Résultat pour “video nicotine”

Publié le 28 Mai 2014

Mise à jour de la position de ASH (Londres) sur l'ecig.

http://www.ash.org.uk/files/documents/ASH_715.pdf

1. Les cigarettes électroniques ne sont pas des cigarettes. Elles ne contiennent pas de tabac et leur utilisation n'est pas fumer.

2. ASH, en ligne avec les recommandations de NICE sur la réduction du risque, indique qu'il est toujours mieux de cesser toutes les formes d'utilisation de la nicotine.

3. Cependant, pour ceux qui restent dépendants à la nicotine, NICE recommande l'utilisation de produits contenant de la nicotine comme alternative à la cigarette ou pour réduire sa consommation, ou en cas d'abstinence temporaire, pour aider à réduire les méfaits du tabagisme.

4. NICE ne peut pas recommander l'utilisation de la nicotine par des produits non médicamenteux, mais de nombreux fumeurs trouvent que les cigarettes électroniques peuvent les aider. Les enquêtes de ASH montrent que leur utilisation a triplé au cours des deux dernières années, passant de 700.000 à 2,1 millions d'utilisateurs.

5. Les cigarettes électroniques se révèlent plus attrayantes pour les fumeurs que les substituts nicotiniques, tout en leur offrant une alternative plus sûre par rapport à la cigarette. Des preuves existent qu'elles peuvent être efficaces pour aider les fumeurs à arrêter, et peu de preuves qu'elles sont utilisées par des personnes n'ayant jamais fumé.

6. Le nombre d'enfants et de jeunes qui utilisent régulièrement des cigarettes électroniques reste très faible et leur utilisation est presque entièrement due aux fumeurs et aux ex-fumeurs. C'est aussi ce que l'on observe dans d'autres pays comme les Etats-Unis.

7. ASH est en faveur d'une réglementation renforcée pour assurer la sécurité et la fiabilité des cigarettes électroniques et empêcher leur promotion aux non-fumeurs et aux enfants.
8. Toutefois, en l'absence de preuve de préjudice important pour les personnes à proximité, ASH ne soutient pas l'idée d'inclure les cigarettes électroniques dans les lois d'interdiction de fumer, qui interdirait complètement leur utilisation dans les lieux publics.

Nos associations de lutte antitabac et autres Haut conseil de la santé publique pourraient s'en inspirer... c'est un peu plus basé sur les preuves !

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Publié le 28 Décembre 2019

Une proposition de loi pour modifier la Loi de santé ( Troisième partie du code de la santé publique ) a été présentée le 17 décembre dernier. Il ne faut pas être devin pour savoir d'où vient cette proposition de loi. Seule l'industrie du tabac a les moyens de faire du lobbying auprès des députés (ils sont 28 à avoir proposé cette modification de loi).

J'ai fait une analyse des modifications pour voir de plus près ce que cela implique pour la vape, toujours aussi oubliée des instances responsables de la Santé publique, c'est à dire en premier le Ministère de la santé !

Ci-dessous vous trouverez le texte proposé par les 28 députés.

 

PROPOSITION DE LOI

Article 1er

I. – Le Chapitre III du Titre Ier du Livre V de la Troisième partie du code de la santé publique est modifié.

1° À l’intitulé de la section 1, le mot : « communes » est remplacé par le mot : « générales ».

2° La section 2 est ainsi modifiée :

a) L’intitulé est ainsi rédigé : « Ingrédients et émissions » ;

b) la sous-section 1 est supprimée ;

c) Aux premier et deuxième alinéas de l’article L. 3513-7, au premier alinéa de l’article L. 3513-8, à l’article L. 3513-9, au premier alinéa de l’article L. 3513-10, à l’article L. 3513-11, au premier alinéa de l’article L. 3513-13 et aux articles L. 3513-14, L. 3513-15 et L. 3513-17, les mots : « contenant de la nicotine » sont supprimés,

d) Les deuxième et troisième alinéas de l’article L. 3513-8 sont remplacés par trois alinéas suivants :

« Pour les produits du vapotage contenant de la nicotine :

« 1° Les teneurs maximales en nicotine de ces produits sont fixées par arrêté du ministre chargé de la santé ;

« 2° Les dispositifs électroniques de vapotage diffusent, dans des conditions d’utilisation normales, la nicotine de manière constante. »

e) La sous-section 2 est remplacée par une section 3 intitulée : « présentation du produit » qui comprend les articles L. 3513-15 à L. 3513-19 ;

f) L’article L. 3513-16 est ainsi modifié :

– Au premier alinéa et au 1°, les mots : « contenant de la nicotine » sont supprimés ;

– Au début du 2°, sont ajoutés les mots : « le cas échéant, la » ;

– Le 5° est complété par les mots : « pour les produits contenant de la nicotine. ».

– Au dernier alinéa, après le mot : « mesurer », sont insérer les mots : « , le cas échéant »

g) Le premier alinéa du I de l’article L. 3513-18 est ainsi rédigé :

« I. – Lorsque les produits du vapotage contiennent de la nicotine, l’étiquetage des unités de conditionnement, tout emballage extérieur ainsi que le produit du vapotage proprement dit ne peuvent comprendre aucun élément ou dispositif qui : »

II. – Le I s’applique à partir du 1er janvier 2020.

Article 2

Le 3° de l’article L. 3513-4 du code de la santé publique est ainsi rédigé :

« 3° À toute inscription, forme ou image relative aux produits du vapotage, disposées à l’intérieur, sur la devanture ou sur l’espace d’occupation attenant aux établissements les commercialisant, qu’elles soient ou non visibles de l’extérieur".

 

Et ensuite, vous trouverez les textes de la loi de santé de mai 2016, modifiés (barré pour l'ancien texte et surligné en jaune pour le nouveau texte). Je vous laisse juge des conséquences que cela impliquerait.

Je pense qu'une mobilisation générale des utilisateurs et des professionnels de la vape est urgente !

 

_____________________________________________________

Section 1 : Dispositions communes générales

Article L3513-1 En savoir plus sur cet article...

Créé par Ordonnance n°2016-623 du 19 mai 2016 - art. 1

Sont considérés comme produits du vapotage :

1° Les dispositifs électroniques de vapotage, c'est-à-dire des produits, ou tout composant de ces produits, y compris les cartouches, les réservoirs et les dispositifs dépourvus de cartouche ou de réservoir, qui peuvent être utilisés, au moyen d'un embout buccal, pour la consommation de vapeur contenant le cas échéant de la nicotine. Les dispositifs électroniques de vapotage peuvent être jetables ou rechargeables au moyen d'un flacon de recharge et d'un réservoir ou au moyen de cartouches à usage unique ;

2° Les flacons de recharge, c'est-à-dire les récipients renfermant un liquide contenant le cas échéant de la nicotine, qui peuvent être utilisés pour recharger un dispositif électronique de vapotage.

Article L3513-2 En savoir plus sur cet article...

Créé par Ordonnance n°2016-623 du 19 mai 2016 - art. 1

Ne constituent pas des produits du vapotage les produits qui sont des médicaments ou des dispositifs médicaux au sens des articles L. 5111-1 et L. 5211-1.

Article L3513-3 En savoir plus sur cet article...

Créé par Ordonnance n°2016-623 du 19 mai 2016 - art. 1

Est considéré comme ingrédient, un additif ainsi que toute autre substance ou tout autre élément présent dans un produit du vapotage.

Article L3513-4 En savoir plus sur cet article...

Créé par Ordonnance n°2016-623 du 19 mai 2016 - art. 1

La propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des produits du vapotage est interdite.

