et puis il y a de la nicotine quand même.

Mieux encore : j’ai vu des vapoteurs me regarder avec le regard vitreux des gars qui ne comprennent pas lorsque je leur disais que j’utilisais plusieurs taux de nicotine, généralement entre le 6 et le 18 mg/ml depuis mes débuts et que cela me convient très bien comme cela et n'avais nullement l'intention de changer.

3. Diabolisation de la nicotine : tout ce qui est excessif est insignifiant.

Ah la nicotine, que de bêtises dit-on sur elle !

La nicotine est régulièrement diabolisée, notamment par le grand public.  Elle est victime de préjugés particulièrement tenaces, enfants bâtards nés de l’accouplement de la pure ignorance et de la bêtise crasse (cf. cette conférence, à partir de 5'30).

Et ces préjugés ne datent pas d'aujourd'hui, les raisons de leur existence sont à rechercher des dizaines d'années en arrière.

Hormis quelques légumes et féculents contenant de la nicotine à l’état de traces, comme la pomme terre ou l’aubergine, la méthode d’ingestion de la nicotine la plus usitée jusque dans les années 80 est évidemment l’absorption par les produits à fumer ou par les produits à chiquer. Du coup, tout le monde, y compris certains médecins, avaient une fâcheuse tendance à confondre tabac et nicotine. Les cigarettes donnent le cancer, il y a de la nicotine dans le tabac, donc la nicotine donne le cancer.

Ce n’est qu’à l’apparition des substituts nicotiniques, comme les gommes et les patchs, que le discours changea radicalement. La nicotine n’était plus du tout dangereuse ni même addictive lorsqu’elle était utilisée via les produits pharmaceutiques (cf. cette page d'un labo pharmaceutique).

Maintenant que la vape se développe, curieusement, la nicotine est redevenue un produit nocif qu’il convient d’éviter le plus possible. Enfin surtout avec la vape et toujours pas pour les produits de sevrage classique (cet article de Vaping Post sur l'OMS). Allez y comprendre quelque chose.scratch

Pourtant, il n’a pas été démontré que l’inhalation de nicotine seule soit susceptible d’entraîner de graves effets sur la santé. Non pas que son utilisation soit totalement anodine, qu’il n’y ait pas quelques conséquences cardio-vasculaires (augmentation de la pression artérielle, augmentation du rythme cardiaque) mais tout cela reste encore à préciser de manière certaine. Peut-être même à affirmer.

Je souhaite apporter ici une précision, l'effet stimulant sur le système cardiovasculaire ne s'observe qu'en aigu, en particulier après une période de non consommation (le matin par ex.), mais que durant la journée ce phénomène disparaît à cause de la très grande tolérance à ces effets de la nicotine chez le fumeur ou l'utilisateur de nicotine.

Au contraire même : des études récentes mettent en valeur les bienfaits de la nicotine, comme une étude américaine publiée en 2014 qui annonce que la nicotine favoriserait l’apprentissage et la concentration et permettrait de lutter contre la maladie de Parkinson (cf. cet article du Point.fr). At last but not least, la nicotine pourrait aider à lutter contre les dépressions, l’hyperactivité ou les TOC. Pas mal, non, pour une substance si décriée ?

Il faut savoir que nous avons des récepteurs nicotiniques partout dans le corps, y compris dans le système digestif, ce sont eux qui nous permettent aussi de contracter nos muscles striés, et qu'il y a plusieurs types de récepteurs nicotiniques, en particulier dans le cerveau. La conséquence est que la nicotine peut être un outil, voire un médicament, pour comprendre ou traiter de nombreuses maladies. Quant au Parkinson, nous avons réalisé une étude pilote qui nécessiterait d'aller plus loin, mais que pour l'instant rien ne bouge, même si une association de patients atteints de la maladie de Parkinson s'est créée autour du traitement par la nicotine (A2N).

Mais si la nicotine n’est pas forcément un haut facteur de risques si elle est inhalée, qu’en est-il des risques en cas de contact cutané ? En cas d’ingestion malencontreuse ? Si des enfants venaient à boire une fiole par exemple ?

Au début de la vape, tout le monde, y compris les scientifiques, pensait que la nicotine était létale à partir d’environ 50 mg pour un adulte. Nettement moins pour un enfant car la dose létale varie en fonction du poids des individus. Bien entendu on pensait aussi qu’on pouvait avoir des problèmes à des doses bien inférieures : brûlures, palpitations cardiaques en cas de présence de liquides sur la peau, sensation d’ivresse, etc. Cet article du point datant de 2014, donc pas si vieux que cela, éclaire sur la présentation qui était faite de la nicotine (cet article du point.fr). Pas de quoi pavoiser. Lorsqu’on se renversait un peu de liquide sur la peau la première fois, on n’en menait pas large ! Et très vite, on s’est rendu compte que cela n’avait absoluement aucun effet.

Et pourquoi personne ne se pose de question quand on se pose un patch sur la peau ? C'est aussi de la nicotine, et pure en plus ! Alors qu'un liquide à 20 mg/ml c'est une dilution à 2%.


Des enfants en bas âge ont absorbé des gouttes de liquides nicotinés. Il y a donc eu quelques intoxications signalées, notamment plus d’un millier de cas aux USA, mais, à notre connaissance « seulement » deux morts d’enfants à travers le monde : une jeune fille en Israël, un cas dont on n’entend plus parler (et n'a jamais été confirmé), et un jeune garçon aux USA qui aurait avalé de la nicotine pure. Certes, deux, c’est déjà beaucoup mais, par rapport à d’autres terribles accidents liés aux enfants, cela reste un chiffre bas.

On s’est donc vite rendu compte que la nicotine n’est pas si dangereuse à des doses habituelles. Une étude de Bernd Mayer publiée en 2013 vint confirmer ces soupçons. Ces travaux évaluent entre 500 mg et 1 g la dose létale (wikipedia). Ouf, nous voilà soulagés, cela laisse une confortable marge. Very Happy  Bien entendu, les vapoteurs doivent rester vigilants et ne pas faire n’importe quoi, notamment en présence d’enfants. Cependant, il y a de quoi être relativement serein et de ne pas paniquer si quelques millilitres de liquide nicotiné se déposent sur votre peau délicate.