Ces dispositions ne s'appliquent pas :

1° Aux publications et services de communication en ligne édités par les organisations professionnelles de producteurs, fabricants et distributeurs des produits du vapotage, réservés à leurs adhérents, ni aux publications professionnelles spécialisées dont la liste est établie par arrêté ministériel signé par les ministres chargés de la santé et de la communication ; ni aux services de communication en ligne édités à titre professionnel qui ne sont accessibles qu'aux professionnels de la production, de la fabrication et de la distribution des produits du vapotage ;

2° Aux publications imprimées et éditées et aux services de communication en ligne mis à disposition du public par des personnes établies dans un pays n'appartenant pas à l'Union européenne ou à l'Espace économique européen, lorsque ces publications et services de communication en ligne ne sont pas principalement destinés au marché communautaire ;

3° Aux affichettes relatives aux produits du vapotage, disposées à l'intérieur des établissements les commercialisant et non visibles de l'extérieur.

Toute opération de parrainage ou de mécénat est interdite lorsqu'elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité directe ou indirecte en faveur de produits du vapotage.

Article L3513-5 En savoir plus sur cet article...

Créé par Ordonnance n°2016-623 du 19 mai 2016 - art. 1

Il est interdit de vendre ou d'offrir gratuitement, dans les débits de tabac et tous commerces ou lieux publics, à des mineurs de moins de dix-huit ans des produits du vapotage.

La personne qui délivre l'un de ces produits exige du client qu'il établisse la preuve de sa majorité

Article L3513-6 En savoir plus sur cet article...

Créé par Ordonnance n°2016-623 du 19 mai 2016 - art. 1

Il est interdit de vapoter dans :

1° Les établissements scolaires et les établissements destinés à l'accueil, à la formation et à l'hébergement des mineurs ;

2° Les moyens de transport collectif fermés ;

3° Les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif.

 

 

« Section 2
« Dispositions propres aux produits du vapotage contenant de la nicotine« Ingrédients et émissions


« Sous-section 1
« Ingrédients et émissions


« Art. L. 3513-7.-Les dispositifs électroniques de vapotage jetables, les flacons de recharge et les cartouches à usage unique contenant de la nicotine ne contiennent que des ingrédients de haute pureté, sauf traces techniquement inévitables dans le processus de fabrication.
« Sont interdites la vente, la distribution ou l'offre à titre gratuit de dispositifs électroniques de vapotage jetables, de flacons de recharge et les cartouches à usage unique
contenant de la nicotine qui comportent les additifs suivants :
« 1° Des additifs créant l'impression que le produit a des effets bénéfiques sur la santé ou que les risques qu'il présente pour la santé ont été réduits ;
« 2° Des additifs et stimulants associés à l'énergie et à la vitalité ;
« 3° Des additifs qui confèrent des propriétés colorantes aux émissions ;
« 4° Des additifs qui facilitent l'inhalation ou l'absorption de nicotine ;
« 5° Des additifs qui, sans combustion, ont des propriétés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction humaine.


« Art. L. 3513-8.-Dans les produits du vapotage contenant de la nicotine, seuls sont utilisés, à l'exception de la nicotine, des ingrédients qui, chauffés ou non, ne présentent pas de risques pour la santé humaine.
« Les teneurs maximales en nicotine de ces produits sont fixées par arrêté du ministre chargé de la santé.
« Les dispositifs électroniques de vapotage diffusent, dans des conditions d'utilisation normales, la nicotine de manière constante.

« Pour les produits du vapotage contenant de la nicotine :

« 1° Les teneurs maximales en nicotine de ces produits sont fixées par arrêté du ministre chargé de la santé ;

« 2° Les dispositifs électroniques de vapotage diffusent, dans des conditions d’utilisation normales, la nicotine de manière constante. »


 


« Art. L. 3513-9.-Les produits du vapotage contenant de la nicotine comportent un dispositif de sûreté dont les caractéristiques sont déterminées par arrêté du ministre chargé de la santé.


« Art. L. 3513-10.-Six mois avant la mise sur le marché de produits du vapotage contenant de la nicotine, les fabricants et importateurs soumettent à l'établissement public désigné par arrêté, un dossier de notification par marque et par type de produit.
« Ce dossier porte notamment sur les responsables de cette mise sur le marché, sur la composition, les émissions, les données toxicologiques des ingrédients et des émissions, les composants et le processus de fabrication du produit.


« Art. L. 3513-11.-Les fabricants et importateurs de produits du vapotage contenant de la nicotine déclarent annuellement pour l'année écoulée à l'établissement public mentionné à l'article L. 3513-10 les données de leurs ventes par marque et par type ainsi que des synthèses des études de marché qu'ils réalisent.


« Art. L. 3513-12.-Toute notification mentionnée à l'article L. 3513-10 donne lieu au versement, au profit de l'établissement public mentionné par cet article, d'un droit pour la réception, le stockage, le traitement, et l'analyse des informations, dont le montant est fixé par décret, dans la limite de 7 600 €.
« Ces droits sont recouvrés selon les modalités prévues pour le recouvrement des créances des établissements publics administratifs de l'Etat.


« Art. L. 3513-13.-Les fabricants, les importateurs et les distributeurs de produits du vapotage contenant de la nicotine mettent en place et tiennent à jour un système de collecte d'informations sur tous les effets indésirables présumés de ces produits sur la santé humaine.
« Si l'un de ces opérateurs économiques considère ou a des raisons de croire que les produits qui sont en sa possession et sont destinés à être mis sur le marché ou sont mis sur le marché ne sont pas sûrs, ne sont pas de bonne qualité ou ne sont pas conformes au présent chapitre, cet opérateur économique prend immédiatement les mesures correctives nécessaires pour mettre le produit concerné en conformité, le retirer ou le rappeler, le cas échéant.
« Dans ces cas, l'opérateur économique informe immédiatement l'établissement public mentionné à l'article L. 3513-10, en précisant en particulier les risques pour la santé humaine et la sécurité, toute mesure corrective prise, ainsi que les résultats de ces mesures correctives.
« Des informations supplémentaires peuvent être demandées aux opérateurs économiques par l'établissement public mentionné à l'article L. 3513-10, par exemple sur les aspects touchant à la sécurité et à la qualité ou à tout effet indésirable éventuel desdits produits.


« Art. L. 3513-14.-Lorsque l'établissement public mentionné à l'article L. 3513-10 constate ou a des motifs raisonnables de croire qu'un produit du vapotage contenant de la nicotine ou qu'un type de produits donnés pourrait présenter un risque grave pour la santé humaine, il en informe immédiatement le ministère chargé de la santé, en lui proposant les mesures provisoires appropriées.

 

« Sous-section 2
« Présentation du produit

section 3 « présentation du produit »


« Art. L. 3513-15.-Un arrêté du ministre chargé de la santé définit le volume maximal pour le réservoir des dispositifs électroniques de vapotage jetables et des cartouches à usage unique et pour les flacons de recharge contenant de la nicotine.


« Art. L. 3513-16.-Toutes les unités de conditionnement et tous les emballages extérieurs de produits du vapotage contenant de la nicotine mentionnent :
« 1° La composition intégrale du liquide contenant de la nicotine ;
« 2°
« le cas échéant, la » La teneur moyenne en nicotine et de la quantité diffusée par dose ;
« 3° Le numéro de lot ;
« 4° Une recommandation selon laquelle le produit doit être tenu hors de portée des enfants ;
« 5° Un avertissement sanitaire apposé deux fois
« pour les produits contenant de la nicotine. » .
« Un arrêté du ministre chargé de la santé fixe les caractéristiques et les modalités d'inscription de ces mentions obligatoires, les méthodes d'analyse permettant de mesurer
« , le cas échéant » la teneur en nicotine et les méthodes de vérification de l'exactitude des mentions portées sur les unités de conditionnement.


« Art. L. 3513-17.-Toutes les unités de conditionnement des produits du vapotage contenant de la nicotine comprennent une notice dont les caractéristiques sont définies par arrêté du ministre chargé de la santé.


« Art. L. 3513-18.-I.-L'étiquetage des unités de conditionnement, tout emballage extérieur ainsi que le produit du vapotage contenant de la nicotine proprement dit ne peuvent comprendre aucun élément ou dispositif qui :
« I. – Lorsque les produits du vapotage contiennent de la nicotine, l’étiquetage des unités de conditionnement, tout emballage extérieur ainsi que le produit du vapotage proprement dit ne peuvent comprendre aucun élément ou dispositif quii : »

« 1° Contribue à la promotion des produits du vapotage ou incite à leur consommation en donnant une impression erronée quant aux caractéristiques, effets sur la santé, risques ou émissions du produit ;
« 2° Suggère que le produit est moins nocif que d'autres ou vise à réduire l'effet de certains composants nocifs de la fumée ou présente des propriétés vitalisantes, énergisantes, curatives, rajeunissantes, naturelles, biologiques ou a des effets bénéfiques sur la santé ou le mode de vie ;
« 3° Ressemble à un produit alimentaire ou cosmétique ;
« 4° Suggère que le produit est plus facilement biodégradable ou présente d'autres avantages pour l'environnement ;
« 5° Suggère un avantage économique au moyen de bons imprimés, d'offres de réduction, de distribution gratuite, de promotion de type « deux pour le prix d'un » ou d'autres offres similaires.
« II.-Les éléments et dispositifs qui sont interdits en vertu du I comprennent notamment les messages, symboles, noms, marques commerciales, signes figuratifs ou autres.


« Art. L. 3513-19.-Sauf dispositions contraires, un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions d'application du présent chapitre, notamment celles relatives aux articles L. 3513-6 et L. 3513-7, ainsi que le contenu de la notification et de la déclaration mentionnées aux articles L. 3513-10 et L. 3513-11, leurs modalités de transmission et d'actualisation, la nature des informations qui sont rendues publiques et les modalités prévues à cet effet.



II. – Le I s’applique à partir du 1er janvier 2020.

 

Article L3513-4

La propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des produits du vapotage est interdite.

Ces dispositions ne s'appliquent pas :

1° Aux publications et services de communication en ligne édités par les organisations professionnelles de producteurs, fabricants et distributeurs des produits du vapotage, réservés à leurs adhérents, ni aux publications professionnelles spécialisées dont la liste est établie par arrêté ministériel signé par les ministres chargés de la santé et de la communication ; ni aux services de communication en ligne édités à titre professionnel qui ne sont accessibles qu'aux professionnels de la production, de la fabrication et de la distribution des produits du vapotage ;

2° Aux publications imprimées et éditées et aux services de communication en ligne mis à disposition du public par des personnes établies dans un pays n'appartenant pas à l'Union européenne ou à l'Espace économique européen, lorsque ces publications et services de communication en ligne ne sont pas principalement destinés au marché communautaire ;

3° Aux affichettes relatives aux produits du vapotage, disposées à l'intérieur des établissements les commercialisant et non visibles de l'extérieur.

« 3° À toute inscription, forme ou image relative aux produits du vapotage, disposées à l’intérieur, sur la devanture ou sur l’espace d’occupation attenant aux établissements les commercialisant, qu’elles soient ou non visibles de l’extérieur ».

Toute opération de parrainage ou de mécénat est interdite lorsqu'elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité directe ou indirecte en faveur de produits du vapotage.

Le 2° n'est pas applicable à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Saint-Barthélemy.


 

Liens relatifs à cet article

Cité par:

Arrêté du 4 juillet 2016 - art. 2 (Ab)


 


 

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Publié le 14 Avril 2015

Je viens de recevoir cette dépêche AFP de la part d'une journaliste.

Oslo, 14 avr 2015 (AFP) -

La nicotine de la cigarette électronique est aussi dangereuse pour l'entourage d'un fumeur que celle de la cigarette papier, conclut un rapport publié mardi en Norvège, ébranlant l'image répandue d'une certaine innocuité.

Au même titre que le tabagisme passif, le vapotage passif peut affecter le système cardiovasculaire, avoir des effets stimulants et créer une dépendance chez les individus, estime l'Institut norvégien de la santé publique dans une étude.

"Les niveaux de nicotine ambiants en cas d'exposition passive à l'aérosol de cigarettes électroniques peuvent déboucher sur des niveaux de nicotine dans le sang à peu près aussi élevés que chez un fumeur passif de cigarettes classiques", souligne l'organisme norvégien.

"Cela signifie que des effets nicotiniques nocifs similaires peuvent être attendus en cas d'exposition passive aux cigarettes électroniques comme en cas d'exposition passive aux cigarettes habituelles", ajoute-t-il.

S'appuyant sur la littérature et la recherche scientifique existantes, le rapport ne concerne que les cigarettes électroniques à base de nicotine.

S'il souligne qu'elles contiennent moins de substances nocives que les cigarettes papier et qu'elles peuvent être utiles aux fumeurs qui tentent de mettre fin à leur dépendance, l'Institut de santé publique fait valoir que ces cigarettes ne sont pas sans risques pour l'utilisateur et que leurs effets sur la santé à long terme sont encore largement méconnus.

Le gouvernement norvégien, qui avait commandé l'étude, réfléchit à une nouvelle réglementation pour combler un certain vide juridique.

Si la production, l'importation et la commercialisation de cigarettes électroniques à base de nicotine sont interdites dans le pays scandinave, il reste possible d'en acheter sur des sites internet étrangers et, contrairement au tabac, leur utilisation dans les lieux et les transports publics est tolérée.

 

Cette déclaration des autorités norvégiennes, est semble-t-il basée sur une étude qu'elles ont commandé, mais qui n'est apparemment pas encore publiée. Une étude similaire a été publiée l'an dernier: Ballbè M, Martínez-Sánchez JM, Sureda X, Fu M, Pérez-Ortuño R, Pascual JA,
Saltó E, Fernández E. Cigarettes vs. e-cigarettes: Passive exposure at home
measured by means of airborne marker and biomarkers. Environ Res. 2014
Nov;135:76-80.

Voici le tableau qui résume les résultats:

La nicotine et le VP accusés encore une fois à tort

Ce qu'il faut regarder, ce sont les lignes surlignées en jaune, les seules comparables (exposition passive supérieure ou égale à 2h par jour). Les données comparent des non fumeurs exposés à la maison, soit à la fumée de cigarettes, soit à la vapeur de vaporisateur personnel (VP), soit à rien dans les foyers sans consommation de tabac ou vape.

Premièrement, le nombre de sujets est très faible pour l'exposition à la fumée (n=6) et à la vape (n=5). Mais les données montrent qu'il n'y a pas de différence statistique entre les taux de nicotine retrouvés dans la salive ou les urines des personnes exposées passivement à la fumée de tabac ou à la vapeur de VP. Soit! Cependant le véhicule (la fumée par rapport à la vapeur de VP) n'est pas le même, et si le nombre de sujets avait été plus important, il est possible qu'une différence significative ait été retrouvée.

Si les personnes exposées passivement à la vapeur ont des taux de nicotine se rapprochant des personnes exposées passivement à la fumée de cigarette, ils ne sont cependant pas exposés aux autres composant de la fumée, à savoir le monoxyde de carbone (CO), les particules fines solides, et les plus de 70 substances cancérigènes.