Tordons le coup à une autre idée émise par quelques nouveaux vapoteurs. En effet, certains d'entre eux hésitent à prendre des taux de nicotine assez forts, qui pourraient pourtant leur convenir afin d'éviter un surdosage nicotinique. On se calme. Le surdosage nicotinique n'est pas dangereux. Lorsqu'on abuse de la nicotine par rapport à sa dose habituelle, le corps réagit tout de suite : on a des nausées, des maux de tête, on tremble comme au premier rendez-vous. Si vous êtes malin, vous allez vous adapter immédiatement en vapant moins tout simplement.

Aussi, malgré les préjugés, malgré les « on-dit » toujours vivaces, notre connaissance de la nicotine augmente jour après jour et, finalement, même si la nicotine n’est peut-être pas un produit banal, elle est loin d’être la substance démoniaque que certains se complaisent à décrire.
Alors, une fois que vous avez exposé à d’éventuels détracteurs ces quelques arguments, il ne leur reste plus qu’à vous opposer cette vieille antienne que le vapoteur connaît bien : « mais tu es toujours accroc ! Tu restes addict ».

4. Addict à la nicotine. Oui et alors ?

Le vapoteur que je suis reste accroc. Bien sûr. Dépendance plus psychologique que physique soit dit en passant. Je comprends d’ailleurs les fumeurs ou vapoteurs qui souhaitent ne plus être dépendants. Ils souhaitent être libérés de ce qu’ils estiment être un poids tout en gagnant un peu de pouvoir d’achat en passant. D’autres préfèrent arrêter la vape car ils ont des doutes sur les effets de la vape sur leur santé à terme. C’est totalement respectable.

Mais j’ai quand même la furieuse impression qu’un certain nombre de vapoteurs débutants ou de jeunes vapoteurs n’ont qu’une idée en tête : se passer de nicotine le plus vite possible, genre « il y a 15 jours j’étais en 12 mg/ml, là, je suis passé en 6 mg et bientôt, je tente le 3 ! ». Pourquoi être si pressé ? C’est une course ? Il y a quelque chose à gagner si on arrête la nicotine avant tout le monde ? Ce genre de comportement me semble plus être la résultante de cette pression négative environnante qu’une décision pesée et mûrement réfléchie.

Vous voulez arrêter la nicotine ou alors la vape à terme ? Très bien. C’est respectable. Mais prenez votre temps. Ne vous précipitez pas. J’en ai vu des membres vouloir précipiter leur baisse de nicotine et qui sont retournés illico presto au tabac. Lorsque vous baissez votre taux et que vous ressentez des manques importants, n’hésitez pas à revenir en arrière en reprenant un taux de nicotine plus fort plutôt que de vouloir à tout prix continuer à baisser le taux de nicotine. Il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.Razz

Dernière point : vouloir baisser le taux de nicotine de vos liquides alors que vous continuez à fumer en même temps ne vous apportera pas grand-chose, sinon un retour à votre niveau de tabagisme antérieur. A vous de voir. Ne riez pas, on a vu des vapoteurs vouloir à tout prix descendre le taux de nicotine alors qu’ils fumaient encore, comme si le danger immédiat était la nicotine dans leur liquide et non pas la cigarette ! Cela n’a pas fait un pli : ils sont redevenus fumeurs exclusifs.

Comme le dirait Jacques Le Houezec, dans le sevrage tabagique, la nicotine n’est pas le problème, c’est la solution. La nicotine est la meilleure alliée du vapoteur, et non l’ennemi qu’il faut combattre obligatoirement. Je rajouterai, il faut savoir utiliser la nicotine comme un outil pour ne pas risquer de rechuter dans le tabagisme.

On devient addict au tabac à cause de la nicotine (et des autres substances de la fumée qui renforcent cette dépendance), c’est vrai. Mais on ne meurt pas à cause d’elle. On meurt du goudron, du monoxyde de carbone.
Donc, oui, je suis addict (je dirais plutôt dépendant, mais comme on peut l'être du café et pas comme on l'est quand on fume). Tout à fait. Cependant, il est utile de rappeler que l’être humain n’est pas parfait par nature. Il a ses limites, ses défauts, ses déséquilibres. Qui peut se targuer d’être tout le temps équilibré en toute chose ? Ce ne sont certainement pas les accrocs à la télé, aux jeux vidéo, au travail, aux smartphones, au tabac, au sexe, aux réseaux sociaux, à l’alcool, aux drogues douces ou dures, au sport, aux jeux d’argent, au pouvoir, à l’argent ou à la célébrité qui vont me contredire !

L’important, de mon point de vue, est que cette addiction n’ait pas un effet particulièrement néfaste sur ma santé, ce qui semble être le cas, qu’elle ne cause pas de tort à mon entourage, ce qui est le cas, qu’elle ne me désocialise pas, ce qui est le cas, et qu’elle n’accapare pas tout mon temps libre, ce qui est le cas, même si la présence sur le forum me prend beaucoup de temps, avouons-le. Alors, honnêtement où est le problème ? Personnellement cela ne m’en pose pas. Je gère. Merci beaucoup de votre sollicitude.

Pourtant cela semble en décontenancer certains, y compris parmi les vapoteurs. Tant pis pour eux. Mais, là où je suis passablement agacé, c’est que la réglementation qui se met en place doucement ne va rien changer à ces préjugés populaires. Bien au contraire même, elle risquent fort de les augmenter.

5. Le seuil de 20 mg/ml ou comment instiller dans les esprits une barrière psychologique

Jusqu’en 2011, les vapoteurs avaient le choix du taux de nicotine. Le 18 mg/ml était couramment utilisé, notamment dans les premiers temps suivant l’arrêt du tabac. Mais on trouvait aussi du 24 mg/ml voire du 36 mg/ml.