Analysons maintenant le contenu de la dépêche.

1. La nicotine de la cigarette électronique est aussi dangereuse pour l'entourage d'un fumeur que celle de la cigarette papier, conclut un rapport publié mardi en Norvège, ébranlant l'image répandue d'une certaine innocuité.

Ce qui est dangereux dans la fumée de tabac, ce n'est pas la nicotine, mais les autres composés, absents de la vapeur de VP.

2. Au même titre que le tabagisme passif, le vapotage passif peut affecter le système cardiovasculaire, avoir des effets stimulants et créer une dépendance chez les individus, estime l'Institut norvégien de la santé publique dans une étude.

En aucun cas, comme l'a montré le Dr Farsalinos, la vapeur de VP n'affecte le système cardiovasculaire ("Although acute smoking causes a delay in myocardial relaxation, electronic cigarette use has no immediate effects."). Le plus dangereux pour le coeur et les vaisseaux, c'est le CO qui prend la place de l'oxygène dans le sang, et les prive donc (mais c'est aussi le cas de tous les organes, à commencer par le cerveau) d'une bonne oxygénation.

La nicotine est en effet un stimulant, comme la caféine, mais il n'existe aucune preuve que le tabagisme passif ait jamais provoqué une dépendance chez les non fumeurs. Les motivations de l'initiation au tabagisme sont avant tout sociétaux (famille, amis, environnement fumeur).

3. "Les niveaux de nicotine ambiants en cas d'exposition passive à l'aérosol de cigarettes électroniques peuvent déboucher sur des niveaux de nicotine dans le sang à peu près aussi élevés que chez un fumeur passif de cigarettes classiques", souligne l'organisme norvégien.

"Cela signifie que des effets nicotiniques nocifs similaires peuvent être attendus en cas d'exposition passive aux cigarettes électroniques comme en cas d'exposition passive aux cigarettes habituelles", ajoute-t-il.

Que les niveaux de nicotine dans le sang des non fumeurs exposés à la vapeur de VP soient aussi élevés que chez les personnes exposées au tabagisme passif, reste à démontrer (n'ayant pas les données de l'étude norvégienne, je ne peux en dire plus). Mais tant bien même que cela soit vrai, les soi-disants "effets nicotiniques nocifs" sont tout simplement inexistants. Il n'existe aucune preuve de la nocivité de la nicotine chez un fumeur, encore moins chez un non fumeur exposé passivement.

4. S'appuyant sur la littérature et la recherche scientifique existantes, le rapport ne concerne que les cigarettes électroniques à base de nicotine.

Encore heureux qu'ils n'aient pas fait l'amalgame jusqu'au bout!

5. S'il souligne qu'elles contiennent moins de substances nocives que les cigarettes papier et qu'elles peuvent être utiles aux fumeurs qui tentent de mettre fin à leur dépendance, l'Institut de santé publique fait valoir que ces cigarettes ne sont pas sans risques pour l'utilisateur et que leurs effets sur la santé à long terme sont encore largement méconnus.

Le couplet habituel.... on se demande quelle littérature scientifique ils ont lu. Sûrement pas les deux revues de la question Hajek et al., et Polosa et Farsalinos qui démontrent toutes les deux que le VP est considérablement moins dangereux pour la santé que fumer.

Nous allons avoir une série planétaire de copiés-collés come celui-ci:
http://www.lapresse.ca/vivre/sante/201504/14/01-4860909-cigarette-electronique-la-norvege-met-en-garde-contre-le-danger-du-vapotage-passif.php#

sans aucune analyse du contenu. Encore une fois!

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Publié le 11 Septembre 2013

Utilisation aiguë d'une cigarette électronique: dose de nicotine délivrée et effets subjectifs.
Lynne Dawkins, Olivia Corcoran. Psychopharmacology
http://rd.springer.com/article/10.1007%2Fs00213-013-3249-8

Rationel
Peu d'études ont montré si les e-cig délivraient des quantités mesurables de nicotine dans le sang.
Objectifs
Cette étude a mesuré les effets d'une e-cig de première génération (Skycig) utilisant un e-liquide à 18 mg/ml (nicotinémie, symptômes de manque, et envie irrésistible de fumer).
Méthode
14 vapoteurs réguliers (3 femmes), abstinents de vape depuis 12h, ont participé à une séance expérimentale durant 2h 1/2. Des prélèvements sanguins ont été fait, et des questionnaires remplis (symptômes de manque, envie irrésistible de fumer, effets subjectifs positifs et négatifs) à 4 occasions: avant de vaper, après 10 bouffées, après 60 minutes de vapotage libre, et après 60 minutes de repos.
Résultats
L'ensemble des échantillons sanguins n'ont été obtenus que pour 7 participants. La nicotinémie (concentration de nicotine dans le plasma) est passée de 0,74 ng/ml avant, à 6,77 ng/ml après 10 bouffées, et atteignant un pic maximal de 13,91 ng/ml après la période de vape libre. Les symptômes de manque et l'envie irrésistible de fumer ont été significativement réduits; des effets subjectifs positifs ont été ressentis, et très peu d'effets indésirables ont été constatés.
Conclusions
Ces résultats montrent que ce modèle de e-cig permet de délivrer des quantités fiables de nicotine après une utilisation aiguë dans ce groupe de vapoteurs réguliers. D'autres études seront utiles pour quantifier plus précisément l'absorption de nicotine en fonction du mode d'inhalation, et les relations avec la possibilité d'utiliser la e-cig pour l'arrêt du tabac ou la réduction du risque.

  Nouvelle étude de Dawkins, dosage de nicotine dans le sang après utilisation d'une e-cigarette de première génération  Nouvelle étude de Dawkins, dosage de nicotine dans le sang après utilisation d'une e-cigarette de première génération

Cette étude est intéressante, car malgré l'utilisation d'une e-cigarette de première génération, les nicotinémies (figure de gauche) obtenues sont relativement conséquentes. Des variations assez importantes entre les sujets ont cependant été constatées, mais c'est aussi le cas avec la cigarette conventionnelle. Le mode d'inhalation de chaque vapoteur peut en être la cause.

Elle montre aussi (figure de droite) que l'envie irrésistible de fumer est atténuée dès les premières bouffées (sujets abstinents depuis 12h).

Ces données permettent de comprendre pourquoi la e-cigarette s'avère efficace pour arrêter de fumer, ce qui arrive souvent chez les utilisateurs, même s'ils n'en avaient pas l'intention au départ.

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Publié le 9 Octobre 2015

Les méfaits ou l'euphorie ? Réglementer les stupéfiants, l'alcool et la nicotine.

Cet article (en anglais) de Clive Bates* est paru dans le journal Politique internationale

C'est avec son accord que je vous propose quelques extraits.

L'introduction commence ainsi :

Les drogues récréatives représentent une très grande industrie mondiale, peut-être deux trillions de dollars par an. Le marché est estimé à 1000 milliards de dollars pour l'alcool, 800 milliards pour la nicotine et 330 milliards pour les drogues illicites. Ces estimations sont des approximations, mais elles donnent une idée de l'immense échelle de l'entreprise d'approvisionnement et, bien sûr, la demande et la volonté (ou le désespoir) à payer pour l'expérience de l'utilisation de drogues récréatives. L'utilisation de certaines drogues récréatives telles que la caféine est tellement omniprésente qu'elle n'est souvent même pas considérée comme une drogue. Les divers cadres politiques pour gérer les risques et les avantages de ce vaste commerce sont vétustes, et loin d'offrir les meilleurs résultats globaux de bien-être.

Puis il continue en développant les politiques émergentes sur la réduction des risques et des méfaits :

L'idée importante est que de nombreuses drogues, y compris les «drogues dures» peuvent être utilisées de façon relativement sûre si elle sont utilisées avec modération. Cela ne veut pas dire qu'il faut négliger les caractéristiques addictives ou la tolérance à certaines drogues, ce qui signifie que des doses plus importantes deviennent nécessaires pour maintenir un effet. Et je ne cherche pas à minimiser les effets de l'intoxication en termes de sécurité ou comme une cause de violences. Cependant, une grande partie des dangers pour l'individu découle de la méthode d'administration de la drogue et des conditions dans lesquelles elle est obtenue. Quelques exemples sont présentés ci-dessous pour éclairer cet argument.

Il parle successivement des drogues associées aux rave parties (ecstasy), des drogues injectées, de l'alcool, puis de la nicotine. Je vais ici traduire la partie sur la nicotine :

Nicotine

L'exemple le plus fort de la fausse confusion entre l'usage de drogue et le préjudice est le cas de la nicotine. Il y a plus d'un milliard de fumeurs dans le monde, consommant environ six billions (1012) de cigarettes par an. Fumer provoque des maladies et une mort prématurée, principalement par le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires. L'Organisation mondiale de la santé estime que 100 millions de personnes sont mortes de maladies dues au tabac au 20e siècle et, selon les tendances actuelles, un milliard mourront prématurément au 21e siècle. Toutefois, l'agent psychoactif primaire du tabac, la nicotine, n'est pas en soi particulièrement nocif. Il fournit aux utilisateurs le contrôle de l'humeur et de l'anxiété (expliquant sa popularité dans les périodes de guerre), l'amélioration de la concentration et peut même avoir des effets protecteurs contre certaines maladies. Cependant, c'est le système de délivrance dela nicotine - les particules de fumée et de gaz toxiques provenant de la combustion de matière organique - qui cause la plus grande partie des méfaits à l'utilisateur. On sait depuis quatre décennies que: "les gens fument pour la nicotine, mais meurent du goudron". Comme pour les seringues sales [ndlt: référence aux échanges de seringues pour les drogues injectées, citée dans un paragraphe précédent], s'il est possible de trouver un système d'administration propre pour la nicotine, alors une grande partie de la morbidité pourrait être éliminée, si il est adopté de façon généralisée comme une alternative à la cigarette.

Le Collège royal britannique des médecins a effectué la synthèse des données scientifiques sur le tabac et le tabagisme depuis son rapport révolutionnaire sur le tabagisme et la santé de 1962. Dans son rapport de 2007, son œuvre majeure sur la «réduction des risques», le Collège royal des médecins a mis en avant les options à risque réduit pour les utilisateurs de nicotine:

Ce rapport met en avant les stratégies de réduction des risques visant à protéger les fumeurs. Il démontre que les fumeurs fument principalement pour la nicotine, que la nicotine elle-même n'est pas particulièrement dangereuse, et que si la nicotine pouvait être délivrée sous une forme qui est acceptable et efficace comme substitut aux cigarettes, des millions de vies pourraient être sauvées.

Cette réflexion est à la base du soutien pour l'utilisation de tabac non fumé comme le snus, du tabac mis dans un sachet et placé entre la lèvre et la gencive, la nicotine est absorbée directement dans la circulation sanguine. Le snus est largement utilisé en Scandinavie et dans une moindre mesure aux États-Unis. Il est susceptible d'être au moins 98% moins risqué que de fumer, en prenant en compte tous les sites de cancer, et il est la raison pour laquelle la Suède a les taux les plus bas de tabagisme et de maladies dues au tabac dans le monde. L'utilisation du snus fournit une preuve convaincante du concept de réduction des risques et des méfaits par l'intermédiaire un système d'administration de nicotine alternative.

Cela a également fait que de nombreux experts ont accueilli l'émergence de l'e-cigarette et d'autres technologies de vaporisation comme une opportunité plutôt qu'une menace, bien que beaucoup d'activiste de la lutte antitabac soient souvent opposés à ces technologies, croyant que leur but est d'attirer et "d'accrocher" de nouveaux utilisateurs. Le poids de la preuve est fortement du côté de ceux qui y voient un grand potentiel, avec une bonne réglementation il n'y a aucune preuve pour suggérer un quelconque «effet passerelle» et les éléments de preuve font plutôt penser que les cigarettes électroniques sont une alternative au tabagisme, même pour les jeunes utilisateurs. C'est ce qu'a conclu un rapport d'expert pour le gouvernement par l'agence anglaise de la santé publique [ndlt: cet article ayant été écrit en mai 2015, il n'a pas pu faire référence au rapport du Public Health England, paru en août dernier, mais à celui de l'an dernier].

Fumer tue, et des millions de fumeurs en vie aujourd'hui mourront prématurément de leur tabagisme, sauf qu'ils arrêtent de fumer. Ce fardeau retombe principalement sur les plus défavorisés dans la société. La prévention des décès et des invalidités exige des mesures qui aident le plus grand nombre possible de fumeurs actuels à cesser de fumer. La possibilité de passer à la cigarette électronique comme une source alternative et beaucoup plus sûr de nicotine, comme un choix de vie personnelle plutôt qu'un service médical, a un énorme potentiel pour atteindre les fumeurs actuellement réfractaires aux approches existantes. L'émergence de la cigarette électronique et l'arrivée probable de dispositifs contenant de la nicotine plus efficaces, actuellement en développement, fournit une alternative radicale au tabac, et les preuves à ce jour suggère que les fumeurs sont prêts à utiliser ces produits en nombre substantiel.

Les cigarettes électroniques, et d'autres dispositifs délivrant de la nicotine, offrent donc de larges avantages potentiels pour la santé, mais maximiser les bénéfices tout en minimisant les méfaits et les risques pour la société exige une réglementation appropriée, une surveillance attentive, et la gestion des risques. Toutefois, la possibilité d'exploiter ce potentiel dans les politiques de santé publique, en complément des politiques globales de lutte antitabac existante, ne devrait pas être manquée.

Le défi majeur pour la poursuite du développement de produits plus sûrs délivrant de la nicotine sera le cadre réglementaire émergent aux États-Unis et dans l'Union européenne, et la direction fixée par l'Organisation mondiale de la Santé. Cela nécessitera une compréhension claire, chez les utilisateurs et les décideurs politiques, des risques relatifs impliqués dans les différentes façons de prendre la nicotine. La principale différence est entre les produits comportant une combustion et ceux qui ne comportent pas de combustion, mais juste une vaporisation de la nicotine: la différence de risque est de 1 à 2 ordres de grandeur. Les avantages potentiels de la construction de cette vision dans les politiques de santé sont extrêmement grands.

Clive Bates propose ensuite des pistes pour une réglementation rationnelle des drogues :

  • Évitez des objectifs irréalistes. Nous devrions accepter qu'une société sans drogue ou sans risque est impossible et peu souhaitable, et les efforts pour y parvenir seront extrêmement nuisible, comme ils l'ont toujours été dans le passé.

  • Focaliser les objectifs sur les méfaits et le bien-être. L'objectif des politiques devrait être de gérer l'utilisation des drogues récréatives de façon à maximiser le bien-être et réduire les méfaits, tout en respectant les libertés individuelles et les choix personnels. [...]

  • Développer une justification claire de l'intervention. Les choix politiques doivent être fondés sur une justification claire de l'intervention du gouvernement, largement basés sur : la prévention des dommages à des tiers; la réduction des méfaits pour les utilisateurs sans empêcher l'utilisation; et la limitation de l'adoption par les nouveaux utilisateurs, mais médiés par le respect de la liberté individuelle et le droit de se livrer à des comportements à risque s'ils ne nuisent pas à autrui.