En 2011, sans crier gare, l’ANSM (AFSSAPS à l'époque) publia un communiqué pour interdire à la vente libre les liquides de plus de 20 mg/ml. Si les liquides contiennent plus de 20 mg/ml, ils doivent être vendus en pharmacie (voir le communiqué). Ce n’était même pas une loi à l’époque. Pas plus une interdiction de consommer. Juste une orientation qui stipule donc que les produits nicotinés sont des produits de consommation courante jusqu’à 19,9 mg/ml et deviennent comme par magie un produit médical à 20 mg/ml ou au-dessus.

Voilà une bien belle crétinerie que je n’ai jamais comprise. Comment un produit peut-il être de consommation courante à 19,9 mg/ml et devenir un médicament à 20 ?  scratch Si quelqu’un pouvait me rancarder et m’expliquer cet étrange phénomène, j’en serai le premier ravi.
Et voilà que cet avis fut appliqué de manière très rigoureuse par la DGCCRF lors de ses inspections dans les boutiques. Certains patrons de boutiques, qui avaient décidé de passer outre, considérant qu’il n’y avait rien de légal dans cette décision, se sont vus supprimer tout leur stock de produits à plus de 20 mg/ml. Une bonne petite saisie, cela calme toujours les ardeurs.

Les vapoteurs ont alors compris que des gens dans des bureaux quelque part pouvaient prendre des décisions impactant des millions de citoyens sans même que cela soit discuté et validé par le pouvoir politique. Cela se passe maintenant et sous la Vème république. Même pas sous une sombre dictature bananière. Ahurissant.

Ainsi, des millions de vapoteurs, qui se sont lancés après l’application de ce seuil, sont venus à considérer cette limite comme normale puisqu’ils l’ont toujours connue. Un peu comme on apprend les nombres, l’heure, les jours de la semaine, les mois lorsqu’on est marmot.  Après 1 il y a 2. Après le lundi il y a mardi. C’est comme cela et pas autrement. Dans la vape, c’est pareil : moins de 20 mg/ml, c’est bien. Plus de 20 mg/ml, ce n’est pas bien. C’est ainsi.  Pourquoi ? Je ne suis pas certain que tout le monde réfléchisse à cette question, même parmi les vapoteurs. C’est comme cela et puis c’est tout. Attention, ce n'est pas une critique. Il n'est pas dit non plus que j'aurais réfléchi moi-même à la question si j'avais commencé la vape après 2011.

Ce seuil a eu des effets particulièrement néfastes. On estime qu’il n’est pas suffisant pour 25 à 30% des fumeurs. Voilà comment certains, ayant testé dans les « limites autorisées », étaient en manque et sont donc revenus au tabac sans connaître la cause de leur échec puisqu’ils ont fait tout comme il fallait. Voilà peut-être une des raisons pour laquelle on trouve énormément d’hybrides, mi-vapoteurs, mi-fumeurs : certains d’entre eux ne trouvent probablement pas leur compte de nicotine avec la vape. Voilà enfin comment certains vapoteurs qui savaient qu’il leur fallait un taux supérieur sont devenus des pestiférés. Juste par l’application d’une norme idiote.

Ce seuil a aussi un autre impact psychologique : inconsciemment, pour beaucoup, s’en approcher, c’est déjà frôler la zone de danger. Etre en 16 ou 18 mg/ml, c’est limite être un rebelle. Ce qui fait rire jaune tous les vapoteurs ayant commencé avant 2011 et qui ont connu les liquides à 24 ou 36 mg/ml sans pour autant forcément les utiliser eux-mêmes.

Enfin, l’application de ce seuil signa l’enterrement de ce que les premiers vapoteurs appelaient la vape libre. Globalement, la vape libre, c’est une vape avec le moins de restrictions possibles pour les utilisateurs. Mais cela ne veut pas dire une vape irresponsable et cela n’interdit pas les études sur les effets de la vape, des études sur les liquides, une information exigeante des professionnels vers les utilisateurs (composition des liquides, matériaux utilisés, conseils et précautions d’emploi, etc.). Mais inutile de pousser plus loin la définition : la vape libre n’existe plus en France depuis ce communiqué de l'AFSSAPS de mai 2011. Funeste date.

6. L’adaptation des fabricants ou comment remplir le tiroir-caisse avec une norme stupide

Ce qu’il y a de bien dans le système capitaliste, c’est que les fabricants les plus malins savent s’adapter aux exigences les plus extravagantes. Mieux même : ils arrivent à remplir encore plus le tiroir-caisse et en profitent au passage pour manger tout cru les concurrents les plus faibles.
Pour s’adapter à ces restrictions sur le taux de nicotine, la parade fut donc vite trouvée : proposer des résistances de plus en plus basses et des mods de plus en plus puissants pour les faire fonctionner. Jusqu’en 2011 ou 2012, des résistances à 2 ohm étaient courantes et les résistances en 1,5 ohm étaient considérées comme des basses résistances. Aujourd’hui, il est très courant de trouver des résistances de 0,5 ohm voire plus basses dans les kits tous publics.

En parallèle, les taux de nicotine ont largement baissé. Les nouvelles gammes mises sur le marché proposent majoritairement du 0, du 3 ou du 6 mg/ml. Rares sont celles qui proposent du 12. Le 18, n’en parlons même pas. Il faut se diriger vers les gammes classiques mono-arômes pour éventuellement trouver son compte. En effet, la vape en sub-ohm (à moins de 1 ohm) entraîne l’utilisation d’un faible taux de nicotine. Vaper à 0,5 ohm en 12 mg/ml ou en 18 mg/ml détartre sérieusement les chicots et récure les poumons. Le vapoteur adopte alors obligatoirement un taux de nicotine bas.