  • Évaluer tous les coûts, les risques et les avantages pertinents. Le cadre politique doit être fondé sur un examen nuancé des risques et des avantages de l'usage des substances psychoactives et des risques et des avantages des interventions politiques, en prenant attentivement en compte l'impact des conséquences imprévues, mais prévisible, de politiques mal conçues.

  • La réglementation doit être proportionnelle au risque. Là où les utilisateurs ont un éventail d'options pour obtenir des effets fonctionnels similaires, un soin particulier doit être pris afin d'assurer que la réglementation ne faussent pas le choix ou favorise des options plus risquées. [...]

  • Appliquer les principes de bonne réglementation. Les mesures réglementaires doivent être fondées sur les preuves, proportionnées au risque, et non discriminatoire, tout en étant soumises à la justification et à la remise en cause afin d'être modifiées en réponse à de nouvelles informations. Ce sont des tests qui devraient être appliqués à la réglementation de tout marché de la consommation, et il n'y a aucune raison de ne pas les appliquer aux drogues récréatives.

  • Considérez la situation non seulement le produit. Les décideurs doivent tenir compte de la situation dans laquelle les drogues récréatives sont utilisées, qui peuvent aller de siroter du vin dans un restaurant parisien haut de gamme, à la misère d'une fumerie de crack mexicain. Les préjudices sont souvent définis par le contexte, et peuvent être atténués par l'amélioration de la situation dans laquelle les drogues sont utilisées.

  • Aider les consommateurs à faire des choix grâce à une bonne communication. Dans la communication des risques, il est nécessaire, mais il ne suffit pas, de dire simplement la vérité. Les communicateurs de risques doivent dire la vérité mais aussi prendre soin d'assurer que la communication est correctement comprise et basée sur une compréhension scientifique réaliste des risques.

  • Engager les consommateurs comme des parties prenantes. Beaucoup de consommateurs ont des connaissances et des idées qui ne sont pas appréhendées par la littérature scientifique, et il y a beaucoup de jugements de valeur dans l'élaboration des politiques qui ont besoin d'être informés par les personnes directement touchées. Le mantra "Rien pour nous sans nous", qui trouve son origine dans le discours politique sur la réponse au HIV/sida doit résonner dans les oreilles de ceux qui font la politique sur les drogues récréatives.

Enfin il termine avec un chapitre sur les jeunes :

Compte tenu de l'émotion, de la peur et de la colère qui entoure cette question, les idées discutées ci-dessus représentent un ordre du jour extrêmement difficile pour quiconque prend des décisions, même si une large reconnaissance est à gagner pour les dirigeants qui finiront par les mettre en œuvre. Les arguments contre les interdictions et pour une réglementation éclairée, axée sur les risques, sont extrêmement forts. Cependant, les opposants à cette direction dans la pensée politique ont ce qu'ils considèrent comme un argument puissant de force majeure qui remplace tout: "pensez aux enfants".

Bien sûr, nous devons penser aux enfants. Mais nous ne devons pas laisser la société adulte être mise en forme par des tentatives excessives de contrôler le comportement des jeunes ou de les isoler de la vie adulte. Quand il s'agit de parler de drogues récréatives, nous devons reconnaître que beaucoup de jeunes grandissent avec un appétit pour le risque, sont hostiles à l'autorité, recherchent des expériences d'adultes pour se lier avec l'autre, et ainsi de suite. Tout comme la disponibilité de la contraception pour les adolescents peut sembler cautionner le sexe chez les adolescents, elle offre une meilleure stratégie que l'abstinence prônée par des mots comme "seul le vrai amour attend" suivie par d'inévitables grossesses chez les adolescentes.

Beaucoup peut être fait pour décourager l'usage de drogues chez les adolescents, mais trop de découragement ou de blocage stimulera une opposition de principe à l'autorité imposées par les adultes. Pour obtenir les meilleurs résultats en matière de bien-être, nous devrions traiter les jeunes avec respect et essayer de réduire les risques auxquels ils sont exposés, par une approche similaire à l'approche éclairée de l'utilisation de drogues récréatives chez l'adulte. La réaction à l'augmentation de l'utilisation d'e-cigarettes par les adolescents aux Etats-Unis a fourni un aperçu fascinant des divisions de la santé publique. Pour certains, c'est une tragédie et il y a urgence, exigeant une intervention réglementaire énergique. Pour d'autres, y compris moi, c'est un triomphe, car elle est accompagnée d'une baisse record du tabagisme chez les adolescents - il semble que la technologie bien moins nocive de délivrer de la nicotine, qu'est l'e-cigarette, est en train de remplacer le moyen le plus dangereux de prendre de la nicotine : le tabagisme.

*Clive Bates a eu une carrière diversifiée dans le secteur privé, public et associatif, notamment en tant que Directeur de Action on Smoking and Health (Action sur le tabagisme et la santé) au Royaume-Uni et en tant que membre fondateur de la Transform Drug Policy Foundation. Il dirige maintenant Counterfactual, une société de conseil et de plaidoyer des approches novatrices pour le développement durable.
Cet article a été écrit sans financement et a été initialement publié dans un numéro spécial de la Revue politique française, Politique Internationale - Numéro spécial: La santé publique et la politique fiscale. Septembre 2015. Paris, France.

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Publié le 21 Mai 2013

Le Comité ENVI bouge sur la e-cigarette !

Serait-ce grâce à la formidable mobilisation des vapoteurs européens, et à l'afflux de témoignages favorables, que Linda McAvan a changé d'opinion sur la e-cigarette? C'est bien possible. Elle vient de déclarer dans une interview que "les e-cigarettes peuvent aider en termes de réduction du risque" : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=G_wnf6ncQB0

Par ailleurs, elle a proposé une révision drastique de l'article 18 de la future Directive tabac, où elle fait sauter les limites de concentration en nicotine, et l'idée de faire de la e-cigarette un médicament, ou un produit du tabac : http://www.eccauk.org/index.php/news-and-blog/eu-folds-up-under-pressure-removes-4mg-nicotine-limit-in-tpd.html

Pour autant, il ne faut pas se démobiliser et continuer à signer les diverses pétitions. Vous pouvez aussi adhérer à AIDUCE, l'association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique, qui représente l'intérêts des vapoteurs.

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Publié le 9 Septembre 2013

Le but de cette étude a été d'étudier le comportement de vapoteurs ayant réussi à arrêter de fumer avec la cigarette électronique, ainsi que les bénéfices perçus, les effets indésirables et une estimation de leur dépendance à la e-cigarette par rapport au tabac.

Les analyses ont porté sur 111 sujets qui ont réussi à arrêter de fumer pendant au moins 1 mois en utilisant exclusivement une e-cigarette (soit de seconde génération de type eGo pour 90,9% d'entre eux, soit de troisième génération de type mod, pour 9,1% d'entre eux). L'abstinence de tabac était vérifiée par la mesure de la carboxyhémoglobine (celle qui est polluée par le monoxyde de carbone, et ne peut plus transporter l'oxygène dans le sang). Les taux de nicotine utilisés à l'initiation de l'étude, 1 mois après l'arrêt, et lors d'un entretien environ 8 mois après ont été recueillis. La dépendance à la e-cig a été évaluée en utilisant la première question du test de Fagerström (délai de la première cigarette ou première e-cig du matin), et comparée à celle à la cigarette avant l'arrêt.

La majorité des participants (recrutés à l'hôpital où a eu lieu l'étude, ou sur un site grec d'utilisateurs de e-cig) étaient des hommes (84%), et une grande partie d'entre eux étaient des fumeurs de plus de 20 cig/j. L'analyse montre que 42% d'entre eux ont cessé de fumer au cours du premier mois d'utilisation et 19,8% dès le premier jour. Parmi les participants, 31,5% ont initié leur utilisation de e-cig avec un modèle de première génération, mais l'ont trouvé suffisant seulement pour réduire leur consommation, mais pas pour arrêter. Il est important de noter que 62,2% des participants avaient essayé d'arrêter de fumer dans le passé, soit sans aide (58,6%), soit en utilisant les méthodes pharmacologiques validées (30,6%).

Les concentrations en nicotine des e-liquides utilisés sont représentés sur la figure.

Farsalinos : Etude des doses de nicotine utilisées et du mode d'utilisation de la e-cigarette chez des fumeurs arrêtant de fumer

Ils ont tous démarré l'utilisation de e-cigarette avec des e-liquides > 5 mg/ml de nicotine, mais 74% d'entre eux ont utilisé des e-liquides > 15 mg/ml de nicotine. Seize pour cent (16,2%) ont dû augmenter leur dose initiale afin d'obtenir une substitution totale de leur tabagisme. Quatre ont augmenté de 18 à 24 mg/ml, 1 de 16 à 24 mg/ml, 1 de 12 à 24 mg/ml, 9 de 12 à 18 mg/ml, 2 de 9 à 18 mg/ml et 1 de 6 à 12 mg/ml. Aucun vapoteur n'a diminué sa dose avant d'arrêter de fumer. Au total 81% d'entre eux ont utilisé des e-liquides > 15 mg/ml.

Par contre, lors de l'entretien, environ 8 mois après, les taux de nicotine des e-liquides utilisés étaient significativement plus faibles que lors de l'initiation ou de l'arrêt du tabac (p < 0,001). La majorité, 64,9% utilisaient des taux plus faibles qu'au moment de l'arrêt du tabac, mais seulement 4,5% utilisaient un e-liquide sans nicotine (0 mg/ml) au moment de l'entretien. La diminution du taux de nicotine utilisé était dépendant de la durée de l'arrêt (p < 0,001). Après avoir pris en compte et ajusté en fonction du taux de nicotine utilisé pour arrêter de fumer, la durée d'utilisation de la e-cigarette était significativement associée à la réduction du taux de nicotine au cours de l'utilisation (régression logistique, p < 0,001).

Les effets indésirables ont été pour la plupart modérés et temporaires. L'irritation de la gorge (27%), et la toux (13,5%) ont disparu très rapidement, 7,2% ont rapporté des problèmes gastro-intestinaux ou des brûlures d'estomac, et 5,4% des palpitations qui ont disparu très rapidement. D'autres effets représentant moins de 5% des participants ont été des maux de tête, la somnolence, ou des problèmes d'endormissement, des douleurs thoraciques, et des saignements de nez et des gencives. Aucune réaction allergique n'a été observée. La plupart des participants (71,2%) ont rapporté une prise de poids après l'initiation de la e-cigarette. De plus, la plupart des participants ont rapporté une capacité accrue d'exercice physique (76,6%), et une amélioration du goût et de l'odorat (81,9%). Les autres bénéfices rapportés ont été moins de toux au réveil (58,6%) et un meilleur sommeil (22,3%).

En comparant la dépendance au tabac antérieure, et celle évaluée pour la e-cigarette, elle était significativement plus faible avec la e-cigarette, tant avec le score du Fagerström (1 question cotée de 0 à 3), la médiane étant de 2 (de 2 à 3) avec la cigarette, et de 2 (de 1 à 2) avec la e-cigarette, qu'avec la question d'évaluation de la dépendance sur une échelle de 1 à 100, la médiane a été de 83 (77-89) pour la cigarette, et de 59 (49-66) pour la e-cigarette, dans les deux cas la différence était statistiquement significative (p < 0,001).

L'étude est entre libre accès ici (en anglais):

http://www.la-press.com/evaluating-nicotine-levels-selection-and-patterns-of-electronic-cigare-article-a3858

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Publié le 25 Février 2013

Cet article est inspiré et reprend en partie les arguments développé par Clive Bates sur son blog : http://www.clivebates.com/?p=890

Le Comité ENVI (Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire) du Parlement européen, s’est réuni hier 25 février 2013 afin d’entendre les présentations de témoins invités à commenter le projet de Directive sur les produits du tabac. Si le comité ENVI ne modifie pas certains articles de la future Directive, cela risque non seulement d’affecter la Santé publique européenne, mais aussi de protéger l’industrie de la cigarette!

La Directive sur les produits du tabac couvre de nombreux aspects du contrôle du tabac, comme les avertissements sanitaires, les emballages, la contrebande etc…, mais elle concerne aussi le tabac non fumé, le tabac oral (snus), les produits contenant de la nicotine comme la e-cigarette ou de nouveau produits du tabac (ou celui-ci est chauffé mais pas brûlé), mais aussi la réglementation des émissions de fumée des produits combustibles. Elle devrait donc couvrir le concept de réduction du risque tabagique. Si l’on ne fait rien de plus qu’actuellement, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a prévu 1 milliard de morts au 21ème siècle (contre 100 millions au 20ème siècle!). Alors que la réduction du risque devrait être menée par des stratégie prenant en compte le marché, les consommateurs et une réglementation adaptée, aucun expert ayant une crédibilité dans ces domaines n’a été invité par le comité ENVI. Par contre l’association européenne des fabricant de cigarettes y sera représentée!

Tout comme Clive Bates, j’ai aussi envoyé une lettre à certains membres du comité ENVI: voir Ma lettre à Madame Sandrine BELIER, députée européenne.

La Directive doit promouvoir la réduction du risque et non protéger l’industrie de la cigarette

Les bénéfices. Le phénomène de la e-cigarette est mondial et s’est répandu à très grande vitesse, en partie grâce aux utilisateurs (vapeurs ou vapoteurs) qui partagent leurs expériences sur des forums de discussions sur internet. C’est un phénomène nouveau, les fumeurs n’ont jamais communiqué ainsi lorsqu’ils essayaient d’arrêter de fumer, et qui semble tellement bien fonctionner que nombre d’utilisateurs semblent abandonner rapidement la consommation de cigarettes conventionnelles. Ce phénomène a pu se développer parce que la e-cigarette est efficace, et procure aux vapeurs une sensation de satisfaction, qui leur rappelle la sensation obtenue avec la cigarette et qu’ils appellent le « hit ». C’est quelque chose de tout à fait nouveau par rapport aux substituts nicotiniques (traitement nicotinique de substitution ou TNS), qui délivrent lentement une dose de « fond » de nicotine qui atténue les effets du sevrage, mais ne procure pas se plaisir. C’est une différence FONDAMENTALE !
Avec la e-cigarette, nous tenons probablement le produit qui pourrait entrer en compétition avec la cigarette et à terme réduire considérablement son utilisation, voire la faire disparaître. C’est la vision qu’avait un des pionniers de la recherche sur la dépendance au tabac, Michael Russell, en 1991 quand il disait : «Ce n’est pas tant l’efficacité à court terme des nouveaux substituts nicotiniques comme aide à l’arrêt, mais plutôt leur potentiel à devenir des substituts à long-terme de la cigarette, qui fait de l’élimination du tabagisme un but réaliste… Ces futurs produits devraient être activement promus sur un marché ouvert afin d’entrer en compétition avec le tabac. Il faudra pour cela que les autorités de santé les approuvent, que leurs taxes soient faibles, et que les mouvements anti-tabac les soutiennent afin que l’éradication progressive du tabagisme soit un but atteignable.» Avec cette nouvelle Directive européenne, l’Europe a la possibilité de devenir le chef de file de cette transformation.