Pourtant, je ne suis pas convaincu que le triptyque « basse résistance + forte puissance + bas taux de nicotine » soit forcément plus performant que « haute résistance + basse puissance + fort taux de nicotine ». Il m’est arrivé plusieurs fois d’essayer du 24 mg/ml lors de mes premières années de vape, au temps béni où les liquides à ce taux étaient disponibles. C’était furieusement efficace. Moins d’une dizaine de taffes calmaient les éventuels manques et me rassasiaient pendant une heure ou deux sans problème. A titre de comparaison, je ne retrouve vraiment pas ce sentiment de satiété en 6 mg/ml à 0,5 ohm. Encore moins à 3 mg/ml. En tout cas, il me faut bien plus qu’une dizaine de taffes pour arriver à satiété.

Voilà donc le sens de l’histoire : des résistances de plus en plus basses, des appareils de plus en plus puissants pour les faire fonctionner et des taux de nicotine de plus en plus bas. Le tout engendrant un achat fréquent de matériel lorsqu’on souhaite rester à la page, et une consommation de liquide de plus en plus forte. Tout cela fait donc l’affaire des fabricants. Celle des utilisateurs, c’est une autre histoire. En effet, non seulement je ne suis pas convaincu de la réelle efficacité de cette course à la puissance mais, en plus, je reste persuadé que ce n’est pas la panacée pour de nombreux fumeurs qui n’y trouvent pas leur compte.

7. L’interdiction des fioles de plus de 10 ml de liquide nicotiné : une autre mesure de diabolisation de la nicotine

Une autre restriction concoctée avec amour par l’UE va probablement contribuer à la baisse du taux de nicotine : l’interdiction prochaine de la vente de fioles de plus de 10 ml pour les liquides nicotinés. En effet, les liquides sans nicotine ne seront pas soumis à cette limite de contenu. On pourra donc continuer à trouver des fioles de liquides sans nicotine à 30, 60, 100, 120 ml sans problème. Il sera facile de conclure plus ou moins inconsciemment que, si on trouve des bouteilles de 100 ml de liquide sans nicotine, mais que les flacons avec nicotine sont limités à 10 ml, alors cela veut dire que les liquides avec nicotine sont 10 fois plus dangereux. Confondante ineptie.

Là encore, les fabricants tentent de mettre en place des solutions pour s’adapter cette nouvelle limite des 10 ml qui s’annonce, notamment avec l’apparition de fioles de booster de nicotine à 20 mg/ml. Cependant, à partir d’un liquide sans nicotine, pour arriver à un taux de 11 à 12 mg/ml pour 10 ml, il vous en faut du booster de nicotine. Environ la moitié. Et si ce booster est fabriqué sur une base sans arôme, cela peut très vite devenir fadasse au-dessus de 6 mg/ml. Sans compter le coût pour l’instant très prohibitif des fioles de booster. Cette solution des boosters de nicotine, sympathique sur le papier, n’est donc en réalité qu’un pis-aller, qu’une solution dégradée qui devrait inciter à garder un faible taux de nicotine. Tant mieux pour ceux qui apprécient.

Tant pis pour les autres.

Tant pis pour moi.

8. On vape comme on aime

Alors que nos connaissances sur la nicotine augmentent régulièrement et que l’on s’aperçoit qu’elle est loin d’être aussi nocive qu’on le croyait, les préjugés continuent d’être très présents. Enfin, les restrictions que connaît la vape vont non seulement les confirmer mais, en plus, contribuent à pousser les vapoteurs vers des solutions utilisant de moins en moins de nicotine, quitte à laisser des insatisfaits en chemin.

Mais la nicotine n’est pas l’ennemie dans notre lutte contre le tabagisme. C’est même notre meilleure alliée. Elle doit donc être utilisée avec vigilance, certes, mais sans crainte et sans peur.

En tout cas c’est mon alliée la plus fidèle dans mon combat contre le tabagisme. Et les effets qu’elle me procure me satisfont pleinement.

D’aucuns diront certainement que je fais de la propagande. Faux. Je ne cherche nullement à convaincre qui que ce soit. Juste à affirmer mon opinion. Chacun fait comme il veut : vous voulez arrêter la vape ? Très bien, c’est respectable. Vous voulez vaper en zéro nicotine ? Aucun souci. Vous souhaitez vaper avec le taux de nicotine le plus bas possible ? C’est votre droit.

Par contre, je vape comme je le souhaite et comme j’en ai envie. Et je n’ai aucune intention de me défaire de mon appétit de la nicotine.

Aujourd’hui, je l’affirme haut et fort. On vape comme on aime, dit-on régulièrement. Cela tombe rudement bien : j’aime la nicotine. Et n'en n'éprouve nulle honte.
Et vous ?
Merci de m'avoir lu jusqu'à là. Si, si Very Happy Et bonne vape !

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Publié le 13 Janvier 2014

Publié le 20 Juin 2013

Cette étude est très importante, car elle est la première à analyser précisément la façon dont les utilisateurs de e-cigarette vapotent, et à évaluer la quantité de e-liquide utilisée.

Pour cela, 45 vapoteurs expérimentés et 35 fumeurs, de 20 à 45 ans, ont été recrutés. Les vapoteurs, tous anciens fumeurs, vapotaient quotidiennement des e-liquides avec des concentrations de nicotine allant de 6 mg/ml à 12 mg/ml. Ils vapotaient en moyenne depuis 7 mois et utilisaient 5 ml de e-liquide chaque jour. Les fumeurs n'avaient jamais utilisé de e-cigarette. Ils étaient tous abstinents depuis la veille au soir (au moins 8h) de e-cig pour les uns, et de cigarettes pour les autres.

La e-cigarette utilisée dans l'étude était une eGo-T munie d'un atomiseur Epsilon (clearomiseur), considérée comme une e-cig de seconde génération. Un e-liquide à 9 mg/ml a été utilisé pour l'étude.