Les risques. La e-cigarette ne doit pas être considérée comme étant sans risque, mais compte tenu de sa composition ce risque est considérablement moindre que le risque lié au tabagisme, d’au moins deux ordres de magnitude, soit 99% moins dangereuse selon les estimations plausibles actuelles. Le risque le plus important n’est pas lié à son utilisation, mais à l’ingestion accidentelle de nicotine contenue dans les cartouches ou les flacons de e-liquide (encore que la toxicité de la nicotine ingérée n’est pas forte, car en milieu acide dans l’estomac elle est peu absorbée, et subit de toute façon un très fort effet de premier passage hépatique, la dégradant à près de 70%). Ceci risque peut être pris en compte par un étiquetage approprié et des flacons évitant l’ouverture accidentelle, en particulier par les enfants. Des traces de contaminants cancérigènes comme les nitrosamines ont été retrouvés dans certains e-liquides, mais des traces similaires sont retrouvées dans les TNS (contenant eux aussi de la nicotine extraite du tabac), mais aussi dans l’alimentation. Les concentrations sont très faibles et ne présentent apparemment pas de risque important pour la santé. En tout état de cause, ce risque est infime par rapport à celui des goudrons, du monoxyde de carbone (CO) et des gaz oxydant de la fumée de tabac.

Les seuils proposés par la Directive. Les vapeurs, comme les fumeurs, contrôlent la quantité de nicotine qu’ils s’administrent en modifiant le nombre et l’intensité des bouffées qu’ils prennent. C’est quelque chose qui ne peut être réalisé avec le TNS, ce qui explique peut être en partie son efficacité modérée dans l’aide à l’arrêt, mais qui surtout pointe le fait qu’il ne faut pas comparer les doses de TNS à celles des e-cigarettes ou des e-liquides. Plus la vapeur de e-cigarette est concentrée en nicotine, plus il est facile pour une personne dépendante du tabac d’obtenir la dose de nicotine qui va satisfaire son besoin et atténuer ses symptômes de manque. En France, les e-liquides ont une concentration en nicotine qui varie de 0 mg/ml (sans nicotine) à moins de 20 mg/ml (selon les normes imposées par l’ANSM, au-delà de ces concentrations une autorisation de mise sur le marché (AMM), comme un médicament, serait nécessaire). On trouve généralement dans le commerce les doses de 0, 6, 11 et 16 ou 18 mg/ml. Le projet de nouvelle Directive, dans son article 18.1, propose de limiter la concentration des e-liquides disponibles dans le commerce sans AMM à 4 mg/ml, ou à une dose qui ne produirait pas de concentrations plasmatiques de nicotine (nicotinémie) plus élevées que 4 ng/ml (la nicotinémie d’un fumeur se situe entre 30 et 50 ng/ml environ, et une cigarette permet d’obtenir une nicotinémie de l’ordre de 10 à 15 ng/ml). Un tel seuil ne permettrait donc pas de palier au manque de nicotine d’un fumeur, et conduirait donc le vapeur à continuer de fumer. Elle nécessiterait aussi que les fabricants souhaitant vendre des e-liquides plus concentrés remplissent les conditions d’une demande d’AMM, comme pour un médicament, et seraient alors régis par la Directive 2001/83/EC du médicament. Mais ceci serait-il :

  • Approprié? Les e-cigarettes ne sont pas des médicaments. Ces produits sont des alternatives à la cigarette, mais délivrent de la nicotine de façon beaucoup plus sûre. Tels qu’ils sont vendus actuellement, ces produits ne sont pas des variantes du TNS et les fabricants ne les présentent pas comme des produits d’aide à l’arrêt du tabac. Ils devraient plutôt être considérés comme des produits de consommation courante et réglementés par les lois de protections des consommateurs, qui sont très bien développées en Europe (appareils électriques, alimentation, cosmétiques, substances toxiques). Une réglementation appropriée peut être trouvée pour la e-cigarette.
  • Proportionné? La Directive du médicament impose des contraintes substantielles de coûts et de restrictions, qui incluent la réalisation d’essais cliniques, d’analyses bénéfice/risque, de pharmacovigilance, de normes de fabrications « stériles », et nombre de contraintes concernant l’emballage, l’étiquetage et la vente. Le processus d’autorisation est lent et nécessiterait une demande séparée pour chaque produit (il existe un très grand nombre de types et de modèles de e-cigarettes). Ces contraintes pousserait sans doute un grand nombre de compagnies à déposer le bilan, et à laisser la place à l’industrie du tabac, à l’industrie pharmaceutique, voire à créer un marché parallèle et de la contrebande.
  • Juste? Imposer cette réglementation stricte à la e-cigarette, sans le faire pour la cigarette conventionnelle avec laquelle elle est en compétition, créerait un déséquilibre en faveur de la cigarette. Ce serait au détriment de la réduction du risque tabagique.

Ces arguments sont développés plus en détail dans un livre écrit par le Professeur Jean-François Etter, de l’Université de Genève. La cigarette électronique : une alternative au tabac ?

2. le snus et les autres tabacs non fumés

A suivre…

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Publié le 24 Février 2013

Un nouvel article de Clive Bates sur la réduction du risque tabagique à l’intention du comité ENVI de la Commission européenne, qui va réaliser des auditions demain à propos de la future Directive européenne sur les produits du tabac. C’est ici http://www.clivebates.com/?p=890

Voir en particulier (c’est en anglais, j’essayerai d’en faire rapidement un résumé en français):

1. E-cigarettes (Nicotine Containing Products)

2. Oral tobacco (snus) and other smokeless tobacco

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Publié le 25 Novembre 2014

J'ai écrit cet article pour le site Project Syndicate.

RENNES – Michael Russell et Murray Jarvik, deux chercheurs à l’avant-garde de la recherche sur le sevrage tabagique dans les années 1970, se seraient sans doute félicités du développement de la cigarette électronique ou vaporisateur personnel (VP) de nicotine. Outre le fait qu’ils soient une aide temporaire pour ceux qui tentent d’arrêter de fumer, ces nouveaux dispositifs de distribution de nicotine pourraient être des alternatives durables au tabac et donc permettre une éradication presque totale de la consommation des produits du tabac. lire la suite...

I wrote this article for the Project Syndicate website.

The Drag on E-Cigarettes

RENNES – Michael Russell and Murray Jarvik, two pioneers of smoking-cessation research in the 1970s, would probably have welcomed the development of the electronic cigarette or “personal nicotine vaporizer” (PNV). Beyond serving as a temporary aid for people attempting to quit smoking cigarettes, such new nicotine-delivery systems could act as long-term alternatives to tobacco – making it possible to eliminate tobacco consumption almost entirely. Read more...

Escribí este artículo para Project Syndicate.

El rechazo al cigarrillo electrónico

RENNES – Es probable que Michael Russell y Murray Jarvik, pioneros en los setenta de las investigaciones en torno del abandono del tabaco, hubieran celebrado la creación del cigarrillo electrónico, o “vaporizador personal de nicotina”. Además de servir como ayuda transitoria para quienes intentan dejar el cigarrillo, estos nuevos sistemas de administración de nicotina también pueden ser reemplazos permanentes del tabaco y permitir una eliminación casi total de su consumo. Leer más...

Et aussi en arabe, chinois, allemand, néerlandais, russe.

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Waarom wordt de E-sigaret gesmoord?

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