Les vapoteurs ont utilisé la e-cig ad libitum (à volonté) pendant 20 minutes, pendant qu'ils étaient filmés afin, par la suite, d'analyser image par image pour déterminer les caractéristiques topographiques du vapotage (durée d'allumage de la diode déclenchant la batterie, durée d'inhalation, durée d'exhalaison). Les fumeurs ont aussi été filmés en fumant 2 cigarettes (7 mg de goudron, 0,7 mg de nicotine, selon la machine à fumer), puis un autre jour, en vapotant pendant 10 minutes (après avoir reçu des instructions concernant l'utilisation de la e-cig). Les images vidéos étaient prisent à 25 images/secondes, ce qui donne une précision d'analyse image par image de 40 ms.

Afin de minimiser les biais d'évaluation, seules 10 bouffées de cigarette ou de e-cig consécutives ont été analysées dans les 2 groupes. Les 3 premières bouffées n'étaient pas analysées, afin de laisser un temps d'adaptation aux utilisateurs, les bouffées analysées ont été les bouffées 4 à 13.

Pour déterminer la quantité de e-liquide utilisé par les vapoteurs (pas par les fumeurs), le clearomiseur était pesé avant utilisation, puis après 5 minutes et 20 minutes de vapotage. Le temps de 5 minute a été utilisé car il représente à peu près le temps nécessaire pour fumer une cigarette, les 20 minutes ont été choisies car elles représentent le temps d'utilisation d'un inhaleur de nicotine (substitut nicotinique) pour délivrer 4 mg de nicotine.

Les résultats montrent que la durée de la bouffée de e-cig prise par les vapoteurs est significativement (p<0,001) plus longue (4,2 +/- 0,7 s) que la bouffée de cigarette ou de e-cig prise par les fumeurs (2,1 +/- 0,4 s et 2,4 +/- 0,5 s, respectivement). A l'inverse, la durée de l'inhalation est significativement (p<0,001) moindre avec la e-cig chez les vapoteurs (1,3 +/- 0,4 s) que chez les fumeurs (2,2 +/- 0,4 s et 2,0 +/- 0,4 s, respectivement). Par contre, aucune différence n'a été observée sur la durée d'exhalaison (1,7 +/- 0,5 s ; 1,8 +/- 0,4 s et 1,7 +/- 0,3 s, respectivement).

Les vapoteurs ont pris 13 bouffées en 5 minutes et 43 bouffées en 20 minutes (soit 1 bouffée toutes les 20 à 30 s), ce qui correspond à 62 mg (ou 0,05 ml) et 219 mg (ou 0,18 ml) de e-liquide (la quantité de e-liquide consommée est significativement corrélée au nombre et à la durée des bouffées, et aucun effet dû à l'âge, l'historique du tabagisme ou à la durée d'utilisation d'une e-cig quotidiennement, n'a été observé). Selon ces données, et la concentration à 9 mg/ml du e-liquide utilisé, les e-cig, dans ces conditions d'utilisation, ont délivré 0,46 +/- 0,12 mg de nicotine en 5 minutes et 1,63 +/- 0,41 mg de nicotine en 20 minutes.

Afin de comparer avec la consommation de cigarettes, et en estimant qu'une cigarette délivre environ 1 mg de nicotine au fumeur en 5 minutes (c'est la mesure moyenne observée dans les études), il a été estimé avec ces données qu'il faudrait un e-liquide dosé à 21 mg/ml de nicotine pour délivrer 1 mg au vapoteur. Et pour délivrer 4 mg de nicotine en 20 minutes (similaire à l'inhaleur), il faudrait un e-liquide dosé à 24 mg/ml de nicotine.

Cette étude permet de définir un "standard" de la topographie d'utilisation de la e-cigarette pour les futures études chez les vapoteurs. En effet, utiliser la norme ISO retenue pour analyser la fumée de cigarette (1 bouffée de 2 s toutes les 60 s), sous-estimerait le mode de consommation des vapoteurs. Les auteurs proposent donc de retenir les paramètres mesurés dans cette étude, soit une bouffée de 4 s toutes les 20 à 30 s, à condition d'utiliser des e-cig de dernière génération, plus performantes que les anciennes qui ne supportaient pas cette fréquence, et en particulier chauffait trop, produisant un effet désagréable (dry puff, ou bouffée sèche due à la surchauffe ou à l'arrivée trop lente du e-liquide sur la résistance).

Enfin, les auteurs concluent en faisant la critique de la proposition contenue dans la révision de la Directive européenne sur les produits du tabac, de limiter les e-liquides sans autorisation de mise sur le marché à 4 mg/ml. Cette étude démontre clairement, pour la première fois, que pour satisfaire les besoins d'un fumeurs commençant à vapoter, une concentration de 20 à 24 mg/ml de nicotine est nécessaire. Il est intéressant de noter qu'empiriquement, c'est à peu près la limite proposée par l'ANSM en France (20 mg/ml), qui pour l'instant est toujours en vigueur. Cette étude permet enfin de se reposer sur des données réelles, qui manquaient jusqu'à présent, afin de pouvoir proposer aux vapoteurs des e-liquides suffisamment dosés pour leur permettre d'abandonner rapidement la cigarette, ce qui a été observé dans certaines études où la concentration de nicotine utilisée était en moyenne de 18 mg/ml.

Pouvoir proposer aux fumeurs une alternative crédible et considérablement moins nocive que le tabac permettra d'appliquer au plus grand nombre une réduction du risque tabagique significative, et aura un impact énorme sur la santé publique.

Farsalinos KE et al. Int J Environ Res Public Health. 2013 Jun 18;10(6):2500-14. Article en libre accès : http://www.mdpi.com/1660-4601/10/6/2500

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Publié le 2 Novembre 2016

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les vaporisateurs personnels de 3ème génération délivrent plus efficacement la nicotine que ceux de 2ème génération.

 

Un article récent ( Wagener TL et al. Tob Control. 2016 ) vient apporter un certain éclairage sur la vitesse d'absorption de la nicotine avec le vaporisateur personnel, et la différence entre les dispositifs de 2ème génération (type eGo) et ceux de 3ème génération (en particulier ceux utilisant de basses résistances - subohm).

Dans l'optique d'améliorer la santé publique, le vaporisateur personnel peut être un moyen de sortir du tabagisme. Pour cela, il faudrait qu'il puisse délivrer la nicotine de façon aussi proche que possible de ce que la cigarette peut faire, tout en exposant les utilisateurs à des niveaux minimum de substances toxiques. C'est ce qu'a cherché à montrer cette étude en comparant l'administration de nicotine et l'exposition au monoxyde de carbone (CO dû à la combustion) et à certaines substances cancérigènes  (mesure du NNAL, nitrosamine spécifique du tabac) chez des utilisateurs de vaporisateurs de 2ème (n=9) et de 3ème génération (n=11), et chez des fumeurs (n=10).

Les participants ont complété des questionnaires et ont donné des échantillons d'air expiré (mesure du CO), de salive (mesure de la cotinine, un métabolite, ou produit de dégradation de la nicotine) et d'urine (mesure du NNAL). Après une abstinence de 12h (une nuit), les vapoteurs ont participé à une séance de 2h au cours de laquelle ils ont vapé (une première partie de 5 min en prenant 10 bouffées standardisées, puis le reste de la période en utilisation ad-libitum, à volonté). Des échantillons sanguins ont été prélevés pour mesurer la nicotinémie (concentration de nicotine dans le sang). Les sujets ont rempli un questionnaire (10 questions) évaluant l'envie de fumer et le soulagement anticipé du manque. Les fumeurs et les vapoteurs devaient fumer ou vaper depuis au moins 3 mois.

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les caractéristiques des participants sont décrites dans le tableau ci-dessus.

 

Les résultats montrent que les fumeurs et les vapoteurs utilisant un produit de 2ème (G2) ou de 3ème génération (G3) ont un même niveau de base de cotinine salivaire (reflétant la même absorption quotidienne de nicotine) (dernière ligne du tableau). Par contre les fumeurs ont un CO expiré (eCO) 4 fois plus élevé que les vapoteurs (qui ont un taux de non fumeurs) et 7 fois plus élevé de NNAL. Chez 6 vapoteurs, soit 30% d'entre eux, les taux de NNAL n'étaient pas détectables.

 

Dans le tableau, la tension (E-cig voltage, Volts) délivrée par le vaporisateur G2 ou G3 est similaire et aux environs de 4 V (c'est ce qui est observé en général chez les vapoteurs, et montre que les études testant des valeurs de 5 V et plus ne sont pas réalistes), par contre comme ils utilisent des résistance de valeurs très différentes (E-cig resistance, Ohms) liées au type de vaporisateur (2,0 Ohms vs. 0,4 Ohms), les puissances appliquées (E-cig power, Watts) sont très différentes (8,6 W vs. 71,6 W). Cela explique aussi la plus grande quantité de liquide consommé par les vapoteurs G3 (54,8 ml par semaine) par rapport aux G2 (22,0 ml par semaine), et un plus faible taux de nicotine utilisé (4,1 mg/ml) par rapport aux G2 (22,3 mg/ml).

 

Comme le montre le graphique de gauche ci-dessous, les utilisateurs G3 obtiennent dans les 5 premières minutes des nicotinémies plus élevées, et proches de celles obtenues par des fumeurs, que les utilisateurs G2, mais la différence s'estompe après 1 heure de vape ad libitum. Ceci montre que les deux types de vaporisateurs peuvent permettre d'obtenir des niveaux de nicotinémies satisfaisant l'utilisateur, mais que la vitesse à laquelle la nicotine est délivrée est très différente. Le graphique de droite montre que l'envie de fumer diminue très rapidement et de façon similaire dans les deux groupes (il en est de même pour les sensations de manque, graphique non montré ici).

Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération Vaporisateur personnel : deuxième versus troisième génération

Les auteurs concluent que ces données sont très importantes pour comprendre la viabilité de la vape dans le but d'obtenir des nicotinémies efficaces et satisfaisantes et dans l'aide qu'elle peut apporter aux fumeurs dans le but d'arrêter de fumer. Il reste à examiner la relation entre la quantité de liquide consommé et le taux de nicotine des liquides.

 

On peut en conclure qu'afin d'inhaler moins de vapeur (pour réduire l'exposition aux substances toxiques, même si leur niveau est très faible), l'utilisation de systèmes intermédiaires (plus haute résistance, moindre puissance) avec un liquide plus dosé en nicotine pourrait permettre une optimisation des bénéfices et de la réduction du risque.

 

A ce propos, je vous recommande d'écouter le Dr Farsalinos sur cette vidéo de la conférence que j'ai organisé au VAPEXPO 2016. Elle est pour l'instant en anglais, mais des sous-titres en français devraient être bientôt disponibles.

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Publié le 13 Septembre 2015

Message aux sénateurs, aux députés et à tous les décideurs au niveau gouvernemental

Merci de prendre le temps de lire ces quelques lignes avant de prendre les décisions qui vous incombent lors du vote de la loi de santé, et de la transposition de la Directive européenne sur les produits du tabac.

Le vaporisateur personnel (appelé à tort "cigarette électronique") est une chance unique de réduire considérablement le tabagisme et ses ravages dans notre pays. L'Angleterre vient de nous montrer la voie à suivre, merci de considérer les arguments exposés ci-dessous avant de prendre vos décisions.

La France, mauvaise élève pour la réduction du tabagisme

Les chiffres de vente de tabac du mois de juillet (OFDT) le prouve encore une fois, le dénigrement systématique du vaporisateur personnel et le manque de clairvoyance du gouvernement français font que les fumeurs ne font pas confiance à la vape pour arrêter de fumer, et que certains utilisateurs sont retournés au tabac.

Les ventes de tabac qui avaient reculé au cours des deux dernières années, sont revenues deux ans en arrière.

Une semaine décisive pour la santé publique en France
Une semaine décisive pour la santé publique en France

Cette semaine, une note de synthèse réalisée par Pierre Kopp pour l'OFDT, nous montre que le coût social des drogues, et en particulier du tabac (120 milliards d'Euros) est trois fois plus élevé que celui de la dernière estimation de 2006.

Selon ce rapport : "...33 % du déficit budgétaire français serait constitué par le poids négatif des drogues sur les finances publiques.Les recettes de taxation sont inférieures au « coût des soins » (respectivement [pour l'alcool et le tabac] 8,5 et 25,9 milliards d’euros). La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool tandis que les taxes sur le tabac sont également insuffisantes à couvrir le coût des soins engendrés par ce dernier et représentent 40 % des recettes de taxation."

Quand l'Angleterre recommande le vaporisateur pour venir à bout du tabagisme

Au mois d'août, un rapport publié par l'organisme de santé publique anglais (PHE) faisait le point sur les connaissances scientifiques actuelles et recommandait à son gouvernement de prendre en compte que :

  • le vaporisateur aide les fumeurs à arrêter de fumer, et les données scientifiques montrent qu'elle est au moins 95% moins nocive que la cigarette

  • c'est une intervention qui a un faible coût et peut même atteindre les populations les moins favorisées, celles qui fument le plus, ainsi que les patients psychiatriques

  • pour qu'il puisse y avoir un impact important en termes de santé publique, il faut que la réglementation soit appropriée et proportionnée

  • et que les professionnels de santé et les travailleurs sociaux délivrent un message clair et honnête sur les risques relatifs du vaporisateur par rapport aux cigarettes

Ce rapport (version courte) montre clairement qu'en Angleterre l'utilisation du vaporisateur a augmenté régulièrement depuis 2011, alors que la prévalence tabagique a continué de baisser tant chez les jeunes que chez les adultes pour atteindre un niveau qui devrait faire pâlir nos dirigeants (<20% de fumeurs adultes contre 34% en France selon le dernier Baromètre santé).

Une semaine décisive pour la santé publique en France
Une semaine décisive pour la santé publique en France
Une semaine décisive pour la santé publique en France
Une semaine décisive pour la santé publique en France

Le rapport (version complète) montre aussi que le vaporisateur est devenu le moyen le plus utilisé par les fumeurs pour arrêter de fumer (2 fois plus que les substituts nicotiniques). Mais il insiste aussi sur le fait que les campagnes médiatiques de dénigrement ont largement entamé la confiance des utilisateurs et des fumeurs susceptibles de l'utiliser.

Une semaine décisive pour la santé publique en France
Une semaine décisive pour la santé publique en France

L'assourdissant silence des autorités françaises

L'avantage de l'Angleterre est qu'elle dispose d'une enquête mensuelle (smoking in England) sur le tabagisme, ce qui malgré tous mes efforts n'a jamais été mis en place en France, où les données sont rares (sauf pour les ventes de tabac, de médicaments d'aide à l'arrêt et des données de tabacologie) et au mieux actualisées tous les cinq ans.

A la suite de la publication du rapport anglais, l'AIDUCE, la Fédération addiction, le RESPADD et SOS addictions ont fait un communiqué commun demandant au gouvernement de revoir et compléter son programme de lutte contre le tabac. Aucune réaction publique. La Ministre de la Santé campe sur ses positions. Pas un mot sur le rapport anglais, mais beaucoup de battage médiatique sur le paquet neutre et sur la nouvelle campagne de Tabac Info Service, qui ignore totalement, et dénigre même le vaporisateur auprès des fumeurs qui posent la question.

Pendant ce temps aussi, les débats sur la loi de Santé reprennent au Sénat où l'on voit fleurir des amendements très favorables aux buralistes, mais guère à la santé publique. L'AIDUCE a informé directement le Sénat, espérons que tous nos sénateurs auront bien lu cette lettre.

Les médecins ne sont pas assez écoutés

Il y a deux jours, Paris Match pose la question : "A trois jour de l'examen du projet de loi de Santé au Sénat, la France va-t-elle suivre le pionnier anglais sur le front de la lutte contre le tabac ?" en interrogeant le Dr Presles (Conseil scientifique de l'Aiduce et de SOS addictions) et le Dr Lowenstein (président de SOS addictions).

Dr presles, tabacologue "L'étude anglaise tord le cou à toutes les rumeurs sur la nocivité de la cigarette électronique"

"En France, 60% des fumeurs croient que la cigarette électronique est plus dangereuse que le tabac"

Dr Lowenstein, addictologue "En France, nous sommes paralysés par le principe de précaution"

Pourtant le corps médical n'est plus aussi frileux qu'il l'a été ces dernières années, et nombre de médecins défendent maintenant le rôle très important que peut jouer le vaporisateur dans la réduction du risque tabagique. On pourra ainsi lire le blog de Jean-Yves Nau, journaliste et docteur en médecine, ou encore regarder la dernière émission de Allô Docteurs sur ce sujet.

La communauté scientifique n'est pas assez écoutée

Dernièrement, l'Association internationale d'études sur le cancer du poumon (IASLC) a pris position lors de la 16ème conférence mondiale sur le cancer du poumon (Denver, Colorado). Parmi 5 mesures, la dernière concerne le vaporisateur personnel:

"Adopter des mesures politiques qui reconnaissent les différences probables du risque de cancer du poumon des produits alternatifs délivrant de la nicotine. Adopter des politiques qui favorisent les formes (non combustibles) moins dangereuses que la cigarette serait une incitation forte pour les personnes qui fument à s'éloigner des cigarettes, qui à son tour aurait un impact profond sur les taux de cancer du poumon au niveau mondial dans les décennies à venir."

Pourtant, les études de peu de rigueur scientifique continuent d'alimenter les gros titres dans les médias. Alors que les scientifiques qui démontrent clairement la considérable réduction du risque que représente le vaporisateur ne sont pas écoutés.

En voici quelques exemples:

Déclaration scientifique sur la Directive tabac européenne

A critique of a World Health Organization-commissioned report and associated paper on electronic cigarettes

expert reaction to new study on e-cigarette use in US adolescents

Formaldehyde in e-cigarette aerosol: a public call for the NEJM paper to be retracted

La demande de rétraction de la Lettre du NEJM est basée sur une contre-expérience démontrant que la méthodologie utilisée n'était pas adéquate.

Récemment, une étude publiée et réalisée par le Conseil espagnol de la recherche scientifique, démontre clairement que la vape passive n'existe pas, au contraire du tabagisme passif (voir le commentaire de l'étude par le Dr Farsalinos).

La diabolisation de la nicotine

Enfin, la diabolisation de la nicotine qui a cours depuis plus de 30 ans dans toutes les campagnes anti-tabac fait que les fumeurs eux-mêmes en ont peur, et que même ceux qui sont passés à la vape ont souvent tendance à vouloir baisser trop vite leur taux de nicotine, quand ils ne veulent pas commencer à vaper avec un liquide sans nicotine. Le risque de rechute est évident.

Pourtant, la nicotine n'est ni plus ni moins qu'un psychostimulant similaire à la caféine, aux doses que s'administrent les fumeurs ou les vapeurs. Pour les anglophones, je recommande ces vidéos du Prof Hajek, l'un des auteurs du rapport anglais (PHE).

La nicotine possède pourtant des effets bénéfiques

De plus, la nicotine agit sur de nombreuses régions du cerveau et a même le potentiel d'améliorer la condition de patients atteints de maladies neurologiques ou psychiatriques.

Je travaille sur la nicotine depuis 32 ans, et j'ai publié plusieurs articles à ce sujet, dès 1998 je publiais une revue de la question : Nicotine: abused substance and therapeutic agent (un article en français similaire), en 2007 une étude pilote dans la maladie de Parkinson, en 2011 une revue sur la réduction du risque : Tobacco, nicotine and harm reduction, en 2014 un petit article en anglais sur les effets positifs de la nicotine.

Cette semaine un blog faisait aussi une revue de la question : The Secret Health Benefits of Nicotine They Don’t Want You To Know.

Sans oublier que pendant près de 150 ans on a fait croire à tout le monde, y compris les scientifiques que la dose mortelle de nicotine était ridiculement faible, heureusement Bernd Mayer, un toxicologue autrichien, a rétabli la vérité dans un article publié en 2014, où il indique que la dose létale n'est pas de 30 à 60 mg de nicotine, mais plutôt de 500 à 1000 mg.

Et pourtant la vape sauve des vies

Une semaine décisive pour la santé publique en France

Comme le rappelle ce site sur la réduction du risque tabagique.

L'utilisation du vaporisateur réduit l'exposition des fumeurs aux substances toxiques, même chez ceux qui ne sont pas encore vapeurs exclusifs.

Les témoignages de ce type fleurissent sur les réseaux sociaux : A 50 ans, j’apprends que j’ai une BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).

Combien de temps encore devrons-nous attendre pour que les autorités compétentes prennent enfin les bonnes décisions pour enfin agir efficacement contre le tabagisme et offrir enfin aux fumeurs une information claire et honnête sur les risques relatifs de la vape et de la cigarette ?

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Publié le 15 Avril 2014

Science & Avenir : E-cigarette. Combien de nicotine faut-il pour tuer un homme ?

L'article reprend la mise au point faite par Bernd Mayer que j'avais présenté au CNAM en janvier dernier.

Lire aussi cet autre article sur les cas d'intoxications repris dans la presse ces derniers jours, mais avec une interprétation plus nuancée :

E-cigarette. A quel point la nicotine liquide est-elle dangereuse ?

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Publié le 25 Novembre 2015

Ma tribune dans Médiapart

Arrêtons de diaboliser la nicotine. Ce qui tue dans le tabagisme ce n'est pas la nicotine, c'est la fumée. Tout végétal brulé produit du monoxyde de carbone, responsable des maladies cardiovasculaires, des goudrons, responsables des cancers, et des particules fines solides, responsables des maladies pulmonaires, dues au tabagisme. Comme le disait le pionnier de la recherche sur la dépendance tabagique, Michael Russell (1), psychiatre anglais, « les gens fument pour la nicotine mais meurent des goudrons, du monoxyde de carbone et des gaz dangereux. »

Lire la suite sur Médiapart...

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Publié le 4 Décembre 2013

Des médecins canadiens recommandent la e-cigarette

Un reportage télévisé a été diffusé dimanche 1er décembre sur la chaîne de radio-canada. Alors que les e-cigarettes avec nicotine sont interdites au Canada, des médecins la recommandent à leur patients. Martine Robert tabacologue, Gaétan Ostiguy pneumologue et Martin Juneau cardiologue développent dans ce reportage les arguments en faveur de l'utilisation de la e-cigarette pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Mais les autorités de santé publique du Québec sont encore réticentes et se basent sur les mêmes arguments que l'on entend ici en Europe de la part des associations anti-tabac.

Pourtant, au Canada, c'est François Damphousse, de l'association du droit des non fumeurs, qui a aidé à réaliser ce reportage !

En attendant le feu vert pour mettre la vidéo, je vous mets un lien d'une émission radio qui a eu lieu après sa diffusion.

http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=201788

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Publié le 21 Juin 2013

Pourquoi vouloir faire de la e-cigarette un médicament? Pas la peine il est déjà en route... Un inhalateur pulmonaire de nicotine va être testé dans une étude en Nouvelle-Zélande.

716 fumeurs vont être recrutés et suivis pendant 7 mois. La moitié recevra l'inhalateur avec de la nicotine et l'autre moitié un placebo. Tous les fumeurs porteront aussi un patch de nicotine et devront réduire progressivement leur consommation de cigarettes pendant 1 mois avant d'arrêter complétement.

Cet inhalateur deviendra donc un médicament pour l'arrêt du tabac, et les médecins pourront le prescrire. Laissons donc à la e-cigarette son statut de produit de consommation courante, pour atteindre les fumeurs qui ne seront toujours pas prêts à franchir le seuil du cabinet du médecin ou de la pharmacie.

http://www.stuff.co.nz/national/health/8822875/Nicotine-inhaler-gives-instant-hit

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